Lexique picard, recherche par mot
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ABATIS : s.m.
Membre : - Grand abatis, favorable aux faucheurs.
ABALÉ : v.a.
Faire descendre, mettre en bas.
- No pétchè l'est tout abalé pa ch'vint.
ABATTE : v.a.
Abattre ;
- Abatt'un abe. Oz'z'allons n'n'abbatt'.
L'idée d'en faire beaucoup.
ABATOUÈR : S.m.
Abattoir :
- Endroit où on tue les bêtes. M'ner ses bêt's à l'abatouêr.
Mener son cheptel dans de mauvaises conditions.
ABAT-FOIN : s.m.
Trappe d'un grenier sur une étable, où l'on jetait le foin aux bêtes.
ABE : s.m.
Arbre ;
- Ch'vint l'o foait tchér ém'n'abe.
Arbre de transmission :
- Abe d'machine.
ABISTOTCHÉ :adj.
Mal accoutré :
- C'mint qu't'es abistotché, t'es pir' qu'un ouret.
Comment es-tu habillé ?
- Tu es pis qu'un vacher ou commis de ferme.
ABLOUTCHETT' : S.f.
Lacet : - Nue t'n'abloutchett', tu vos t'inch'per d'dins.
Noue ton lacet, tu vas t'enchevêtrer dedans. V. Acoérion.
ABLOUTCHER : V.n.
Nuer : - Passer dans une boucle.
ABOLE ; S.f.
Entrave que l'on mettait au paturon du cheval pour le retenir.
- Oz zo été obligé d'ii mette un intrave pour l'impetcher de s'sauver.
ABON'MINT : s.m.
Abonnement :
- M'n'abonn'mint au Progrés Agricole i l'est a poéyer.
Mon abonnement au journal agricole est à payer.
ABORNER : V.a.
Mettre des bornes à un champ. - Em'piéche a l'est borné.
ABOTS ; s.m.
Abats : - Pieds, rognons, foie d'animaux abattus. V. Tripaille, Boudinée.
ABOUTER : v.n.
Aboutir : - Em'piéche al'aboutit a c'min.
Mon champ se prolonge jusqu'au chemin.
Adj.
Abouté : - Em'n'abcès l'est abouté. A maturité (prêt à crever).
ABOUTS : s.m.
Fin d'un champ se terminant au bout d'un chemin ou d'un autre champ.
ABRÉGEANT : adj.
Travail abrégeant, facile :
- Etoait abrégeant j'y ai gagné des sous.
ABRUVER : v.a.
Abreuver :
- T'iros avruver chés vieux. Tu iras donner à boire aux veaux.
ABRUVOÈR : s.m.
Abreuvoir : endroit où les bêtes boivent, auparavant celles-ci buvaient dans
les grandes mares communales.
AC ! int.
Marque le dégoût :
- Que salop'rie ! Que c'est mauvais !
ACATER ; v.a.
Acheter :
- J'ai acaté énn'vaque ach'franc martché, j'y ai coère tombé.
J'ai acheté une vache au franc marché, j'ai bien réussi.
ACCESSOÈR'S : s.m.
Complet : - 1 l'o acaté un pressoèr avec ses accessoêr's.
Il a acheté un pressoir et son complément. V. Attrintchillages.
ACCORE : s.m.
Etai : - Mets un accore pour maint'nir et'moa.
Mets un étai pour maintenir ta meule. V. Teute.
ACCORD : s.m.
- 0 z'ont foait un accord. Li prend chés terres, pi mi l'moaison.
Nous avons fait un accord. Lui prend les terres, moi la maison.
ACCOUER : v.a.
Attacher des chevaux à la queue l'un de l'autre, de manière qu'ils marchent en
file.
- Au momint d'chés foéres, o voyoait des poulains accoués.
ACCOUPE : s.f.
Lanière de cuir qui attache la battière au manche du fléau (métier).
- Em'n'accou'a l'o cassée, j'vos vir si ch' gorrier peut me l'raringer.
J'ai cassé ma lanière et vais voir si le bourrelier peut me la réparer.
Les peaux d'anguilles servaient de remplacement. V. Aloèse.
ACCOUVER : v.a.
Préparer le nid d'une poule, pour que celle-ci puisse couv°r.
V. Piontcher.
ACCRU : s.m.
Rejeton produit par des racines provenant d'un bois et envahissant la terre
cultivable.
- I l'invahit em'piéche avec ses accrus. V. Riez, t'ssater.
ACHALANDÉ : adj.
En possession :
- I l'est bien achalandé, i l'o tout ch'qui feut.
Cultivateur ayant un matériel moderne.
ACHELLE : s.f.
Aiselle :
- T'nir s'n'écardonnoèr sous s'n'achell' pour foaire énn' cigarette.
Tenir son échardonnoir sous son bras, pour faire une cigarette.
ACHIFERNURE : S.f.
Rhume des foins. - J'ai attrapé l'achifernure. V. Niflette.
ACHOQU'LÉ : adj .
Récolte versée par un tourbillon et recouverte par les mauvaises herbes. -
J'vos avoér du travail, min blé l'est touillé.
Achoqu'ier : couper en petits morceaux.
ACH'T'HEURE : adv.
Maintenant : - Ach't'heure o peut s'erposer o l'o bien mérité.
Maintenant on peut se reposer, on l'a bien gagné.
ACHUCHONNÉ'S : adj.
Etre en association :
- I s'sont achuchonnés insann' pour foaire leu travail dins chés camps. Ils
sont groupés pour faire leur travail ensemble.
ACLITCHER : V.a.
Faire tomber la cliche.
- Os-tu bien aclitché l'port' ed'chés vieux ?
As-tu bien fermé la porte de l'étable à veaux ?
ACOÉRION : s.m.
Boucle métallique ou fermeture par lacets fixés dans le haut du tablier.
- Laich'mé mett mes z'acoérions. Laisse-moi prendre mon temps.
ACOINTANCE : s.m.
Accord, douteux ; - I y o des accointances la d'sous.
Vous avez des accords ensemble.
ACORON : s.m.
Pièce de harnais qui retient le timon au cou du cheval.
- Tu mén'ros ch'l'acoron à toheude. Tu mèneras l'harnais à coudre.
ACRE : s.f.
Mesure agraire usitée autrefois en France et valant 52 ares.
ACOUF'TER : v.a.
Recouvrir, envahir : - Mes bett'raves sont acouf'tés par chés sinves.
Mes betteraves sont recouvertes par les sanves.
ADÉ : int.
Au revoir : - Adé ! Bon débarras.
ADITÉ : adj.
Habituel : - J'ai énn'plache aditée. Un endroit attitré, désigné.
ADIA OU DJA : Ordre donné à un cheval pour qu'il tourne à gauche.
- Ahit à dia. Aller de tous côtés écouter sans raisons.
ADLIBE : adj.
Valide :
- Etant adiibe o peut coère ez'débrouiller, mais l'pir, ch'est quant oz'z'est
viux, o n'est plus adiibe.
ADOS : s.m.
Terre apportée en talus contre un mur ou pour couvrir les silos de betteraves.
- Mets de 1'terre contre ch'mur de t'grange pour impétcher el l'ieu d'passer.
AFFÉNER : v.a.
Pourvoir du fourrage aux bêtes.
AFFÉNAGE ; S.f.
Action de donner la pâture aux bestiaux.
- Os-tu donner ch'qui feut à chés bêtes.
AFFERMAGE : S.m.
Action d'affermer.
AFFERMER : v.a.
Donner ou prendre en fermage. - J'ai loué 1'ferme tchot Bâtisse.
AFFILÉ (D') : adv.
Consécutif : - Vlo deux jours d'affilé qui pleut.
Voilà deux jours consécutifs qui pleut.
AFFRICHE : v.a.
Laisser une terre en friche. V. Gatchère.
AFISTOLER : v.a.
Se blesse légèrement :
- I s'est afistolé un mole as'main. V. Affolé.
AFFLATER : v.a.
Caresser :
- Afflater un g'vo. Caresser un cheval.
- Afflater quelqu'un. Hypocrisie.
AFFOLÉ : V.p.
Accidenté :
- I l'est tcheut d'l'voéture, pis i s'est affolé a s'gambe.
A FORCHE : loc.
A force : - A forche d'atténn', i l'a fini par s'in aller.
Las d'attendre, il finit par partir.
AFORÉE : S.f.
Ration de fourrage que l'on donne aux bêtes.
AGACHE : n.f.
Pie (corvus pica).
- Ez'zagach's i vienn'tnt voler mes gueugues.
Les pies viennent voler mes noix.
AGAMBÉE : S.f.
Enjambée : - I f'soait d'z'agambée comm'ed'z'avant midi d'été.
Faire des grandes enjambées.
AGE : n.f.
Pièce de fer auquel se tient le soc pour le système de la charrue.
- Prénn'ed'1'âge. Vieillir.
- 0 n'est point viu sans âge. Avoir de l'expérience.
AG'VALER : v.a.
Enfourcher, monter ; se mettre en califourchon.
- Feuloait l'vir ag'valé sur no g'vo, o z'euroait dit : un pierrot sur un mont
d'crott's.
AGIS : s.m.
Endroit :
- I connaissoait ez'z'agis, i l'introait dins no moaison comm'i voloait.
Avoér ses z'agis. Avoir ses habitudes.
AGLAVER : V.a.
Affamer, assoiffer :
- I boèt comm'un coèchon pis maqu' comm'un vieu.
Avoir grand faim et soif. V. Avaler.
AGRARIAT : n.m.
Partage des terres entre ceux qui les cultivent.
AGRIPPER : v.a.
Saisir, attraper, voler.
AGRIPPEUX : s. f.
Voleur :
- Ch'est un agrippeu, i n'iaich'er'rien traîner.
Personne dont il faut se méfier, v. Ratrucheu, Escogriffe.
AGROUILLÉ : adj.
Accroupi : assis sur ses talons.
- Agrouillé a dégermiyonner des pèmm's ed'. terre.
AHEURÉ : adj.
Régler son temps :
- J'en'sus point aheuré, j'ai 1'temps. Prendre son temps.
AHIT', AHIT' : int.
Se dépêcher, courir :
- Ahit'à dia. Aller de tous côtés sans détermination.
AHOTCHER : v.a.
Accrocher : - Ahotcher ch'combe.
Accrocher le câble de la charrette, lorsque celle-ci est chargé.
AHOTCHOER : n.m.
Crochet en bois, se trouvant sous l'appentis de l'écurie, où l'on accrochait
les colliers des chevaux et les liens de paille.
- Ch' l'ahotchoèr ed'bos étoait matché a vers.
AHU : s.m.
Ahuri,hébété : - T'es lo comm'un ahu ! V. Etombi.
A HUE : int.
Mot pour commander à un cheval pour tourner à droite, v. Heu-ji-heu.
AÏAUT : n.m.
Narcisse des près, font leur apparition dans les pâtures au printemps,
teintant celles-ci de jaune.
AIDJUILLON : s.m.
Long bâton muni d'une pointe de fer, pour piquer et faire avancer les boeufs.
Pendant la guerre 39/45 les cultivateurs ont du se servir des boeufs en
remplacement des chevaux, et purent ainsi manier l'aiguillon, partie pointue au
milieu d'une boucle.
AÏE ! int.
Plainte : - Que d'mau, pis coére moèrir. Ah aie ! Que malheur.
AIGNEU : s.m.
Anneau : - Aigneu d'attell'. Cercles en fer ou maille que l'on accrochait, à
divers instruments aratoires ou hippomobiles
AIGNEUX : n.m.
Petit de la brebis qui bien souvent met bas deux agneaux. V. Antenouése.
AILLE : n.m.
Cep ; partie ou arbre sur lequel coulisse le croisillon. V. Age.
AINGLER : V.a.
Agneler :
- No berbis a 1"vient d'aingler deux aigneux. Mettre bas. V. Enneler.
AIRE : s.f.
Partie intérieure de la grange, où l'on battait le grain.
- J'ai mis min grain dins ch'l'aire ed'grange. V. Batt'rie.
AÏUX : n.m.
Aïeul, ancêtres': - Ah ! Mes aïeux, exclamations, recommandations. V. Gins
AIYUDE : s.f.
Aide : - J'vos n'in profiter 1'temps qu'j'ai d'l'aiyude.
Faire un gros travail.
AJINCER : v.a.
Arranger, réparer :
- Min bénieu l'o cassé, j'ai du ajincer quéqu'cose.
Mon tombereau étant cassé, j'ai du le réparer. V. Ingigner.
AJOUC : int.
Appel pour inviter les poules à se jucher. V. Joutcher.
ALADON : loc.
Parce que, pour cette raison :
- Ch'est aladon qu'tu m'él'ec'mand', qu'éj'n'él'frai point.
C'est la raison pour laquelle, tu me commandes, que je ne l'exécuterais pas.
ALATCHÉ : adj.
Détendu ;
- Ch'combe i l'est alatché ; i feut l'ertinde. Il faut le retendre.
ALEDJEUS : S.m.
Qui discute : - Ch'est un aledjeu, i l'o toujours quéqu'cos'a r'vir, i n'yi
point moyen d'el l'ec' mander.
Il aime bien discuter et n'aime pas être commandé. V. Forte tête.
ALÈVE : s.f.
Elevage, jeune veau ou autre :
- J'ai pus d'dix alèves dins m'n'étabe. J'ai plus de dix veaux en élevage.
ALIGN'MINT : S.m.
Alignement, limite :
- Enn' grang' a l'est frappé d'align'mint, je n'peux point l'raringer.
Grange qui ne peut être réparée, sans en demander l'autorisation pour
l'alignement ( plan ou projet ).
ALINCONTE : loc.
Auprès, contre :
- Tu mett'ros z'z'outis alincont' el grange.
Tu mettras les outils (charrue ou autres) contre la grange.
A côté : - Alincont' d'ech'blé. A côté du champs de blé.
ALINTOUR : loc.
Autour : - I 1'o torné à 1'intour de 1'cour pour chercher un ramon.
Il a tourné dans la cour pour chercher un balai.
- Z'zaïintours. Pays voisins.
ALISE : S.f.
Galette plate : faite de farine et de beurre qui bien souvent était faite de
reste de pâte lors de la fabrication du pain.
ALLONGE : n.f.
Pièce qui unit les deux trains d'un chariot.
- Ahoque tin sieu ach'ereuchet.
ALOETTE : n.f.
Alouette :
- Alouda arvensis. - Tu varos à 1'cache az'zaloett's.
Tu viendras à la chasse aux alouettes.
ALOÈZE : s.f.
Morceau de cuir souple :
Qui relie le battoir au manche du fléau (métier). V. Accoupe.
A L'OUILLE : adj.
En quantité :
- El' l'énée chi, i yô ieu d'z'héricott's al'ouille.
Cette année, il y a eu des pommes de terre en quantité.
ALUCITE : s.f.
Genre d'insecte lépidoptère, sorte de teigne qui attaque le grain.
AMADOU : s.m.
Briquet à amadou :
Substance spongieuse, qui à l'aide d'une pierre donnait le feu.
- J'ai brûlé ém'poche avec min brichet à amadou.
AMADOUER : v.a.
Tromper quelqu'un par de belles paroles.
- J" m'sus laiché amadouer, pis j'ai été r'foait avec sin vieu glaireux
; ej'n'ai pus qu'al'l'er vind'ach'teur.
A MALAISE : adj.
A plus forte raison :
- Oz z'est g'lé ach' momint chi à malaise in plein hiver.
On est gelé en été, à plus forte raison en hiver.
AMBLE : adj.
Allure d'un cheval qui se déplace en levant en même temps les deux jambes du même
côté on dit qu'il va l'amble. Jument ambleuse.
AMÉR : s.m.
Vésicule du fiel de quelques animaux.
-I l'o oblié d'inl'ver 1'l'amer, ch'lapin l'étoait immangeable.
Il a oublié d'enlever la vésicule du lapin, et celui-ci était immangeable.
AMEU : adj.
Surexcitation :
- No jument a l'est in ameu. En chaleur. Notre jument est en rut. V. Cache.
AMEULONNER : v.a.
Mettre en meule, le foin, la paille ou les céréales moissonnées.
V. Moua.
AMIND'MINT : s.m.
Amendement :
- Em' terre a l'o b'soin d'amind'mint, a l'est déqueuchée, i l'est temps qu'
j'y méch' de 1'marne.
Ma terre demande à être amendée. V. Aminder.
AMINDER : v.a.
Amender, fumer, mettre du fumier :
- J'iai bien amindé ch'est pour y mett' des bett'raves.
J'ai bien fumé, c'est pour des betteraves.
AMODIATEUR : S.m.
Qui prend une terre à ferme. - J'ai foait un bail.
AMODIER : v.a.
Affermer : prendre en fermage une terre moyennant une redevance en denrée ou en
argent.
AMONT : s.m.
Vent du Nord-Ouest, apportant des pluies abondantes.
- Vint d'amont. Vent d'amont.
AMOUILLANTE : adj.
Se dit d'une vache à terme, prête à vêler.
AMPOULE : S.f.
Tumeur ou poche remplie d'eau :
- I l'o attrapé d'z'apoul' in fourtchant des bottes.
Il a attrapé des ampoules ( accumulation de sérosité sous l'épiderme ) aux
mains. V. Cloques.
AMUSETTE : adj.
Paresseux :
- Ch'est un "amusette". Personne qui prend tous les prétextes pour ne
pas travailler. V. Longivo.
ANDOUILLE : s.f.
Boyau de porc remplit de tripes, d'intestins, ou de chair du même animal, qu'on
accrochait à la poutre de la buanderie, après les avoir fumée. Une chanson
ainsi composée, accueillait les invités qui arrivaient un peu tard ou par
moquerie.
- Si t'étoais v'nu t'euroait mingé d'1' andouille, comm'tu n'es point v'nu, a
l'o resté pindu al'coin d'no fu, turlututu, capieu pointu.
Si tu serais venu, t'aurais mangé de 1'andouille, comme tu n'es pas venu, elle
est restée pendue, au coin du feu, turlututu, chapeau pointu.
Adj. Se dit d'un individu très timide.
- Que 1'andouille, que grand dépindeu d'andouille.
Quel gars, quel imbécile.
ANGÉLUS : sm
Sonnerie : matin et soir jusqu'en 1948 l'angélus était encore sonné à la
corde par le bedeau Corroy Alfred dit " Totomme " ensuite par son épouse,
et midi jusqu'en 1969 par le petit fils de ceux-ci du nom de Cordellier René.
En novembre 1970, le Conseil Municipal, décide de faire électrifier la
sonnerie des cloches. La sonnerie de l'angélus se fait le matin à 7h30 et
celle du soir à 18h30. Midi étant sonné à 12h. Ces sonneries sont encore
maintenue seules les horaires ayant changés, autrefois l'angélus était sonné
à 5h et 20h ce qui faisait dire à celui qu'était matinal " j'étoait l'vé
d'vant l'angélus ". Les cultivateurs du pays appliquaient ce slogan.
- Matineux comme un aloette qu'intind sonner l'angélus.
ANGROIS : s.m.
Petit coin de fer que l'on enfonce à travers l'oeil d'un marteau ou autres dans
le bois, afin d'affermir le manche.
ANICHER (S) : v.n.
Se blottir :
- Mes poulets sont bien anichés sous l'mére.
A NONNE : adj.
Au matin ; à la première heure. V. Timpe.
ANTENOÈS : s.m.
Mouton d'un an, recherché pour la boucherie.
ANTENOÈSE : S.f.
Brebis de deux ans.
AOUT'RON : s.m.
Journalier :
Loué pour le temps de la moisson, on dit également " aoûtier ".
APAT'LER : v.a.
Donner la becquée : - Mes pigeons port'nt à l'apatlée.
APCÉS : s.m.
Abcès ou furoncle :
- J'ai été pitché par un cardon, j'ai un apcés au bout d'min doègt.
J'ai été piqué par un chardon, et j'ai attrapé un abcès au doigt.
APLATICHEU : s.m.
Appareil mu par un moteur, servant à aplatir le grain, l'avoine en principe. V.
Concasseur.
APRÉS-EUT : adv.
Automne : - Après le mois d'Août ( la moisson ).
APRÉS-NONNE : adv.
Dans le courant de l'après-midi, j'irai aprés-nonne, vers le soir.
APPINTIS : s.m.
Appentis :
Petit toit à une pente appuyé à un mur, tandis que les parties inférieurs
sont soutenues par des poteaux ( sert de remise aux voitures ou chariots ). V.
Halette, rabattu, avanché.
ARAIRE : s.m.
Charrue en bois sans avant-train (ancestrale).
ARBALÈTE : n.f.
Arc en acier dont la flèche est l'arbalète, lancée avec vigueur elle file ce
qui fait dire : filer comme une arbalète.
ARCHELLE : s.f.
Lien effectué avec une branche de noisetier que l'on tordait et qui servait à
lier les fagots.
- Se comm'énn'archelle. Grand et maigre.
ARDILLON : S.m.
Pointe de métal au milieu d'une boucle pour arrêter la courroie.
- Emm' blouqu'a n'est mi cassée, ch'est l'ardillon.
ARE : s.m.
Unité de mesure pour les surfaces agraires remplace la perche carrée, qui équivalait
à un peu moins de deux perches carrées de 22 pieds de côté " un pied
avait 12 pouces de long ". L'are vaut 100 m2 qui équivalait à un carré
de 10 m de côté ou décamètre, il a pour multiple, l'hectare ou hectomètre
carré et pour sous multiple le centiare (ça) ou m2.
V. Vergue, quartier, jomé.
A R'BOUT : loc.
A rebours :
- 1 foait tout à r'bout du boén sins". Il fait tout à l'envers.
A R'BROUSS' POEILLE : loc.
A 1'envers :
- T'inhouvell'à r'brouss' poeille.
Tu ramasses le foin à l'envers de la coupe.
AREYER : v.n.
Enrayer les roues d'un chariot ou autre véhicule à l'aide d'un sabot ou frein.
V. Aréyoèr.
ARÉYOÈR : S.m. i
Dispositif de freinage à l'aide de sabots ou patins.
- App'lé vulgairement " mécanique " tu donn'ros un queup d'mécanique.
AROÉYER : v.a.
Ouvrir le premier sillon d'un champ lors d'un labour.
- J'ai inroéyé ém'piéche ach'Roéyon Mariblon.
ARLIBOSE : n.f.
Pomme de terre du nom anglais Early-res, très recommandée en 1920.
- I l'o un nez comm'énn' arlirose. Il a un nez rouge comme une Early-res.
AROTCHER : V.n.
Enflammer, gonfler :
- L'pis d'no vaqu'est arotché. Après le vêlage, cela arrive très souvent,
c'est ce qu'on appelle la " Mammite ".
ARPENT : s.m.
Mesure agraire des Gaulois, de 30 à 51 ares selon les régions.
ARPÉTE : s.m.
Jeune débutant en culture. - Tu files comm'un arpéte. V. Arbalète.
ARPINTAGE : S.m.
Mesurage de la superficie des terrains.
ARPINTER : v.a.
Action de mesurer la surface des terres.
- J'ai foait arpinter ch'coin d'terre qu'javoais acaté, im'mén' n'in
mantchoait quasimint énn'vergue.
ARS : adj.
Ne se dit que des jambes de cheval. - Le saigner des quatres ars ( membres ).
ARTCHER : v.a.
Faiblesse, ne plus pouvoir travailler :
- 0 voèt qui vieillit, in'n'peut pus artcher. Avoir des difficultés à
marcher.
ASSISE : s.f.
Quantités de pommes écrasées, qu'on plaçait dans le pressoir, d'une
contenance de deux à trois sommes ( 400 à 600 Kg). V. Somme.
ASSOLEMENT : s.m.
Successions méthodiques de cultures pour obtenir du sol, les meilleurs résultats
possibles sans l'affaiblir. V. Gatchère.
Trois cycles annuels, blé, avoine, tubercules
ASTEUS : adj.
Astucieux, débrouillard : - Tu pari's d'un asteus, er'rien n'ii foait peur.
V. Wépe.
ATAMPI : v.n.
Mettre debout :
- Atarrpir du fourrage.
Mettre les houveaux de foin en demoiselle. V. Cabotins, cahot.
ATCHIÉNI : adj.
Travailler avec ardeur, sans relâche :
- Ches batteus in grange étoait'tnt atchiénis ach" l'ouvrage.
ATCHIT : s.m.
Laissez-passer ; acquit :
Pièce de régie qui accompagnait une denrée que l'on menait au moulin; un n'atchit
d'blé.
ATERMOYER : V.a.
Retarder le terme d'un paiement.
ATTAQUE : s.f.
Mettra un veau à l'attache. - Mett'un vieu à l'attaque.
ATTELLE : s.f.
Partie en bois du collier des chevaux, à laquelle s'attache les harnais ou
traits.
ATT'LAGE : S.m.
Ensemble de chevaux. - Que bel att'lage. V. Att'lure.
ATT'LÉE : S.f.
Partie de la journée :
- J'vos d'main al' battrie à l'mon José, i y in n'o qu'pour énn' att'lée.
Je vais demain à la batteuse chez Joseph, il ne battra qu'une demi-journée.
ATT'LER : v.a.
Atteler :
- Attell' chés g'vos. Atteler les chevaux.
- I va falloèr s'y att'ler. Il va falloir en mettre un coup.
ATT'LOÉSE : S.f.
Cheville mobile qui fixe les traits du cheval au timon.
ATT'LURE : s.f.
Att'lage mal conditionné, harnachement défectueux. - Qué l'att'lure.
ATTISÉE : Brassée :
- Mets énn'attisée dins ch'fu. Mets une brassée de bois dans le feu.
ATTISOÈR : s.m.
Longue tige de fer, dont se servait le chauffeur de locomobile pour attiser le
feu avant de mettre du charbon ou de bois. V. Tisonnier.
ATTRAITER : v.a.
Traiter : mettre un poulain pour la première fois aux traits.
ATTRAP'GINS : S.m.
Personne de mauvaise foi :
Marchandises de mauvaises qualités. V. Attrap'monn'.
ATTRAP'MONN' : S.f.
Tromperie :
- Tout o ch'est des attrap'gins, i l'ont vit'foait d'attraper 1'monn'.
ATTRINTCHILLAGE : Attirail, outils divers de culture ou autres :
- I l'est r'nu avec ses attrintchillages.
Il est revenu des champs avec tout son attirail
Transporter quelque chose.
- I l'avoait ses z'attrintchillages avec li. V. Bataclin.
AUBÈRE : adj.
Se dit d'un cheval, dont la robe est mélangé de poils blancs et de poils
alezans.
AUBIN : adj.
Allure défectueuse du cheval, qui galope avant les jambes de devant, alors
qu'il trotte avec les jambes de derrière.
AU D'LO : loc.
Au delà : - Au loin, au d'sus. Dins l'au d'lo. Dans la tombe.
AU D'VANT : loc.
Aller à la rencontre : - Aller au d'vant.
- In querriant fyin, j'irai au d'vant d'ti, a iro pusvit'.
J'irai à ton encontre avec les voitures de fumier.
AU PRIN-ME : loc.
A la première heure, très tôt :
- J'l'ai vu i s'in n'alloait au prin-me lier sin fourrage.
Il parlait très tôt lier son fourrage. V. A nonn', timp'.
AVALOÈR : s.m.
Harnais de cheval, se mettant sur la croupière et dont les extrémités se
trouvant garnies de quelques mailles en fer, formant chaîne, et s'accrochant
sur le brancard à un crochet placé au milieu de celui-ci, aidant ainsi à
reculer le tombereau ou la voiture.
- In r'tchulant, j'ai cassé l'l'avaloèr. Le cheval en reculant a cassé
l'avaloire.
AVALURE : s.f.
Altération du sabot du cheval, dans laquelle la corne se sépare de la peau.
AVANCHÈ : s.f.
Prolongement d'un toit servant de remise pour les instruments aratoires ou
chariots. V. Appintis, halette, rabattu.
AVANT-BROS : S.m.
Région du membre antérieur du cheval, s'étendant du cou au genou.
AVANT-DARIN : int.
Avant dernier : - Ch'1'avant-darin mont. Avant le dernier tas de gerbes. V.
Darin, dergne.
AVANT MAIN : S.f.
Partie du devant du cheval, comprenant la tête, le cou, le poitrail, les
membres antérieurs.
AVANT TRAIN : s.m.
Partie d'une voiture qui comprend les deux roues de' devant et le timon.
AVATCHI : adj.
Détendre : - Ch'comb'est avatchi, feudroait vir al'l'erserrer.
Le câble qui tenait les gerbes sur le chariot est détendu, il faut le
resserrer.
AVÉNAGE : S.m.
Impôt féodal qui se payait en avoine.
AVÉNN' : s.f.
Avoine : genre de graminées avenacées, qui fournit un g:rain particulièrement
employé à la nourriture des chevaux.
- Sintir l'avénn'. Lorsqu'on se dépêche, on dit qu'on sent l'avénn".
- Avoèr froèd quant'o minge l'avénn'.
C'est ressembler aux vieux chevaux qui se refroidissent en mangeant leur avoine.
AVÉN'RIE : s.f.
Terrain ensemensé d'avoine.
AVÉN'RON : s.f.
Fausse ou folle avoine. V. Avron.
AVÉNIÈRE : s.f.
Terre sortant de blé et réservée à un ensemencement d'avoine.
AVÉRIE : s.f.
Avarie, 'dommage, accident :
- I m'est arrivé énn' avérie a m'voéture, j'ai cassée énn'reue.
J'ai eu une avarie à ma voiture, la jante a cassée.
AVÉRÉ : v.n.
Vrai : - I s'est avéré qu'ech 'qui m'o dit, étoait vrai, i l'a plu
el'lind'main. Ce qu'il m'a dit était vrai, il a plu le lendemain.
AVERSE : s.f.
Petite pluie :
- I l'ost tcheut énn'tchott' averse, j'nai point pus finir m' pièche.
Il est tomber une averse, ce qui m'a empêché de terminer mon travail.
A VERSE : int.
Pluies abondantes :
- I l'o plu à sieux. - Chés récoltes sont versées.
AVIND' : v.a.
Retirer un objet bien souvent suspendu :
- Avind' me énn'andouille, qu'ej'foaich'énn'ratatouille.
Descend moi une andouille, afin que je fasse un ragoût.
- Avind' énn'bott'd'haricots. Descend une botte d'hariccts.
AVITCHULTEUR : s.m.
Aviculteur : celui qui pratique l'aviculture en élevant et vendant de la
volaille. V. Cocognier.
AVITCHULTURE : s.f.
Aviculture : art de multiplier et d'élever la volaille ( en voie de développement
).
AVOÉSINÉ : v.n.
Et' mal avoésiné : - J'sus drol'mint avoésiné quoa qu'j'ai comm' cardons
dins m'pièche.
J'ai un voisin qui n'ayant échardonné son champ, le mien s'est trouvé envahi
par les chardons qui s'y sont égrainés, de même le chiendent ( Tchiendint )
le long de celui-ci.
AVRON : s.f.
Avoine courte :
- I l'o tell'mint foait se, qu'ém'n'avenn' a n'a point montée.
AZI : v.n.
Roussi, brûle par le soleil :
- Mes pâtures sont azies pas'solé, chés bêtes n'ont pus rien à minger.
L'herbe de mes herbages est brûlée par le soleil, mes bêtes n'ont plus rien
à manger. En 1976, il fit une telle sécheresse, (Avril à fin Août sans eau)
les herbages furent desséchés et roussis, les cultivateurs durent donner la récolte
de foin et de paille, les soldats furent réquisitionnés pour la corvée de
paille (achat dans les régions moins défavorisées) .''Le Gouvernement vota un
impôt sécheresse, donnant une subvention aux plus atteint par cette calamité,
suite à celle-ci, les pommes de terre atteignirent le prix de Mille francs la
tonne (nouveau).
*B
BABÉNN'S : S.p.
Lèvre pendante de certains animaux :
- Mett' ses doègts dins les babénnes d'un vieu, poul' l'aider à boère.
Introduire les doigts dans les babines d'un veau pour l'obliger à boire.
BABEURE : s.m.
Liquide acreux qui reste après le barattage de la crème. V. Tchot lait.
BAC : s.m.
Sorte de bassure :
- Dins ch'fond bien souvint est versé.
Sorte de vallée qui recueille l'humus des plateaux et dont cet apport fait
verser les récoltes.
Bac : rectangulaire ou circulaire en fer ou en ciment, qui remplit d'eau sert
d'abreuvoir.
BACHE : v.n.
Baisser :
- L'jour i bache. Le jour baisse.
BACHE : S.f.
Forte toile couvrant les cercles des voitures à ressort ( à cheval ) de grande
superficie pour couvrir les meules de blé ou de paille. V. Capote.
BACHINET ; S.m.
Renoncule :
- Renonculus bulbosa. Après des fraisiers, ch'n'est des bachinets ( bouton d'or
).
BACLER :v.a.
Activer, terminer :
- Ch'travail l'o été'vit' bâclé. Le travail a été vite terminé.
BADJER : va
Mettre une bague aux pattes des poules ; dès la première ponte des poulettes (
1 an ), on introduisait une bague qui chaque année faisait la rotation en vue
de reconnaître les poules pondeuses jusqu'à la cinquième année. D'après
cinq coloris.
V. Débadjé.
BADJETTE : sf
Baguette de bois, d'environ un métré de long et 25 cm de largeur, se fixant
sur les toiles à faucheuses, à l'aide de rivets et servant à la montée des
grains coupés, vers la partie où se trouve le lieur.
Partie appelée entr'autre " Tablier ".
BADRÉE : s.f.
Bouillie obtenue en déliant de la farine et des oeufs dans du lait sucré.
V. Lait boli, papin.
- Que badrée ! Quel mortier, se dit lorsqu'il a beaucoup plu.
BADROUILLE : S.f.
Mortier, gadoue :
- Tu parl'd'énn' badrouill' i pleut tous les jours, ch'est quéqu'cose pour débarder
des bett'raves.
C'est quelque chose, il pleut tous les jours, cela fait une gadoue, génant le
charroi des betteraves.
V. Badrée, Beudraille.
BAFE : s.f.
Gifle, chute :
- Tu parl's d'énn' bafe qu'est su tcheut.
Quel coup je me suis donné en tombant.
BAG-NEUDER : v.a.
Flâner : - Quoa qu'tu n'n'a d'plus a bag'neuder comm'o ? ;
Qu'en as-tu de plus à flâner où trainer ainsi ? V. Longtchul. ,
BAGNOLE : s.f.
Voiture, ironie :
- Que bagnole ! Mauvaises voitures, vieille charrette. V. Bastringue, bahut.
BAHUT : S.m.
