La Mini Moke au Portugal

Mini Moke 1980-1989
Moke 1991-1994

 
La production portugaise de la Moke a commencé avec la cessation d'activité des usines de production australiennes.
 
Jim Lambert ( à droite sur la photo) est l'homme qui assura une troisième vie à la Moke, au del à des décisions radicales d'Austin Rover. En effet, peu avant de prendre la décision de partir en retraite, il suggéra que la production pourrait être transférée au Portugal. Jeune retraité, il fut appelé en tant que consultant pour mettre un peu d'ordre dans l'usine Montagem Automoveis installée à Sebutal. Très enthousiaste sur ce projet, il accepte cette tâche et remet ainsi à plus tard, un repos pourtant bien mérité ! La mission sera lourde car il devra s'occuper des aspects financiers, de qualité, de production, et de design afin de pouvoir tirer quelques profits de cette production.

 
1. Des débuts chaotiques.
  
La production de Mini Moke commence dès 1980, utilisant des kits SKD-CKD en provenance d'Australie. Dutton importe alors en Grande Bretagne ces modèles assemblés, qu'il revend au prix de �4.100. 

Montées à partir de kit, les Moke répondent dans un premier temps, aux spécifications australiennes. Semi Knocked Down, des kits à monter ne nécessitants que très peu d'outils
 
A l'époque, les tensions sociales au Portugal étaient très fortes, les grèves à répétition occasionnèrent des disfonctionnements très forts dans la production des Mini Moke. La situation devint ainsi quasi désespérée dès décembre 1984, et la production cesse car British Leyland Portugal est mise en liquidation !
Consécutivement l'enthousiasme originel de Longbridge reçoit une douche froide, ayants sur les bras plus de 260 kits prêts pour expédition, et une petite quarantaine de véhicules en cours d'assemblage, "pris en otage" par les ouvriers en grève !
L'atelier de soudure de Vendas Novas, en attente des Moke
 
La situation atteignant un tel paroxysme d'insolvabilité, Jim Lambert décida de délocaliser l'outil de production. Une opération commando de déménagement f�t alors organisée, de nuit à l'aide de camions. C'est ainsi qu'il réussit à sauver une situation qui semblait réellement perdue. 
 
La nouvelle localité de production se situera désormais à Vendas Novas. En deux jours tout f�t déménagé et installé, et deux mois plus tard, aidé de seulement trois employés, une nouvelle équipe est formées, et la première Moke sort "enfin" de la nouvelle cha�ne d'assemblage

Le succès d'organisation est très concluant car les co�ts de productions sont réduits au minimum et tous les audits de Longbridge sont plus qu'élogieux !

2. Faire perdurer un mythe sur des bases rentables ?

Le problème majeur rencontré par Jim Lambert était que les spécifications de construction provenaient toutes d'Australie, pays o� la Moke avait subit moult modifications très onéreuses.

Ainsi, Jim Lambert crée un package plus économique reprenant un maximum de pièces de la Mini : retour au moteur 998 cc à basse compression, une boite de vitesse standard avec son différentiel, des bras et freins à disques communs aux Mini "berlines", des roues en 12 pouces..... ceci permit ainsi à Longbridge d'envoyer des Kits d'assemblages pour une fois très rentables.

3. Un "go ahead" franc et massif d'Austin Rover !

En Ao�t 1985, Jim Lambert reçoit un total soutien d'Austin Rover, qui se réserve toutefois un droit de regard sur les aspects marketing-ventes, ainsi que sur tous ceux liés à l'homologation de la Moke. Les choix de matériaux de construction, permettent à la Moke de retrouver un peu plus son look d'origine tout en assurant des économies d'échelle  apparemment viables.

4. Et cela semble "marcher " !

Mais Jim Lambert n'est pas dupe, le marché visé pour cette micro production, est destinée à une clientèle de vacanciers, dans des localisations souvent insulaires, abreuvées de soleil : Cara�bes, Portugal, Espagne, Malte, Grèce,.... etc...

Ainsi la première Mini répondant à ces nouvelles spécifications sort des cha�nes de montages en Février 1986. 50 %  des pièces (sur un critère de prix de vente), sont produites au Portugal : l'arceau de sécurité, les décorations intérieures, les pare chocs...... 

Le succès de ces choix judicieux et stratégiques se fait ressentir dès 1986, puisque plus de 1100 Moke sont produites cette année l à, chiffre jamais atteint auparavant dans une usine hors de Longbridge ! Bien qu'une �le comme St Barthélémy  ait son parc automobile composé à 80% de Mini Moke, la grande surprise vient de la France qui absorbe la majeure partie de la production en doublant ses commandes jusqu' à 384 exemplaires !!!!!

L'une des grandes fiertés de Jim Lambert, est d'avoir adapté dès 1986 l'arceau de sécurité afin qu'il participe à la tenue de la capote ! 

La fin de l'année 1987 est une date importante pour l'avenir de la Mini Moke. En effet, la législation portugaise sur les quotas d'importation de véhicules étrangers saute ! Ainsi, une production automobile locale ne dépendra désormais que des résultats financiers bénéficiaires qu'elle pourra dégager face à la concurrence de véhicules d'importation.

Les importations de Moke redémarrent en 1988 en Grande Bretagne grâce à l'entreprise Ducan. Et finalement, les droits de production, sont vendus à l'entreprise italienne Cagiva en 1994, l'expérience portugaise cesse donc ainsi.

5. Spécifications.

Moteur 998 cc 4 cylindres  OHV

Alésage x course 64.58 x 76.2 mm
Taux de compression 8.3:1
Couple maximum 36.378 m/kg à 2.500 tours
Puissance réelle 39 cv à 4.750 tours
Transmission Traction avant, boite manuelle 4 vitesses.
Direction Crémaillère
Freins Tambours AV & Ar puis disques AV et tambours AR à partir de 1984.
Suspension Indépendante par sphères en caoutchouc.

Roues 12 x 4.5 à partir de 1984.
Pneumatiques 145/70 SR12 à partir de 1984.
L x l x h mètres 3.232 x 1.440 x 1.460 mm
Voie AV / AR mètres 1.265 x 1.215 mm
Poids à vide  630 kg
Réservoir  39 litres
Vitesse max 130 km/h

6. Options

Chauffage, air conditionné, jantes aluminium, vitres teintées, protège carter, boule de remorque, auto radio, couverture de roue de secours, capote, choix des tissus ou cuir pour l'habillage intérieur, peinture spéciale, sièges arrières, ceintures de sécurité à l'arrière, moteur sans plomb, un "hardtop" ( à partir de 1993).

Alexandre Olier