Vieux meuble ou objet :
- Tu parl's d'un bahut d'énn' viézaine.
Se dit également d'un tombereau tout délabré. V. Bastringue,
BAI : adj.
Se dit d'un cheval dont la robe est rougeâtre avec crins et extrémités
noires.
BAILLET : adj.
Se dit d'un cheval qui est roux tirant sur le blanc.
BALADEUSE : S.f.
Petite voiture à deux roues, pouvant servir également de tombereau ; pour le
charroi, des bottes de paille, betteraves ou autres, après aménagement sur les
côtés. Baladeuse électrique : sorte de lumière provoquée par une ampoule
que l'on branche à une prise de courant.
BALADINS : S.m.
Bohémien, romanichel :
- I l'o passé des baladins avec des longes pis des cordieux.
Il est passé des marchands avec des cordes et des cordeaux. V. Rouleus.
BALANCHER : v.a.
Balancer, jeter :
- A c'minchoait a m'inch'per j'l'ai balanché au diabe.
BALE : v.a.
Basculer : - Bale ch'bégneu ! Bascule le tombereau !
Pencher : - Emm'moa a l'bale 1 Ma meule de paille penche 1
BALLE : s.f.
Enveloppe de grain dans 1'épi :
Balle d'avoine : paille pressée et liée avec du fil de fer et ayant la forme
d'un parallélépipède.
BALIVIEU : s.m.
Baliveau :
- In montant su l'ech'nér de 1'grand porte, i y o un balivieu qu'o cassé pi
s'su tcheut.
En montant sur le dessus d'entrée de la grande porte, un des baliveaux a cassé,
et je suis tombé.
BALOÈRE OU ABALOÈRE : S.m.
Fer plat se trouvant à l'avant du jit, débordant de celui-ci, en partie
arrondie et servant à maintenir le coffre ou caisse, où le basculer, selon la
demande ; une cheville en fer passe au travers de l'abaloère.
- El'l'équ'ville de ch'1'abaloère o cassé pis ch'bénieu o balé.
La cheville qui traverse le fer plat de l'arête maintenant le coffre se
trouvant sur le jit a cassé et le tombereau a basculé.
BALOURD : adj.
Véhicule chargé plus d'un côté que de l'autre.
- Est d'balourd o vo baler. Lourdaud, gros lourd.
- Etre d'balourd. Marcher de côté.
BALUCHON : s.m.
Paquet de linge :
- Foaire sin baluchon.
Prendre son linge et quitter les lieux. Les commis de ferme ( charretiers )
lorsqu'ils cherchaient un nouvel employeur, prenaient leur baluchon, bien
souvent un sac de jute, noué de chaque côté passé au dessus de l'épaule ou
au travers du corps, leur "cachoère" ( fouet ) autour du cou,
cherchant ainsi une nouvelle place. V. Bataclin.
BANON : s.m.
Ancien droit de pature après la récolte.
Epoque où l'on pouvait exercer ce droit. - Al'St Rémi (1er Octobre) o cop chés
cachoères.
Ce qui veut dire que les vaches peuvent paître partout, ainsi que les moutons.
BANTCHÈTE : S.f.
Banquette : petite largeur de terre non cultivée, en bordure d'un chemin, d'un
talus ou d'un herbage.
Siège ; petit blanc de voiture à ressort, muni d'un dossier et bourré de
crin.
BARAQUE : S.f.
Bâtiment délabré : servant bien souvent de remise ou de fourré-tout.
Celui-ci fait usage de buanderie où se trouve bien souvent la chaudière, pour
la cuisson des pommes de terre pour les porcs.
BARAQU'MINT : s.m.
Petit hangard fait de planches et couvert de tôles, qui adossé à un bâtiment
peut servir de remise et d'atelier à mouture, ou tout autre appareil agricole.
BARATON : s.m.
Bâton servant à battre la crème dans la baratte. V. Baterlet, Batterole.
BARATTE : S.f.
Vaisseau de bois dans lequel on bat la crème pour en extraire le beurre.
V. Tchénette.
BARBELÉS : s.m.
Fil de fer muni de pointes et utilisé pour les clôtures.
V. Ronces artificielles.
BARBILLON : S.m.
Barbe de graminés, seigle, orge, pamelle.
BARBOTIÈRE : S.m.
Mare où barbottent les canards. Baquet renfermant le barbotage destiné aux
bestiaux.
BARDOT : s.m.
Petit mulet : produit de 1'accouplement d'un cheval et d'une anesse.
BARGE : S.f.
Meule de foin de forme rectangulaire.
- 0 n'voét point gramint d'moas carrés.
BAROT : s.f.
Echelon de chaises, v. Breucleu.
BARRAGE : S.m.
Clôture faite de ronces artificielles ou de grillage.
- Mes vaques i l'ont foncés dins ch'barrage.
Mes vaches ont enfoncés le barrage, puis se sont sauvés.
BARRE : S.f.
Espace symétrique sont la maxillaire inférieur du cheval, entre les incisives
ou les canines et les molaires, et où repose le canon du mors.
BARRÉ : adj.
Divisé par des barres en nombre égal aux intersections du champ.
BAS DU TCHU : s.m.
Etre petit : - Qué bas du tchu. V. Bout d'tchu.
BAS-FLANC : S.m.
Pièce de bois qu'on suspend dans l'écurie, pour séparer deux chevaux 1'un de
1'autre.
- Chés g'vos tap'nt dins ch'bas-flanc.
BASSE-COUR : s.f.
Partie d'une maison, d'une ferme où l'on élève la volaille. Ensemble des
animaux qui vivent dans la basse-cour.
BASSET : s.m.
Harnais de cheval ou sellette sur lequel repose la dossière, supportant les
brancards du tombereau ou de la voiture.
BASSINER : V.a.
Importuner : - I m'imbét'avec ses contes.
BASSURE : s.f.
Bas-fond, bas champ : les bêtes de bassure sont toujours plus belle.
Meilleure récolte. Partie abritée.
BASTCHULE : S.f.
Bascule, balance décimale servant à peser de lourds fardeaux, 10 Kg de
marchandises placées sur le tablier, étaient l'équivalent de 1 Kg sur le
plateau de pesage.
BASTCHULE (PONT) :
Pont bascule sur lequel passaient les camions ou chariots remplis de betteraves,
conditionnés pour le pesage, celles-ci existaient dans les gares ou dans les dépôts.
BASTCHULEUX : s.m.
Basculeur : personne chargée de la pesée des betteraves dans les sucreries ou
dépôts. V. Tareus.
BASTRINGUE : S.f.
Vieille voiture, horloge :
- An'march'mi l'bastringu'lo. V. Bagnole.
BATACLIN : s.m.
Attirail : - Partir avec sin bataclin.
Quitter les lieux avec tous ses effets. V. Baluchon, Attrintchillage.
BATARDÉ : V.n.
Croisement de race :
N'est plus de race, n'a plus de pédigré, se dit d'une chienne couverte par un
chien d'une autre race. V. Bitaclé, Biset.
BATCHET : S.m.
Baquet : petit bac en bois qui servait à recueillir le cidre lors de sa
fabrication, un tonneau coupé en deux dans son milieu donnait deux baquets.
Ironie : - Ch'troés pieds pis ch'batchet.
Arrivée de la quatrième personne ou réunion où se trouvent trois personnes.
V. Tronchet.
BATCHUL ; s.m.
Bacul :
Large croupière qui bat les cuisses des bêtes attelées.
BATTÉE : s.f.
Quantité de crème à battre : - Qué bell' battée.
BATT 'MINT : S.m.
Petite enclume portative à quatre ailettes dont se servaient les moissonneurs
pour rebattre le taillant de leur faux.
BATT'RIE : s.f.
Aire de la grange, partie se trouvant entre deux tasseries.
- Aller al'batt'rie. Aller à la batteuse. V. Batteuse.
BATTEROLE : S.m.
Partie courte du fléau.
BATTERLET : s.m.
Batte de la baratte verticale.
BATTEUS : s.m.
Batteurs au fléau : dès le mois d'octobre et durant la période d'hiver, on
pouvait encore entendre, il y a une cinquantaine d'années : Ch'Chaille,
Tchot'Dvisme, La Tétée, Ch'Franc, Ch'Pailleux battre en grange. V. Dans Viux métiers
et traditions " Chés batteus in grange ".
BATTEUSE : S.f.
Machine à battre le grain :
- L'batteus'à fu. Batteuse mue par une locomobile ( vapeur ).
BATTIÈRE : S.f.
Partie du fléau à battre.
La battière était généralement en bois de (hêtre ou frêne) alors que le
manche du fléau était en noisetier. V. Batterole.
BEC IN BOS : s.m.
Pivert : très utile pour l'agriculture.
BÉGNEU : s.m.
Tombereau à deux roues : sert au charroi des betteraves ou du fumier.
BÉNN' : s.f.
Bande de fer dont on cercle les roues des chariots ou des tombereaux appelé
aussi bindage.
- Ch'marichau o c'mandé mes bénn's pour catrer mes reus.
Le maréchal a commandé mes bandages pour ferrer mes roues. V. Bindage, chec.
BER : s.m.
Berceau :
- Met ch'goss'dins sin ber, pis tu varos m'donner un queu d'main.
Mets l'enfant dans son berceau, et tu viendras me donner un coup de main.
Ber de voiture : ensemble de cercles sur lesquels est posée la bâche.
V. Etindelle.
BERBIS : s.f.
Brebis : - Les berbis sont au parc dins des minettes.
BERBITIÉ : s.m.
Amateur de brebis, mauvaises moeurs : - Ch'est un rud'berbitié.
BERDANDOUILLE : loc.
Abandon, laisser en désordre :
- Tout' est à l'berdandouille.
BERD'LER : v.a.
Parler constamment :
- A n'arrét' ed'berd'ler, que berd'louère. V. Ronchonner.
BERDOUILLER : v.a.
Parler difficilement : - Quoa qui berdouille coère !
BERLEUDE ; S.f.
Vieille brebis maigre et maladive.
BERLINDJER : v.a.
Jeter, projeter au loin :
- J'ai tout invoéyé berlindjé dehors, quand j'ai vu qu'a m'imbarrachoait.
Envoyer dehors ce qui ne peut plus servir, vieux outils ou matériel usagés irréparables.
V. Dindjer.
BERLOTCHÉ : v.n. S
Osciller : ;
- 0 teil'mint berlotché, qu'o fini pas'déhotcher.
Le vent soufflant en tempête a fini par décrocher une tôle du hangard qui
balançait,
BERQU'RIE : S.f.
Bergerie : étable où sont rassemblées les brebis.
- 0 n'o jamoais vu un leu intrer dins énn'berqu'rie.
On n'a jamais vu un loup entrer dans une bergerie (se dit lorsqu'on a pu éviter
une épidémie).
BERTCHÉ : S.m.
Berger :
- Ch'bertché d'commune. Le berger de commune.
Dans certains endroits, le Commune était une association de cultivateurs, ayant
un troupeau de moutons et leur berger. Celui-ci avait un cantonnement, une région
ou un terroir. Le dernier berger de commune fût pour
Allery, un nommé Courmontagne. On payait ceux-ci avec Le boisseau de 16, mesure
établit pour le paiement de leur salaire, avec effet dégressif ou progressif.
Le salaire du berger était en 1938, de 24 Fr par jour.
BERZILLER : v.a.
Briser, broyer, casser :
- Em' voéture al'est berzillée. Ma voiture est broyée, abimée.
V. Echtchinté.
B'SINÉ : v.n.
Se sauver :
- Nos vaqu's i b'sinent'tnt, i mett'tnt leus tcheues in trompette,
Lorsqu'il fait très chaud, les taons piquent les vaches, qui ne pouvant s'en débarrer,
courent éperdument, la queue relevée en trompette, marquant ainsi leur colère.
- I n'avoait hat'ed finir pour b'siner. Il se dépêche pour se sauver.
- Etre en défaut. Filles légères : - al est partie b'siner.
B 'SOINS : s.m.
Besoins, nécessités naturelles : - Foaire ses b'soins.
BETAIL : s.m.
Epithète : - Qué bétail.
Sub- 0 n'o pus rien a donner à chés bétails, aux animaux. V. Bourrique.
BETCHILLE : S.f.
Béquille : morceau de bois se trouvant sous l'avant du tombereau, ou sous le
brancard, maintenant celui-ci en équilibre, lorsque le cheval est dételé. V.
Chambrière, servante.
BETES : s.f.
Animal, bétail :
- J'ai acaté énn'jument'qué bêt' à vices ! Os-tu donné à minger à chés
bêtes ? As-tu donné à manger aux bêtes ?
Insecte : - I foait lourd oz z'est matché à bêt's d'orage.
Il fait lourd, on est rempli de bêtes d'orage (thrips physopus).
- Bêt's à bon diu. Coccinelle (Coccinelle septempuctata) .
BETT'RAVE : S.f.
Betterave : - Béta vulgaris.
- Bett'rav's à vaques (à vaches) à chuque (à sucre).
BEUDET : s.m.
Baudet, âne ou anesse, ironie : - Qué beudet.
Ingratitude : - Foais du bien à un beudet, i t'poéro avé des crottes.
Fais du bien à quelqu'un, il n'en sera jamais reconnaissant.
- Mett'in beudet. Mettre les bottes en tas.
Levier : pièce de bois servant au levage des tombereaux et facilitant le
graissage. Outil servant à poser le pied du cheval pour râper la corne,
Instrument servant à la confection des fagots.
-I l'o copé les patt's à min beudet. Couper les pieds du fagotier.
V. G'valet, pied'd'chèvre.
BEUDRAILLE : S.f.
Gadoue : - I pleut tous les jours, qué beudraille. V. Badrée, badrouille.
BIBEU : s.m.
Chérophile penché : - Chérophilium cemulum. V. Ciguë.
BICHET : S.f.
Ancienne mesure pour les grains de 20 à 40 1.
BIDET : s.m.
Cheval ; hongre spécialement :
- J'ai acaté un bidet. Manège ed'bidets d'bos. Manège de chevaux de bois.
BIEF : s.m.
Terre argileuse, dure à travailler, terre qu'il faut labourer avant l'hiver
pour faire mûrir c'est-à-dire travailler par le gel et le dégel.
BIEN : s.m.
Propriété : - I l'o du bien. Du répondant.
BIEU : adj.
Beau : - Qué bieu temps. Quel beau temps.
BIEU TEMPS : S.m.
Paréle, polygonée du genre : - Rumex.
On le dénomme également dans nos campagnes sous le nom de patience (patiènche).
Désigné aussi par rumex patienta et le rumex crépu, rumex crispus.
BIGE : s.m.
Chariot romain deux à quatre à quatre roues, attelé de deux chevaux.
BILLOT : s.m.
Bille de bois avec ou sans trou dans lequel on passait la longe que l'on
introduisait dans l'anneau fixé à l'auge ou mangeoire, après y avoir fait une
boucle.
BINARD : s.m.
Trique balle : chariot à grandes roues servant au transport de longues pièces
de bois ou d'arbres qui sont suspendues sous l'essieu à l'aide de chaînes
"des tchénn's ed binard".
BINDAGE : s.m.
Cercle de fer qui entoure la jante de roue. V. Bennes.
- Tes reues sont boènnes à catrer. Ch'à s'ro énn occasion pour canger
ch'bindage.
BINETTE : S.f.
Outil de jardin qui sert aussi au binage et dédoublage des betteraves.
BINEUX : s.m.
Ouvrier employé au binage des betteraves. Dans la période du démariage des
betteraves, on faisait appel à des bineurs. Italiens, Belges ou Bretons .
BINOT : s.m.
Attirail de culture, qui sert à ouvrir un sillon pour la plantation des pommes
de terre, et peut servir également au remontage ou buttage.
BINOTTER : v.a.
Remuer, extirper, butter.
BISAILLES : S.f.
Pois gris : - Pisum arvense. Servant aux moutures, les pigeons en sont très
friands.
BISET : s.m.
Pigeon, croisement ramier : - Columba palumba. V. Bâtarde, bitaclé.
BISIR : v.a.
Bronzer, devenir bis, haie par le soleil. V. Azi.
BISSAC : s.m.
Besace : sac analogue faisant partie du harnachement des chevaux dans 1'armée.
V. Saclet.
BISSOC : s.m.
Charrue à deux socs.
BISSULEE : adj.
Qui a le pied fourchu, tels les ruminants. V. Bisulque.
BISTCHIN : s.m.
Peau de mouton préparée et garnie de sa laine, dont on couvre le collier des
chevaux de trait avec l'attelle. V. Attelle.
BISTINCOIN : lcc.
De travers, de côté : - Est d'bistincoin.
BISTOTCHETT' ; adj.
Stérile, en parlant des femelles des animaux.
BISTOUILLE : S.f.
Café mêlé à de l'eau-de-vie.
- Tu voras boère énn' bistouill'. Tu viendras boire une tasse de café.
Au moment de la pipe à la batteuse en buvant énn bistouille, lors de l'arrêt
au bout de la matinée ou de l'après-midi, on arrêtait pour boire du café.
BITACLÉ : adj.
Qui est de plusieurs coloris, pigeons, veaux. V. Bâtarde, biset.
BITCHAIGNE : S.f.
Bosquet ou petit buisson : - Butchet pér'Adam ( Lieu-dit ) .
BLANTCHIR : v.a.
Blanchir ; faire la façade à la chaux. - Blantchir à 1'queux.
BLASTE : S.m.
Partie de l'embryon, qui se développe, lors de la germination.
- Tin blé vo bientôt l'vé.
BLASTODERME : s.m.
Membrane qui donne naissance à l'embryon.
BLATÉRER : V.
Cri du bélier. Bêler avec insistance lorsqu'il est déoloutché.
BLATTIER : s.m.
Marchand de blé au marché.
BLÉ BIS : s.m.
Blé mélangé à du seigle.
BLEIME : S.f.
Contusion : meurtrissure de la face plantaire chez le cheval, avec épanchement
de sang et suppuration.
BLETTES : s.f.
Pourrie, faux :
- Pémm's blett's, greuseill's blett's à maqu'raux. T'es feu comm'énn' pémm'porite
ou blette. In'n'o dit des blettes pis des points meures.
Il a dit des choses sortant de l'ordinaire.
BLEUDE : s.f.
Blouse de charretier, de paysan. V. Roulière.
BLEUET : s.m.
Centauréa cyanus, fleur bleue : au moment de la floraison des blés, on faisait
un bouquet tricolore ; bleuet, pâquerette et coquelicot.
BLEYOT : s.m.
Petit blé poussé dans la petite terre.
BLO : s.m.
Bloc de bois servant à confectionner de la charcuterie, ou à fendre du bois.
- Bloc à pressoèr.
Morceaux de bois rectangulaire se mettant sur la table et servant à serrer
l'assise.
BODJET : S.m.
Boguet : cabriolet découvert à deux roues ( voitures ).
BOEUS : s.m.
Boeufs :
- I foait un vint a écorner des boeus. Le vent tourne à la tempête.
- De l'soup'au boeu. Culinaire. - Qui prind un 'oeu, prind'roait un boeu.
Qui prend un oeuf, prend un boeuf. Manque de confiance.
BOIN, BOÉNI : adj.
Bon :
- Est boin a feutcher ( il o des parints à chiternes ). C'est bon a faucher.
- Est boèni boèno. Entre les deux, ni bon ni mauvais, se dit d'une récolte à
moitié sèche.
BOLI (LAIT) : s.m.
Lait mélangé avec de la farine.
Chanson d'E. Bourgeois. - Tchot Jean qu'aimoait du lait boli.
V. Papin.
BOGUE : S.f.
Pelle carrée dont on se sert pour enlever les boues.
BONDE :S.f.
Morceau de bois conique, servant au bouchage des futailles ou barils.
- Min cid' l'o bien bouilli, j'peux mett' 1'bonde.
Mon cidre a bouilli, je peux boucher le tonneau. V. Brotchette.
BONNE : s.f.
Servante : - Bonne à tout foaire.
Femme chargée de tout les travaux d'intérieurs, ménage, de la ferme, de la
cour. Aujourd'hui ( employée de maison ).
BONNET : s.m.
Coiffure : - Mett'ech'bonnet.
Couvrir une meule avec la dernière botte, que l'on fixait avec un bâton.
Cape en toile formée de lamelles transversales, v. Capieu.
Avoir son bonnet près de la tête. Etre de mauvaise humeur.
BORDE : s.m.
Métaierie : domaine rural exploité d'après le système de métayage.
BORDIER : s.m.
Métayer : qui exploite une ferme ou borde. Ouvrier des champs loué à gages.
BORDON : s.m.
Pièce de bois mobile que l'on plaçait entre deux portes d'une entrée charretière,
sur lequel se trouvait des crochets de fermeture.
BORÉE : S.f.
Bourrée, brassée :
Petit fagot de menue bois que l'on jetait dans l'âtre sur les chenets.
V. Menées.
BORNE ;s.f.
Grosse pierre en grés, délimitant un champ.
Borne géodésique existe encore sur le terroir d'Heucourt, au lieu-dit "
Chemin de Saint Martin " fût planté en 1914, celle-ci mesure un métré
d'hauteur avec un carré de quarante centimètres, alors que l'authentique celle
de Fayel ( Montagne Fayel ) mesure 7 métrés, v. Brige.
BORNER : v.a.
Arpenter, faire borner un champ, mettre des bornes pour délimiter celui-ci.
Couper un arbre à environ un métré du soi, à la limite d'une haie
V. Erige.
BOS : s.m.
Bois : - J'vos foaire du bos. Je vais abattre du bois.
- Un bos. Surface plantée de bois.
Proverbe météorologique :
- I y o énn'érée sur ch'bos d'Bray, pis un clairon su ch'bos d'Long.
Il y a une averse sur le bois de Bray et une éclaircie sur le bois de Long.
Temps incertain.
BOTCHILLON : S.m.
Bûcheron : homme qui travaillait le bois par l'abattage des arbres ou la
confection des fagots. Celui-ci procédait également à la réparation et au
garnissage des haies, avec des fierons. V. Etintchure.
BOTT'LER : V.a.
Couvrir avec des bottes ; faire des bottes :
Couvrir une meule avec des bottes de paille.
BOTT'LEUS : s.m.
Personne faisant des bottes avec la récolte coupé. V. Couploère.
Fer de forme arrondie, se trouvant sur le tablier de la faucheuse, retenant la
paille ou le grain, entre les tasseurs et le lieur.
V. Feutcheuse-lieuse.
BOTTER : v.a.
Elaguer : - J'ai foait botter mes z'abes, in' n'avoait'tnt ed'soin.
J'ai fait élaguer mes arbres. Veux-ci en avaient besoin.
BOTTES : s.f.
Assemblage ou quantité de récoltes coupées et réunies en brassées.
Bottes en caoutchouc (chaussures). Il fallait deux nouveaux pour faire une
botte. V. Houvieu.
BOUC : s.m.
Mâle de la chèvre :
Sentir le bouc, personne repoussant de saleté (vêtements).
- No tchèv'a d'mande les boucs. V. Cabri.
BOUCAN : s.m.
Vacarme : - Foaire du boucan. En été, les voitures lors des rentrées de récoltes,
faisaient du bruit sur les routes.
BOUCHOÈR : s.m.
Plaque de fer mobile, qui sert à fermer la boucle d'un four de ferme.
V. Maque.
BOUCHONNER : V.a.
Frotter à l'aide d'un bouchon de paille :
Le dos des chevaux, lorsque ceux-ci avaient été mouillés, ou lors de
coliques, on les frottait avec un mélange d'eau et de farine de moutarde
(sinapismes) .
BOUDINÉE : S.f.
- Aller à 1'boudinée. Se rendre chez un cultivateur manger du boudin.
V. Tripaille, boustifaille.
BOUDINERIE : S.f.
Action de manger du porc.
BOUECHON : s.f.
Boisson, pâtée confectionnée de pommes de terre de grain cuit mélangée à
du lait ou des eaux grasses (vaisselle) que l'on donnait aux porcs.
BOUÈRE : v.a.
Boire : donner à boire.
- Donner à boire à chés vaques ( abreuver ). Donner sin doègt pour bouère.
Afin d'exciter les veaux a boire, on mettait la main au fond du seau, en présentant
les doigts, que ceux-ci suçaient, et ensuite buvaient.
- Boére comme énn'bouétoère. Se dit d'un ivrogne. V. Bouétoère.
BOUÈSSIEU : s.m.
Boisseau, mesure de pesage : une demi-mesure ou petit boisseau, lequel valait 5
1. Une mesure de 10 1 et un double boisseau ou deux mesures 20 1. Au point AB
170 ( Allery ) on payait l(;s bergers avec le boisseau de 16 l. par journée de
parquage. V. Litron.
BOUÉTE : S.f.
Boite : - Bouét'à voéture.
Cône que l'on introduisait dans le moyeu des roues de voiture selon la grosseur
de leur essieu, dans lequel on glissait de la graisse.
BOUÉTOÈRE : s.m.
Puisard : endroit où s'écoulait le purin, v. Bouère.
BOUÉYEU : S.m.
Boyau : - Bouéyeu blanc. Bovin ayant la diarrhée ( entérite tuberculeuse )
BOUFFÉE : S.f.
Exaltations :
- Em'tchienn' al'est in cache, an' n'o des bouffées du diabe.
Ma chienne est en rut, elle est possédé du mâle. V. Cache, caleur (in).
BOUILLET : s.m.
Bouleau ; essence d'arbre ( bétula alba ) avec les branchages, on faisait des
" ramons d'bouill' ( balais ) dont se servaient les charretiers ou les
vachers, lorsqu'ils nettoyaient les bêtes. V. Ramon.
BOUILLON (A) : adj.
Gros flocons provoqués par la pluie tombant en force.
- I pleut à bouillon, i pluvr'o coère d'main.
Il pleut très fort, ce qui provoque des bulles. V. Boutife.
BOULO : s.m.
Pomme entourée de pâte, que l'on mettait cuire, lors qu'on faisait le pain.
BOUQU'ED'TRAIT : S.f.
Boucle se trouvant à l'extrémité du trait pour attacher sur le brancard.
BOURGEOÈSE : S.f.
Bourgeoise : - L'bourgeoès'. La patronne.
- Em' bourgeoès'. Ma femme.
BOURGERON : s.m.
Habit ou veste de travail de courtil noir ou bleu, en toile.
BOURRIQUE : adj.
Mot injurieux ; - Hue bourrique.
- Bêt' qui ne veut avancer. Bête vicieuse. - Cré bourrique'. V. Bétail.
BOUSER : v.a.
Former l'aire d'une grange avec un mélange de terre franche et de bouse.
BOUSO : s.f.
Bouse : fiente ou matière fécale de la vache ou des veau?:.
- Foair' tchuire des 'z'héricott's dins des bousos ses.
Les vachers pendant les vacances recherchaient de la bouse desséchée pour
faire cuire des pommes de terre.
V. " Vieux métiers et traditions " chés vatchers.
BOUSOTIÈÈRE : s.f.
Se dit d'une vache qui fiente souvent.
adj. - Que bousotière !
Dès l'arrachage des betteraves, alors que les bêtes font ration de collets,
celles-ci fientent énormément. V. Diarrhée.
BOUSTIFAILLE : s.f.
Aller à la boustifaille ! Lorsqu'on tuait le porc, on allait à la boustifaille
en invitant les voisins. V. Tripailles, boudinée.
BOUT : loc.
N'in vir l'bout. Terminer un travail. Extrémité.
BOUTCHET : S.f.
Bouquet ; ensemble de fleur. - Mett'ech'boutchet.
Lorsqu'on terminait la moisson, on mettait un bouquet, fait d'épis de blé,
d'avoine, de coquelicots, de bleuets, et de paque'rettes, qu'on liait en haut de
la fourche, à l'avant du chariot.
- Bett'rav's in boutchets. Démariage à la binette, pour ne laisser qu'une
plante.
BOUT'D'TCHUL : s.m.
Petit homme.
Adj. - Que bout'd'chul ! V. Bas du tchul.
BOUTIFFES : S.f.
Vessie des animaux, de porc en particulier, et qui servait bien souvent, une
fois séchèe, de blague à tabac.
I pleut à boutiffes. I pleut très fort "à boutifes" faisant des
bulles.
BOUTOÈR : s.m.
Boutoir : instrument avec lequel, le maréchal pare le pied du cheval, avant de
le ferrer. Couteau de bourrelier, à deux tranchants. V. Tranchet.
BOURR'LIER : S.m.
Bourrelier : homme travaillant le cuir.
- I feut énn'rud'alènn'ed'bourr'lier pour tcheud'avec du fi gros,
1'sous-vint'ed'no jument.
Celui-ci se déplaçait, travaillant en ferme, profession aujourd'hui disparue.
V. Vieux métiers et tradition " Chés bourr'liers ou gorriers ".
BOUVILLON : s.m.
Jeune boeuf. V. Bouveau, bouvelet.
BOUVRILS : s.m.
Lieu où l'on loge les boeufs dans les abattoirs.
BOVIDÉS : s.m.
Famille de mammifères artidactils ruminants.
BRABANT : S.m.
Outil agricole qui sert à labourer. V. Querrue.
BRAI OU BROE : s.m.
Poix noire ou goudron qui sert à faire le fil gros, pour les harnais à l'aide
de l'alène. Servait à marquer les initiales des propriétaires lors de la
tonte des brebis.
BRANCARD : S.m.
Pièce de bois prolongeant le jite entre lesquelles on attelle le cheval. - Ruer
dins chés brancards. Se rebiffer.
BRANDOUILLER : v.a.
Lambiner : - Quoé qu'tu brandouill's. V. Berlotcher.
BRANQU'A FOURQU'S DE L'CROUP IERE : S.f.
Harnais reliant la croupière .à l'avaloire.
BRELER : v.a.
Enrouler le comble autour du bréloir, rouleau de bois placé à l'arrière du
chariot.
BREQUE : s.f.
Brèche : - J'ai attrapé un cailleu in feutchant pis j'ai foait énn'bréqu' à
min dare, j'nai pus qu'al'l'er'batte.
BREUCLEU : adj.
Vulgaire, libre avec les femmes : - Qué breteu !
BREUTEU : adj.
Echelon d'échelle, de chaise. V. Barot.
BREUVAGE : S.f.
Boisson faite de grain d'avoine et de feuilles de poireau, que l'on donnait aux
bêtes qui venaient de mettre bas. (vaches, juments).
BRIBETTE : S.f.
Mauvais cheval, maigre, vicieux.
- Ch'martché à bribettes. Marché aux chevaux se tenant autrefois à Gamaches,
et désigné ainsi. V. Carne.
BRICOLE : s.f.
Partie de harnais qui s'attache au poitrail, à la tête ou à la patte de
devant de l'animal lui servant d'entrave pour l'empêcher de courir ou de manger
les pommes aux arbres.
BRICOLER : v.a.
Travailler sans idée ; sans goût.
BRICOLEUX : s.m.
Bricoleur : ouvrier changeant fréquemment d'occupations, sans idée.
Adj. Débrouillard : - Ch'est un rud'bricoleux.
BRIDE : s.f.
Harnais de cheval avec oeillère et mors, que l'on passe entre les oreilles de
celui-ci maintenue par une sangle, appelait sous-gorge.
BRIDER : v.a.
Passer la bride : - Brider un g'vo.
BRIDON : s.m.
Petite bride à mors brisé.
BRIGE : S.f.
Bornage d'une haie ou d'un bois à l'aide d'une plantation différente, tel le
yureau.
BRIN : s.m.
Matière fécale ; brin d'ivrogne ; odeur provoquée par la fermentation
putrique, due à l'acide butiryque, se dégageant du cidre.
- Tin cid' i sint l'brin d'ivrogne.
Brin d'agache : nom donné à la gomme qui excude de l'écorce du prunier ou du
cerisier, et dont les chèvres en sont friandes. V. Merde.
BRIN D'COT : s.f.
Séneçon : herbe à lapin, abondante dans les jardins.
Rend une couleur de rouille, lorsque la fleur se fane.
- Lanch'ron ; dent de lion ; pissenlit.
BRIND'ZINGUE : adj.
Ivre :
- I l'o été su côté de 1'machin' à 1'goutte pis l'est r'nu brind'-zingue.
Il a été voir la machine qui effectuait la distillation d'alcool de cidre, et
il en est revenu très gai et saoul.
BRINGUE : s.f.
Fête : - Foaire la bringue. Faire la fête, se saouler.
Bringue carabinée ; de longue durée : Auparavant lorsque les cultivateurs
allaient mener leur grain au Moulin, bien souvent ils faisaient la bringue.
BRIS ' FER : adj.
Homme dur et maladroit :
- Ch'est un bris'fer o n'peut rien li donner à foaire.
BRISE-MOTTES : S.f.
Outil agricole en forme de cylindre, propre à écraser les mottes de terre. V.
Crochtchil.
BRISOÈR : s.f.
Instrument qui sert à briser la tige du lin ou du chanvre, v. Broée.
BROCHOÈR : s.m.
Marteau de maréchal ferrant, servant au ferrage des chevaux.
BROEE : S.f.
Appareil dont se servaient les liniers pour broyer la tige du lin et du chanvre.
V. Brisoèr.
BRONGNE : S.f.
Figure très remplie et très rouge. - Qué brongne !
BROQUE : S.f.
Cheville de bois, fausset pour boucher les tonneaux à la place du robinet. V.
Brotchette.
BROS : s.m.
Bras : - In bros d'ec'mise. Bras de chemise retroussées.
Défaillance : - Tu m'copes les bros. J'ai les bras coupés.
BROTCHETTE : S.f.
Petite broche ou fausset. - Cheville de bois. Gage du jeu du couteau 10°
partie. Le gage. - Tirer l'brotchette. V. Broque.
Cheville de bois plantée en terre qu'il fallait tirer avec les dents.
Fausset qui servait de robinet, de soutirage des tonneaux.
BROUBROU : adj.
Personne qui ne cesse de dire : - I n'arrête ed' dire, qué broubrou !
BROUGHAM : s.f.
Voiture à deux ou quatre roues à caisse basse.
BROUILLARD : s.m.
Brume :
Dicton picard, brouillard in déclin ( lune descendante ) ch'est de l'pleuv'
poul' lind'main, in croéssance ( lune montante ) ch'est singn' ed boin temps. 1
Bon temps en lune montante. Pluie en lune descendante.
- Brouillard in mars, g'lée in mai. Lorsqu'on mars, il y a du brouillard, il gèlera
encore très tard.
BROUIR : v.n.
Bruire ; faire du bruit ; ronchonner, bourdonner, ne cesser de parler.
V. Broubrou.
BROUSSURE : s.f.
Nom que l'on donne à la carie du froment.
BROUT : s.m.
Mal de Brout : inflammation intestinale des bestiaux, provoquée par
l'indigestion de jeunes pousses.
BRRR : int.
Cri du berger pour appeler ses brebis ou les diriger.
- Brrr ! Qui foait frouè. Qu'il fait froid.
BRUCHE : s.f.
Brosse : de chiendent servant à terminer la toilette du cheval, après le
passage de l'étrille.
BRUCHÉE : s.f.
Petite averse : - Enne tchotte bruchée.
Volée de coup : - Enne boénn' bruchée.
BRUCHEUX : s.m.
Travailleur acharné : - Ch'est un brucheux.
BRUINER : v.a.
Brouillard léger, petite pluie fine.
BRULOT : S.m.
Mélange d'eau-de-vie et de sucre que l'on fait flamber ( punch ).
BUAND'RIE : s.f.
Buanderie : lieu où on fait la lessive ou les chaudières.
BUANDIÉRES : S.m.
Femmes qui faisaient les lessives.
BUCAILLE : s.f.
Céréales du nom de sarazin ou blé noir, servant pour la mouture à
l'alimentation des porcs.
BUGGY : S.f.
Voiture légère à deux roues à brancards longues et minces.
BUHOT : S.f.
Tige : - Buhot de choux, de maïs.
BUIRETTE : S.m.
Tas de foin coupé.
BULIR : v.n.
S'altérer :
- Manger à vers, tin manche ed'fourtchet, il est buli. I l'o été abattu in lénne
montante.
Pour que le bois ne se mange à vers, il faut d'après les boquillons et les
menuisiers abattre le bois en lune descendante (déclin).
BURETTE : s.f.
Récipient dans lequel se trouvait de l'huile et qui servait au graissage des
machines (faucheuses, batteuses, charrue ou autres).
BUTCHER : v.a.
Frapper à grand coups, personne lunatique.
- 0 n'sais point d'ou l'l'atténn, tout o dépind, c'mint qu'a li buque.
Cela dépend comment il est " luné " ou disposé.
BUTCHET : s.m.
Bosquet ou petit buisson : - Butchet pér'Adam. (Lieu-dit).
BUTE : s.m.
Outil du maréchal ferrant, servant à couper la corne des pieds des chevaux.
V. Rogne-pied.
BUTÉ : s.m.
Entête : - Si l'est buté, rien à n'in tirer.
Il est tellement entêté, qu'il n'est pas possible d'en tirer quelque chose.
BUZIN : s.m.
Bruit, vacarme. V. Potin, boucan.
*C
CAB : s. m.
Sorte de cabriolet à deux roues, d'origine anglaise où le cocher est installé
sur un siège élevé, placé par derrière.
CABANE : s.f.
Refuge : - Cabane ed' bertché.
Genre de roulotte où le berger logeait la nuit, lorsque ses brebis étaient au
parc, deux emplacements étaient réservés à l'avant et à l'arrière pour les
chiens.
CABE : s.m.
Câble : en corderie qui sert à maintenir le fourrage ou les récoltes en
chargement sur les chariots ou tombereau. V. Combe.
CABOCHE : s.f.
Clou que l'on emploie pour le ferrage des chevaux, lors de chaussées verglacées.
V. Cleu à glache.
CABOT : s.m.
Chien : - Méchant cabot.
CABOTINER : v.n.
- Foaire des cabotins. Mettre les Houveaux de foin debout.
CABOTINS : s.m.
Houveaux de foin que l'on met debout, et qu'on lie dans le haut.
V. Cahot, d'moiselle, moyette.
CABRETTE : S.f.
Chèvre. V. Madjette.
CABRI : s.m.
Chevreau : - Tu foais des bonds comme un cabri.
CABRIOLET : S.m.
Voiture légère à un cheval. V. Voéture.
CABROUET : s.m.
Diable ; chariot à deux roues basses, servant au transport des lourds fardeaux.
CACARDER : V.
Crier ; cri de l'oie. L'oie cacarde.
CACHE (IN) : Rut de la chienne : - M'tchienn' al'l'est in cache. V. Bouffée,
caleur (in).
Largeur de récoltes à couper sur la longueur du champs.
Chasse : - Aller à 1'cache.
- J'n'ai pu quénn'cache (Andain).
CACHE-MANÉE : S.m.
Meunier ; homme qui se rendait en voiture à cheval ou à baudet, chez les
particuliers prendre leur grain ou manée, et rapportait de la farine et les
ingrédients (son) tiré de celui-ci.
En 1919, j'ai encore connu une demoiselle BAILLEUL, qui ramassait la manée,
pour la mener au moulin de "MERMONT" commune d'Airaines.
CACHER : v.a.
Chasser : - Cacher chés vaqu's. Faire avancer les vaches vers l'herbage ou 1'étable.
CACHOÈRE : S.f.
Fouet : lanière de cuir attachée à un manche dont on se sert pour exciter et
conduire les chevaux. Les charretiers, lorsqu'ils cherchaient une place, avaient
toujours en plus de leur baluchon, leur "cachoère"
autour du cou.
- Veux-tu un queup d'manch'à cachoère sur tes z'eureill'.
CACHTCHETT' : s.f.
Casquette : - Castchette à eureillett's (à rabat). Pour protéger ses
oreilles.
CACHURON : s.m.
Corde fine que l'on mettait au bout du fouet en cuir, et qui par un coup sec
claquait. V. Cachoère.
CACOUILLE : adj.
Niais ; lourdaud, sans décision : - Tu n'in fini point d'cacouiller.
CADASTE : s.m.
Cadastre : reproduction d'un plan ou partie inscrit au cadastre. Justification
de surface et de désignation (parcelle, section, lieu-dit, terroir) . V.
Matrice.
CADOS : s.m.
Fauteuil : - Prinds ch'cados, pis tu présid'ros.
Auparavant le chef de famille se mettait toujours dans le fauteuil.
CAFERNEAU : S.m.
Cavité ou caveau sans soupirail (où l'on serrait les pommes de terre ou les
carottes) se trouvant soit au dessous des marches de l'escalier ou doublé dans
un des murs perpendiculaires.
CAFIGNON : S.m.
Petit opuscule ; pomme de terre ou autres. V. Neusettes.
CAFOUILLER : v.a.
Remuer ; chercher, lambiner : - Quoa qu'tu cafouill' ?
CAGE : s.f.
Ensemble ou assemblage en bois ou en fer :
- Cag' à pressoère (pressoir) à lapins, à coéchons (porc) à moègnieux (à
moineaux) à glainnes (poules).
CAGNEUSE : adj.
Se dit du cheval dont les pieds sont tournés en dedans.
CAHOT : s.m.
Ensemble de deux houveaux de foin que l'on mettait debout et qu'on liait dans le
haut.
- Mett'in cahot. V. D'moisselle, cabotins, moyette.
CAHUTE : S.f.
Cabane à veaux :
- Cahut'à tchiens. Cabane à chiens. V. Cabénn', camuche.
CAILLEUX : S.m.
Cailloux ; terre à cailloux : - Chés bis. - Cailleux (lieu-dit) Fyin d'voésins.
Que l'on jette dans le jardin du voisin.
- Ramasseus d'cailleux.
Autrefois on ramassait les cailloux dans certaines terres, que l'on revendait
pour l'entretien des chemins de communes ou l'empierrage des cours de ferme. Il
fallait trente mannes pour 1 m3 de cailloux, suivant ( M. Hernas entrepreneur et
transporteur que j'ai connu).
V. Chés ramasseus d'cailloux.
CALE : sf
Objet quelconque, que l'on place sous un premier objet, pour le mettre d'aplomb
; ou 1'empêcher de rouler.
CALÉE : s.f.
Portée : de chienne, lapine: ou chatte.
Ironie : - Tu parl' d'énn'calée d'lapins. Se dit lorsqu'il y a une nombreuse
famille. V. Fanée.
CALÉGE : s.f.
Voiture découverte, suspendue à quatre roues munies à l'avant d'un siège à
dossier et à l'arrière d'une capote à soufflets, tous deux mobiles.
CALENDE : s.f.
Charançon qui attaque les légumineuses, pois, lentilles. V. Teigne, cosson.
CALER : v.a.
Caler - mettre une cale. Caler - mettre bas. - No cot l'o calé.
CALEUR : S.f.
Chaleur : - Qué caleur ! Il fait chaud.
- Et'in caleur. Avoir chaud. - No jument a l'est in caleur. Rut des animaux. V.
Cache (in), bouffée.
CALINER : v.a.
Raffermir : lorsqu'un champ était très léger après un semis, on mettait
parquer les brebis, ceci donnait un amendement supplémentaire.
CALIPETTE : S.f.
Bonnet de nuit que mettaient autrefois les vieilles femmes avant 1920.
Ironie : - A l'o mis s'calipett'ed'travers. Mauvaise humeur.
CAMBOUIS : s.m.
Graisse usée, noirâtre, lors du graissage des roues du chariot ou tombereau,
on avait les mains pleines de cambouis.
CAMÉLINE : S.f.
Plante de la famille des crucifères. - Camélina sativa.
Dont les graines oléagineuses, et les tiges servent à confectionner des
balais. La caméline n'a été cultivé dans la région que pendant la guerre,
à partir de 1943. V. Capite.
CAM'LOTE : S.f.
Marchandise de qualité inférieure.
- J'ai acaté énn'serpe à St Clémint, ch'est de 1'vraie cam'lote, je m'sus
foait rouler comm'an coin d'un bos.
Ouvrage mal fait ; mauvaise marchandise.
CAMIÉ : s.f.
Tige ou fane de pommes de terre. Brûler des camiés. V. Héricottes (vert),
jets.
CAMION : s. m.
Grand chariot bas et à quatre roues ou à deux avec un siège sur le devant,
servant aux charrois de sacs de blé ou autres. V. Diabe.
CAMPAGNE : S.f.
Saison ou période : - L'campagn'ed'bett'raves. Enn'boénn' campagne.
CAMPAGNOLS : S.m.
Genre de petits rongeurs, nuisibles, à poils brun et à queue courte,
comprenant le rat des champs et le rat musqué, les campagnols se multiplient
avec une rapidité dangereuse pour l'agriculture.
V. Rats, mulots.
CAMPS : s.m.
Champs : étendue de terre faisant un ensemble.
- Il est parti dins chés camps. Il est parti aux champs.
- Fout l'camp ! Va t'en.
CAMUCHE : s.f.
Cabane ou caniche, faite de bottes de paille dans un angle de l'étable à
vaches, et qui servait à abriter les jeunes veaux. V. Cahute, cabénne.
CAMUS : adj.
Lait chaud sortant du pis de la vache ou de la chèvre : du lait camus.
CAMUSI : adj.
Moisi ; action humide de la paille.
- T'paill'al'l'est camusie. De mauvaise qualité.
CANARD : S.m.
Volatile :
loc. - I foait du temps d'canard. Très froid.
- Foaire un canard. Tremper du sucre dans un peu d'eau-de-vie, ou boire une
rincette.
CANDEILLE : S.f.
Chandelle ;
- I gèle à candeille. Formation de glaçons.
- R'mon'et'candeille. Mouche ton nez.
CANON : s.m.
Os de la jambe du cheval. - Prendre un canon. Prendre un verre de vin.
CANTÉ ; s.m.
Morceau de pain ( quignon ou canté ou chanteau ) : - Un boén canté d'pain.
CANTIGNOLE : S.f.
Chantignole : pièce de bois trapézoïdale, soutenant le jite et s'encastrant
dans l'essieu.
CANTONN'MINT : S.m.
Cantonnement : lieu réservé à une troupe de moutons pour le parquage. Trois
cantonnements existaient en 1924 à Allery. V. Communauté.
CANULE : S.f.
Bout terminant la seringue.
- T'es tchurieux comm'énn'canule. Etre curieux.
CAMOUFLÉ : v.n.
Se cacher : - I s'est camouflé quand i m'o vu v'nir. V. Muché.
CAOUETTE : s.f.
Sommet ; tête :
- J'ai r'cheut un queup su m" caouette. J'ai reçu un coup sur la tête.
CAOUIN : s.m.
Chat huant :
Se nourrit de mulots. On les tuait et on les clouait, les ailes étendues, dans
le haut des portes de grange, à l'extérieur, afin d'éviter l'invasion de
rats.
CAOUITE : s.m.
Cobaye ou cochon d'Inde.
CAPARAÇON : s.m.
Housse ou couverture, dont on couvrait les chevaux lors d'une maladie.
CAP 'LET : s.m.
Coquelet ; récolte double : - de pomme ou d'ognon, une botte d'ognon.
n.f.
Tumeur molle qui se développe à la pointe du jarret du cheval.
CAP 'LINE : s.f.
Coiffure de femme en étoffe légère, rendue rigide par des lamelles de carton,
portées par les ramasseuses ou couploères, ainsi que les glaneuses. V. Les
glaneuses de Millet.
CAPERNOTTES :s.f.
Baie de fusain :
Collier que les vachers confectionnaient, que l'on mettait sécher et qu'on
accrochait au "Cavet" (tête de lit) celui-ci servait de chapelet.
- Réciter ou égrener ses capernottes.
Dire ce que l'on pense de quelqu'un.
- Bét'à bon Diu. Coccinelle.
CAPIEU : s.m.
Chapeau : coiffure que les femmes portaient aux champs, et qui pour éviter
qu'elle ne tombe ou s'envole, le transperçait d'une grande épingle au travers
du chignon ou des cheveux.
- Capieu d'gendarme. Aconit (aconitum napilus). Capieu d'tchuré. Encolie aquilégia
vulgaris. Capieu d' reue. Chapeau de roue recouvrant l'écrou de l'essieu.
Bonnet terminant la couverture d'une meule, d'une moyette, fait à l'aide d'une
botte de paille que l'on pliait à hauteur de la corde et que l'on retournait.
V. Bonnet, capuchon.
CAPITE : s.f.
Capsule d'oeillette :
Pendant l'occupation 39/45, des cultivateurs cultivèrent des oeillettes, et
"f'soait'tnt du fu avec chés têtes d'oeillettes", alors qu'avec les
tiges, ils couvraient des "ch'ners ou ch'naillêres", c'est-à-dire le
dessus des entrées charretière sur lesquelles étaient placées les baliveaux
.
CAPLEUSE : s.f.
Chenille :
- Mes pémmiers sont miés à capleuse. Mes pommiers sont remplis de chenilles.
V. Querpleuse.
CAPOTE : s.f.
Capuchon pour la pluie. Couverture de cuir ou de grosse toile, recouvrant les
voitures "à r'sorts" hippomobiles. V. Bâche.
CAPUCHON : s.m.
Chapeau fait de paille de seigle, dont on recouvre les ruches fixes, pour les
protéger des intempéries. V. Capieu, bonnet.
CARACO : s.m.
Corsage usité que mettaient les cultivatrices pour aller aux champs ou traire.
- Laich'mé mett" min caraco !
CARCAILLOT : S.m.
Mâle de la caille.
On entend de moins en moins son cri " Paie tes dettes ".
CARDON : s.m.
Chardon : - Coper des cardons. Echardonner.
Désigne également l'épine du chardon.
- J'ai un cardon dins min doègt.
Humoristique :
- Gros gris cardon, que jour equ'tu dégrogricardonn'ros ? Je m'dégrogricardonn'rai,
quand chés gros gris cardons, s"dégrogricardonn'ront.
V. Ecardonnoèr.
CARRETTE : s.f.
Charrette : petite voiture à deux roues.
- Enn'carrett' ed' fyin. Une charrette de fumier.
- Carrett' à tchiens. Voiture tirée par des chiens.
- L'voètur'à tchiens. Chanson de Pringuet.
CARIE : s.f.
Maladie des grains de froment.
CARISIE ; s.f.
Variété de poires dénommées "poèr's à cochons " (du fait de leur
aigreur) servant à faire le poiré (boisson).
CARME : s.m.
Charme : - Carpinus bétulus. Bois très dur servant à la fabrication des volées
ou traders, utilisé surtout par les charrons.
CARNASSIÉRE : Gibecière ou cultivateurs et faucheurs mettaient soit
leurs outils (clés, tcheuse) soit leur boisson. V. Saclet.
CARNE : s.f.
Animal maigre, étique :
- Bêt' à vices. Que carne ! V. Quercan, carongne.
CARNÉE : s.f.
Terre carnée : sous 1'effet de la sécheresse la terre est fendue ou crevassée,
en 1976 la terre fût carnée par la sécheresse.
CARONGNE : S.f.
Odeur nauséabonde, corps en défalcation.
- A sint 1'carongne ! Adj. - Que carongne ! Bête vicieuse. V. Carne.
CAROLINE : S.f.
Peuplier : dénommé " tchèn'ed'marais" bois blanc, qui servait très
souvent à la confection de liteaux "reilles" pour les toitures.
CAROSSERIE ; S.f.
Caisse d'une voiture.
CARRIÉRE : S.f.
Lieu ou l'on extrait de l'argile ou de la craie.
- Énn'carrière ed'crayon ou moellons.
CARRIOLE : S.f.
Petite charrette couverte et suspendue. V. Voèture à r'sorts.
CARROSSE : S.f.
Voiture de luxe suspendue à quatre roues et couverte (du XVI éme siècle) .
CART'RIE : s.f.
Charterie ou entrée charretière, sur laquelle se trouvait le "ch'ner ou
ch'naillère" servant de tasserie.
CASSÉ : v.n.
- No vaqu'an' n's'ro pus longtemps à vêler as's'casse.
Les muscles du bassin se détendent.
CASSIEUS : s. m.
Chassieux :
Bête ayant une humeur visqueuse qui sort des yeux.
Semonce : - Avanch'é cassieus, t'os du br.. dins tes ziu.
Ne pas voir plus loin que le bout du nez.
CASTAFIOLE : adj.
Saoul ; instable :
- I l'est toujours in mitan castafiole.
CASTONADE : s.m.
Sucre roux et brut, non travaillé, qu'on utilisait pendant les années de pénurie
ou guerre. Pendant la guerre 39/45 on utilisait la castonade et le jus de
betteraves à sucre.
CATIERE : s.f.
Chatière : ouverture au bas des portes de grange ou autres, pour laisser passer
les chats, et les poules dans le poulailler.
CAT'LOGNE : S.f.
Vieille couverture :
- Mets énn'cat'logne sus l'dos d'chu g'vo. Refroidissement. V. Pénée.
CATERNEUX : adj.
Cheval caterneux ; ombrageux, susceptibilité, être caterneux.
CATRER : V.a.
Châtrer : ablation d'un organe nécessaire à la génération.
- Ch'copeu d'coéchons, d'cots; d'lapins.
Coper ou catrer un poulain. V. Hongre.
CATREUS : S.m.
Hongreur : qui catre, qui châtre les animaux. V. Copeus.
CAUTÉRE : S.m.
Agent chimique ou mécanique, pour brûler ou cautériser une plaie.
CAVAL'RIE : S.f.
Ensemble de chevaux ; qualité.
Adj. - T'os énn'belle caval'rie.
CAVECÉ : adj.
Se dit d'un cheval qui à la tête d'autre couleur que le corps.
CAVECON : s.m.
Demi-cercle de fer, que l'on fixe au nez des chevaux pour les dompter ainsi que
pour les agneaux au sevrage. V. Muselière.
CAVET : s.m.
Sommet ; dossier. - Cavet de brouette. V. Couplet.
CAYENNE : Région ; coq ou poule.
CENS : s.f.
Redevance en argent que certains biens devaient annuellement au seigneur du fief
dont ils relevaient, région Somme, Artois.
Métaierie ou ferme, avoir une cens, être censier, mot provenant du
Pas-de-Calais et utilisé dans le pays par certains fermiers.
CIDE : s.m.
Cidre : - Foaire sin cide. Boisson faite de pommes.
- Foaire sin cide, " à 1'lambic à 1'presse " la fabrication du cidre
devient une opération industrialisée, on abandonne la cidrée au pressoir pour
la cidrée mécanisée.
CHAC'MAILLER : v.n.
Se disputer : - 1 sont toujours à chac'mailler.
CHACHA : s.m.
Merle litorne :
- Turdus pilaris. L'lutrone al cant' i va pluvoèr. V. Pleupleu.
CHAMBRIÉRE : S.f.
Pièce de bois pour maintenir le tombereau et le mettre en équilibre, lorsqu'on
dételait le limonier. V. Beudet, Servante, chandelle.
CHAMEAU : loc.
Epithéte injurieux : s'emploie généralement en parlant des vaches.
V. Bourrique.
CHAMPART : S.m.
Mélange de blé et de seigle, servant à la nourriture des porcs après
mouture.
CHAMPÉTRE : S.m.
Paysage ou défense ; garde champêtre.
CHAND'LEUR : S.f.
Saison :
A la chand'leur, les jours remontent d'une heure ; ou l'hiver se meurt ou
reprend vigueur.
A la chand'leur, le soleil ne doit pas se montrer d'une heure ;
d'où le dicton " L'ours trouble l'hiver redouble ".
CHANDELLE : s.f.
Pièce de bois se trouvant en avant du tombereau ou de la charrette, et qui sert
à le maintenir en équilibre. V. Servante, chambrière, beudet.
CHANFREIN : S.m.
Partie de la tête du cheval, d'un animal qui s'étend des oreilles aux naseaux.
CHARANCON : s.m.
Insecte qui ronge le blé, les pois, les lentilles. V. Blattes, teigne.
CHARBOUILLE : Terme agricole, qui se dit de l'effet que la nielle produit
sur les blés. V. Nelle.
CHARIOT : s.m.
Véhicule hippomobile avec une flèche sur pivot à quatre roues conduit par
deux ou quatre ou cinq chevaux.
CHARIOTÉE : S.f.
Contenue d'un chariot céréales ou betteraves.
CHARMEUSE : s.f.
Liseron des champs ; terre manquant d'humus. V. Trinaches.
CHARRETTE : S.f.
Véhicule hippomobile à deux roues, composée de deux brancards tirée par un
limonier.
CHARRETIER : s.m.
Celui qui conduit les chevaux et les charrettes.
- Pour et' un boén charr'tier, i feu avoèr versé deux foès.
L'emploi de charretier était auparavant une qualité, remplacé aujourd'hui par
le tractoriste. V. Commis.
CHAUFFEUR : s.m.
Brigands qui pourchassaient les paysans et leur brûlaient les pieds pour leur
faire découvrir leur argent.
CHAULAGE : s.f.
Action de chauler les terres par un apport de chaux. Auparavant et avant
l'exploitation et l'extraction des phosphates, on extrayait la marne. V. Viux métiers
et traditions "Chés Marneus".
CHAULER : v.a.
Amender un terrain avec de la chaux pour son efficacité. Chauler les arbres :
enduire ceux-ci d'un lait de chaux.
- Blantchir a 1'queux. Désinfecter les étables par un enduit de lait de chaux
ou blanchir les façades des maisons.
CHAUMAGE : s.m.
Action d'arracher la partie inférieures du chaume des céréales après la
moisson. V. Déchaumer.
CHAUMES : s.m.
Tiges de graminées : partie de la tige des blés ou autres céréales qui
restent dans les champs après la récolte. V. Eteules.
CHEC : s .m.
Cercle en fer, entourant la roue de la voiture ou des tonneaux, berceau de
voiture tenant la bâche.
CH'NAIL : s.m.
Mont sur chés ch'nails. Monte sur les ch'naillères. Se dit également : monte
sur chés ch'ners.
CH'NAILLE : s.m.
Pièce de bois ou baliveau que l'on place au dessus de l'entrée charretière,
d'une batt'rie (aire de grange) pour y tasser la paille ou le foin. Dans de
certaines fermes, on tassait le foin au dessus des étables pour que les bêtes
aient bien chaud. V. Ch'naillère, ch'ner.
CH'NAILLÉE : s.f.
Volée de coups :
- J' t'y ai foutu énne ch'naillée, march" i n'r' ec'minch'ro point d'main.
V. Chinglée.
CH'NAILLÉRE : S.f.
Partie se trouvant au dessus d'une entrée charretière ou d'étable.
V. Ch'ner, ch'naille.
CH'MER : s.m.
Partie se trouvant au dessus d'une aire grange (batt'rie). V. Ch'naillère,
ch'naille.
CHÉNNES : s.f.
Cendres : - As 'arringe comm' des chénn's. Après les gelées, les terres
s'arrangent très bien.
CHEPTEL : S.m.
Cheptel vif : contrat par lequel on donne à garder, à nourrir, à soigner
moyennant une part dans les profits.
Cheptel mort : ensemble d'instruments de culture, de bâtiments agricoles donner
à bail.
CHERCLAGE : S.f.
Action de cercler un tonneau, une roue. V. Catrer.
CH'TCHIR : v.a.
Sécher : - J'peux aller m'foair' ch'tchir, je n'ai r'cheut énn' boénn'
(averse).
CHICATRER : V.a.
Détériorer : couper une haie avec un outil mal aiguisé.
CHINDES : S.f.
Cendres ; - A s'arringe commes des chindes. Après un dur hiver les terres
s'arrangent tout seul. V. Veule.
CHINGLE : s.f.
Sangle : bande de cuir qui passe sous le ventre d'une bête, et qui assujettit
la selle ou le basset.
- Os-tu bien serrer 1'chingle ? As-tu bien serrer la sangle ?
CHINGLÉE : S.f.
Volée de coups donné à un cheval.
- In' n'i r'cheut énn' boénn' chinglée. V. Ch'naillée.
CHINOÉR : s.m.
Tablier : de sac que les ramasseusses mettaient devant elle pour le relevage des
récoltes coupées, ou lorsqu'on charriait le fumier, de même les vachers (ourets)
lorsqu'ils nettoyaient les bêtes.
Chinoèr ed'clairon : tablier fait avec une toile de soie que l'on mettait
devant soi. V. Pénée, tablier d'clairon (sac).
CHINT : s.m.
Cent : nombre, mesure :
- Un chint d'pèmm's ed'terre 50 Kg de pommes de terre.
CHIONNER : V.a.
Semer d'une façon irréguliére, soit due à l'inexpérience du semeur ; soit
à la cause du vent. V. Vieu, g'vets.
CHIONNEU s.m.
Mauvais semeur à la volée, les graines de trèfle se semant avec le pouce et
l'index, le semis est souvent irrégulier. Personne médisante. - I n'foait qu'
"Chionner" happer quelques brides d'une conversation et la semer à
tous vents.
CHIPIE : adj.
Epithète : - Qué chipie ! En parlant des poules vagabondes.
- Tu parl's d'énn' chipie, a n'm'a rien donné. Avarice.
CHIPOTER : v.a.
Agacer, taquiner ; perdre son temps. V. Erlander.
CHIRER : v.a.
Cirer : lorsqu'une jument va pouliner, sa mamelle se couvre d'une matière
luisante.
CHITCHEUX : s.m.
Action chiquer ; mâcher du tabac.
Les bergers principalement chiquaient, ce qu'ils leur permettaient, quand une
brebis avait le piétin de cracher le jus de tabac sur la plaie.
CHITERNE : s.f.
Réservoir sous terre pour recevoir les eaux pluviales ; dans les pays en élévation
avec l'adduction d'eau potable, celle-ci ont été remblayés ou servent de
puisard ou tout à l'égout après décantation.
CHOQUE : s.f.
Souche d'arbre
- Enn' choqu' d'abe.
CHORCHÉLE : s.f.
Sorcière : - Enn'vieill' chorchéle . Etre inchorchelée.
- Enn'vieille radotouère. Radoteuse.
CHOTCHER : v.a.
Taller : en parlant du blé qui se choque qui talle.
CIGUE : s.f.
Poison : produit de grande corroie, ressemble au feuillage de la carotte de quoi
à se tromper lorsqu'on cueille de l'herbe aux lapins.
CLAIRON : s.f.
Pièce de toile de jute, que les ramasseusses mettaient en tablier, pour
ramasser la récolte fauchée, ou par le valet de ferme (ouret) pour faire le
travail de cour éclaircie. Un clairon sur Long.
- Enn'érée sur Bray. V. Chinoèr.
CLARINE : S.f.
Sonnette qu'on pend au cou des animaux paissants (moutons) pour les retrouver .
CLAVETTES : S.m.
Petit fer plat plié laissant une cavité dans le haut, que l'on introduit dans
une ouverture faite à l'extrémité d'un essieu pour maintenir les roues en
place, derrière les "flottes" ou rondelles,
Maintient le volant de la vis en haut de la quarole, gouvion ou S. esse. V.
Goupille, flottes.
CLEUS : s.m.
Clous : placé aux semelles des chaussures.
- Cleu à glache. Pour ferrer les chevaux lorsqu'il gèle.
- Cleu à reiller. Clou servant à clouer les liteaux.
- Cleu à latter. Clou servant à clouer les lattes (petite lame de bois fendue)
.
- Cleu à quevronner. Clou servant à clouer les chevrons. - Cleu. Furoncle.
CLIQUE : loc.
- Prénne ses clics et ses clacs. Se sauver.
CLITCHER : V.a.
Clicher : tourner la cliche ou clitchette.
- I clique. Il maigrit. V. Clitchette.
CLITCHETTE : s.f.
Loquet : - Met 1'clitchett'. - L'clitchette ed porte. - A qu'éch' qu'on donne
énne poégnie d'main in intrant dins énn' moaison ? Al'clitchette.
CLOCQUES : s.f.
Cloches : - J'ai des clocques à mes mains. Ampoule de la peau.
CLOÉE : s.f.
Claie : petite barrière servant de clôture du parc à moutons, lame de 2 m 10
sur 1 m 20 de haut.
CLOÉYONNER : v.a.
Assemblage de claies par fascines pour consolider un terrain et maintenir les
terres.
CO : s.m.
Cou : - Foair'un co comm" énn'girafe.
COAILLOT : s.m.
Lait caillé : avec lequel on fait du fromage blanc.
COB : s.m.
Cheval de taille moyenne à l'encolure épaisse et courte.
COCARDE : s.f.
Rond de cuir ou en métal se trouvant de chaque côté de la bride.
COCHE : S.f.
Femelle du cochon n'ayant pas encore été au verrat (truie) .
Coche : autrefois, sorte de grande diligence pour le transport des voyageurs et
des marchandises.
COCLOTE : s.f.
Oeuf de pierre, que l'on mettait dans les nichoirs pour inciter les poules a
pondrent.
COCOGNIER : s.m.
Personne qui ramasse et achète les oeufs.
COCOTTE : S.f.
Epizootie ; fièvre aphteuse :
- Mes vaques i l'ont 1'cocotte. Mes vaches sont atteinte de fièvre aphteuse.
Maladie infectieuse à déclarer.
COCRIAMONT : lieu-dit.
Le chemin menant à ce lieu-dit, s'appelait autrefois " le chemin de la
Justice ", qui menait à " La Potence " autre lieu-dit.
CODACHER : V.n.
Chanter : en parlant de la poule qui vient de pondre. Raconter.
- A n'foait qu' codacher.
CODIN : s.m.
Dindon : mâle de la dinde. - Enn' nase ed' codin.
Se dit d'une personne dont la matière nasale pend, principalement les enfants.
V. Cytise.
CODRICHE : s.m.
Coq non déclaré ; sans énergie. V. Coquard, coglinche.
COÉNN' : adj.
Muet : rester coi, ne savoir quoi répondre, rester figé.
Peau de cochon raclée.
COÉNUSE : S.f.
Larve d'une espèce de ténia qui vit dans le cerveau des moutons, et provoque
le tournis.
COFFIN : s.m.
Etui contenant de l'eau dans lequel le faucheur met la pierre à aiguiser et
qu'il porte à la ceinture. V. Tcheuse.
COGLINCHE : s.m.
Coq sans énergie ; gliner. - Co glaireux. V. Codrinche, coquard.
COIN : s.m.
Instrument de fer en angle pour fendre le bois. Morceau de bois en angle servant
de cale entre la faux et 1'équerre ou bague se trouvant sur le manche.
COLLIER : s.m.
Partie de harnais des chevaux de trait.
- Franc d'collier. Cheval courageux.
- Donner un queu d'collier. Faire un effort.
- Mett'ech'collier d'forche. Commencer à travailler.
COMBE : s.m.
Câble en chanvre, servant à maintenir le chargement des voitures.
- Serr" ch'comb' !
COMBUGER : v.a.
Remplir d'eau, des futailles pour les imbiber avant de les employer.
V. Eneiller.
COMMANDE : s.f.
Acquisition réelle d'un bien dont l'acte de transmission porte un nom d'acquéreur
fictif. Déclaration de commande : celle par laquelle on fait connaître le véritable
acquéreur.
COMMIS : s.m.
Valet de ferme, domestique.
- Tu diros ach'commis d'nettier chés vaques. V. Ouret, charretier.
COMMUNAUTÉ : s.f.
Ensemble de cultivateurs, élevant des moutons et pratiquant l'esprit
communautaire, avec gardiennage payé. V. Cantonn'mint.
COMTOÉSE : s.f.
Horloge ancienne à poids, dénommée couramment " Boêt'à horloge ".
CONCASSEU : s.m.
Concasseur ou broyeur : machine outil pour broyer les graines et le tourteau. V.
Meulin à meutures.
CONCUPISCENCE : int.
Penchant à jouir des biens de la terre, particulièrement des choses
sensuelles.
CONGÉLATEUR : S.m.
Appareil servant à congeler la viande et remplaçant le système de salaisons.
V. Réfrigérateur.
CONIVANCE : int.
- I sont d'conivance insann'. Complicité par tolérance.
CONTADIN : S.m.
Habitant de la campagne.
CONTRE-PLAQUE : s.f.
Contre cep, fixé sur le côté du croisillon de la charrue.
CONTRÉ-QUEUP : S.f.
Eau-de-vie, élixir que l'on prend si tôt une chute.
- Ed'd'ieu d' contré-queup.
CONTRÉ-SINGLON : s.m.
Courroie clouée à l'arçon d'une selle pour y attacher celle-ci.
CONTRÉ-SINS ; loc.
-Al' invers du boén sins. Ar ' bout du boén sins.
N'ayant aucun sens.
COPE-GORGE : Lieu-dit. Coupe-gorge :
Endroit encaissé et traversant un bois, situé loin des habitations.
Lieu dangereux.
COPER : v.a.
Couper : - I l'o copé ses minettes (médice lupilina). Couper son foin.
Moqueries : - Coper ses minettes pour miux vir chés cos (cahots) d'moiselle de
foin.
COPEUX : s.m.
Hongreur : - Copeux d'cochons. Personne châtrant les lapins, les porcs et même
les chats. V. Catreux.
COPRET : s.m.
Outil servant à sectionner les collets des betteraves pour séparer la racine
des feuilles, celui-ci est composé d'une plaque de tôle coupante et emmanchée
; disparue aujourd'hui et remplacé par la serpette.
V. Copoère à bett'raves.
COPURE : S.f.
Coupure : -J'ai copé min doigt avec ed ' 1 ' herb ' copante.
COQUARD : S.m.
Volaille : se dit d'un coq sans énergie. V. Coquiaco, coglinche.
CO-QUIACO : s.m.
Coq : volaille. V. Coquard, coglinche.
CORDE : s.f.
Mesure de capacité : une corde de bois valait 4 stères, une demi-corde 2 stères.
V. Pile.
- Cord'à feutcheuse. Corde qui servait à lier les bottes lorsqu'elles étaient
fauchées à la faucheuse-lieuse (ficelle).
CORDER : v.
Mésentente : - 0 n'peut mi corder avec li. On ne peut s'arranger avec lui.
CORDIEU : s.m.
Cordeau : longue corde de chanvre qui sert à conduire les chevaux.
- Un g'vo d'cordieu. Celui qui est dirigé au cordeau lorsque l'attelage est
composé de deux ou trois chevaux.
- G'vo d'cordieu. Premier cheval de gauche.
CORDON : s.m.
Bordure se trouvant en saillie, dans le milieu d'une meule de blé.
- Cordon d'lacets. Cordon ou lacets.
CORIACHE : adj.
Résistant : - Du bos coriache. Personne dure et solide. - Al' est coriache.
CORNAILLE : s.f.
Corbeau : - Corvus corone. Chés cornailles in' n'ont foait du bieu dins mes z'héricottes.
Les corbeaux ont saccagés mes pommes de terre.
CORNAGE : s.m.
Bruit produit par la respiration de certains animaux, dans certaines maladies.
CORNARD : adj.qu.
Se dit d'un cheval qui en respirant fait entendre un ronflements anormal du à
la vibration d'une corde vocale malade ou paralysée.
- Un g'vo poussif.
CORNILLON : s.m.
Axe osseux de chacune des cornes des ruminants.
CORTI : s.m.
Courtil : jardin attenant à la maison, dont le passage s'effectuait par la
cour.
COS : s.m.
Petite botte de foin mise debout et lié dans le haut. V. Cahot, cabotins,
d'moiselle, moyette.
COSSON : s.m.
Espèce de charançon qui attaque le poids, les lentilles. V. Calende, teigne.
COT : s.m.
Chat : pour se faire comprendre, les vieux disaient un co.
Le slogan picard se compose de trois mots. - Un cot, énn'mouque, du brin dins
t'bouque.
COUCOU : s.m.
Ancienne voiture publique à deux roues.
Grosse grive d'où appellation et qui annonce le printemps.
- Os-tu attidu ch'coucou. Celui-ci commence à chanter dans la 1ère semaine
d'avril.
COUCOUILLE : S.m.
Tatillon : personne sans énergie qui hésite. V. Niuniute, tatasse, titisse,
longivo.
COUDE : s.m.
Attache du bout de l'épaule chez le cheval. V. Tcheut'.
COUÉCHON : s.m.
Porc domestique mâle châtré. - Par ch'copeux d'couéchon.
Grossierté. - Couéchon. Travail mal fait. - Travail ed' couéchon.
COUÉCHONNÉ : v.n.
Malfaçon. - Travail couéchonné. Sans goût.
Mettre bas, en parlant de la truie. - No truie a l'o cochonnée.
COUÉNNE : S.f.
Peau : - Enne couenne ed' lard.
COUET : s.m.
Petit pot en terre, dans lequel on cuisait la viande sous la braise.
V. Gatte.
COULER : v.a.
- Couler du lait dins énne gatte. Lait contenue dans une jatte en terre cuite
que l'on conservait quelques jours pour faire monter la crème.
COULISSOÈRE : S.f.
Glissière qui maintient le " déclitchoèr " de la charrue.
COULOTTE : s.f.
Trappe verticale au bas des portes du poulailler ou de la grange, laissant le
passage aux poules ou aux chats. V. Catière.
COUP : s.m.
- Foair' l'coup. Réussir. Et' aux cents coups. Surpris, affligé.
- Avoir l'coup. Etre saoul. - Foaire les quatre cents coups. Faire parler de
soi. V. Queup.
COUPE : s.m.
Voiture fermé à deux places et à quatre roues.
COUPLET : s.m.
Partie supérieure d'un chargement, d'un arbre, couplet de tête.
V. Caouette, cavet.
COUPLOÈRE : S.f.
Ouvrière qui ramassait 'à la faucille et alignait en bottes, les céréales
coupées par le faucheur. Bien souvent celui-ci avait " s'couploère ou
ramassoère ".
COUR : s.f.
Partie découverte devant l'habitation, entourée de bâtiments donnant accès
au jardin ou courtil (corti), on trouve dans la Somme, une grande partie de
communes dont 1'étymologie se rapporterait à cette définition ; tels
Hallencourt, Hocquincourt, Heucourt, Frucourt, Bettencourt etc...
COUREUS s.m.
Jeunes porcs de six mois. - J'ai acaté des ptchots coureus pour graisser.
COURONNE : S.f.
Partie la plus basse du paturon du cheval.
COURONNÉ : adj.
Cheval couronné : cheval blessé aux genoux en tombant, blessure à surveiller,
pouvant provoquer la sinovie.
- Min g'vo l'est tcheut in cariant fyin. En charriant du fumier, mon cheval est
tombé et s'est couronné.
COURROUÉE D'ERTCHUL'MINT : s.f.
Partie de harnais passant dans l'anneau de l'avaloire, que l'on relie à un
crochet sur le brancard.
COURT : adj.
Court ; jour. - Dins chés courts. Jours ; saison d'automne.
Courts. Tours, champ de forme trapézoïdale.
- J'n'ai point pus finir, i yavoair tell'mint d' courts tours.
COUS : s.f.
Pierre à aiguiser. V. Tcheusse.
COUSTAUDER : v. a.
Couper la queue, ne se dit que du cheval. V. Ecorter.
COUTIEU : n.m.
Couteau : - Coutieu à pressoèr. Instrument muni d'un manche qui servait à
couper la paille sur les quatres faces d'une assise de pommes, au temps ou le
pressoir était composé d'une cage ou cylindrique.
- Cid'à coper au coutieu. Pur jus, épais.et de bonne qualité.
- N'avoèr equ'sin coutieu pis sin moègneu. Ne pas être riche.
V. Coutieu à fyin.
COUTIEU A FYIN : n.m.
Tige en fer d'un métré cinquante édentée sur un métré, et portant une
poignée verticale de chaque côté permettant ainsi de l'actionner lorsqu'on
coupait le fumier (fait de longues pailles de blé).
V. Coutieu (à pressoèr).
COUTRE : S.m.
Pièce métallique verticale se fixant sur l'arbre ou l'âge, se situant derrière
les rasettes et ouvrant le sillon. On mesure ou règle, celui-ci entre le chef
et la pointe ; à l'aide de deux doigts juxtaposés.
Bien souvent un caillou se glissait dans cette partie déterminée et obstruait
celle-ci. - T'os un cailleu dins tin brabant, t'n'éroua al' est broéyée.
COUVET : s.f.
Chaufferette : que les femmes plaçaient sous leurs pieds, lorsqu'elles triaient
les pommes de terre, ou qu'elles cousaient.
COUVOUÈRE : s.f.
Poule couveuse : pénurie d'oeufs pendant cette période.
- Tu diros ach'cocognier ou coquetier, que j'nai point.d'oeus à li donner, mes
glaines i couv'tent.
CRAMOÉGNIE : S.f.
Crémaillère : où l'on suspendait 1' métchignette. V. Ce mot.
CRAMICHON : s.m.
Fruit de prunier sauvage :
- I foait deux zius, comme deux cramichons dins énne gatte ed lait prinds.
CRAMPON : s.m.
Clou en forme d'U, servant à fixer les ronces artificielles sur les piquets en
bois. Ferrer à crampons. Mettre des clous que l'on vissait dans la corne ou
pied du cheval, lorsque les routes ou chemins étaient glissants (appelé selon
les endroits cleus à glaches).
- Mett' un crampon. Faire une dette.
CRAN : s.m.
Craie. Remblayer avec du cran. Des terres à cran. Terres crayeuses.
CRAPE : v.n.
Crassée : - M'querrue à l'est crapée, feut nettoyer chés forcieus.
Ma charrue est encrassée, il faut nettoyer les versoirs (ceci arrivait lorsque
la terre était mouillée par suite de dégel, dans les terrains "
crayonneux ").
CRAPEUD : Gourde en poterie dont se servaient les moissonniers, pour
emporter le cidre aux champs. Celui-ci avait une contenance de deux, trois ou
cinq litres.
Crapaud :
Ulcère de la sole, et de la fourchette du cheval. V. Gourde.
CRAYON : s.m.
Craie : terre légère. V. Merlon. Terre à merlon. V. Cran.
CRÉME : s.f.
Matière grasse se formant sur le lait et qui barattée donne le beurre.
CRÉQUE : s.f.
Crête :
- Chés glaines i n's'ront point longtemps à ponde, i l'ont des rud's créques.
In heut de l'créque.
Au sommet de la crête ou de la côte. V. Crintchet, grimpette, montée.
CRÉTIN : adj.
Bête, ignorant, malotru, imbécile. - Que crétin !
CREUCHE : s.f.
Tige de bois portant à son extrémité deux tiges en fer de 20 cm de longueur,
et de l'autre une ouverture pour le passage d'un pieu, servant à relier les
cloisons ou claies, composant le parc à moutons.
Pieds. - I s'est inch'pé dins ses creuches.
CRI : s.m.
Cric : appareil de levage. V. Beudet, tchève.
CRICRI : s.m.
Crécelle : - Tulibranle, briza média.
Grillon : - Gryllus campestris.
Ironie : - Qué cricri ! Personne de petite taille. V. G'vo vert, feutcheuse.
CRIGNU : adj.
Personne ayant un mauvais caractère.
CRIN : s.m.
Bourre servant à remplir le dessous du collier du cheval ou attelle, lui protégeant
ainsi les épaules lors des charrois ou autres.
CRINTCHET : S.m.
Petit raidillon : - I y avoait un ptchot crintchet, mes g'vos l'ont bien ieu du
mo a monter. V. Grimpette, montée, crêque.
CROCHE : S.f.
Crosse : houlette du berger, dont la partie supérieure se termine par une
longueur inversée de 30 cm servant ainsi à attraper les brebis. V. Creuche.
CROCHTCHIL : s.m.
Rouleau spécial pour briser les mottes de terre. V. Brise-mottes.
CROCHTCHILLER : V.a.
Tasser la terre à l'aide d'un croskil, lorsque l'hiver a été rude, pour faire
talier les blés on les croskillait.
CROCHUS : adj.
- Avoèr des doègts crochus. Personne dont il faut se méfier.
- I n'est point moaite ed'ses doègts. Avoir un penchant pour le vol.
CROQ-OUI : loc.
S'emploie dans l'expression :
- Minger du croq-oui. Os-tu donner à minger à chés g'vos. J'croés oui !
Chevaux maigres. Nourris au croq-oui.
CROTTE OU CROTTIN : s.m.
Excrément animal : ramasser des crottes, avant la guerre 39/45, les
cultivateurs avaient des chevaux à la place de tracteurs, ceux-ci "fyintaient"
bien souvent sur les routes, sitôt qu'on voyait un mont de crotte ou crottin,
on s'empressait de le ramasser pour le mettre sur le fumier.
- Norir quéqu'un pour ses crottes.
Se dit lorsqu'on nourrit quelqu'un et qu'on n'a pas de rapport.
CROUÉSI : s.f.
Croisée : point de croisement de deux ou plusieurs chemins de sole.
CROUÉSILLON : s.m.
Pièce de fer en croix, tournant à l'aide de colliers ou bague, autour de
l'arbre (âge) de la charrue, sur celui-ci est fixé, le talon, les plaques et
le fer ou tchef.
CROUPADE : adj.
Saut dans lequel le cheval porte les jambes de derrière sous le ventre.
CROUPE : s.f.
Partie postérieure de certains animaux qui s'étend depuis les reins jusqu'à
l'origine de la queue. Monter en croupe.
CROUPIÉRE : s.f.
Partie du harnachement du cheval qui attaché au collier, se termine par la
sous-queue.
CROUPION : s.m.
Partie se trouvant à l'extrémité de la croupe.
- Ch'croupion. Partie terminal au dessus de l'anus.
- L'meilleur morcieu d'énn' glaine, ch'est ch'croupion.
CROUTE : S.f.
Partie supérieure du sol ; le soleil et la pluie forment un resserrement de
celui-ci.
CROUTER : v.n.
Durcir : par suite du gel les chemins durcissent on en profite pour charrier le
fumier en passant dans les récoltes. V. Porter.
CRU : s.m.
En parlant de pommiers. - Ch'est un boèn cru.
adj.
- Ch'vint l'est cru. Vif, piquant. - I sint du froéd.
CRUTAS : s.m.
Croutas : premier plateau que l'on enlevait lorsqu'on équarrissait un arbre, et
qui servait de cloisons à une voiture, ou encore au dessus d'une entrée
charretière.
CUIDET : s.m.
Long panier ou " mand'iette ovale ", dans laquelle, on mettait la pâte
lever, lui donnant la forme de pain ( 8 livres ) que l'on retirait de celui-ci
avant de l'enfourner.
CULERON : S.m.
Partie de la croupière sur laquelle repose la queue du cheval harnaché.
CULIÈRE : S.f.
Sangle attachée au derrière du cheval, pour empêcher les harnais de glisser
ou de tomber.
CURE-PIED : s.m.
Instrument du maréchal ferrant, servant à rechercher, le corps étranger,
pouvant se trouver dans le pied ou la fourchette.
V. Reinette.
CUSCUTE : a.f.
Genre de convolvulacés, parasite des végétaux, la cuscute dévaste les champs
de luzerne.
CYTISE : S.f.
Faux ébénier. Séché ce bois devient très dur. V. Codin.
CAB : s. m.
Sorte de cabriolet à deux roues, d'origine anglaise où le cocher est installé
sur un siège élevé, placé par derrière.
CABANE : s.f.
Refuge : - Cabane ed' bertché.
Genre de roulotte où le berger logeait la nuit, lorsque ses brebis étaient au
parc, deux emplacements étaient réservés à l'avant et à l'arrière pour les
chiens.
CABE : s.m.
Câble : en corderie qui sert à maintenir le fourrage ou les récoltes en
chargement sur les chariots ou tombereau. V. Combe.
CABOCHE : s.f.
Clou que l'on emploie pour le ferrage des chevaux, lors de chaussées verglacées.
V. Cleu à glache.
CABOT : s.m.
Chien : - Méchant cabot.
CABOTINER : v.n.
- Foaire des cabotins. Mettre les Houveaux de foin debout.
CABOTINS : s.m.
Houveaux de foin que l'on met debout, et qu'on lie dans le haut.
V. Cahot, d'moiselle, moyette.
CABRETTE : S.f.
Chèvre. V. Madjette.
CABRI : s.m.
Chevreau : - Tu foais des bonds comme un cabri.
CABRIOLET : S.m.
Voiture légère à un cheval. V. Voéture.
CABROUET : s.m.
Diable ; chariot à deux roues basses, servant au transport des lourds fardeaux.
CACARDER : V.
Crier ; cri de l'oie. L'oie cacarde.
CACHE (IN) : Rut de la chienne : - M'tchienn' al'l'est in cache. V. Bouffée,
caleur (in).
Largeur de récoltes à couper sur la longueur du champs.
Chasse : - Aller à 1'cache.
- J'n'ai pu quénn'cache (Andain).
CACHE-MANÉE : S.m.
Meunier ; homme qui se rendait en voiture à cheval ou à baudet, chez les
particuliers prendre leur grain ou manée, et rapportait de la farine et les
ingrédients (son) tiré de celui-ci.
En 1919, j'ai encore connu une demoiselle BAILLEUL, qui ramassait la manée,
pour la mener au moulin de "MERMONT" commune d'Airaines.
CACHER : v.a.
Chasser : - Cacher chés vaqu's. Faire avancer les vaches vers l'herbage ou 1'étable.
CACHOÈRE : S.f.
Fouet : lanière de cuir attachée à un manche dont on se sert pour exciter et
conduire les chevaux. Les charretiers, lorsqu'ils cherchaient une place, avaient
toujours en plus de leur baluchon, leur "cachoère"
autour du cou.
- Veux-tu un queup d'manch'à cachoère sur tes z'eureill'.
CACHTCHETT' : s.f.
Casquette : - Castchette à eureillett's (à rabat). Pour protéger ses
oreilles.
CACHURON : s.m.
Corde fine que l'on mettait au bout du fouet en cuir, et qui par un coup sec
claquait. V. Cachoère.
CACOUILLE : adj.
Niais ; lourdaud, sans décision : - Tu n'in fini point d'cacouiller.
CADASTE : s.m.
Cadastre : reproduction d'un plan ou partie inscrit au cadastre. Justification
de surface et de désignation (parcelle, section, lieu-dit, terroir) . V.
Matrice.
CADOS : s.m.
Fauteuil : - Prinds ch'cados, pis tu présid'ros.
Auparavant le chef de famille se mettait toujours dans le fauteuil.
CAFERNEAU : S.m.
Cavité ou caveau sans soupirail (où l'on serrait les pommes de terre ou les
carottes) se trouvant soit au dessous des marches de l'escalier ou doublé dans
un des murs perpendiculaires.
CAFIGNON : S.m.
Petit opuscule ; pomme de terre ou autres. V. Neusettes.
CAFOUILLER : v.a.
Remuer ; chercher, lambiner : - Quoa qu'tu cafouill' ?
CAGE : s.f.
Ensemble ou assemblage en bois ou en fer :
- Cag' à pressoère (pressoir) à lapins, à coéchons (porc) à moègnieux (à
moineaux) à glainnes (poules).
CAGNEUSE : adj.
Se dit du cheval dont les pieds sont tournés en dedans.
CAHOT : s.m.
Ensemble de deux houveaux de foin que l'on mettait debout et qu'on liait dans le
haut.
- Mett'in cahot. V. D'moisselle, cabotins, moyette.
CAHUTE : S.f.
Cabane à veaux :
- Cahut'à tchiens. Cabane à chiens. V. Cabénn', camuche.
CAILLEUX : S.m.
Cailloux ; terre à cailloux : - Chés bis. - Cailleux (lieu-dit) Fyin d'voésins.
Que l'on jette dans le jardin du voisin.
- Ramasseus d'cailleux.
Autrefois on ramassait les cailloux dans certaines terres, que l'on revendait
pour l'entretien des chemins de communes ou l'empierrage des cours de ferme. Il
fallait trente mannes pour 1 m3 de cailloux, suivant ( M. Hernas entrepreneur et
transporteur que j'ai connu).
V. Chés ramasseus d'cailloux.
CALE : sf
Objet quelconque, que l'on place sous un premier objet, pour le mettre d'aplomb
; ou 1'empêcher de rouler.
CALÉE : s.f.
Portée : de chienne, lapine: ou chatte.
Ironie : - Tu parl' d'énn'calée d'lapins. Se dit lorsqu'il y a une nombreuse
famille. V. Fanée.
CALÉGE : s.f.
Voiture découverte, suspendue à quatre roues munies à l'avant d'un siège à
dossier et à l'arrière d'une capote à soufflets, tous deux mobiles.
CALENDE : s.f.
Charançon qui attaque les légumineuses, pois, lentilles. V. Teigne, cosson.
CALER : v.a.
Caler - mettre une cale. Caler - mettre bas. - No cot l'o calé.
CALEUR : S.f.
Chaleur : - Qué caleur ! Il fait chaud.
- Et'in caleur. Avoir chaud. - No jument a l'est in caleur. Rut des animaux. V.
Cache (in), bouffée.
CALINER : v.a.
Raffermir : lorsqu'un champ était très léger après un semis, on mettait
parquer les brebis, ceci donnait un amendement supplémentaire.
CALIPETTE : S.f.
Bonnet de nuit que mettaient autrefois les vieilles femmes avant 1920.
Ironie : - A l'o mis s'calipett'ed'travers. Mauvaise humeur.
CAMBOUIS : s.m.
Graisse usée, noirâtre, lors du graissage des roues du chariot ou tombereau,
on avait les mains pleines de cambouis.
CAMÉLINE : S.f.
Plante de la famille des crucifères. - Camélina sativa.
Dont les graines oléagineuses, et les tiges servent à confectionner des
balais. La caméline n'a été cultivé dans la région que pendant la guerre,
à partir de 1943. V. Capite.
CAM'LOTE : S.f.
Marchandise de qualité inférieure.
- J'ai acaté énn'serpe à St Clémint, ch'est de 1'vraie cam'lote, je m'sus
foait rouler comm'an coin d'un bos.
Ouvrage mal fait ; mauvaise marchandise.
CAMIÉ : s.f.
Tige ou fane de pommes de terre. Brûler des camiés. V. Héricottes (vert),
jets.
CAMION : s. m.
Grand chariot bas et à quatre roues ou à deux avec un siège sur le devant,
servant aux charrois de sacs de blé ou autres. V. Diabe.
CAMPAGNE : S.f.
Saison ou période : - L'campagn'ed'bett'raves. Enn'boénn' campagne.
CAMPAGNOLS : S.m.
Genre de petits rongeurs, nuisibles, à poils brun et à queue courte,
comprenant le rat des champs et le rat musqué, les campagnols se multiplient
avec une rapidité dangereuse pour l'agriculture.
V. Rats, mulots.
CAMPS : s.m.
Champs : étendue de terre faisant un ensemble.
- Il est parti dins chés camps. Il est parti aux champs.
- Fout l'camp ! Va t'en.
CAMUCHE : s.f.
Cabane ou caniche, faite de bottes de paille dans un angle de l'étable à
vaches, et qui servait à abriter les jeunes veaux. V. Cahute, cabénne.
CAMUS : adj.
Lait chaud sortant du pis de la vache ou de la chèvre : du lait camus.
CAMUSI : adj.
Moisi ; action humide de la paille.
- T'paill'al'l'est camusie. De mauvaise qualité.
CANARD : S.m.
Volatile :
loc. - I foait du temps d'canard. Très froid.
- Foaire un canard. Tremper du sucre dans un peu d'eau-de-vie, ou boire une
rincette.
CANDEILLE : S.f.
Chandelle ;
- I gèle à candeille. Formation de glaçons.
- R'mon'et'candeille. Mouche ton nez.
CANON : s.m.
Os de la jambe du cheval. - Prendre un canon. Prendre un verre de vin.
CANTÉ ; s.m.
Morceau de pain ( quignon ou canté ou chanteau ) : - Un boén canté d'pain.
CANTIGNOLE : S.f.
Chantignole : pièce de bois trapézoïdale, soutenant le jite et s'encastrant
dans l'essieu.
CANTONN'MINT : S.m.
Cantonnement : lieu réservé à une troupe de moutons pour le parquage. Trois
cantonnements existaient en 1924 à Allery. V. Communauté.
CANULE : S.f.
Bout terminant la seringue.
- T'es tchurieux comm'énn'canule. Etre curieux.
CAMOUFLÉ : v.n.
Se cacher : - I s'est camouflé quand i m'o vu v'nir. V. Muché.
CAOUETTE : s.f.
Sommet ; tête :
- J'ai r'cheut un queup su m" caouette. J'ai reçu un coup sur la tête.
CAOUIN : s.m.
Chat huant :
Se nourrit de mulots. On les tuait et on les clouait, les ailes étendues, dans
le haut des portes de grange, à l'extérieur, afin d'éviter l'invasion de
rats.
CAOUITE : s.m.
Cobaye ou cochon d'Inde.
CAPARAÇON : s.m.
Housse ou couverture, dont on couvrait les chevaux lors d'une maladie.
CAP 'LET : s.m.
Coquelet ; récolte double : - de pomme ou d'ognon, une botte d'ognon.
n.f.
Tumeur molle qui se développe à la pointe du jarret du cheval.
CAP 'LINE : s.f.
Coiffure de femme en étoffe légère, rendue rigide par des lamelles de carton,
portées par les ramasseuses ou couploères, ainsi que les glaneuses. V. Les
glaneuses de Millet.
CAPERNOTTES :s.f.
Baie de fusain :
Collier que les vachers confectionnaient, que l'on mettait sécher et qu'on
accrochait au "Cavet" (tête de lit) celui-ci servait de chapelet.
- Réciter ou égrener ses capernottes.
Dire ce que l'on pense de quelqu'un.
- Bét'à bon Diu. Coccinelle.
CAPIEU : s.m.
Chapeau : coiffure que les femmes portaient aux champs, et qui pour éviter
qu'elle ne tombe ou s'envole, le transperçait d'une grande épingle au travers
du chignon ou des cheveux.
- Capieu d'gendarme. Aconit (aconitum napilus). Capieu d'tchuré. Encolie aquilégia
vulgaris. Capieu d' reue. Chapeau de roue recouvrant l'écrou de l'essieu.
Bonnet terminant la couverture d'une meule, d'une moyette, fait à l'aide d'une
botte de paille que l'on pliait à hauteur de la corde et que l'on retournait.
V. Bonnet, capuchon.
CAPITE : s.f.
Capsule d'oeillette :
Pendant l'occupation 39/45, des cultivateurs cultivèrent des oeillettes, et
"f'soait'tnt du fu avec chés têtes d'oeillettes", alors qu'avec les
tiges, ils couvraient des "ch'ners ou ch'naillêres", c'est-à-dire le
dessus des entrées charretière sur lesquelles étaient placées les baliveaux
.
CAPLEUSE : s.f.
Chenille :
- Mes pémmiers sont miés à capleuse. Mes pommiers sont remplis de chenilles.
V. Querpleuse.
CAPOTE : s.f.
Capuchon pour la pluie. Couverture de cuir ou de grosse toile, recouvrant les
voitures "à r'sorts" hippomobiles. V. Bâche.
CAPUCHON : s.m.
Chapeau fait de paille de seigle, dont on recouvre les ruches fixes, pour les
protéger des intempéries. V. Capieu, bonnet.
CARACO : s.m.
Corsage usité que mettaient les cultivatrices pour aller aux champs ou traire.
- Laich'mé mett" min caraco !
CARCAILLOT : S.m.
Mâle de la caille.
On entend de moins en moins son cri " Paie tes dettes ".
CARDON : s.m.
Chardon : - Coper des cardons. Echardonner.
Désigne également l'épine du chardon.
- J'ai un cardon dins min doègt.
Humoristique :
- Gros gris cardon, que jour equ'tu dégrogricardonn'ros ? Je m'dégrogricardonn'rai,
quand chés gros gris cardons, s"dégrogricardonn'ront.
V. Ecardonnoèr.
CARRETTE : s.f.
Charrette : petite voiture à deux roues.
- Enn'carrett' ed' fyin. Une charrette de fumier.
- Carrett' à tchiens. Voiture tirée par des chiens.
- L'voètur'à tchiens. Chanson de Pringuet.
CARIE : s.f.
Maladie des grains de froment.
CARISIE ; s.f.
Variété de poires dénommées "poèr's à cochons " (du fait de leur
aigreur) servant à faire le poiré (boisson).
CARME : s.m.
Charme : - Carpinus bétulus. Bois très dur servant à la fabrication des volées
ou traders, utilisé surtout par les charrons.
CARNASSIÉRE : Gibecière ou cultivateurs et faucheurs mettaient soit
leurs outils (clés, tcheuse) soit leur boisson. V. Saclet.
CARNE : s.f.
Animal maigre, étique :
- Bêt' à vices. Que carne ! V. Quercan, carongne.
CARNÉE : s.f.
Terre carnée : sous 1'effet de la sécheresse la terre est fendue ou crevassée,
en 1976 la terre fût carnée par la sécheresse.
CARONGNE : S.f.
Odeur nauséabonde, corps en défalcation.
- A sint 1'carongne ! Adj. - Que carongne ! Bête vicieuse. V. Carne.
CAROLINE : S.f.
Peuplier : dénommé " tchèn'ed'marais" bois blanc, qui servait très
souvent à la confection de liteaux "reilles" pour les toitures.
CAROSSERIE ; S.f.
Caisse d'une voiture.
CARRIÉRE : S.f.
Lieu ou l'on extrait de l'argile ou de la craie.
- Énn'carrière ed'crayon ou moellons.
CARRIOLE : S.f.
Petite charrette couverte et suspendue. V. Voèture à r'sorts.
CARROSSE : S.f.
Voiture de luxe suspendue à quatre roues et couverte (du XVI éme siècle) .
CART'RIE : s.f.
Charterie ou entrée charretière, sur laquelle se trouvait le "ch'ner ou
ch'naillère" servant de tasserie.
CASSÉ : v.n.
- No vaqu'an' n's'ro pus longtemps à vêler as's'casse.
Les muscles du bassin se détendent.
CASSIEUS : s. m.
Chassieux :
Bête ayant une humeur visqueuse qui sort des yeux.
Semonce : - Avanch'é cassieus, t'os du br.. dins tes ziu.
Ne pas voir plus loin que le bout du nez.
CASTAFIOLE : adj.
Saoul ; instable :
- I l'est toujours in mitan castafiole.
CASTONADE : s.m.
Sucre roux et brut, non travaillé, qu'on utilisait pendant les années de pénurie
ou guerre. Pendant la guerre 39/45 on utilisait la castonade et le jus de
betteraves à sucre.
CATIERE : s.f.
Chatière : ouverture au bas des portes de grange ou autres, pour laisser passer
les chats, et les poules dans le poulailler.
CAT'LOGNE : S.f.
Vieille couverture :
- Mets énn'cat'logne sus l'dos d'chu g'vo. Refroidissement. V. Pénée.
CATERNEUX : adj.
Cheval caterneux ; ombrageux, susceptibilité, être caterneux.
CATRER : V.a.
Châtrer : ablation d'un organe nécessaire à la génération.
- Ch'copeu d'coéchons, d'cots; d'lapins.
Coper ou catrer un poulain. V. Hongre.
CATREUS : S.m.
Hongreur : qui catre, qui châtre les animaux. V. Copeus.
CAUTÉRE : S.m.
Agent chimique ou mécanique, pour brûler ou cautériser une plaie.
CAVAL'RIE : S.f.
Ensemble de chevaux ; qualité.
Adj. - T'os énn'belle caval'rie.
CAVECÉ : adj.
Se dit d'un cheval qui à la tête d'autre couleur que le corps.
CAVECON : s.m.
Demi-cercle de fer, que l'on fixe au nez des chevaux pour les dompter ainsi que
pour les agneaux au sevrage. V. Muselière.
CAVET : s.m.
Sommet ; dossier. - Cavet de brouette. V. Couplet.
CAYENNE : Région ; coq ou poule.
CENS : s.f.
Redevance en argent que certains biens devaient annuellement au seigneur du fief
dont ils relevaient, région Somme, Artois.
Métaierie ou ferme, avoir une cens, être censier, mot provenant du
Pas-de-Calais et utilisé dans le pays par certains fermiers.
CIDE : s.m.
Cidre : - Foaire sin cide. Boisson faite de pommes.
- Foaire sin cide, " à 1'lambic à 1'presse " la fabrication du cidre
devient une opération industrialisée, on abandonne la cidrée au pressoir pour
la cidrée mécanisée.
CHAC'MAILLER : v.n.
Se disputer : - 1 sont toujours à chac'mailler.
CHACHA : s.m.
Merle litorne :
- Turdus pilaris. L'lutrone al cant' i va pluvoèr. V. Pleupleu.
CHAMBRIÉRE : S.f.
Pièce de bois pour maintenir le tombereau et le mettre en équilibre, lorsqu'on
dételait le limonier. V. Beudet, Servante, chandelle.
CHAMEAU : loc.
Epithéte injurieux : s'emploie généralement en parlant des vaches.
V. Bourrique.
CHAMPART : S.m.
Mélange de blé et de seigle, servant à la nourriture des porcs après
mouture.
CHAMPÉTRE : S.m.
Paysage ou défense ; garde champêtre.
CHAND'LEUR : S.f.
Saison :
A la chand'leur, les jours remontent d'une heure ; ou l'hiver se meurt ou
reprend vigueur.
A la chand'leur, le soleil ne doit pas se montrer d'une heure ;
d'où le dicton " L'ours trouble l'hiver redouble ".
CHANDELLE : s.f.
Pièce de bois se trouvant en avant du tombereau ou de la charrette, et qui sert
à le maintenir en équilibre. V. Servante, chambrière, beudet.
CHANFREIN : S.m.
Partie de la tête du cheval, d'un animal qui s'étend des oreilles aux naseaux.
CHARANCON : s.m.
Insecte qui ronge le blé, les pois, les lentilles. V. Blattes, teigne.
CHARBOUILLE : Terme agricole, qui se dit de l'effet que la nielle produit
sur les blés. V. Nelle.
CHARIOT : s.m.
Véhicule hippomobile avec une flèche sur pivot à quatre roues conduit par
deux ou quatre ou cinq chevaux.
CHARIOTÉE : S.f.
Contenue d'un chariot céréales ou betteraves.
CHARMEUSE : s.f.
Liseron des champs ; terre manquant d'humus. V. Trinaches.
CHARRETTE : S.f.
Véhicule hippomobile à deux roues, composée de deux brancards tirée par un
limonier.
CHARRETIER : s.m.
Celui qui conduit les chevaux et les charrettes.
- Pour et' un boén charr'tier, i feu avoèr versé deux foès.
L'emploi de charretier était auparavant une qualité, remplacé aujourd'hui par
le tractoriste. V. Commis.
CHAUFFEUR : s.m.
Brigands qui pourchassaient les paysans et leur brûlaient les pieds pour leur
faire découvrir leur argent.
CHAULAGE : s.f.
Action de chauler les terres par un apport de chaux. Auparavant et avant
l'exploitation et l'extraction des phosphates, on extrayait la marne. V. Viux métiers
et traditions "Chés Marneus".
CHAULER : v.a.
Amender un terrain avec de la chaux pour son efficacité. Chauler les arbres :
enduire ceux-ci d'un lait de chaux.
- Blantchir a 1'queux. Désinfecter les étables par un enduit de lait de chaux
ou blanchir les façades des maisons.
CHAUMAGE : s.m.
Action d'arracher la partie inférieures du chaume des céréales après la
moisson. V. Déchaumer.
CHAUMES : s.m.
Tiges de graminées : partie de la tige des blés ou autres céréales qui
restent dans les champs après la récolte. V. Eteules.
CHEC : s .m.
Cercle en fer, entourant la roue de la voiture ou des tonneaux, berceau de
voiture tenant la bâche.
CH'NAIL : s.m.
Mont sur chés ch'nails. Monte sur les ch'naillères. Se dit également : monte
sur chés ch'ners.
CH'NAILLE : s.m.
Pièce de bois ou baliveau que l'on place au dessus de l'entrée charretière,
d'une batt'rie (aire de grange) pour y tasser la paille ou le foin. Dans de
certaines fermes, on tassait le foin au dessus des étables pour que les bêtes
aient bien chaud. V. Ch'naillère, ch'ner.
CH'NAILLÉE : s.f.
Volée de coups :
- J' t'y ai foutu énne ch'naillée, march" i n'r' ec'minch'ro point d'main.
V. Chinglée.
CH'NAILLÉRE : S.f.
Partie se trouvant au dessus d'une entrée charretière ou d'étable.
V. Ch'ner, ch'naille.
CH'MER : s.m.
Partie se trouvant au dessus d'une aire grange (batt'rie). V. Ch'naillère,
ch'naille.
CHÉNNES : s.f.
Cendres : - As 'arringe comm' des chénn's. Après les gelées, les terres
s'arrangent très bien.
CHEPTEL : S.m.
Cheptel vif : contrat par lequel on donne à garder, à nourrir, à soigner
moyennant une part dans les profits.
Cheptel mort : ensemble d'instruments de culture, de bâtiments agricoles donner
à bail.
CHERCLAGE : S.f.
Action de cercler un tonneau, une roue. V. Catrer.
CH'TCHIR : v.a.
Sécher : - J'peux aller m'foair' ch'tchir, je n'ai r'cheut énn' boénn'
(averse).
CHICATRER : V.a.
Détériorer : couper une haie avec un outil mal aiguisé.
CHINDES : S.f.
Cendres ; - A s'arringe commes des chindes. Après un dur hiver les terres
s'arrangent tout seul. V. Veule.
CHINGLE : s.f.
Sangle : bande de cuir qui passe sous le ventre d'une bête, et qui assujettit
la selle ou le basset.
- Os-tu bien serrer 1'chingle ? As-tu bien serrer la sangle ?
CHINGLÉE : S.f.
Volée de coups donné à un cheval.
- In' n'i r'cheut énn' boénn' chinglée. V. Ch'naillée.
CHINOÉR : s.m.
Tablier : de sac que les ramasseusses mettaient devant elle pour le relevage des
récoltes coupées, ou lorsqu'on charriait le fumier, de même les vachers (ourets)
lorsqu'ils nettoyaient les bêtes.
Chinoèr ed'clairon : tablier fait avec une toile de soie que l'on mettait
devant soi. V. Pénée, tablier d'clairon (sac).
CHINT : s.m.
Cent : nombre, mesure :
- Un chint d'pèmm's ed'terre 50 Kg de pommes de terre.
CHIONNER : V.a.
Semer d'une façon irréguliére, soit due à l'inexpérience du semeur ; soit
à la cause du vent. V. Vieu, g'vets.
CHIONNEU s.m.
Mauvais semeur à la volée, les graines de trèfle se semant avec le pouce et
l'index, le semis est souvent irrégulier. Personne médisante. - I n'foait qu'
"Chionner" happer quelques brides d'une conversation et la semer à
tous vents.
CHIPIE : adj.
Epithète : - Qué chipie ! En parlant des poules vagabondes.
- Tu parl's d'énn' chipie, a n'm'a rien donné. Avarice.
CHIPOTER : v.a.
Agacer, taquiner ; perdre son temps. V. Erlander.
CHIRER : v.a.
Cirer : lorsqu'une jument va pouliner, sa mamelle se couvre d'une matière
luisante.
CHITCHEUX : s.m.
Action chiquer ; mâcher du tabac.
Les bergers principalement chiquaient, ce qu'ils leur permettaient, quand une
brebis avait le piétin de cracher le jus de tabac sur la plaie.
CHITERNE : s.f.
Réservoir sous terre pour recevoir les eaux pluviales ; dans les pays en élévation
avec l'adduction d'eau potable, celle-ci ont été remblayés ou servent de
puisard ou tout à l'égout après décantation.
CHOQUE : s.f.
Souche d'arbre
- Enn' choqu' d'abe.
CHORCHÉLE : s.f.
Sorcière : - Enn'vieill' chorchéle . Etre inchorchelée.
- Enn'vieille radotouère. Radoteuse.
CHOTCHER : v.a.
Taller : en parlant du blé qui se choque qui talle.
CIGUE : s.f.
Poison : produit de grande corroie, ressemble au feuillage de la carotte de quoi
à se tromper lorsqu'on cueille de l'herbe aux lapins.
CLAIRON : s.f.
Pièce de toile de jute, que les ramasseusses mettaient en tablier, pour
ramasser la récolte fauchée, ou par le valet de ferme (ouret) pour faire le
travail de cour éclaircie. Un clairon sur Long.
- Enn'érée sur Bray. V. Chinoèr.
CLARINE : S.f.
Sonnette qu'on pend au cou des animaux paissants (moutons) pour les retrouver .
CLAVETTES : S.m.
Petit fer plat plié laissant une cavité dans le haut, que l'on introduit dans
une ouverture faite à l'extrémité d'un essieu pour maintenir les roues en
place, derrière les "flottes" ou rondelles,
Maintient le volant de la vis en haut de la quarole, gouvion ou S. esse. V.
Goupille, flottes.
CLEUS : s.m.
Clous : placé aux semelles des chaussures.
- Cleu à glache. Pour ferrer les chevaux lorsqu'il gèle.
- Cleu à reiller. Clou servant à clouer les liteaux.
- Cleu à latter. Clou servant à clouer les lattes (petite lame de bois fendue)
.
- Cleu à quevronner. Clou servant à clouer les chevrons. - Cleu. Furoncle.
CLIQUE : loc.
- Prénne ses clics et ses clacs. Se sauver.
CLITCHER : V.a.
Clicher : tourner la cliche ou clitchette.
- I clique. Il maigrit. V. Clitchette.
CLITCHETTE : s.f.
Loquet : - Met 1'clitchett'. - L'clitchette ed porte. - A qu'éch' qu'on donne
énne poégnie d'main in intrant dins énn' moaison ? Al'clitchette.
CLOCQUES : s.f.
Cloches : - J'ai des clocques à mes mains. Ampoule de la peau.
CLOÉE : s.f.
Claie : petite barrière servant de clôture du parc à moutons, lame de 2 m 10
sur 1 m 20 de haut.
CLOÉYONNER : v.a.
Assemblage de claies par fascines pour consolider un terrain et maintenir les
terres.
CO : s.m.
Cou : - Foair'un co comm" énn'girafe.
COAILLOT : s.m.
Lait caillé : avec lequel on fait du fromage blanc.
COB : s.m.
Cheval de taille moyenne à l'encolure épaisse et courte.
COCARDE : s.f.
Rond de cuir ou en métal se trouvant de chaque côté de la bride.
COCHE : S.f.
Femelle du cochon n'ayant pas encore été au verrat (truie) .
Coche : autrefois, sorte de grande diligence pour le transport des voyageurs et
des marchandises.
COCLOTE : s.f.
Oeuf de pierre, que l'on mettait dans les nichoirs pour inciter les poules a
pondrent.
COCOGNIER : s.m.
Personne qui ramasse et achète les oeufs.
COCOTTE : S.f.
Epizootie ; fièvre aphteuse :
- Mes vaques i l'ont 1'cocotte. Mes vaches sont atteinte de fièvre aphteuse.
Maladie infectieuse à déclarer.
COCRIAMONT : lieu-dit.
Le chemin menant à ce lieu-dit, s'appelait autrefois " le chemin de la
Justice ", qui menait à " La Potence " autre lieu-dit.
CODACHER : V.n.
Chanter : en parlant de la poule qui vient de pondre. Raconter.
- A n'foait qu' codacher.
CODIN : s.m.
Dindon : mâle de la dinde. - Enn' nase ed' codin.
Se dit d'une personne dont la matière nasale pend, principalement les enfants.
V. Cytise.
CODRICHE : s.m.
Coq non déclaré ; sans énergie. V. Coquard, coglinche.
COÉNN' : adj.
Muet : rester coi, ne savoir quoi répondre, rester figé.
Peau de cochon raclée.
COÉNUSE : S.f.
Larve d'une espèce de ténia qui vit dans le cerveau des moutons, et provoque
le tournis.
COFFIN : s.m.
Etui contenant de l'eau dans lequel le faucheur met la pierre à aiguiser et
qu'il porte à la ceinture. V. Tcheuse.
COGLINCHE : s.m.
Coq sans énergie ; gliner. - Co glaireux. V. Codrinche, coquard.
COIN : s.m.
Instrument de fer en angle pour fendre le bois. Morceau de bois en angle servant
de cale entre la faux et 1'équerre ou bague se trouvant sur le manche.
COLLIER : s.m.
Partie de harnais des chevaux de trait.
- Franc d'collier. Cheval courageux.
- Donner un queu d'collier. Faire un effort.
- Mett'ech'collier d'forche. Commencer à travailler.
COMBE : s.m.
Câble en chanvre, servant à maintenir le chargement des voitures.
- Serr" ch'comb' !
COMBUGER : v.a.
Remplir d'eau, des futailles pour les imbiber avant de les employer.
V. Eneiller.
COMMANDE : s.f.
Acquisition réelle d'un bien dont l'acte de transmission porte un nom d'acquéreur
fictif. Déclaration de commande : celle par laquelle on fait connaître le véritable
acquéreur.
COMMIS : s.m.
Valet de ferme, domestique.
- Tu diros ach'commis d'nettier chés vaques. V. Ouret, charretier.
COMMUNAUTÉ : s.f.
Ensemble de cultivateurs, élevant des moutons et pratiquant l'esprit
communautaire, avec gardiennage payé. V. Cantonn'mint.
COMTOÉSE : s.f.
Horloge ancienne à poids, dénommée couramment " Boêt'à horloge ".
CONCASSEU : s.m.
Concasseur ou broyeur : machine outil pour broyer les graines et le tourteau. V.
Meulin à meutures.
CONCUPISCENCE : int.
Penchant à jouir des biens de la terre, particulièrement des choses
sensuelles.
CONGÉLATEUR : S.m.
Appareil servant à congeler la viande et remplaçant le système de salaisons.
V. Réfrigérateur.
CONIVANCE : int.
- I sont d'conivance insann'. Complicité par tolérance.
CONTADIN : S.m.
Habitant de la campagne.
CONTRE-PLAQUE : s.f.
Contre cep, fixé sur le côté du croisillon de la charrue.
CONTRÉ-QUEUP : S.f.
Eau-de-vie, élixir que l'on prend si tôt une chute.
- Ed'd'ieu d' contré-queup.
CONTRÉ-SINGLON : s.m.
Courroie clouée à l'arçon d'une selle pour y attacher celle-ci.
CONTRÉ-SINS ; loc.
-Al' invers du boén sins. Ar ' bout du boén sins.
N'ayant aucun sens.
COPE-GORGE : Lieu-dit. Coupe-gorge :
Endroit encaissé et traversant un bois, situé loin des habitations.
Lieu dangereux.
COPER : v.a.
Couper : - I l'o copé ses minettes (médice lupilina). Couper son foin.
Moqueries : - Coper ses minettes pour miux vir chés cos (cahots) d'moiselle de
foin.
COPEUX : s.m.
Hongreur : - Copeux d'cochons. Personne châtrant les lapins, les porcs et même
les chats. V. Catreux.
COPRET : s.m.
Outil servant à sectionner les collets des betteraves pour séparer la racine
des feuilles, celui-ci est composé d'une plaque de tôle coupante et emmanchée
; disparue aujourd'hui et remplacé par la serpette.
V. Copoère à bett'raves.
COPURE : S.f.
Coupure : -J'ai copé min doigt avec ed ' 1 ' herb ' copante.
COQUARD : S.m.
Volaille : se dit d'un coq sans énergie. V. Coquiaco, coglinche.
CO-QUIACO : s.m.
Coq : volaille. V. Coquard, coglinche.
CORDE : s.f.
Mesure de capacité : une corde de bois valait 4 stères, une demi-corde 2 stères.
V. Pile.
- Cord'à feutcheuse. Corde qui servait à lier les bottes lorsqu'elles étaient
fauchées à la faucheuse-lieuse (ficelle).
CORDER : v.
Mésentente : - 0 n'peut mi corder avec li. On ne peut s'arranger avec lui.
CORDIEU : s.m.
Cordeau : longue corde de chanvre qui sert à conduire les chevaux.
- Un g'vo d'cordieu. Celui qui est dirigé au cordeau lorsque l'attelage est
composé de deux ou trois chevaux.
- G'vo d'cordieu. Premier cheval de gauche.
CORDON : s.m.
Bordure se trouvant en saillie, dans le milieu d'une meule de blé.
- Cordon d'lacets. Cordon ou lacets.
CORIACHE : adj.
Résistant : - Du bos coriache. Personne dure et solide. - Al' est coriache.
CORNAILLE : s.f.
Corbeau : - Corvus corone. Chés cornailles in' n'ont foait du bieu dins mes z'héricottes.
Les corbeaux ont saccagés mes pommes de terre.
CORNAGE : s.m.
Bruit produit par la respiration de certains animaux, dans certaines maladies.
CORNARD : adj.qu.
Se dit d'un cheval qui en respirant fait entendre un ronflements anormal du à
la vibration d'une corde vocale malade ou paralysée.
- Un g'vo poussif.
CORNILLON : s.m.
Axe osseux de chacune des cornes des ruminants.
CORTI : s.m.
Courtil : jardin attenant à la maison, dont le passage s'effectuait par la
cour.
COS : s.m.
Petite botte de foin mise debout et lié dans le haut. V. Cahot, cabotins,
d'moiselle, moyette.
COSSON : s.m.
Espèce de charançon qui attaque le poids, les lentilles. V. Calende, teigne.
COT : s.m.
Chat : pour se faire comprendre, les vieux disaient un co.
Le slogan picard se compose de trois mots. - Un cot, énn'mouque, du brin dins
t'bouque.
COUCOU : s.m.
Ancienne voiture publique à deux roues.
Grosse grive d'où appellation et qui annonce le printemps.
- Os-tu attidu ch'coucou. Celui-ci commence à chanter dans la 1ère semaine
d'avril.
COUCOUILLE : S.m.
Tatillon : personne sans énergie qui hésite. V. Niuniute, tatasse, titisse,
longivo.
COUDE : s.m.
Attache du bout de l'épaule chez le cheval. V. Tcheut'.
COUÉCHON : s.m.
Porc domestique mâle châtré. - Par ch'copeux d'couéchon.
Grossierté. - Couéchon. Travail mal fait. - Travail ed' couéchon.
COUÉCHONNÉ : v.n.
Malfaçon. - Travail couéchonné. Sans goût.
Mettre bas, en parlant de la truie. - No truie a l'o cochonnée.
COUÉNNE : S.f.
Peau : - Enne couenne ed' lard.
COUET : s.m.
Petit pot en terre, dans lequel on cuisait la viande sous la braise.
V. Gatte.
COULER : v.a.
- Couler du lait dins énne gatte. Lait contenue dans une jatte en terre cuite
que l'on conservait quelques jours pour faire monter la crème.
COULISSOÈRE : S.f.
Glissière qui maintient le " déclitchoèr " de la charrue.
COULOTTE : s.f.
Trappe verticale au bas des portes du poulailler ou de la grange, laissant le
passage aux poules ou aux chats. V. Catière.
COUP : s.m.
- Foair' l'coup. Réussir. Et' aux cents coups. Surpris, affligé.
- Avoir l'coup. Etre saoul. - Foaire les quatre cents coups. Faire parler de
soi. V. Queup.
COUPE : s.m.
Voiture fermé à deux places et à quatre roues.
COUPLET : s.m.
Partie supérieure d'un chargement, d'un arbre, couplet de tête.
V. Caouette, cavet.
COUPLOÈRE : S.f.
Ouvrière qui ramassait 'à la faucille et alignait en bottes, les céréales
coupées par le faucheur. Bien souvent celui-ci avait " s'couploère ou
ramassoère ".
COUR : s.f.
Partie découverte devant l'habitation, entourée de bâtiments donnant accès
au jardin ou courtil (corti), on trouve dans la Somme, une grande partie de
communes dont 1'étymologie se rapporterait à cette définition ; tels
Hallencourt, Hocquincourt, Heucourt, Frucourt, Bettencourt etc...
COUREUS s.m.
Jeunes porcs de six mois. - J'ai acaté des ptchots coureus pour graisser.
COURONNE : S.f.
Partie la plus basse du paturon du cheval.
COURONNÉ : adj.
Cheval couronné : cheval blessé aux genoux en tombant, blessure à surveiller,
pouvant provoquer la sinovie.
- Min g'vo l'est tcheut in cariant fyin. En charriant du fumier, mon cheval est
tombé et s'est couronné.
COURROUÉE D'ERTCHUL'MINT : s.f.
Partie de harnais passant dans l'anneau de l'avaloire, que l'on relie à un
crochet sur le brancard.
COURT : adj.
Court ; jour. - Dins chés courts. Jours ; saison d'automne.
Courts. Tours, champ de forme trapézoïdale.
- J'n'ai point pus finir, i yavoair tell'mint d' courts tours.
COUS : s.f.
Pierre à aiguiser. V. Tcheusse.
COUSTAUDER : v. a.
Couper la queue, ne se dit que du cheval. V. Ecorter.
COUTIEU : n.m.
Couteau : - Coutieu à pressoèr. Instrument muni d'un manche qui servait à
couper la paille sur les quatres faces d'une assise de pommes, au temps ou le
pressoir était composé d'une cage ou cylindrique.
- Cid'à coper au coutieu. Pur jus, épais.et de bonne qualité.
- N'avoèr equ'sin coutieu pis sin moègneu. Ne pas être riche.
V. Coutieu à fyin.
COUTIEU A FYIN : n.m.
Tige en fer d'un métré cinquante édentée sur un métré, et portant une
poignée verticale de chaque côté permettant ainsi de l'actionner lorsqu'on
coupait le fumier (fait de longues pailles de blé).
V. Coutieu (à pressoèr).
COUTRE : S.m.
Pièce métallique verticale se fixant sur l'arbre ou l'âge, se situant derrière
les rasettes et ouvrant le sillon. On mesure ou règle, celui-ci entre le chef
et la pointe ; à l'aide de deux doigts juxtaposés.
Bien souvent un caillou se glissait dans cette partie déterminée et obstruait
celle-ci. - T'os un cailleu dins tin brabant, t'n'éroua al' est broéyée.
COUVET : s.f.
Chaufferette : que les femmes plaçaient sous leurs pieds, lorsqu'elles triaient
les pommes de terre, ou qu'elles cousaient.
COUVOUÈRE : s.f.
Poule couveuse : pénurie d'oeufs pendant cette période.
- Tu diros ach'cocognier ou coquetier, que j'nai point.d'oeus à li donner, mes
glaines i couv'tent.
CRAMOÉGNIE : S.f.
Crémaillère : où l'on suspendait 1' métchignette. V. Ce mot.
CRAMICHON : s.m.
Fruit de prunier sauvage :
- I foait deux zius, comme deux cramichons dins énne gatte ed lait prinds.
CRAMPON : s.m.
Clou en forme d'U, servant à fixer les ronces artificielles sur les piquets en
bois. Ferrer à crampons. Mettre des clous que l'on vissait dans la corne ou
pied du cheval, lorsque les routes ou chemins étaient glissants (appelé selon
les endroits cleus à glaches).
- Mett' un crampon. Faire une dette.
CRAN : s.m.
Craie. Remblayer avec du cran. Des terres à cran. Terres crayeuses.
CRAPE : v.n.
Crassée : - M'querrue à l'est crapée, feut nettoyer chés forcieus.
Ma charrue est encrassée, il faut nettoyer les versoirs (ceci arrivait lorsque
la terre était mouillée par suite de dégel, dans les terrains "
crayonneux ").
CRAPEUD : Gourde en poterie dont se servaient les moissonniers, pour
emporter le cidre aux champs. Celui-ci avait une contenance de deux, trois ou
cinq litres.
Crapaud :
Ulcère de la sole, et de la fourchette du cheval. V. Gourde.
CRAYON : s.m.
Craie : terre légère. V. Merlon. Terre à merlon. V. Cran.
CRÉME : s.f.
Matière grasse se formant sur le lait et qui barattée donne le beurre.
CRÉQUE : s.f.
Crête :
- Chés glaines i n's'ront point longtemps à ponde, i l'ont des rud's créques.
In heut de l'créque.
Au sommet de la crête ou de la côte. V. Crintchet, grimpette, montée.
CRÉTIN : adj.
Bête, ignorant, malotru, imbécile. - Que crétin !
CREUCHE : s.f.
Tige de bois portant à son extrémité deux tiges en fer de 20 cm de longueur,
et de l'autre une ouverture pour le passage d'un pieu, servant à relier les
cloisons ou claies, composant le parc à moutons.
Pieds. - I s'est inch'pé dins ses creuches.
CRI : s.m.
Cric : appareil de levage. V. Beudet, tchève.
CRICRI : s.m.
Crécelle : - Tulibranle, briza média.
Grillon : - Gryllus campestris.
Ironie : - Qué cricri ! Personne de petite taille. V. G'vo vert, feutcheuse.
CRIGNU : adj.
Personne ayant un mauvais caractère.
CRIN : s.m.
Bourre servant à remplir le dessous du collier du cheval ou attelle, lui protégeant
ainsi les épaules lors des charrois ou autres.
CRINTCHET : S.m.
Petit raidillon : - I y avoait un ptchot crintchet, mes g'vos l'ont bien ieu du
mo a monter. V. Grimpette, montée, crêque.
CROCHE : S.f.
Crosse : houlette du berger, dont la partie supérieure se termine par une
longueur inversée de 30 cm servant ainsi à attraper les brebis. V. Creuche.
CROCHTCHIL : s.m.
Rouleau spécial pour briser les mottes de terre. V. Brise-mottes.
CROCHTCHILLER : V.a.
Tasser la terre à l'aide d'un croskil, lorsque l'hiver a été rude, pour faire
talier les blés on les croskillait.
CROCHUS : adj.
- Avoèr des doègts crochus. Personne dont il faut se méfier.
- I n'est point moaite ed'ses doègts. Avoir un penchant pour le vol.
CROQ-OUI : loc.
S'emploie dans l'expression :
- Minger du croq-oui. Os-tu donner à minger à chés g'vos. J'croés oui !
Chevaux maigres. Nourris au croq-oui.
CROTTE OU CROTTIN : s.m.
Excrément animal : ramasser des crottes, avant la guerre 39/45, les
cultivateurs avaient des chevaux à la place de tracteurs, ceux-ci "fyintaient"
bien souvent sur les routes, sitôt qu'on voyait un mont de crotte ou crottin,
on s'empressait de le ramasser pour le mettre sur le fumier.
- Norir quéqu'un pour ses crottes.
Se dit lorsqu'on nourrit quelqu'un et qu'on n'a pas de rapport.
CROUÉSI : s.f.
Croisée : point de croisement de deux ou plusieurs chemins de sole.
CROUÉSILLON : s.m.
Pièce de fer en croix, tournant à l'aide de colliers ou bague, autour de
l'arbre (âge) de la charrue, sur celui-ci est fixé, le talon, les plaques et
le fer ou tchef.
CROUPADE : adj.
Saut dans lequel le cheval porte les jambes de derrière sous le ventre.
CROUPE : s.f.
Partie postérieure de certains animaux qui s'étend depuis les reins jusqu'à
l'origine de la queue. Monter en croupe.
CROUPIÉRE : s.f.
Partie du harnachement du cheval qui attaché au collier, se termine par la
sous-queue.
CROUPION : s.m.
Partie se trouvant à l'extrémité de la croupe.
- Ch'croupion. Partie terminal au dessus de l'anus.
- L'meilleur morcieu d'énn' glaine, ch'est ch'croupion.
CROUTE : S.f.
Partie supérieure du sol ; le soleil et la pluie forment un resserrement de
celui-ci.
CROUTER : v.n.
Durcir : par suite du gel les chemins durcissent on en profite pour charrier le
fumier en passant dans les récoltes. V. Porter.
CRU : s.m.
En parlant de pommiers. - Ch'est un boèn cru.
adj.
- Ch'vint l'est cru. Vif, piquant. - I sint du froéd.
CRUTAS : s.m.
Croutas : premier plateau que l'on enlevait lorsqu'on équarrissait un arbre, et
qui servait de cloisons à une voiture, ou encore au dessus d'une entrée
charretière.
CUIDET : s.m.
Long panier ou " mand'iette ovale ", dans laquelle, on mettait la pâte
lever, lui donnant la forme de pain ( 8 livres ) que l'on retirait de celui-ci
avant de l'enfourner.
CULERON : S.m.
Partie de la croupière sur laquelle repose la queue du cheval harnaché.
CULIÈRE : S.f.
Sangle attachée au derrière du cheval, pour empêcher les harnais de glisser
ou de tomber.
CURE-PIED : s.m.
Instrument du maréchal ferrant, servant à rechercher, le corps étranger,
pouvant se trouver dans le pied ou la fourchette.
V. Reinette.
CUSCUTE : a.f.
Genre de convolvulacés, parasite des végétaux, la cuscute dévaste les champs
de luzerne.
CYTISE : S.f.
Faux ébénier. Séché ce bois devient très dur. V. Codin.
*D
DACHETTE : s.f.
Furoncle : mal blanc.
- J'ai énn' dachett' à min doégt. J'ai un mal blanc au doigt.
DADA : s.m.
Cheval : mot familier pour les petits. V. Bidet.
Divertissement ou travail préféré. - Ch'est sin dada.
DAGORNE : s.f.
Vache qui a perdu une de ses cornes.
DAGU' (A) : loc.
Averse, abondante, expression. - I pleut à l'dagu'.
DAME : s.f.
Patronne : - L'dame. Pilon pour tasser la terre faite danser ma dame.
V. D'moiselle.
DARE : s.m.
Lame de la faux et par extension la faux entière. V. Feuque.
DARIN : s.m.
Dernier : - Ch'darin d'énn'coéchonnée, ch'est ch' tchulot ou ch'pus ptchot.
V. Dergne.
DÉBADJER : v.a.
Enlever la bague : les ménagers ou petits exploitants mettaient des bagues pour
fixer l'âge des poules. Celles-ci étaient de différentes couleurs. On débutait
bien souvent par une noire, ensuite la rouge, la verte, la violette, la grenat,
au bout de la Sème ou 6ème année, on considérait la poule bonne à mettre au
pot.
DÉBAQUE : S.f.
Débâcle : - Ch'temps l'est à l'débaque, i n'arrête ed'pluvoér.
Le temps est très mauvais, la pluie ne cesse de tomber.
loc. - Aller à l'débaque. Etre en mauvais posture.
loc. - Pendant l'débaque. Pendant la guerre.
DÉBARDER : V.a.
Charrier des betteraves hors des champs, pour reprendre ensuite, ou mettre en
silo.
DÉBARER : v.a.
Enlever : démolir la clôture de ronces artificielles, d'une pâture, d'un
herbage.
DÉBARNATCHER : v.n.
Se dépêtrer : se tirer d'un mauvais pas.
- J'ai bien ieu du mo à m'in débarnatcher. V. Débrenner.
DÉBEUCHER : V.a.
Débaucher : quitter son emploi ou faire quitter celui-ci.
- I l'o foait tchitter pis l'I'o débeucher d'd'ou qu'i l'étoait pour intrer à
l'usine. Perd's'plache pour aller ailleurs.
DÉBINDADE : s.f.
Désordre : - Tout o alloàit a l'débindade.
Affaire mal gérée. V. Débiner.
DÉBINER : v.n.
Se sauver à l'anglaise (discrétement).
DÉBISTRAQUE : adj.qu.
En mauvais état :
- Enn'étabe ou énn'grange débistraque, qui n'tient plus.
V. Délabrer.
DÉBIYE : v.n.
Déshabillé : - I n'feut jamoais a'débiyé ed'vant d'moérir.
Il ne faut jamais se déshabiller ou donner à ses enfants avant de mourir. V. Débiyures,
démétures.
DÉBIYURES : S.f.
Reste : - I m'o laiché ses débiyures. Ses dettes. V. Démétures.
DÉBLAYER : V.a.
Couper et enlever les blés.
DÉBLOUTCHER : v.a.
Enlever le sac se trouvant sous le ventre du bélier, dès le mois de juillet
afin de permettre à celui-ci de couvrir les bêtes en chaleur.
DÉBONDER : v.a.
Enlever la bonde d'un tonneau :
- Se débonder. Aller en diarrhée.
- J'ai un vieu qu'o l'boéyeu blanc, i n'foait que s'débonder.
DÉBORNER : v.a.
Enlever la borne d'un champ.
DÉBOTTER : v.a.
Enlever la neige, la terre ou le fumier qui s'amasse sous la semelle des
chaussures. Rester constamment
- I n'débottoait.
DÉBOUCHOUER s .m.
Tige de fer avec une partie rectangulaire ou carré, servant à nettoyer le soc
de la charrue, de la terre qui l'encrasse. V. Palette.
DÉBRAILLER : V.a.
Arracher : - J'ai débraillé min pantalon à 1'intour ed chés ronces.
J'ai arraché mon pantalon en passant au travers des ronces.
loc.
- Se débrailler, se déchirer. Etre débraillé. Mal habillé.
Se dit d'une récolte versée que l'on fauche.
- J'ai bien du mo al'débrailler. V. Dégavioté.
DÉBRENER : v.a.
Débarrasser : - Es'su débrenné. Se tirer d'un embarras.
Se débrouiller.
DÉBRIDER : V.a.
Enlever la bride : - Débrid'chu g'vo ! Laisser les rênes sur le cou.
DÉCAFLOTER : v.a.
Enlever la deuxième pelure des noix.
- 0 décaflotoait chés gueugues pour foaire de l'huile.
DÉCALER : V.a.
Oter la cale : - Décal'1'batteuse, chés reus.
DÉCALITE : s.m.
Mesure de capacité en bois. De 5 l. ou 1/2 boisseau. 10 l. ou boisseau 20 l. ou
double décalite. V. Boisseau.
DÉCALO : adj.qu.
Surplus : - J't'ai n' mi un d'décalo. Je t'en ai mis un d'par d'sus ch'treizième
d'énn"coéchonnée d'douze ch'est ch'décalo.
DÉCARCASSER : v.a.
Se donner de la peine : - S'décarcasser !
DÉCATI : adj.
Vieilli, amaigri : - A forch'ed travailler i l'est rud'mint décati.
Le travail, la fatigue l'ont vieilli.
- I r'ièv'ed maladie, i l'est bien décati. Relevant de maladie, il est bien
maigri.
DÉCAMET' : s.m.
Mesure de longueur de 10 m, s'appelle également chaîne d'arpenteur.
DÉCANTORNER : v.a.
Rebrousser chemin ; prendre un racourci :
- Je m'sus dépêtché ed' décantorner.
DÉCARTCHER : V.a.
Décharger : - Décartcher du fyin ou des bett'raves à l'aide d'un bénieu
(tombereau).
DÉCEMBE : S.m.
Décembre : 12 ème mois de l'année.
- Je m'dépêche de labourer mes terres de mars (ensemensement du printemps)
avant qu'il ne gèle, meilleur mois pour les labours.
DÉCHAUMER : v.a.
Enlever en binotant les chaumes à l'aide de 1'extirpateur ou déchaumeuse. V.
Extirper.
DÉCHAUMEUSE : S.f.
Outil de culture, servant à l'enlèvement des chaume. V. Extirpateur,
scarificateur.
DECHIND' : v.n.
Descendre : - Dechind'ed'voéture. Serr'ech' frein pour déchind' l'côte.
DECHINTE : s.f.
Descente : - Serr' ch'frein dins 1' déchinte. Serre le frein dans la descente.
- Enn' tchott' deschinte. Une petite descente.
DÉCIMALE : s.f.
Sujet à la dime ; terre décimale. - Bachtchule décimale : plateau.
DÉCIMATEUR : s.m.
Celui qui avait le droit de lever la dime, le curé avant 1789, était le
principal décimateur de sa paroisse. V. Dime.
DÉCLATCHÉ : v.n.
Déclencher : - I se déclatché un orage, o n'avoait ieu que 1'temps d'ernir.
Il s'est déclenché un orage, nous n'avons eu que le temps de revenir.
DÉCLIN : s.m.
Période entre la pleine lune et le dernier quartier.
- T'in bos l'est matché à vers tu l'o seur'mint abattu in léne montante.
- Bos abattu in déclin, ch'est du boén bos pour edmain.
- Etre in déclin. Aller in diminuant ou in mauvais posture. V. Décours.
DÉCLITCHOÈRE : s.. m.
Partie de la charrue se trouvant en avant des mancherons se composant d'un
levier en fer, sur lequel est fixé un ressort placé sur le croisillon à
l'aide d'une vis d'arrêt.
DÉCLORE : v.a.
Enlever la clôture :
- J'vos n'in profiter qu'es'sus déclos pour er'foaire em'pâture j'vos déclor'ech'
qui reste.
DÉCOURS : s.m.
Décroissement de la lune :
- 0 voét quell'lèn'a l'est in décours, i gèle pus fort su 1'matin.
On voit que la lune décroit, il gèle bien souvent le matin. V. Déclin.
DÉCRAPER : v.a.
Nettoyer :
- Mes forçieux sont crappés, j'ai oblié d'es'zés graissés.
Les versoirs de ma charrue sont à nettoyer. Se dit lorsque quelqu'un est sale
- I l'o b'soin d'ét' décrappé.
DÉCUSCUTEUX : S.m.
Sorte de trieur, au moyen duquel on débarrasse les semences des graines de
cuscute qu'elles renferment.
DÉDOUBLER : v.a.
Démarier des betteraves.
- Tes bett'raves sont boénn's à dédoubler. Enlever le surplus pour ne laisser
qu'un élément.
DÉDRADJER : V.a.
Délayer, se désagréger :
- A forch'ed'pluvoèr a dédrague. V. Beudrailler.
DÉT'LER : v.a.
Détacher les animaux des traits dont ils sont attachés.
- Détell'chés g'vos.
DÉF'NOUILLE : v.n.
Débarrasser : - I y o d'quoa à déf'nouiller. V. Infnouille.
DÉFERRER : v.a.
Enlever le fer : - Min g'vo l'o perdu sin fer.
DÉFERRURE : S.m.
Action de déferrer.
DÉFILÉ : s.m.
Passage étroit à l'encontre d'un bois. V. Sinte, voéyéett', sintier.
DÉFITCHER : v.a.
Enlever ce qui est enfoncé. V. Détitcher, dépiper.
- J'arriv'rais ti à défitché min coutieu d'ém poche.
DÉFLANTCHÉ : adj.qu.
Efflanquée : bête maigre par manque de nourriture ou parfois malade.
DÉFONCER : v.a.
Labourer profondément :
Lorsqu'on laboure pour des betteraves, on laboure profond.
DÉFORNER : v.
Retirer du four : dans le temps, on cuisait au four, on défournait donc le
pain.
DÉFRECHI : S.m.
Champ défréchi : terre restée en friche, non cultivée.
- Défrêchi d'uzern' ou de sain foin. Récolte de repos (6 ans généralement),
les récoltes défrêchie sont souvent très belles et drues.
- 0 voèt qu'à sort'ed'défrêchi.
DÉFRICHER : v.a.
Rendre un terrain propre à la culture en parlant d'un terrain inculte. -
Labourer énn' piéche d'uzern' ou d'sainfin.
DÉFUSTINER : v.a.
Voler ; rapiner :
- I m'ont défustiné tout min gardin.
Ils m'ont mis mon jardin à sec.
.DÉGANTER : v.a.
Enlever le bandage d'une roue recouvrant la jante. V. Catrer.
DÉGARNIR : v.n.
Enlever les harnais des chevaux. Os-tu dégarni chés g'vos. V. Déharnatcher.
DÉGAVÉ : adj.qu.
Décolleté : gorge à nu. V. Dégavioté.
DÉGAVIOTÉ : adj.
Décolleté, dégavé :
- Il o du mo as'gorge, à n'est mi drol', i l'est tout dégavioté.
Il a mal à la gorge, cela n'est pas étonnant il est tout décolleté.
V. Dégavé.
DÉGAZANT : adj.qu.
- Qué dégazant. Quel voleur. V. Dégazeux, voleu, ratrucheux.
DÉGAZEUX : adj.qu.
Voleur, maraudeur, rapineur.
- Qué cot dégazeux. Se dit de quelqu'un qui ne laisse rien traîner.
- Qué dégazeux. V. Ratrucheux, dégazant.
Un cot dégazeux. Un chat voleur.
DÉGÉ : S.m.
Dégel : température douce suivie de pluie froide.
- Un boén dégé n'est jamoais bien queud. Un bon dégel n'est jamais bien
chaud. - Barrières ed dégé. Ch'vint sint du dégé in' s'ront point longtemps
à mett' chés barrières ed dégé, i feut s'dépétcher d'carrier fyin,?
Le vent sent le dégel, les barrières vont être mises (interdiction de
circirculer charge déterminée, circulation restreinte) il faut se dépêcher
de charrier fumier et rentrer les betteraves.
DÉGLINDJER : v.a.
Se détériorer :
- Mon bénieu l'est tout déglindjé, i l'est grand temps que j'l'arringe. Mon
tombereau est abimé, il est temps de le réparer.
V. Déhanser, démantibuler.
DÉGOBILLER : v.a.
Vomir : - I dégobille tout 1'temps sur min compte.
Médisance. Dire du mal de quelqu'un.
DÉGOÉSER : V.a.
Parler plus qu'il ne faut ; raconter :
- Quoa qu't'os été dégoèsé à l'Mon d'ech'notaire ?
Qu'as-tu dit au notaire ?
DÉGORDI : adj.
Dégourdi, débrouillard, ouvrier peu actif.
- Il est dégordi comme un manche à ... ramon. V. Nieunieu, tatasse, titisse.
DÉGRATTER : v.a.
Gratter :
- Chés glaines l'ont dégratté no cour.
Les poules ont gratté dans la cour.
Travailler, s'occuper :
- J'vos vir à n'in dégratter in molle,
Recherche de profits :
- I cherch' toujours à dégratter (voler ou s'accaparer).
DÉGREUCHER : v.a.
Enlever la mie du pain, lorsqu'on préparait la pâture des dindonneaux. Terre
que creusaient les porcs. V. Déheuter.
DÉGROUILLER : v.a.
Se dépêcher :
- Vas-tu t'dégrouiller, tu n'in finis point.
Vas-tu te dépêcher ? V. Déhousser.
DÉHALER : v.a.
S'esquiver : partir en laissant les autres dans l'embarras.
- I l'o vit'foait de s'déhaler. Gène : - In'n'peut pus' déhaler.
Il a des difficultés pour se déplacer.
DÉHANSER : v.a.
Démolir :
- I m'o déhansê min dare, j'n'ai pus ieu qu'à n'acater un eute.
Il m'a cassé mon manche de faux, il ne me reste plus qu'à en acheter un autre.
DÉHARNATCHER : v.a.
Déharnacher :
- Os-tu dégarni chés g'vos? As-tu enlevé les harnais du cheval ?
DÉHEUTER : V.a.
Chercher :
- Quoi qu'tu déheut's dins no cour ?
Creuser :
- Chés coéchons déboutent dins 1'pâture. V. Déheutage, dégreucher.
DÉHEUTAGE : n.m.
Action de déheuter ; retourner :
- Quoai qu'ch'est que ch'déheutage equ't'as foais lo ?
Travail laissant à désirer.
DÉHORDER : v.a.
Cartayer : passer en dehors des ornières.
- Déhord', mets énn'reue dins ch'roéyon.- Mets une roue dans le bas-côté du
chemin.
DÉHORS : n.m.
Dehors ; extérieur :
- Ch'n'est point du temps à mett'sin nez dehors.
Ce n'est pas du temps à sortir.
- On'mettroait point un tchien dehors.
Il fait très mauvais. Renvoyer un ouvrier. - J'l'ai mis dehors.
DÉHOTCHER : v.a.
Décrocher : - Déhoqu'énn' bott'd'haricots.
DÉHOUS'TE : loc.
Dépêche toi : - Déhous'te.
Travailler ; reproche : - Déhous't'ed'io. Retire toi de là.
DÉJOUTCHER : v.a.
Déjucher : sortir les poules du poulailler.
Etre matinal : - S'déjoutcher in même temps qu'chés glaines.
DÉLABRER : v.a.
Laisser tomber :
- I t'o tchitté tchere'ses étabes. Il a laissé tomber ses étables.
Abandonner :
- I laich'tout à l'abandon. Bâtiments en délabrement, désordre, mauvais état.
V. Bistraque.
DÉLANCHER : v.a.
Sortir :
- I l'o fini pa s'délancher d'en's'niche.
Le chien a fini par sortir de sa niche. V. Déteuper, désatcher.
DÉLATTER : V.a.
Enlever les lattes : petites lames en bois que l'on clouait sur les montants
formant l'armature de la façade, et que l'on recouvrait de mortier (torchis).
- L'miux ch'est d'inl'ver chés lattes, pis d'galander.
Le mieux est d'enlever les lattes et garnir de briques entre les montants en
bois.
DÉLICOTER : V.a.
Enlever le licol des bêtes pour les mettre en liberté.
DÉLIER : v.a.
Enlever le lien ; délier une botte de foin. Délier de la farine dans l'eau
pour foaire du papin.
D'LIVRER : v.a.
Rejeter : - Ne vaqu'al'o d'livré. Notre vache a rejeté sa délivrance.
DÉLIVRANCE : n.f.
Enveloppe entourant le veau en cours de gestation que la vache rejette une fois
le vêlage effectué. On ne se couchait jamais, avant que la vache n' t délivré
, car certaines bêtes mangeaient ou avalaient leur "lie" ou délivrance.
DÉLOQU'TÉ : adj.
- Eté déloqu'té. Avoir ses habits arrachés.
- 0 povoait vir dins 1'temps des rouleus tout déloqu'tés, avec des pièch's à
leu patalon.
DÉLURÉ : adj.
- Ch'est un déluré, i n'o peur d'er'rien ; j'ai lo un rud' commis.
DÉMANGLER : v.a.
Mettre en pièces : - I l'odémanglé no mand' à forche de l'traîner à terre.
DÉMANTIBULE : V.n.
Déterrioré : - Qu'eeh'qui m'o démantibulé min beudet à fagots.
DÉMANTIBULER : v.a.
Démembrer : - No ptchote o démangle, s'poupe ou démantibule.
DÉMAQU'RIE : adj.
- Que démaqu'rie. Sans consistance.
- Chés pémmes ed'terre sont tout démontées dans 1'soupe.
Tubercules complètement pourries. V. Bouillir.
DÉMARIER : V.a.
Arracher dans un semis, un certain nombre de plantes, pour assurer le développement
des autres. - Démarier des betteraves. V. Dédoubler.
DÉMETURES : S.f.
Vêtements usagers : - Chés z'étants mettoait les démétures ed'leus frères.
D'MOISELLE : n.f.
Petite meule de foin ; masse ; pilon pour tasser la terre.
- Faire danser la d'moiselle. V. Cahot, Cabotins, Cos, Dame.
DÉMUCHER : V.a.
Découvrir : - J'vos démucher min silo d'bett'raves.
Enlever la terre qui les recouvre.
DENIER : s.m.
Monnaie française qui valait la douzième partie d'un sou.
Placer son argent au denier vingt, à cinq pour cent.
DÉPARTCHAGE : S.m.
Faire sortir les bêtes du parc (moutons). Foire du départchage qui a lieu à
Liomer le dernier dimanche d'Octobre.
DÉPARTCHER : v.a.
Enlever le parc, changer d'endroit.
DÉPASSER : v.a.
Empietter sur le voisin : - T'os dépassé chés bornes. Dépasser les limites.
Se disputer ; déborder :
Lorsqu'une gerbe passe le chargement
DÉPÉNAILLER : V.a.
Exécuter un travail vivement :
- In'n'o point ieu pour longtemps à dépénailler o.
Déchiré : - Etre tout dépenaillé. Vêtements usées.
DÉPÉRIR : V.n.
Sans vie : - Mes bett'raves i dépéritt'tnt, i l'est temps qui pleuche.
La pluie ferait du bien pour mon champ de betteraves ou celles-ci dépérissent.
DÉPÉTRER : V.n.
Débarrasser un cheval pris dans ses traits.
- J'n'ai point mantché d'mo a 1'dépêtrer.
DÉPIETER : V.a.
Soulever : - Mes blés sont dépiétés.
Par suite du gel et du dégel qui " s'ensuit " les blés se soulèvent
et se déracinent, il faut les tasser, à l'aide d'un rouleau ou d'un croskil.
DÉPIND' : v.n.
Descendre : enlever ce qui est suspendu à une poutre.
- Dépind'énn'andouille. Décrocher une andouille pendue à une poutre du
fournil.
DÉPINDEU : adj.
Se dit d'un homme grand et mince.
- Ch'est un dépindeu d'andouille. Personne ahurie.
- T'es lo comme un dépindeu d"andouille. V. Nigdouille.
DÉPINSIER : adj.
Prodigue : - Ch'est un grand dépinsier. I l'o pas d'tchu qu'ed'tête.
DÉPIPER : v.a.
Enlever : - Dépiper un pied d'abe. Arracher un pied d'arbre.
Dessouder ; retirer : - Min tuyeu l'est dépipé.
Raccord liant deux tubes et qui se sont séparés. V. Defitcher.
DÉPIEUTER : v.a.
Enlever la peau : - Dépieuter un lapin.
Activité : - 0 été vit'dépieuté. Dire. du mal de quelqu'un. Le dépieuter,
Prodigalité ; se trouver sans rien (ruiner).
DÉQUERTCHER : v.a.
Décharger ; vider une voiture de son contenu.
DÉQUERTCHEUS : s.m.
Ouvriers employés au déchargement des chariots de betteraves dans les
sucreries, raperies ou distilleries (Oisemont) pour la contrée.
Dans les environs existaient des endroits ou étaient installés des bascules
pour le pesage des betteraves pendant la saison (gare Airaines et Oisemont) et
en plaine (Hallencourt et Limercourt) c'est la qu'étaient employés ces
ouvriers. V. Tareus, peseus.
DÉRATCHER v.a.
Sortir d'une ornière, d'un bourbier, d'une affaire.
- J'n'ai point mantché d'mo pour m'dératcher.
Je n'ai pas manqué d'embarras pour m'en sortir. V. Dépêtrer, satcher.
DERGNE : s.m.
Dernier : lorsqu'on était avant le dernier, on disait : - T'es avant dergne, et
le dernier ch'darin.
DÉROGÉ : int.
Qualité ; suivre son chemin droit.
- 0 n'o jamoais dérogé d'ech' boén c'min. Em' mont' an' déroge jamoais.
Ma montre est bien réglée.
DÉROTCHER : v.a.
Briser les roches ou mottes de terre dans un champ ,' à l'aide d'un
brise-mottes ou les écraser au moyen d'un rouleau.
DÉROUÉYER : v.a.
Terminer le dernier sillon d'un champ.
- C'est bien dérouéyé. C'est bien droit.
DÉSINFLÉ : v.n.
Cesser d'être enflé : enflammation.
- S'patt' al' désinfle. En parlant du cheval couronné.
DESSARER : v.a.
Desserrer :
- Dessar'1'mécanique. Desserre le frein.
DESSEULER : v.a.
Désaouler :
- In'n'déseul'd'pus huit jours, par rapport à l'machin'.à l'goutte qu'a l'est
lo.
Il ne désaoule depuis huit jours, du fait que le brouilleur de cru est dans le
village.
DESSIR : v.a.
Enlever les pommes pressées, lorsque le jus a été extrait,
- Dessir chés pommons d'ech' pressoèr pour mett'tchuver.
DESSOLÉE : int.
Terre qui n'est plus dans la période de son assolement,
- J'ai r'prind énnterre qu'étoait dessolée.
DESSOLER : v.a.
Enlever la sole d'un cheval ; le dessous du pied. Changer de sole (d'emblavement).
DÉTASSER v.a.
- J'ai détassé min tos. J'ai enlevé la récolte que j'avais tassé dans une
partie de la grange.
DÉTCHULER : v.a.
Déplacer ; remiser ; ranger, reculer définitivement les voitures, tombereaux
ou instruments aratoires sous un hangar.
DÉTENN' : v.n.
Eteindre de la chaux :
- Etenn' de 1'queux.
La mouiller pour la rendre déliquescente. Délier de la chaux vive, pour le
blanchissage des étables, des parois de maisons et granges. Usitée encore en
1968. V. Queux.
DÉTEUPER : V.a.
Déterrer :
- J'n'ai point pinsé à r'tirer m'clé ed'vant d'mett'in route à labourer,
j'n'ai point mantché d'mo ai'er'trouver.
J'ai oublié de retirer mes outils avant de commencer à labourer (les
cultivateurs cachaient leurs clés et palette dans le sillon et retournaient la
charrue dessus.
- Déteuper quéqu'cose. Trouver. V. Déheuter.
DÉTOURER : V.a.
Faucher à la faux sur le pourtour du champs, une largeur de céréales,
permettant le passage de la faucheuse ou moissonneuse. Aujourd'hui on ne détoure
plus avec les moissonneuses batteuses à plan incliné.
DÉTURBER : v.a.
Déranger, détourner :
- J'ai été déturbé, j'n'ai point pus finir min travail.
DEURMINT : n.m.
Gros caillou se trouvant dans les terrains argileux (bief) dont le labour est très
difficile, il fallait tenir les mancherons très loin en vue d'éviter les
heurts provoqués par le soc sur le silex ou "deurmint" à la suite de
celui-ci le soc ou fer bien souvent été plié.
DEUSSER : v.a.
- Frotter s in pain avec un ognon.
Frotter son pain jusqu'à attendrissement. Déjeuner que les cultivateurs
prenaient le matin avec du lard.
- Deusser un canté d'pain avec un morcieu d'lard ed'sus.
DEVALLÉE : S.f.
Descente dans un rideau, un chemin, une vallée.
- L'vallée du tchèn' (lieu-dit). V. Montée
D'VANTIER : s.m.
Tablier de toile, de sac que l'on mettait devant soi, pour protéger ses effets.
V. Chinoèr.
DEVERS : S.m.
Dégauchissement, terrain en pente : il faut éviter les charrois en dévers,
pour cause de versement.
- I y avoait un dévers, pis j'ai versé.
DEWERWIGNER (S') :
Se désarticuler ; cas des faucheurs s'accompagnant du mouvement des reins,
lorsqu'ils fauchaient.
adj.
- Tout d'travers. Etre bancal.
DIABE : s.m.
Fardier à deux grandes roues, servant, au transport des arbres.
Palonnier : qui porte le triangle d'attelage de la charrue ( troècoins ). à
son extrémité.
Ironie : lorsqu'il pleut avec du soleil, on dit :
- Ch'diab' i s'bot avec es'fanme.
V. Diabl'vers, diaboli, cabrouet, diable vauvert.
DIABLE :
Jeter tout devant soi ; vers le diable. V. Dindjer.
DIABOLI : loc.
- I l'.o invoéyê tout au diaboli. En colère, lorsque le travail ne va pas
comme on veut.
- 0 s'in vo au diaboli. Sans idée. - Tout droèt d'vant li. v. Diabe.
DIME : s.f.
Impôt féodal ou religieux :
Dime de la vierge : se ramassait encore au 15 Août en 1924. En espèce par les
conseillers paroissiaux ou de fabrique.
DINDJER ; v.a.
Jeter au loin et violemment : - J'l'ai invoéyê dindjer au diabe.
DINDONNIER : S.m.
Gardiens de dindons : à l'aide d'un long bâton à l'extrémité duquel était
fixé une étoffe de couleur noire. Hocquincourt était un pays ou se faisait l'élevage
du dindon.
DINTS : s.m.
Dents :
- Hercher à un dint. Ne donner qu'un coup d'herse (ne passer qu'une fois)
- Dints d'etchien. Chiendent.
- Et' terr' a l'est rud'mint sale, tu n'n'os des dints ou poèll's d'etchiens.
Dints d'soèe ou section, formant l'ensemble de la scie.
V. Dints d'feutcheuse, diviseus.
DIU : s.m.
Dieu ; idole ; le bon Dieu.
Jurons : - Nom de Diux, vingt Diux, vingt noms dé Diux, nom dé Diu ed'bon
Diu, tonnerre dé Diu, Diu dé Diu.
- Quanti pleut en quantité. Ch'n'est point du temps du bon Diu.
DIVISEUS : s.m.
Partie de bois de forme triangulaire, placé en avant de la platefonne de la
faucheuse.
DIZIEUS : s.m.
Tas de 10 gerbes ou bottes de foin. Lorsqu'on liait à la main, on faisait les
dizieus couchés quatre bottes par terre puis trois, deux et une pour ceux
debout. On dressait d'abord trois bottes, on en mettait une de chaque côté de
celle du milieu, une à chaque coin et la dernière pour couvrir.
DJA : loc.
Cri du charretier pour diriger les chevaux à gauche.
DJETTES : S.f.
Guêtres ou leggins : morceau de cuir de 30 cm de haut, entourant la jambe et
dont la fermeture s'opérait au moyen d'une baleine, de boutons ou de lacets, et
qui se mettait en haut de la chaussure. Celles-ci aujourd'hui sont remplacées
par des bottes en caoutchouc.
DJEULE : s.f.
Irrégularités dans la ligne de céréales coupées à la faux. V. Vieu, g'vêts.
Boucle des quadrupèdes. Djeule ed four. Entrée du four. Plante : djeule de
poups.
DJIBLET : s.f.
Assiette de bois, percé dans le sens de la hauteur par un trou central dans
lequel passe le batterlet de la baratte verticale. V. Tchénette.
DJIDES : s.f.
Guides : lanière de cuir qu'on attache à la bride d'un cheval de voiture pour
le conduire. V. Rênes.
DOREUX : adj.
Douillet ; sensible :
- Quant un cardon est abouté, est doreux comme toute.
DOUZENNE : s.f.
Nombre : - 13 à l'douzénn' ou un d'mi quart'ron d'oeufs ( 12 + 1 = 13 ) .
Le quarteron étant 24 + 2 = 26.
DRAGON : s.m.
Cerf-volant : il était confectionné avec des baguettes légères en osier
recouvrant de papier terminé par une queue faite de papillottes pour en assurer
la stabilité. On pouvait voir si tôt les récoltes enlevées, les vachers
faire voler leur "dragon" en soignant les vaches. On envoyait des
messages en transperçant un papier que l'on passait dans l'extrémité de la
ficelle et qui montait jusqu'au cerf-volant.
DRAVIE : s.f.
Fourrage : composé de mélange de bisailles, et d'avoine que l'on donnait au bêtes.
- Foair' de l'dravie. S'exprimer dans la langue française et patoisante.
DRECHE : s.f.
Résidu de l'orge qui a servi à faire de la bière, la drèche nourrit les
vaches laitières. Résidu de la distillation des grains et des pommes de terre.
DRINSSE : s.adj.qu.
Avoir peur. - Avoèr la drinsse. V. Drisse,, drouille.
DRINSSEUX ; adj.qu.
Vulgaire, avanch' é drinsseux. Personne dont la confiance est nulle.
Etre orgueilleux.
DRISSE : s.f.
Diarrhée : - Mes vieux l'ont la drisse, faut foaire ev'nir ech'vétérinaire.
Mes veaux ont la diarrhée, il faut faire venir le vétérinaire.
Au moment de l'arrachage des betteraves, par absorption de collets les
bêtes attrapent la drisse. V. Drinsse, drouille.
DROUILLE : s.f.
Humidité : lorsque la récolte est humide, on dit :
- C'est mo comme de 1'chique ou comm'del'drouile ; c'est-à-dire " mou
" sans consistance. Avoir la diarrhée.
DROUILL'OERE : s.f.
Se dit d'une bête ayant absorbée trop de collets de betteraves ou ayant le
boyau blanc (entérite tuberculeuse).
DRUS : adj.
Epais : - Chés blés i sont drus ch't'énèe ! Bonne récolte en prévision !
Epithète picard " drus comm' puch's " semis et levée abondante.
DUC : s.m.
Voiture à quatres roues à deux places avec un siège devant et un derrière
pour les domestiques.
DACHETTE : s.f.
Furoncle : mal blanc.
- J'ai énn' dachett' à min doégt. J'ai un mal blanc au doigt.
DADA : s.m.
Cheval : mot familier pour les petits. V. Bidet.
Divertissement ou travail préféré. - Ch'est sin dada.
DAGORNE : s.f.
Vache qui a perdu une de ses cornes.
DAGU' (A) : loc.
Averse, abondante, expression. - I pleut à l'dagu'.
DAME : s.f.
Patronne : - L'dame. Pilon pour tasser la terre faite danser ma dame.
V. D'moiselle.
DARE : s.m.
Lame de la faux et par extension la faux entière. V. Feuque.
DARIN : s.m.
Dernier : - Ch'darin d'énn'coéchonnée, ch'est ch' tchulot ou ch'pus ptchot.
V. Dergne.
DÉBADJER : v.a.
Enlever la bague : les ménagers ou petits exploitants mettaient des bagues pour
fixer l'âge des poules. Celles-ci étaient de différentes couleurs. On débutait
bien souvent par une noire, ensuite la rouge, la verte, la violette, la grenat,
au bout de la Sème ou 6ème année, on considérait la poule bonne à mettre au
pot.
DÉBAQUE : S.f.
Débâcle : - Ch'temps l'est à l'débaque, i n'arrête ed'pluvoér.
Le temps est très mauvais, la pluie ne cesse de tomber.
loc. - Aller à l'débaque. Etre en mauvais posture.
loc. - Pendant l'débaque. Pendant la guerre.
DÉBARDER : V.a.
Charrier des betteraves hors des champs, pour reprendre ensuite, ou mettre en
silo.
DÉBARER : v.a.
Enlever : démolir la clôture de ronces artificielles, d'une pâture, d'un
herbage.
DÉBARNATCHER : v.n.
Se dépêtrer : se tirer d'un mauvais pas.
- J'ai bien ieu du mo à m'in débarnatcher. V. Débrenner.
DÉBEUCHER : V.a.
Débaucher : quitter son emploi ou faire quitter celui-ci.
- I l'o foait tchitter pis l'I'o débeucher d'd'ou qu'i l'étoait pour intrer à
l'usine. Perd's'plache pour aller ailleurs.
DÉBINDADE : s.f.
Désordre : - Tout o alloàit a l'débindade.
Affaire mal gérée. V. Débiner.
DÉBINER : v.n.
Se sauver à l'anglaise (discrétement).
DÉBISTRAQUE : adj.qu.
En mauvais état :
- Enn'étabe ou énn'grange débistraque, qui n'tient plus.
V. Délabrer.
DÉBIYE : v.n.
Déshabillé : - I n'feut jamoais a'débiyé ed'vant d'moérir.
Il ne faut jamais se déshabiller ou donner à ses enfants avant de mourir. V. Débiyures,
démétures.
DÉBIYURES : S.f.
Reste : - I m'o laiché ses débiyures. Ses dettes. V. Démétures.
DÉBLAYER : V.a.
Couper et enlever les blés.
DÉBLOUTCHER : v.a.
Enlever le sac se trouvant sous le ventre du bélier, dès le mois de juillet
afin de permettre à celui-ci de couvrir les bêtes en chaleur.
DÉBONDER : v.a.
Enlever la bonde d'un tonneau :
- Se débonder. Aller en diarrhée.
- J'ai un vieu qu'o l'boéyeu blanc, i n'foait que s'débonder.
DÉBORNER : v.a.
Enlever la borne d'un champ.
DÉBOTTER : v.a.
Enlever la neige, la terre ou le fumier qui s'amasse sous la semelle des
chaussures. Rester constamment
- I n'débottoait.
DÉBOUCHOUER s .m.
Tige de fer avec une partie rectangulaire ou carré, servant à nettoyer le soc
de la charrue, de la terre qui l'encrasse. V. Palette.
DÉBRAILLER : V.a.
Arracher : - J'ai débraillé min pantalon à 1'intour ed chés ronces.
J'ai arraché mon pantalon en passant au travers des ronces.
loc.
- Se débrailler, se déchirer. Etre débraillé. Mal habillé.
Se dit d'une récolte versée que l'on fauche.
- J'ai bien du mo al'débrailler. V. Dégavioté.
DÉBRENER : v.a.
Débarrasser : - Es'su débrenné. Se tirer d'un embarras.
Se débrouiller.
DÉBRIDER : V.a.
Enlever la bride : - Débrid'chu g'vo ! Laisser les rênes sur le cou.
DÉCAFLOTER : v.a.
Enlever la deuxième pelure des noix.
- 0 décaflotoait chés gueugues pour foaire de l'huile.
DÉCALER : V.a.
Oter la cale : - Décal'1'batteuse, chés reus.
DÉCALITE : s.m.
Mesure de capacité en bois. De 5 l. ou 1/2 boisseau. 10 l. ou boisseau 20 l. ou
double décalite. V. Boisseau.
DÉCALO : adj.qu.
Surplus : - J't'ai n' mi un d'décalo. Je t'en ai mis un d'par d'sus ch'treizième
d'énn"coéchonnée d'douze ch'est ch'décalo.
DÉCARCASSER : v.a.
Se donner de la peine : - S'décarcasser !
DÉCATI : adj.
Vieilli, amaigri : - A forch'ed travailler i l'est rud'mint décati.
Le travail, la fatigue l'ont vieilli.
- I r'ièv'ed maladie, i l'est bien décati. Relevant de maladie, il est bien
maigri.
DÉCAMET' : s.m.
Mesure de longueur de 10 m, s'appelle également chaîne d'arpenteur.
DÉCANTORNER : v.a.
Rebrousser chemin ; prendre un racourci :
- Je m'sus dépêtché ed' décantorner.
DÉCARTCHER : V.a.
Décharger : - Décartcher du fyin ou des bett'raves à l'aide d'un bénieu
(tombereau).
DÉCEMBE : S.m.
Décembre : 12 ème mois de l'année.
- Je m'dépêche de labourer mes terres de mars (ensemensement du printemps)
avant qu'il ne gèle, meilleur mois pour les labours.
DÉCHAUMER : v.a.
Enlever en binotant les chaumes à l'aide de 1'extirpateur ou déchaumeuse. V.
Extirper.
DÉCHAUMEUSE : S.f.
Outil de culture, servant à l'enlèvement des chaume. V. Extirpateur,
scarificateur.
DECHIND' : v.n.
Descendre : - Dechind'ed'voéture. Serr'ech' frein pour déchind' l'côte.
DECHINTE : s.f.
Descente : - Serr' ch'frein dins 1' déchinte. Serre le frein dans la descente.
- Enn' tchott' deschinte. Une petite descente.
DÉCIMALE : s.f.
Sujet à la dime ; terre décimale. - Bachtchule décimale : plateau.
DÉCIMATEUR : s.m.
Celui qui avait le droit de lever la dime, le curé avant 1789, était le
principal décimateur de sa paroisse. V. Dime.
DÉCLATCHÉ : v.n.
Déclencher : - I se déclatché un orage, o n'avoait ieu que 1'temps d'ernir.
Il s'est déclenché un orage, nous n'avons eu que le temps de revenir.
DÉCLIN : s.m.
Période entre la pleine lune et le dernier quartier.
- T'in bos l'est matché à vers tu l'o seur'mint abattu in léne montante.
- Bos abattu in déclin, ch'est du boén bos pour edmain.
- Etre in déclin. Aller in diminuant ou in mauvais posture. V. Décours.
DÉCLITCHOÈRE : s.. m.
Partie de la charrue se trouvant en avant des mancherons se composant d'un
levier en fer, sur lequel est fixé un ressort placé sur le croisillon à
l'aide d'une vis d'arrêt.
DÉCLORE : v.a.
Enlever la clôture :
- J'vos n'in profiter qu'es'sus déclos pour er'foaire em'pâture j'vos déclor'ech'
qui reste.
DÉCOURS : s.m.
Décroissement de la lune :
- 0 voét quell'lèn'a l'est in décours, i gèle pus fort su 1'matin.
On voit que la lune décroit, il gèle bien souvent le matin. V. Déclin.
DÉCRAPER : v.a.
Nettoyer :
- Mes forçieux sont crappés, j'ai oblié d'es'zés graissés.
Les versoirs de ma charrue sont à nettoyer. Se dit lorsque quelqu'un est sale
- I l'o b'soin d'ét' décrappé.
DÉCUSCUTEUX : S.m.
Sorte de trieur, au moyen duquel on débarrasse les semences des graines de
cuscute qu'elles renferment.
DÉDOUBLER : v.a.
Démarier des betteraves.
- Tes bett'raves sont boénn's à dédoubler. Enlever le surplus pour ne laisser
qu'un élément.
DÉDRADJER : V.a.
Délayer, se désagréger :
- A forch'ed'pluvoèr a dédrague. V. Beudrailler.
DÉT'LER : v.a.
Détacher les animaux des traits dont ils sont attachés.
- Détell'chés g'vos.
DÉF'NOUILLE : v.n.
Débarrasser : - I y o d'quoa à déf'nouiller. V. Infnouille.
DÉFERRER : v.a.
Enlever le fer : - Min g'vo l'o perdu sin fer.
DÉFERRURE : S.m.
Action de déferrer.
DÉFILÉ : s.m.
Passage étroit à l'encontre d'un bois. V. Sinte, voéyéett', sintier.
DÉFITCHER : v.a.
Enlever ce qui est enfoncé. V. Détitcher, dépiper.
- J'arriv'rais ti à défitché min coutieu d'ém poche.
DÉFLANTCHÉ : adj.qu.
Efflanquée : bête maigre par manque de nourriture ou parfois malade.
DÉFONCER : v.a.
Labourer profondément :
Lorsqu'on laboure pour des betteraves, on laboure profond.
DÉFORNER : v.
Retirer du four : dans le temps, on cuisait au four, on défournait donc le
pain.
DÉFRECHI : S.m.
Champ défréchi : terre restée en friche, non cultivée.
- Défrêchi d'uzern' ou de sain foin. Récolte de repos (6 ans généralement),
les récoltes défrêchie sont souvent très belles et drues.
- 0 voèt qu'à sort'ed'défrêchi.
DÉFRICHER : v.a.
Rendre un terrain propre à la culture en parlant d'un terrain inculte. -
Labourer énn' piéche d'uzern' ou d'sainfin.
DÉFUSTINER : v.a.
Voler ; rapiner :
- I m'ont défustiné tout min gardin.
Ils m'ont mis mon jardin à sec.
.DÉGANTER : v.a.
Enlever le bandage d'une roue recouvrant la jante. V. Catrer.
DÉGARNIR : v.n.
Enlever les harnais des chevaux. Os-tu dégarni chés g'vos. V. Déharnatcher.
DÉGAVÉ : adj.qu.
Décolleté : gorge à nu. V. Dégavioté.
DÉGAVIOTÉ : adj.
Décolleté, dégavé :
- Il o du mo as'gorge, à n'est mi drol', i l'est tout dégavioté.
Il a mal à la gorge, cela n'est pas étonnant il est tout décolleté.
V. Dégavé.
DÉGAZANT : adj.qu.
- Qué dégazant. Quel voleur. V. Dégazeux, voleu, ratrucheux.
DÉGAZEUX : adj.qu.
Voleur, maraudeur, rapineur.
- Qué cot dégazeux. Se dit de quelqu'un qui ne laisse rien traîner.
- Qué dégazeux. V. Ratrucheux, dégazant.
Un cot dégazeux. Un chat voleur.
DÉGÉ : S.m.
Dégel : température douce suivie de pluie froide.
- Un boén dégé n'est jamoais bien queud. Un bon dégel n'est jamais bien
chaud. - Barrières ed dégé. Ch'vint sint du dégé in' s'ront point longtemps
à mett' chés barrières ed dégé, i feut s'dépétcher d'carrier fyin,?
Le vent sent le dégel, les barrières vont être mises (interdiction de
circirculer charge déterminée, circulation restreinte) il faut se dépêcher
de charrier fumier et rentrer les betteraves.
DÉGLINDJER : v.a.
Se détériorer :
- Mon bénieu l'est tout déglindjé, i l'est grand temps que j'l'arringe. Mon
tombereau est abimé, il est temps de le réparer.
V. Déhanser, démantibuler.
DÉGOBILLER : v.a.
Vomir : - I dégobille tout 1'temps sur min compte.
Médisance. Dire du mal de quelqu'un.
DÉGOÉSER : V.a.
Parler plus qu'il ne faut ; raconter :
- Quoa qu't'os été dégoèsé à l'Mon d'ech'notaire ?
Qu'as-tu dit au notaire ?
DÉGORDI : adj.
Dégourdi, débrouillard, ouvrier peu actif.
- Il est dégordi comme un manche à ... ramon. V. Nieunieu, tatasse, titisse.
DÉGRATTER : v.a.
Gratter :
- Chés glaines l'ont dégratté no cour.
Les poules ont gratté dans la cour.
Travailler, s'occuper :
- J'vos vir à n'in dégratter in molle,
Recherche de profits :
- I cherch' toujours à dégratter (voler ou s'accaparer).
DÉGREUCHER : v.a.
Enlever la mie du pain, lorsqu'on préparait la pâture des dindonneaux. Terre
que creusaient les porcs. V. Déheuter.
DÉGROUILLER : v.a.
Se dépêcher :
- Vas-tu t'dégrouiller, tu n'in finis point.
Vas-tu te dépêcher ? V. Déhousser.
DÉHALER : v.a.
S'esquiver : partir en laissant les autres dans l'embarras.
- I l'o vit'foait de s'déhaler. Gène : - In'n'peut pus' déhaler.
Il a des difficultés pour se déplacer.
DÉHANSER : v.a.
Démolir :
- I m'o déhansê min dare, j'n'ai pus ieu qu'à n'acater un eute.
Il m'a cassé mon manche de faux, il ne me reste plus qu'à en acheter un autre.
DÉHARNATCHER : v.a.
Déharnacher :
- Os-tu dégarni chés g'vos? As-tu enlevé les harnais du cheval ?
DÉHEUTER : V.a.
Chercher :
- Quoi qu'tu déheut's dins no cour ?
Creuser :
- Chés coéchons déboutent dins 1'pâture. V. Déheutage, dégreucher.
DÉHEUTAGE : n.m.
Action de déheuter ; retourner :
- Quoai qu'ch'est que ch'déheutage equ't'as foais lo ?
Travail laissant à désirer.
DÉHORDER : v.a.
Cartayer : passer en dehors des ornières.
- Déhord', mets énn'reue dins ch'roéyon.- Mets une roue dans le bas-côté du
chemin.
DÉHORS : n.m.
Dehors ; extérieur :
- Ch'n'est point du temps à mett'sin nez dehors.
Ce n'est pas du temps à sortir.
- On'mettroait point un tchien dehors.
Il fait très mauvais. Renvoyer un ouvrier. - J'l'ai mis dehors.
DÉHOTCHER : v.a.
Décrocher : - Déhoqu'énn' bott'd'haricots.
DÉHOUS'TE : loc.
Dépêche toi : - Déhous'te.
Travailler ; reproche : - Déhous't'ed'io. Retire toi de là.
DÉJOUTCHER : v.a.
Déjucher : sortir les poules du poulailler.
Etre matinal : - S'déjoutcher in même temps qu'chés glaines.
DÉLABRER : v.a.
Laisser tomber :
- I t'o tchitté tchere'ses étabes. Il a laissé tomber ses étables.
Abandonner :
- I laich'tout à l'abandon. Bâtiments en délabrement, désordre, mauvais état.
V. Bistraque.
DÉLANCHER : v.a.
Sortir :
- I l'o fini pa s'délancher d'en's'niche.
Le chien a fini par sortir de sa niche. V. Déteuper, désatcher.
DÉLATTER : V.a.
Enlever les lattes : petites lames en bois que l'on clouait sur les montants
formant l'armature de la façade, et que l'on recouvrait de mortier (torchis).
- L'miux ch'est d'inl'ver chés lattes, pis d'galander.
Le mieux est d'enlever les lattes et garnir de briques entre les montants en
bois.
DÉLICOTER : V.a.
Enlever le licol des bêtes pour les mettre en liberté.
DÉLIER : v.a.
Enlever le lien ; délier une botte de foin. Délier de la farine dans l'eau
pour foaire du papin.
D'LIVRER : v.a.
Rejeter : - Ne vaqu'al'o d'livré. Notre vache a rejeté sa délivrance.
DÉLIVRANCE : n.f.
Enveloppe entourant le veau en cours de gestation que la vache rejette une fois
le vêlage effectué. On ne se couchait jamais, avant que la vache n' t délivré
, car certaines bêtes mangeaient ou avalaient leur "lie" ou délivrance.
DÉLOQU'TÉ : adj.
- Eté déloqu'té. Avoir ses habits arrachés.
- 0 povoait vir dins 1'temps des rouleus tout déloqu'tés, avec des pièch's à
leu patalon.
DÉLURÉ : adj.
- Ch'est un déluré, i n'o peur d'er'rien ; j'ai lo un rud' commis.
DÉMANGLER : v.a.
Mettre en pièces : - I l'odémanglé no mand' à forche de l'traîner à terre.
DÉMANTIBULE : V.n.
Déterrioré : - Qu'eeh'qui m'o démantibulé min beudet à fagots.
DÉMANTIBULER : v.a.
Démembrer : - No ptchote o démangle, s'poupe ou démantibule.
DÉMAQU'RIE : adj.
- Que démaqu'rie. Sans consistance.
- Chés pémmes ed'terre sont tout démontées dans 1'soupe.
Tubercules complètement pourries. V. Bouillir.
DÉMARIER : V.a.
Arracher dans un semis, un certain nombre de plantes, pour assurer le développement
des autres. - Démarier des betteraves. V. Dédoubler.
DÉMETURES : S.f.
Vêtements usagers : - Chés z'étants mettoait les démétures ed'leus frères.
D'MOISELLE : n.f.
Petite meule de foin ; masse ; pilon pour tasser la terre.
- Faire danser la d'moiselle. V. Cahot, Cabotins, Cos, Dame.
DÉMUCHER : V.a.
Découvrir : - J'vos démucher min silo d'bett'raves.
Enlever la terre qui les recouvre.
DENIER : s.m.
Monnaie française qui valait la douzième partie d'un sou.
Placer son argent au denier vingt, à cinq pour cent.
DÉPARTCHAGE : S.m.
Faire sortir les bêtes du parc (moutons). Foire du départchage qui a lieu à
Liomer le dernier dimanche d'Octobre.
DÉPARTCHER : v.a.
Enlever le parc, changer d'endroit.
DÉPASSER : v.a.
Empietter sur le voisin : - T'os dépassé chés bornes. Dépasser les limites.
Se disputer ; déborder :
Lorsqu'une gerbe passe le chargement
DÉPÉNAILLER : V.a.
Exécuter un travail vivement :
- In'n'o point ieu pour longtemps à dépénailler o.
Déchiré : - Etre tout dépenaillé. Vêtements usées.
DÉPÉRIR : V.n.
Sans vie : - Mes bett'raves i dépéritt'tnt, i l'est temps qui pleuche.
La pluie ferait du bien pour mon champ de betteraves ou celles-ci dépérissent.
DÉPÉTRER : V.n.
Débarrasser un cheval pris dans ses traits.
- J'n'ai point mantché d'mo a 1'dépêtrer.
DÉPIETER : V.a.
Soulever : - Mes blés sont dépiétés.
Par suite du gel et du dégel qui " s'ensuit " les blés se soulèvent
et se déracinent, il faut les tasser, à l'aide d'un rouleau ou d'un croskil.
DÉPIND' : v.n.
Descendre : enlever ce qui est suspendu à une poutre.
- Dépind'énn'andouille. Décrocher une andouille pendue à une poutre du
fournil.
DÉPINDEU : adj.
Se dit d'un homme grand et mince.
- Ch'est un dépindeu d'andouille. Personne ahurie.
- T'es lo comme un dépindeu d"andouille. V. Nigdouille.
DÉPINSIER : adj.
Prodigue : - Ch'est un grand dépinsier. I l'o pas d'tchu qu'ed'tête.
DÉPIPER : v.a.
Enlever : - Dépiper un pied d'abe. Arracher un pied d'arbre.
Dessouder ; retirer : - Min tuyeu l'est dépipé.
Raccord liant deux tubes et qui se sont séparés. V. Defitcher.
DÉPIEUTER : v.a.
Enlever la peau : - Dépieuter un lapin.
Activité : - 0 été vit'dépieuté. Dire. du mal de quelqu'un. Le dépieuter,
Prodigalité ; se trouver sans rien (ruiner).
DÉQUERTCHER : v.a.
Décharger ; vider une voiture de son contenu.
DÉQUERTCHEUS : s.m.
Ouvriers employés au déchargement des chariots de betteraves dans les
sucreries, raperies ou distilleries (Oisemont) pour la contrée.
Dans les environs existaient des endroits ou étaient installés des bascules
pour le pesage des betteraves pendant la saison (gare Airaines et Oisemont) et
en plaine (Hallencourt et Limercourt) c'est la qu'étaient employés ces
ouvriers. V. Tareus, peseus.
DÉRATCHER v.a.
Sortir d'une ornière, d'un bourbier, d'une affaire.
- J'n'ai point mantché d'mo pour m'dératcher.
Je n'ai pas manqué d'embarras pour m'en sortir. V. Dépêtrer, satcher.
DERGNE : s.m.
Dernier : lorsqu'on était avant le dernier, on disait : - T'es avant dergne, et
le dernier ch'darin.
DÉROGÉ : int.
Qualité ; suivre son chemin droit.
- 0 n'o jamoais dérogé d'ech' boén c'min. Em' mont' an' déroge jamoais.
Ma montre est bien réglée.
DÉROTCHER : v.a.
Briser les roches ou mottes de terre dans un champ ,' à l'aide d'un
brise-mottes ou les écraser au moyen d'un rouleau.
DÉROUÉYER : v.a.
Terminer le dernier sillon d'un champ.
- C'est bien dérouéyé. C'est bien droit.
DÉSINFLÉ : v.n.
Cesser d'être enflé : enflammation.
- S'patt' al' désinfle. En parlant du cheval couronné.
DESSARER : v.a.
Desserrer :
- Dessar'1'mécanique. Desserre le frein.
DESSEULER : v.a.
Désaouler :
- In'n'déseul'd'pus huit jours, par rapport à l'machin'.à l'goutte qu'a l'est
lo.
Il ne désaoule depuis huit jours, du fait que le brouilleur de cru est dans le
village.
DESSIR : v.a.
Enlever les pommes pressées, lorsque le jus a été extrait,
- Dessir chés pommons d'ech' pressoèr pour mett'tchuver.
DESSOLÉE : int.
Terre qui n'est plus dans la période de son assolement,
- J'ai r'prind énnterre qu'étoait dessolée.
DESSOLER : v.a.
Enlever la sole d'un cheval ; le dessous du pied. Changer de sole (d'emblavement).
DÉTASSER v.a.
- J'ai détassé min tos. J'ai enlevé la récolte que j'avais tassé dans une
partie de la grange.
DÉTCHULER : v.a.
Déplacer ; remiser ; ranger, reculer définitivement les voitures, tombereaux
ou instruments aratoires sous un hangar.
DÉTENN' : v.n.
Eteindre de la chaux :
- Etenn' de 1'queux.
La mouiller pour la rendre déliquescente. Délier de la chaux vive, pour le
blanchissage des étables, des parois de maisons et granges. Usitée encore en
1968. V. Queux.
DÉTEUPER : V.a.
Déterrer :
- J'n'ai point pinsé à r'tirer m'clé ed'vant d'mett'in route à labourer,
j'n'ai point mantché d'mo ai'er'trouver.
J'ai oublié de retirer mes outils avant de commencer à labourer (les
cultivateurs cachaient leurs clés et palette dans le sillon et retournaient la
charrue dessus.
- Déteuper quéqu'cose. Trouver. V. Déheuter.
DÉTOURER : V.a.
Faucher à la faux sur le pourtour du champs, une largeur de céréales,
permettant le passage de la faucheuse ou moissonneuse. Aujourd'hui on ne détoure
plus avec les moissonneuses batteuses à plan incliné.
DÉTURBER : v.a.
Déranger, détourner :
- J'ai été déturbé, j'n'ai point pus finir min travail.
DEURMINT : n.m.
Gros caillou se trouvant dans les terrains argileux (bief) dont le labour est très
difficile, il fallait tenir les mancherons très loin en vue d'éviter les
heurts provoqués par le soc sur le silex ou "deurmint" à la suite de
celui-ci le soc ou fer bien souvent été plié.
DEUSSER : v.a.
- Frotter s in pain avec un ognon.
Frotter son pain jusqu'à attendrissement. Déjeuner que les cultivateurs
prenaient le matin avec du lard.
- Deusser un canté d'pain avec un morcieu d'lard ed'sus.
DEVALLÉE : S.f.
Descente dans un rideau, un chemin, une vallée.
- L'vallée du tchèn' (lieu-dit). V. Montée
D'VANTIER : s.m.
Tablier de toile, de sac que l'on mettait devant soi, pour protéger ses effets.
V. Chinoèr.
DEVERS : S.m.
Dégauchissement, terrain en pente : il faut éviter les charrois en dévers,
pour cause de versement.
- I y avoait un dévers, pis j'ai versé.
DEWERWIGNER (S') :
Se désarticuler ; cas des faucheurs s'accompagnant du mouvement des reins,
lorsqu'ils fauchaient.
adj.
- Tout d'travers. Etre bancal.
DIABE : s.m.
Fardier à deux grandes roues, servant, au transport des arbres.
Palonnier : qui porte le triangle d'attelage de la charrue ( troècoins ). à
son extrémité.
Ironie : lorsqu'il pleut avec du soleil, on dit :
- Ch'diab' i s'bot avec es'fanme.
V. Diabl'vers, diaboli, cabrouet, diable vauvert.
DIABLE :
Jeter tout devant soi ; vers le diable. V. Dindjer.
DIABOLI : loc.
- I l'.o invoéyê tout au diaboli. En colère, lorsque le travail ne va pas
comme on veut.
- 0 s'in vo au diaboli. Sans idée. - Tout droèt d'vant li. v. Diabe.
DIME : s.f.
Impôt féodal ou religieux :
Dime de la vierge : se ramassait encore au 15 Août en 1924. En espèce par les
conseillers paroissiaux ou de fabrique.
DINDJER ; v.a.
Jeter au loin et violemment : - J'l'ai invoéyê dindjer au diabe.
DINDONNIER : S.m.
Gardiens de dindons : à l'aide d'un long bâton à l'extrémité duquel était
fixé une étoffe de couleur noire. Hocquincourt était un pays ou se faisait l'élevage
du dindon.
DINTS : s.m.
Dents :
- Hercher à un dint. Ne donner qu'un coup d'herse (ne passer qu'une fois)
- Dints d'etchien. Chiendent.
- Et' terr' a l'est rud'mint sale, tu n'n'os des dints ou poèll's d'etchiens.
Dints d'soèe ou section, formant l'ensemble de la scie.
V. Dints d'feutcheuse, diviseus.
DIU : s.m.
Dieu ; idole ; le bon Dieu.
Jurons : - Nom de Diux, vingt Diux, vingt noms dé Diux, nom dé Diu ed'bon
Diu, tonnerre dé Diu, Diu dé Diu.
- Quanti pleut en quantité. Ch'n'est point du temps du bon Diu.
DIVISEUS : s.m.
Partie de bois de forme triangulaire, placé en avant de la platefonne de la
faucheuse.
DIZIEUS : s.m.
Tas de 10 gerbes ou bottes de foin. Lorsqu'on liait à la main, on faisait les
dizieus couchés quatre bottes par terre puis trois, deux et une pour ceux
debout. On dressait d'abord trois bottes, on en mettait une de chaque côté de
celle du milieu, une à chaque coin et la dernière pour couvrir.
DJA : loc.
Cri du charretier pour diriger les chevaux à gauche.
DJETTES : S.f.
Guêtres ou leggins : morceau de cuir de 30 cm de haut, entourant la jambe et
dont la fermeture s'opérait au moyen d'une baleine, de boutons ou de lacets, et
qui se mettait en haut de la chaussure. Celles-ci aujourd'hui sont remplacées
par des bottes en caoutchouc.
DJEULE : s.f.
Irrégularités dans la ligne de céréales coupées à la faux. V. Vieu, g'vêts.
Boucle des quadrupèdes. Djeule ed four. Entrée du four. Plante : djeule de
poups.
DJIBLET : s.f.
Assiette de bois, percé dans le sens de la hauteur par un trou central dans
lequel passe le batterlet de la baratte verticale. V. Tchénette.
DJIDES : s.f.
Guides : lanière de cuir qu'on attache à la bride d'un cheval de voiture pour
le conduire. V. Rênes.
DOREUX : adj.
Douillet ; sensible :
- Quant un cardon est abouté, est doreux comme toute.
DOUZENNE : s.f.
Nombre : - 13 à l'douzénn' ou un d'mi quart'ron d'oeufs ( 12 + 1 = 13 ) .
Le quarteron étant 24 + 2 = 26.
DRAGON : s.m.
Cerf-volant : il était confectionné avec des baguettes légères en osier
recouvrant de papier terminé par une queue faite de papillottes pour en assurer
la stabilité. On pouvait voir si tôt les récoltes enlevées, les vachers
faire voler leur "dragon" en soignant les vaches. On envoyait des
messages en transperçant un papier que l'on passait dans l'extrémité de la
ficelle et qui montait jusqu'au cerf-volant.
DRAVIE : s.f.
Fourrage : composé de mélange de bisailles, et d'avoine que l'on donnait au bêtes.
- Foair' de l'dravie. S'exprimer dans la langue française et patoisante.
DRECHE : s.f.
Résidu de l'orge qui a servi à faire de la bière, la drèche nourrit les
vaches laitières. Résidu de la distillation des grains et des pommes de terre.
DRINSSE : s.adj.qu.
Avoir peur. - Avoèr la drinsse. V. Drisse,, drouille.
DRINSSEUX ; adj.qu.
Vulgaire, avanch' é drinsseux. Personne dont la confiance est nulle.
Etre orgueilleux.
DRISSE : s.f.
Diarrhée : - Mes vieux l'ont la drisse, faut foaire ev'nir ech'vétérinaire.
Mes veaux ont la diarrhée, il faut faire venir le vétérinaire.
Au moment de l'arrachage des betteraves, par absorption de collets les
bêtes attrapent la drisse. V. Drinsse, drouille.
DROUILLE : s.f.
Humidité : lorsque la récolte est humide, on dit :
- C'est mo comme de 1'chique ou comm'del'drouile ; c'est-à-dire " mou
" sans consistance. Avoir la diarrhée.
DROUILL'OERE : s.f.
Se dit d'une bête ayant absorbée trop de collets de betteraves ou ayant le
boyau blanc (entérite tuberculeuse).
DRUS : adj.
Epais : - Chés blés i sont drus ch't'énèe ! Bonne récolte en prévision !
Epithète picard " drus comm' puch's " semis et levée abondante.
DUC : s.m.
Voiture à quatres roues à deux places avec un siège devant et un derrière
pour les domestiques.
*E
ÉBERDLER : v.a.
Ecraser : - Réduire in marm'lade. T'es éberdié mes bett'raves.
Tu as écrasé mes betteraves en les mettant en silo.
V. Ecatir, écrabouiller.
ÉBERLOUFRÉ : adj.
Effaré : - II est toujours in mitan éberloufré.
Il est toujours à moitié effaré. V. Etombi, ébeubi.
ÉBEUBI : adj.
Etonné : - J'étouais tout ébeubi, saisi, éperdu. V. Éberloufré, étombi.
ÉBONDIE : s.f.
Saut ; subitement : - I s'est l'vé d'énn'ébondie.
Il s'est levé immédiatement.
ÉBOULÉ ; v.n.
Eboulement :
- Tu n's'ros point longtemps à ébouler, t'voètur' al' bale.
Ton chargement penche, tu vas finir par ébouler ou verser.
ÉBOURRIFFÉ : adj.
Embrouillé, effarouché.
- Mes g'vos sont tous ébourriffés, iz'z'ont seur'mint sinti quéqu'cose. La présence
de sangliers en est souvent la cause...
ÉBRANTCHAGE : S.m.
Ebrancher : - Mes z'ab's sont à ébrantcher.
Pour avoir de beaux sujets et bien droits, on coupait les branches à la base.
V. Eladjer.
ÉBRÉTCHÉ : v.n.
Ebréché : - Em'feuqu'al' est ébrétchée.
Ma faux est ébréchée, il va falloir la rebattre.
ÉBROUER : v.a.
Secouer : les chevaux lorsqu'on leur enlevait leur collier, s'ébrouaient. V.
Eporer.
Manifestation : - I l'est toujours lo qui s'ébroue.
Il a toujours quelque chose à dire.
ÉBRUCHURE : S.f.
Petite averse :
- I l'est tcheut énn'me chant'ébruchure, d'ech'queup lo, j'n'ai point pu
rintrer min fourrage.
La pluie m'a empêché de rentrer mon foin. V. Erée.
ÉBUARD : s.m.
Coin de bois dur pour fendre les bûches.
ÉCAFLOTER : v.a.
Ecaler : - Chés gueugues i tchétt'tnt, i s'écaflottent.
Les noix en tombant font éclater leur enveloppe.
ÉCALURES : S.f.
Pellicules dures de certaines graines.
ÉCANILLÉ : v.n.
Emoustillé ; faire lever ou chasser les poules avec un bâton.
- Ecaniller ch'poèl'. V. Atiser.
ÉCAPÉ : v.a.
Se sauver, échappé :
- Min g'vo s'est écapé. Mon cheval a pris le mors aux dents, et s'est échapé.
ÉCARDONNER : V.a.
Echardonner : couper les chardons, aujourd'hui on n'échardonne plus, on désherbe.
ÉCARDONNOÈR : s.m.
Echardonnoir : outil formé d'une lame d'acier tranchante emmanchée et servant
à couper les chardons.
ÉCATIR : v.a.
Ecraser :
- Enn' serr' point d'trop chés pèmm's dins ch'pègnier, i vont et's écaties.
Ne serre pas trop les pommes dans le panier pour ne pas les écraser. Eberdier.
Ecrabouiller.
ÉCAUFFER : v.a.
Echauffer : - Tin fourrage i s'écauffe, tu l'o rintrer trop vit'.
Le foin ayant été rentré trop hâtivement s'échauffe. V. Muterné, musi.
ÉCAVECADE : S.f.
Manipulation brusque qu'on imprime à la bride du cheval, en secouant le caveçon
(muselière).
ÉCHANTIGNOLE : S.f.
Pièce de bois trapézoïdale placée sous le jit et sur l'essieu des charriots
et des voitures. V. Equarichure.
ÉCHAUBOULURE : S.f.
Maladie de la peau du cheval.
ÉCH'NAILLER : v.a.
Faire descendre les poules des ch'ners. - Déjoutcher chés glaines ed' chés
ch'naillères. V. Ch'ner.
ÉCH'NAILLÉRES : S.f.
Ensemble de pièces de bois mobile qu'on place au dessus de l'aire d'une grange,
d'une entrée charretière pour y tasser de la paille ou du foin. V. Ech'nail,
ch'ner.
ÉCH'PÉE : s.f.
Souche ou amas de branches : '
- Je m'sus inch'pé disn énn' éch'pée. Foaire énn' éch'pée d'branqu's 'd'
noèss'tiers (fascines) pour consolider un rideau, un talus.
ÉCHORTE : v.a. }
Avorter : en parlant des animaux.
- No vaqu' a l'o échorte. Notre vache a avorté.
ÉCHU : s.m.
Vent qui sèche les récoltes après la pluie.
- I foait d'l'échu, o peut carrier après-midi.
Il fait du vent, ça va sécher, ce qui permettra de charrier après-midi.
ÉCLAIR : s.m.
- Eclairs ed' caleur. Eclairs de chaleur.
- Eclairs ed' cave. Soupirail de cave.
- Os-tu muché z'éclairs ed'cave. As-tu bouché les soupiraux de cave.
V. Ev'nelle.
ÉCLAIRCHIE : s.f.
Eclaircie : s'emploie lorsque par temps de pluie, le ciel s'éclaircit et la
pluie cesse de tomber.
- Oz z'allons nous in n'aller 1'temps qui y o énn'éclairchie.
ÉCLIYÉ : v.n.
Se disjoindre, en parlant des douves des tonneaux, écartées par la sécheresse.
- Mes baris sont écliyés, feudro les mette à éneyer.
Mes barils sont disjoints, il faudra les mettre à " combuger " (vieux
français).
ÉCOBUER : v.a.
Arracher d'un terrain les herbes qui les couvrent, les brûler ensuite répandre
les cendres sur le sol.
ÉCOBUAGE : s.f.
Action d'écobuer ; - L'écobuage fertilise la terre.
ÉCORNER : v.a.
Rompre les cornes ; écorner un taureau.
- Mes vaqu's is'sont battues, pi y in n'o y eu énn'd'écornée.
Mes vaches s'étant battues, une de celles-ci a perdue une de ses cornes.
ÉCORTER : v.a.
Ecourter : couper la queue d'un poulain. V. Etcheuter.
ÉCRABOUILLE : V.n.
- In mettant chés bett'raves in silo, y in'n'o des écrabouillés.
Lors du silotage des betteraves, on les écrasait. V. Ecatir, Ebesoler.
ÉCRAMPI : adj.
Engourdi : - On'n'est tout écrampi d'été à deux j'noux pour détrier des z'héricottes.
On est tout engourdi d'être à genoux pour trier des pommes de terre. V.
Ingordi, epsés (avoèr 1').
ÉCRANTCHÉ : adj.
Fatigué : - A forch'd'ét' bâché, oz'z'est tout écrantché. V. Epsés
ÉCRÉMER : v.a.
Enlever à l'aide d'une cuillère, la crème formée à la surface du lait,
conservée dans une jatte (gatte) à couler ; la partie restante s'appelait
" ptchot lait ou lait prinds " avec lequel on faisait le fromage
blanc.
ÉCRUE : adj.
- De l'toèle écrue. De la forte toile, torchons ou serviettes.
Fer écru. Mal corroyé.
ÉCUANTEUR : Gauchie ; volandrer.
Inclinaison des rais d'une roue sur l'axe du moyeu.
- Tes reus vont bientôt étc à catrée. Les roues étant volandrées, risquent
de s'écraser.
ED 'L'AVANT : loc.
Aller de l'avant ; qualité, débrouillardise, aller au devant des choses.
Avancement. - Ett' ed'l'avant.
ED'VOURÉ : v.n.
Etre dévoré : - J'sus d'vouré à moustiques, j'sus mie à bêt's d'orage.
On est mangé à bêtes d'orage (thrips). V. Matché, Epine.
ÉFAILLE (AL') : loc.
Jeter dehors : - Quéqu'un o ouvert l'port' de m'pâture, pis l'o mis mes vaqu's
à l'éfaille. V. Vadrouille.
La porte de l'herbage étant ouverte mes vaches se sont trouvées dehors.
ÉFÉRON : s.m.
Anneau de fer qu'on passe, dans la cloison du museau des porcs, pour les empêcher
de fouiller le sol.
EFFANÉES : v.n.
Les fanes ou sommités des feuilles sont tombées dont les bonnes à arracher.
EFFANURES : s.m.
Tiges provenant des plantes effanées ou arrachées, blés, pommes de terres.
EFFAROUCHÉ : v.n.
Etre effarouché. Avoir peur. - Chés glaines sont effarouchées. V. E -bourriffé.
EFFLANTCHÉ : adj.
Se dit d'une bête maigre, au point d'avoir les flancs creux et décharnés. -
Et'bêt' a l'est jolimint efflantché. V. Déflantché.
EFFORCHES : s.m.
Ciseaux pour tondre les moutons pour en avoir la laine. On dit aussi forches. (
V. ce mot ).
EFFRITER : v.a.
Rendre friable : le gel effrite les roches les plus dures. V. Veule.
EFFROUER : v.a.
Emietter : lorsqu'on faisait des pâtés pour les dindonneaux, on effrouait de
la mie de pain, que l'on mélangeait à des jaunes d'oeufs cuits durs et des
orties "à pouldindes" en vue de faire pousser leur "rouge".
EFOUREAU : s.m.
Voiture à deux grandes roues, servant au transport des fardeaux très pesants.
V. Fardier, binard.
ÉGARROTTÉ : v.n.
Se dit d'un cheval blessé au garrot.
ÉGLUIYER : v.a.
Débarrasser la paille de seigle, des menues tiges et herbes pour préparer le
glui. Pour égluiyer, on prend une poignée de seigle battu. On la saisit à la
hauteur des épis, et on la secoue jusqu'à ce qu'elle soit débarrassée des égluiyures.
V. Egluiyures.
ÉGLUIYURES : s.f.
Petites tiges et herbes, échappées de la paille de seigle. V. Erêques.
ÉGNEU : s.m.
Agneau : - Que bieu égneu ! Quel bel agneau !
ÉGUEROUILLÉ : adj.
Evasé : - Ech'tchot' est tout "éguérouillê" d'avoèr monté à
g'vos.
L'enfant avance les jambes écartées, d'avoir monté à califourchon sur le
cheval.
EGVILLE : s.f.
Cheville : morceau de bois conique, ayant une partie évidée à une extrémité,
par laquelle on introduisait le noeud d'une corde, et qui servait à lier les
bottes de foin. Même modèle conique de chaque bout sans partie évidée et qui
servait à nouer les bottes avec les liens.
ÉHOUPPER : v.a.
Battre rapidement au fléau les épis des gerbes sans les délier.
- J'vos éhoupper quéqu's bott's d'avènn' au pus vite.
Je vais battre quelques bottes d'avoine au plus vite pour mes chevaux.
EJ'NICHE : s.f.
Génisse ; quadrupède.
- No vaqu'a l'o vélée énn'alève.
Le cultivateur était content lorsqu'une vache vêlait une génisse, très
souvent c'était pour élever. V. Alève.
EJ'NOUILLÈRE : s.f.
Genouillère : attache que l'on mettait sur les genoux des chevaux, lorsque
ceux-ci se couronnaient.
- Min g'vo o gliché in querriant fyin, pis s'est couronné, j'ai du li mett'énn'ej'nouillêre.
V. Couronné.
Morceau d'étoffés que le lieur nouait autour du genou pour garantir son
pantalon.
ELADJAGE : s.m.
Action d'élaguer : couper le bois qui sort de l'alignement.
V. Eladjer, ébrantchage.
ELADJER : v.a.
Couper les branches, qui tombent sur un chemin, sur une ligne téléphonique. -
Eladjer énn'haille. Tondre une haie. - Eladjer un layon. Couper de taillis,
pour ouvrir un passage dans un bois.
ELIACHE : s.f.
Lien fait avec une tige de bois pour lier les fagots. Pousse de noisetier de préférence.
EM'SURAGE : s.m.
Mesurage : action de mesurer. V. Arpentage.
ÉMEU (S) : loc.
Emouvoir : - Ch'vint i s'émeut, i va foair'ed'l' orage.
ÉMOUCHETTE : s.f.
Réseau garni de cordes flottantes qui s'agitent aux mouvements du cheval, et éloignant
ainsi les mouches, celui-ci était bien souvent fixé au frontal de la bride.
ÉMOUTCHAGE : s.m.
Action d'émoutcher. V. Emoutcher, emoutchoèr.
ÉMOUTCHER : v.a.
Chasser les mouches à l'aide de l'émouchoir lorsqu'on ferrer les chevaux, ou
encore pour enlever la poussière après les avoir étrillés.
ÉMOUTCHET : s.m.
Epervier : oiseau de proie plus petit que l'épervier, et qui se nourrit de
mulots. - Falco tinnunculus.
ÉMOUTCHOÈR : s.m.
Queue de poulain qui après écourtage, est coupé dans toute sa longueur, pour
être fixée sur un bâton, lequel sert à chasser les mouches lors des
ferrages. V. Epous'toère.
ENEILLER : v.a.
Mettre de l'eau dans les tonneaux en vue de resserrer les douves.
V. Combuger.
ÉPALER : v.a.
Mesurer, compter combien, il y a de pas dans une pièce de terre.
ÉPARCINER : v.a.
Eparpiller ; jeter de ci delà.
- Eparciner des poulinées. Jeter à même du sol les fientes de poules.
ÉPARDE : v.a.
Epandre : - Epard'fyin. Epandre du fumier. V. Eparciner.
ÉPARVIN : s.f.
Tumeur dure aux jarrets du cheval.
EPEC : s.m.
Pic et pec : - Picus viridus. Mes z'abes sont à blantchir, chés pics i s'y
mett'nt. Mes arbres sont attaqués par des parasites. V. Pleupleu.
ÉPEUT'NÈRE : s.m.
Epouvantail : - J'ai du mett' des épeut'nères dins mes pèmm'ed'terre, chés
cornailles, i matchouétt'nt tout'.
J'ai du mettre des mannequins dans mon champ de pommes de terre, les corbeaux me
mangeaient tout.
ÉPIERRER : v.a.
Ramasser les pierres dans un champ, auparavant on ramassait les silex, pour
recharger les chemins ou les cours.
V. Les métiers disparus " Chés ramasseus d'cailleux ". (Par
l'auteur).
ÉPINCHES : s.f.
Pinces ou tenailles.
Grande pince dont se servaient les maréchaux pour retirer la pièce du foyer,
pour la déposer sur l'enclume.
ÉPINÉ : adj.qu.
Etre épine : lorsqu'on charrie de l'escourgeon ou qu'on se trouve à la
batteuse, on est agacé par les barbillons ou les poussières.
- J'sus épine, j'n'arrêt' de m'grincher. V. Edvouré.
ÉPUILE : s.f.
Epingle :
Epingle à capieu, les ramasseuses, les glaneuses mettaient au travers de leur
chapeau ou capeline, une longue tige mince terminée par une petite boule et
traversant le chignon, maintenant ainsi celui-ci et l'empêchant de s'envoler.
Petite aiguille à coudre.
ÉPLUTCHURES : s.f.
Epluchures de pommes de terre ou autres, que l'on fait cuire dans les chaudières,
avec d'autres aliments, betteraves et grains pour les porcs. V. Flattes.
ÉPORER : v.a.
S'ébrouer : - Chés glaines i l'aim'té bien s'éporer quant i foait se.
Les poules aiment bien s'ébrouer, afin de rechercher la fraîcheur, c'est
souvent signe de pluie. V. Ebrouer.
ÉPOUS'TER : v.a.
Nettoyer un cheval, après l'avoir étrillé à l'aide de 1'épous'toère,
partie de la queue, lors de 1'écourtement, et que l'on clouait sur un bâton.
V. Emoutchoèr.
ÉPOUS'TOÈRE : s.m.
Partie de la queue d'un poulain, lors de son écourtement, que l'on coupait dans
toute sa longueur et que l'on clouait sur un bâton afin d'en faire un époustoire,
qui servait soit à chasser les mouches lors du ferrage des chevaux ou à
enlever la poussière après les mouches lors du ferrage des chevaux ou à
enlever la poussière après les avoir étrillés ou brossés. V. Epoussette,
emoutchet.
ÉPOUVINTE : s.f.
Epouvante : - Ch'bidet 1'o prind 1'épouvinte.
Le cheval a pris peur et a pris le mors aux dents. Imballé.
ÉPRON : s.m.
Eperon : - Eperon de cavalier : sorte de crochet d'acier que l'on fixe à l'aide
d'une corde sous la chaussure pour monter aux arbres. V. Grimpette, gris.
ÉPSEE : s.f.
Fatigue : - A biner des bett'raves oz z'attrape l'epsée. V. Ereinter.
ÉQUARRICHEU : s.m.
Celui qui ramasse les bêtes mortes pour l'équarrissage.
ÉQUARRICHURE ; s.f.
Ensemble d'une voiture ou d'un chariot reposant sur les jites.
ÉQUERBOUILLER : v.a.
Remuer ; - Equerbouiller ch'poêle. V. Tisonner, écaniller.
ÉQUERPIEUS : s.m.
Personne qui ouvrent les gerbes pour les passer à l'engreneur, après que la
copeuse de cordes ait sectionnée celle-ci. On reconnait un bon " équerpieu
" lorsque le roulement de la batteuse est continu.
V. Ingréneu.
ÉQUERPILLÉ : v.n.
Diviser : les gerbes, lorsqu'on battait à la batteuse, étaient équerpillées,
c'est-à-dire ouvertes et jetés dans le batteur par l'engreneur.
ÉQUEUDAGE : s.m.
Blanchissement des murs, des étables par un badigeon à la chaux, lait de chaux
servant à cet usage. V. Blantchir à 1'queux.
ÉQUEUDÉ ; v.n.
Echaudé ; un peu chaud. S'échauffer, s'entraîner.
- Etr'équeudé. En état d'ébriété. Etre dupé. - Pour un queu, j'ai été
équeudé. V. Erpasser, rouler.
ERBEYER : v.a.
Regarder : - I n'feut point r'beyer à dix francs près, argint n'est perdu
qu'par argint.
ERCHINÉE (AL') : loc.
A la collation : - J'attindrai l'l'erchinée pour er'batt'min dare. V. Pipe.
ERCHINER : v.a.
Manger dans le courant de la matinée. Prendre une collation, un complément.
ERCRAN : adj.
Fatigué après un dur travail. V. Ereinté.
ER'BATT' : v.
Rebattre : - Tin dare i l'est a er'batt'. Ta faux est à aiguiser.
ÉRÉE : s.f.
Ondée, averse : - I vo tchére énn'érée. Il va tomber une averse.
Dicton : - I y o énn'érée sur Bray, pis un clairon sur Long.
Lorsque le ciel est couvert sur Bray (ouest) et dégagé à l'Est. Il pleut sur
Bray et fait beau sur Long.
ÉREINTANT : adj.
Se dit d'un travail très dur : - Biner des betteraves est un travail éreintant.
V. Ercran.
ÉREINTER : v.a.
Excéder de fatigue. - Ereinter un cheval.
ÉRÉQUES : s.f.
Paille brisée qui tombait des bottes battues au fléau.
- Fétu d'paille, étruques. Wapails.
ERLANDER : v.a.
Trainer ; travailler mollement. V. Chipoter. - Qué l'erlandeu !
ERLANDEUX : s.m.
Homme qui trainaille : qui n'avance pas dans son travail.
V. Lambineux, long tchui, longivo.
ERLIND : adj.
Odeur d'humidité : - Tin forage i sint l'l'erlind. Foin rentré humide.
ERMISE : s.f.
Remise ; endroit où l'on rentre les instruments agricoles ou autres.
V. Rabattu, halette.
ÉROUA : s.f.
Sillon : terre rejetée par le soc de la charrue, lors d'un labour.
ÉROUELLE : s.f.
Sillon qui sépare les deux fesses. - Erouell' du tchu. J'ai un cleu bien mal
plaché. Avoir un furoncle.
ESCACHE : s.m.
Sorte de mors de la bride du cheval.
ESCOGRIFFE : adj.
Personne de grande taille et mal bâtie dont on veut se moquer.
- Ch'est un rud'escogriffe. Qui prend hardiment le bien d'autrui.
V. Agrippeu, ratrucheu.
ESCOURGEON : s.m.
Orge hâtive que l'on sème en automne. V. Pamelle.
ESSARTER : v.a.
Défricher : arracher les broussailles pour remettre en culture. Travaux après
un remembrement. V. Accrus.
ESSE : s.m.
Crochet en forme d'S. Cheville plate qui sert au bout de l'essieu, pour
maintenir la roue. V. Goupille, clavette.
ESSINVER : v.a.
Essanver : détruire les sanves.
ESSIU : s.m.
Essieu de voiture, de chariot sur lequel est introduit les roues en vue de
supporter la cage ou "équarrichure".
- Essiu d'querrue. Celui-ci est rattaché à la quarole ou montant de la
charrue.
ESSOURISSER : v.a.
Couper un cartilage nommé : " souris " qui est dans les naseaux du
cheval.
ESTCHINTE : v.n.
Démolir, détériorer :
Se fatiguer ; - Quoa qui n'n'a d'pus o s'estchinté d'travailler.
ÉTALON : s.m.
Cheval hongre, spécialement réservé à la reproduction. Ceux-ci étaient
reconnus par le Ministre de l'Agriculture et par zone.
ÉTALONNIER : s.m.
Personne attachée à l'étalonnage et conduisant un étalon.
ÉTCHÉ : s.m.
Barrière ou porte à claire-voie, à hauteur d'appui, empêchant les chiens et
les volailles, de rentrer. Celle-ci était pourvue, à la partie supérieure
d'un petit tambour à claire-voie, tournant horizontalement autour d'un axe,
renvoyant ainsi les volailles, qui voulaient s'y jucher, à leur point de départ.
V. Hec.
ÉTCHEUTE : v.a.
Equeuté, écourter, couper la queue d'un poulain.
- Etcheuté des bett'raves. Couper le collet des betteraves. V. Ecorter.
ÉTCHIGNÉ (S') : v.a.
Marquer son mécontement.
- I l'est toujours lo à s'étchigner quant o li dit quéqu'cose.
Il est toujours là à dire quelque chose (se maugréer). Romionner.
ÉTCHU : s.m.
Ecu : pièce de monnaie d'une valeur de trois francs. Les cultivateurs
enfouissait ceux-ci dans des bas de laine ; on les accusait après la guerre 40
de remplir des lessiveuses.
ÉTCHURIE : s.f.
Ecurie : lieu où logeaient les chevaux.
- I l'o énn'belle étchurie. Avoir un bel ensemble de chevaux.
ÉTÉNN' : v.a.
Etendre ; ouvrir :
- J'm'in vo éténn'ém'n'a vénn'. Je vais étendre mes javelles d'avoine pour
les faire sécher.
ÉTERTCHI : loc.
Qui se redresse : se dit d'un cheval qui marche en redressant la tête.
- Etre étertchie. Personne orgueilleuse.
ÉTERTCHIR : v.a.
Etendre ; élargir : - Etertchie tes doégts. Allonge tes doigts.
S'étertchie : - En' t'étertchit point comm'o su l'tabe.
Ne te couches pas comme ça sur la table.
ÉTEUILLES : s.f.
Chaume qui reste sur pied après la moisson.
- T'os foait des rudes z'éteuill's dins tin bos.
Couper le bois d'une basse futaie très haut de pied.
ÉTEUILLIS : s.f.
Ensemble d'un champ d'éteulles (chaume).
ÉTICHER : v.a.
Eclabousser : - In passant dins énn'marette d'ieu, i m'o étiché,
En passant dans une flaque d'eau, il m'a tout éclaboussé.
ÉTINDELLE : s.f.
Bâche recouvrant les voitures à ressort.
ÉTINTCHURE : s.f.
Branche d'arbre qu'on appointe à une extrémité pour la ficher en terre et
servant à réparer les haies. Se plante également dans un champ pour en
interdire l'entrée ou le passage. V. Ficron.
ÉTO : s.m.
Etai : - Tes lo comme un éto. Planté comme un pieu. V. Pieu, gueugues, étriqués.
ÉTOMBI : adv.
Surpris ; figé : - Etre étombi. Te vio figé comme un éto (étai).
V. Ebeudi, eberloufré.
ÉTRAMER : v.a.
Epandre : - Etramer fyin. Epandre du fumier sur une terre qui devait faire une récolte
de pommes de terre ou de betteraves. V. Epardre, éparciner.
ÉTRAM'RIE : s.f.
Désordre : - Quelle étram'rie, que fiyin, énn'truie n'y r'connaitroait ses
jones. Quel remue ménage, une truie n'y reconnaitrait pas ses jeunes. V. Ousi.
ÉTRAMURES : s.f.
Litière : paille servant à la litière des bêtes.
ÉTRANNER : v.a.
Etrangler : - Mes vaques is sont étrannées avec des pèmmes.
Mes vaches se sont étranglées en mangeant des pommes. V. Intotché.
ÉTREIN : s.f.
Litière des chevaux.
ÉTRILLE : s.f.
Etrille : objet servant à la toilette des chevaux.
- Tes g'vos i mut'tnt, i y d'quoi à étriller.
Tes chevaux changent de poils ceux-ci tombent, laissant apparaître des taches
sur leur robe. V. Mue.
ÉTRIQUE : s.f.
Etai : - Met énn'étriqué a t'moa, al'bal' de ch'côté, qu'al'veut tchère.
Met un étai pour soutenir ta meule et l'empêcher de tomber. V. Piu.
ETRINDJUILLON : s.f.
Inflammation du gosier et des amygdales du cheval.
ÉTRONGNE : v.a.
Arraché ; délabré :
-J'ai énn'vaque qu'a 1'o étrongné s'longe à forche ed'tirer d'sus.
J'ai une vache qui a cassé sa longe en tirant dessus. V. Dépénailler.
ÉTRON : s.m.
Fiente des poules et des pigeons : mélangé aux cendres cela sert d'engrais. V.
Poulinée.
ÉTRUQUES : s.f.
Petit bout de paille : - J'ai lanché énn'étruque dins min doègt.
En glanant, j'ai introduit un bout de paille dans mon doigt.
V Eteuille, éréques, fétu, plé.
EUGE : s.m.
Auge : récipient servant à l'alimentation des bêtes.
- Enn'euge à glaines, un euge à coéchons.
EUSON : s.f.
Oie, volatile : Oie de Toulouse disparait de plus en plus des fermes.
- Foaire un " euson ". Prendre une double ration d'eau-de-vie. V.
Canard.
EUT (MOES D') : s.m.
Août : huitième mois de l'année, mois de la moisson.
- Foaire sin moès d'eut. Réaliser un bénéfice.
Arrière saison. - Après s'eut.
EV'NELLE : s.m.
Soupirail ; aération des caves. Venelle.
- Boucher z'v'nelle ed'cave. I/ hiver pour éviter que le froid ne rentre dans
la cave, on bouche le soupirail.
- Ev'nelle ed grange. Porte se trouvant dans le milieu du mur de la grange,
donnant soit sur la cour, soit sur la rue mais à cet endroit celle-ci était
située, au dessous de la charpente. V. Eclair.
ÉVERTINÉ : adj.qu.
Espiègle :
- Quel évertiné, i n'arrête, i n'a rien trouvé d'é miux que d'cacher mes
vaques.
Quel espiègle, il ne tient pas en place, il n'a rien trouvé de mieux que de
chasser mes vaches.
ÉVINTÉ : v.a.
Etre évinté : - Grand vent, i foait un vint à écorner des beus.
Il fait un vent à faire tomber les cornes des boeufs.
- Oz z'est évinté, o n'sintiro point l'musi.
Le vent pénétrant, ressuie.
EXTIRPATEUR : s.m.
Instrument aratoire pour arracher les mauvaises herbes.
V. Scarificateur, déchaumeuse.
EXTIRPER : v.a.
Déchaumer, déraciner les chaumes après les récoltes.
EXTRAPASSEUR : v.a.
Excéder un cheval en lui faisant faire un long tour de manège ou de piétineuse.
ÉBERDLER : v.a.
Ecraser : - Réduire in marm'lade. T'es éberdié mes bett'raves.
Tu as écrasé mes betteraves en les mettant en silo.
V. Ecatir, écrabouiller.
ÉBERLOUFRÉ : adj.
Effaré : - II est toujours in mitan éberloufré.
Il est toujours à moitié effaré. V. Etombi, ébeubi.
ÉBEUBI : adj.
Etonné : - J'étouais tout ébeubi, saisi, éperdu. V. Éberloufré, étombi.
ÉBONDIE : s.f.
Saut ; subitement : - I s'est l'vé d'énn'ébondie.
Il s'est levé immédiatement.
ÉBOULÉ ; v.n.
Eboulement :
- Tu n's'ros point longtemps à ébouler, t'voètur' al' bale.
Ton chargement penche, tu vas finir par ébouler ou verser.
ÉBOURRIFFÉ : adj.
Embrouillé, effarouché.
- Mes g'vos sont tous ébourriffés, iz'z'ont seur'mint sinti quéqu'cose. La présence
de sangliers en est souvent la cause...
ÉBRANTCHAGE : S.m.
Ebrancher : - Mes z'ab's sont à ébrantcher.
Pour avoir de beaux sujets et bien droits, on coupait les branches à la base.
V. Eladjer.
ÉBRÉTCHÉ : v.n.
Ebréché : - Em'feuqu'al' est ébrétchée.
Ma faux est ébréchée, il va falloir la rebattre.
ÉBROUER : v.a.
Secouer : les chevaux lorsqu'on leur enlevait leur collier, s'ébrouaient. V.
Eporer.
Manifestation : - I l'est toujours lo qui s'ébroue.
Il a toujours quelque chose à dire.
ÉBRUCHURE : S.f.
Petite averse :
- I l'est tcheut énn'me chant'ébruchure, d'ech'queup lo, j'n'ai point pu
rintrer min fourrage.
La pluie m'a empêché de rentrer mon foin. V. Erée.
ÉBUARD : s.m.
Coin de bois dur pour fendre les bûches.
ÉCAFLOTER : v.a.
Ecaler : - Chés gueugues i tchétt'tnt, i s'écaflottent.
Les noix en tombant font éclater leur enveloppe.
ÉCALURES : S.f.
Pellicules dures de certaines graines.
ÉCANILLÉ : v.n.
Emoustillé ; faire lever ou chasser les poules avec un bâton.
- Ecaniller ch'poèl'. V. Atiser.
ÉCAPÉ : v.a.
Se sauver, échappé :
- Min g'vo s'est écapé. Mon cheval a pris le mors aux dents, et s'est échapé.
ÉCARDONNER : V.a.
Echardonner : couper les chardons, aujourd'hui on n'échardonne plus, on désherbe.
ÉCARDONNOÈR : s.m.
Echardonnoir : outil formé d'une lame d'acier tranchante emmanchée et servant
à couper les chardons.
ÉCATIR : v.a.
Ecraser :
- Enn' serr' point d'trop chés pèmm's dins ch'pègnier, i vont et's écaties.
Ne serre pas trop les pommes dans le panier pour ne pas les écraser. Eberdier.
Ecrabouiller.
ÉCAUFFER : v.a.
Echauffer : - Tin fourrage i s'écauffe, tu l'o rintrer trop vit'.
Le foin ayant été rentré trop hâtivement s'échauffe. V. Muterné, musi.
ÉCAVECADE : S.f.
Manipulation brusque qu'on imprime à la bride du cheval, en secouant le caveçon
(muselière).
ÉCHANTIGNOLE : S.f.
Pièce de bois trapézoïdale placée sous le jit et sur l'essieu des charriots
et des voitures. V. Equarichure.
ÉCHAUBOULURE : S.f.
Maladie de la peau du cheval.
ÉCH'NAILLER : v.a.
Faire descendre les poules des ch'ners. - Déjoutcher chés glaines ed' chés
ch'naillères. V. Ch'ner.
ÉCH'NAILLÉRES : S.f.
Ensemble de pièces de bois mobile qu'on place au dessus de l'aire d'une grange,
d'une entrée charretière pour y tasser de la paille ou du foin. V. Ech'nail,
ch'ner.
ÉCH'PÉE : s.f.
Souche ou amas de branches : '
- Je m'sus inch'pé disn énn' éch'pée. Foaire énn' éch'pée d'branqu's 'd'
noèss'tiers (fascines) pour consolider un rideau, un talus.
ÉCHORTE : v.a. }
Avorter : en parlant des animaux.
- No vaqu' a l'o échorte. Notre vache a avorté.
ÉCHU : s.m.
Vent qui sèche les récoltes après la pluie.
- I foait d'l'échu, o peut carrier après-midi.
Il fait du vent, ça va sécher, ce qui permettra de charrier après-midi.
ÉCLAIR : s.m.
- Eclairs ed' caleur. Eclairs de chaleur.
- Eclairs ed' cave. Soupirail de cave.
- Os-tu muché z'éclairs ed'cave. As-tu bouché les soupiraux de cave.
V. Ev'nelle.
ÉCLAIRCHIE : s.f.
Eclaircie : s'emploie lorsque par temps de pluie, le ciel s'éclaircit et la
pluie cesse de tomber.
- Oz z'allons nous in n'aller 1'temps qui y o énn'éclairchie.
ÉCLIYÉ : v.n.
Se disjoindre, en parlant des douves des tonneaux, écartées par la sécheresse.
- Mes baris sont écliyés, feudro les mette à éneyer.
Mes barils sont disjoints, il faudra les mettre à " combuger " (vieux
français).
ÉCOBUER : v.a.
Arracher d'un terrain les herbes qui les couvrent, les brûler ensuite répandre
les cendres sur le sol.
ÉCOBUAGE : s.f.
Action d'écobuer ; - L'écobuage fertilise la terre.
ÉCORNER : v.a.
Rompre les cornes ; écorner un taureau.
- Mes vaqu's is'sont battues, pi y in n'o y eu énn'd'écornée.
Mes vaches s'étant battues, une de celles-ci a perdue une de ses cornes.
ÉCORTER : v.a.
Ecourter : couper la queue d'un poulain. V. Etcheuter.
ÉCRABOUILLE : V.n.
- In mettant chés bett'raves in silo, y in'n'o des écrabouillés.
Lors du silotage des betteraves, on les écrasait. V. Ecatir, Ebesoler.
ÉCRAMPI : adj.
Engourdi : - On'n'est tout écrampi d'été à deux j'noux pour détrier des z'héricottes.
On est tout engourdi d'être à genoux pour trier des pommes de terre. V.
Ingordi, epsés (avoèr 1').
ÉCRANTCHÉ : adj.
Fatigué : - A forch'd'ét' bâché, oz'z'est tout écrantché. V. Epsés
ÉCRÉMER : v.a.
Enlever à l'aide d'une cuillère, la crème formée à la surface du lait,
conservée dans une jatte (gatte) à couler ; la partie restante s'appelait
" ptchot lait ou lait prinds " avec lequel on faisait le fromage
blanc.
ÉCRUE : adj.
- De l'toèle écrue. De la forte toile, torchons ou serviettes.
Fer écru. Mal corroyé.
ÉCUANTEUR : Gauchie ; volandrer.
Inclinaison des rais d'une roue sur l'axe du moyeu.
- Tes reus vont bientôt étc à catrée. Les roues étant volandrées, risquent
de s'écraser.
ED 'L'AVANT : loc.
Aller de l'avant ; qualité, débrouillardise, aller au devant des choses.
Avancement. - Ett' ed'l'avant.
ED'VOURÉ : v.n.
Etre dévoré : - J'sus d'vouré à moustiques, j'sus mie à bêt's d'orage.
On est mangé à bêtes d'orage (thrips). V. Matché, Epine.
ÉFAILLE (AL') : loc.
Jeter dehors : - Quéqu'un o ouvert l'port' de m'pâture, pis l'o mis mes vaqu's
à l'éfaille. V. Vadrouille.
La porte de l'herbage étant ouverte mes vaches se sont trouvées dehors.
ÉFÉRON : s.m.
Anneau de fer qu'on passe, dans la cloison du museau des porcs, pour les empêcher
de fouiller le sol.
EFFANÉES : v.n.
Les fanes ou sommités des feuilles sont tombées dont les bonnes à arracher.
EFFANURES : s.m.
Tiges provenant des plantes effanées ou arrachées, blés, pommes de terres.
EFFAROUCHÉ : v.n.
Etre effarouché. Avoir peur. - Chés glaines sont effarouchées. V. E -bourriffé.
EFFLANTCHÉ : adj.
Se dit d'une bête maigre, au point d'avoir les flancs creux et décharnés. -
Et'bêt' a l'est jolimint efflantché. V. Déflantché.
EFFORCHES : s.m.
Ciseaux pour tondre les moutons pour en avoir la laine. On dit aussi forches. (
V. ce mot ).
EFFRITER : v.a.
Rendre friable : le gel effrite les roches les plus dures. V. Veule.
EFFROUER : v.a.
Emietter : lorsqu'on faisait des pâtés pour les dindonneaux, on effrouait de
la mie de pain, que l'on mélangeait à des jaunes d'oeufs cuits durs et des
orties "à pouldindes" en vue de faire pousser leur "rouge".
EFOUREAU : s.m.
Voiture à deux grandes roues, servant au transport des fardeaux très pesants.
V. Fardier, binard.
ÉGARROTTÉ : v.n.
Se dit d'un cheval blessé au garrot.
ÉGLUIYER : v.a.
Débarrasser la paille de seigle, des menues tiges et herbes pour préparer le
glui. Pour égluiyer, on prend une poignée de seigle battu. On la saisit à la
hauteur des épis, et on la secoue jusqu'à ce qu'elle soit débarrassée des égluiyures.
V. Egluiyures.
ÉGLUIYURES : s.f.
Petites tiges et herbes, échappées de la paille de seigle. V. Erêques.
ÉGNEU : s.m.
Agneau : - Que bieu égneu ! Quel bel agneau !
ÉGUEROUILLÉ : adj.
Evasé : - Ech'tchot' est tout "éguérouillê" d'avoèr monté à
g'vos.
L'enfant avance les jambes écartées, d'avoir monté à califourchon sur le
cheval.
EGVILLE : s.f.
Cheville : morceau de bois conique, ayant une partie évidée à une extrémité,
par laquelle on introduisait le noeud d'une corde, et qui servait à lier les
bottes de foin. Même modèle conique de chaque bout sans partie évidée et qui
servait à nouer les bottes avec les liens.
ÉHOUPPER : v.a.
Battre rapidement au fléau les épis des gerbes sans les délier.
- J'vos éhoupper quéqu's bott's d'avènn' au pus vite.
Je vais battre quelques bottes d'avoine au plus vite pour mes chevaux.
EJ'NICHE : s.f.
Génisse ; quadrupède.
- No vaqu'a l'o vélée énn'alève.
Le cultivateur était content lorsqu'une vache vêlait une génisse, très
souvent c'était pour élever. V. Alève.
EJ'NOUILLÈRE : s.f.
Genouillère : attache que l'on mettait sur les genoux des chevaux, lorsque
ceux-ci se couronnaient.
- Min g'vo o gliché in querriant fyin, pis s'est couronné, j'ai du li mett'énn'ej'nouillêre.
V. Couronné.
Morceau d'étoffés que le lieur nouait autour du genou pour garantir son
pantalon.
ELADJAGE : s.m.
Action d'élaguer : couper le bois qui sort de l'alignement.
V. Eladjer, ébrantchage.
ELADJER : v.a.
Couper les branches, qui tombent sur un chemin, sur une ligne téléphonique. -
Eladjer énn'haille. Tondre une haie. - Eladjer un layon. Couper de taillis,
pour ouvrir un passage dans un bois.
ELIACHE : s.f.
Lien fait avec une tige de bois pour lier les fagots. Pousse de noisetier de préférence.
EM'SURAGE : s.m.
Mesurage : action de mesurer. V. Arpentage.
ÉMEU (S) : loc.
Emouvoir : - Ch'vint i s'émeut, i va foair'ed'l' orage.
ÉMOUCHETTE : s.f.
Réseau garni de cordes flottantes qui s'agitent aux mouvements du cheval, et éloignant
ainsi les mouches, celui-ci était bien souvent fixé au frontal de la bride.
ÉMOUTCHAGE : s.m.
Action d'émoutcher. V. Emoutcher, emoutchoèr.
ÉMOUTCHER : v.a.
Chasser les mouches à l'aide de l'émouchoir lorsqu'on ferrer les chevaux, ou
encore pour enlever la poussière après les avoir étrillés.
ÉMOUTCHET : s.m.
Epervier : oiseau de proie plus petit que l'épervier, et qui se nourrit de
mulots. - Falco tinnunculus.
ÉMOUTCHOÈR : s.m.
Queue de poulain qui après écourtage, est coupé dans toute sa longueur, pour
être fixée sur un bâton, lequel sert à chasser les mouches lors des
ferrages. V. Epous'toère.
ENEILLER : v.a.
Mettre de l'eau dans les tonneaux en vue de resserrer les douves.
V. Combuger.
ÉPALER : v.a.
Mesurer, compter combien, il y a de pas dans une pièce de terre.
ÉPARCINER : v.a.
Eparpiller ; jeter de ci delà.
- Eparciner des poulinées. Jeter à même du sol les fientes de poules.
ÉPARDE : v.a.
Epandre : - Epard'fyin. Epandre du fumier. V. Eparciner.
ÉPARVIN : s.f.
Tumeur dure aux jarrets du cheval.
EPEC : s.m.
Pic et pec : - Picus viridus. Mes z'abes sont à blantchir, chés pics i s'y
mett'nt. Mes arbres sont attaqués par des parasites. V. Pleupleu.
ÉPEUT'NÈRE : s.m.
Epouvantail : - J'ai du mett' des épeut'nères dins mes pèmm'ed'terre, chés
cornailles, i matchouétt'nt tout'.
J'ai du mettre des mannequins dans mon champ de pommes de terre, les corbeaux me
mangeaient tout.
ÉPIERRER : v.a.
Ramasser les pierres dans un champ, auparavant on ramassait les silex, pour
recharger les chemins ou les cours.
V. Les métiers disparus " Chés ramasseus d'cailleux ". (Par
l'auteur).
ÉPINCHES : s.f.
Pinces ou tenailles.
Grande pince dont se servaient les maréchaux pour retirer la pièce du foyer,
pour la déposer sur l'enclume.
ÉPINÉ : adj.qu.
Etre épine : lorsqu'on charrie de l'escourgeon ou qu'on se trouve à la
batteuse, on est agacé par les barbillons ou les poussières.
- J'sus épine, j'n'arrêt' de m'grincher. V. Edvouré.
ÉPUILE : s.f.
Epingle :
Epingle à capieu, les ramasseuses, les glaneuses mettaient au travers de leur
chapeau ou capeline, une longue tige mince terminée par une petite boule et
traversant le chignon, maintenant ainsi celui-ci et l'empêchant de s'envoler.
Petite aiguille à coudre.
ÉPLUTCHURES : s.f.
Epluchures de pommes de terre ou autres, que l'on fait cuire dans les chaudières,
avec d'autres aliments, betteraves et grains pour les porcs. V. Flattes.
ÉPORER : v.a.
S'ébrouer : - Chés glaines i l'aim'té bien s'éporer quant i foait se.
Les poules aiment bien s'ébrouer, afin de rechercher la fraîcheur, c'est
souvent signe de pluie. V. Ebrouer.
ÉPOUS'TER : v.a.
Nettoyer un cheval, après l'avoir étrillé à l'aide de 1'épous'toère,
partie de la queue, lors de 1'écourtement, et que l'on clouait sur un bâton.
V. Emoutchoèr.
ÉPOUS'TOÈRE : s.m.
Partie de la queue d'un poulain, lors de son écourtement, que l'on coupait dans
toute sa longueur et que l'on clouait sur un bâton afin d'en faire un époustoire,
qui servait soit à chasser les mouches lors du ferrage des chevaux ou à
enlever la poussière après les mouches lors du ferrage des chevaux ou à
enlever la poussière après les avoir étrillés ou brossés. V. Epoussette,
emoutchet.
ÉPOUVINTE : s.f.
Epouvante : - Ch'bidet 1'o prind 1'épouvinte.
Le cheval a pris peur et a pris le mors aux dents. Imballé.
ÉPRON : s.m.
Eperon : - Eperon de cavalier : sorte de crochet d'acier que l'on fixe à l'aide
d'une corde sous la chaussure pour monter aux arbres. V. Grimpette, gris.
ÉPSEE : s.f.
Fatigue : - A biner des bett'raves oz z'attrape l'epsée. V. Ereinter.
ÉQUARRICHEU : s.m.
Celui qui ramasse les bêtes mortes pour l'équarrissage.
ÉQUARRICHURE ; s.f.
Ensemble d'une voiture ou d'un chariot reposant sur les jites.
ÉQUERBOUILLER : v.a.
Remuer ; - Equerbouiller ch'poêle. V. Tisonner, écaniller.
ÉQUERPIEUS : s.m.
Personne qui ouvrent les gerbes pour les passer à l'engreneur, après que la
copeuse de cordes ait sectionnée celle-ci. On reconnait un bon " équerpieu
" lorsque le roulement de la batteuse est continu.
V. Ingréneu.
ÉQUERPILLÉ : v.n.
Diviser : les gerbes, lorsqu'on battait à la batteuse, étaient équerpillées,
c'est-à-dire ouvertes et jetés dans le batteur par l'engreneur.
ÉQUEUDAGE : s.m.
Blanchissement des murs, des étables par un badigeon à la chaux, lait de chaux
servant à cet usage. V. Blantchir à 1'queux.
ÉQUEUDÉ ; v.n.
Echaudé ; un peu chaud. S'échauffer, s'entraîner.
- Etr'équeudé. En état d'ébriété. Etre dupé. - Pour un queu, j'ai été
équeudé. V. Erpasser, rouler.
ERBEYER : v.a.
Regarder : - I n'feut point r'beyer à dix francs près, argint n'est perdu
qu'par argint.
ERCHINÉE (AL') : loc.
A la collation : - J'attindrai l'l'erchinée pour er'batt'min dare. V. Pipe.
ERCHINER : v.a.
Manger dans le courant de la matinée. Prendre une collation, un complément.
ERCRAN : adj.
Fatigué après un dur travail. V. Ereinté.
ER'BATT' : v.
Rebattre : - Tin dare i l'est a er'batt'. Ta faux est à aiguiser.
ÉRÉE : s.f.
Ondée, averse : - I vo tchére énn'érée. Il va tomber une averse.
Dicton : - I y o énn'érée sur Bray, pis un clairon sur Long.
Lorsque le ciel est couvert sur Bray (ouest) et dégagé à l'Est. Il pleut sur
Bray et fait beau sur Long.
ÉREINTANT : adj.
Se dit d'un travail très dur : - Biner des betteraves est un travail éreintant.
V. Ercran.
ÉREINTER : v.a.
Excéder de fatigue. - Ereinter un cheval.
ÉRÉQUES : s.f.
Paille brisée qui tombait des bottes battues au fléau.
- Fétu d'paille, étruques. Wapails.
ERLANDER : v.a.
Trainer ; travailler mollement. V. Chipoter. - Qué l'erlandeu !
ERLANDEUX : s.m.
Homme qui trainaille : qui n'avance pas dans son travail.
V. Lambineux, long tchui, longivo.
ERLIND : adj.
Odeur d'humidité : - Tin forage i sint l'l'erlind. Foin rentré humide.
ERMISE : s.f.
Remise ; endroit où l'on rentre les instruments agricoles ou autres.
V. Rabattu, halette.
ÉROUA : s.f.
Sillon : terre rejetée par le soc de la charrue, lors d'un labour.
ÉROUELLE : s.f.
Sillon qui sépare les deux fesses. - Erouell' du tchu. J'ai un cleu bien mal
plaché. Avoir un furoncle.
ESCACHE : s.m.
Sorte de mors de la bride du cheval.
ESCOGRIFFE : adj.
Personne de grande taille et mal bâtie dont on veut se moquer.
- Ch'est un rud'escogriffe. Qui prend hardiment le bien d'autrui.
V. Agrippeu, ratrucheu.
ESCOURGEON : s.m.
Orge hâtive que l'on sème en automne. V. Pamelle.
ESSARTER : v.a.
Défricher : arracher les broussailles pour remettre en culture. Travaux après
un remembrement. V. Accrus.
ESSE : s.m.
Crochet en forme d'S. Cheville plate qui sert au bout de l'essieu, pour
maintenir la roue. V. Goupille, clavette.
ESSINVER : v.a.
Essanver : détruire les sanves.
ESSIU : s.m.
Essieu de voiture, de chariot sur lequel est introduit les roues en vue de
supporter la cage ou "équarrichure".
- Essiu d'querrue. Celui-ci est rattaché à la quarole ou montant de la
charrue.
ESSOURISSER : v.a.
Couper un cartilage nommé : " souris " qui est dans les naseaux du
cheval.
ESTCHINTE : v.n.
Démolir, détériorer :
Se fatiguer ; - Quoa qui n'n'a d'pus o s'estchinté d'travailler.
ÉTALON : s.m.
Cheval hongre, spécialement réservé à la reproduction. Ceux-ci étaient
reconnus par le Ministre de l'Agriculture et par zone.
ÉTALONNIER : s.m.
Personne attachée à l'étalonnage et conduisant un étalon.
ÉTCHÉ : s.m.
Barrière ou porte à claire-voie, à hauteur d'appui, empêchant les chiens et
les volailles, de rentrer. Celle-ci était pourvue, à la partie supérieure
d'un petit tambour à claire-voie, tournant horizontalement autour d'un axe,
renvoyant ainsi les volailles, qui voulaient s'y jucher, à leur point de départ.
V. Hec.
ÉTCHEUTE : v.a.
Equeuté, écourter, couper la queue d'un poulain.
- Etcheuté des bett'raves. Couper le collet des betteraves. V. Ecorter.
ÉTCHIGNÉ (S') : v.a.
Marquer son mécontement.
- I l'est toujours lo à s'étchigner quant o li dit quéqu'cose.
Il est toujours là à dire quelque chose (se maugréer). Romionner.
ÉTCHU : s.m.
Ecu : pièce de monnaie d'une valeur de trois francs. Les cultivateurs
enfouissait ceux-ci dans des bas de laine ; on les accusait après la guerre 40
de remplir des lessiveuses.
ÉTCHURIE : s.f.
Ecurie : lieu où logeaient les chevaux.
- I l'o énn'belle étchurie. Avoir un bel ensemble de chevaux.
ÉTÉNN' : v.a.
Etendre ; ouvrir :
- J'm'in vo éténn'ém'n'a vénn'. Je vais étendre mes javelles d'avoine pour
les faire sécher.
ÉTERTCHI : loc.
Qui se redresse : se dit d'un cheval qui marche en redressant la tête.
- Etre étertchie. Personne orgueilleuse.
ÉTERTCHIR : v.a.
Etendre ; élargir : - Etertchie tes doégts. Allonge tes doigts.
S'étertchie : - En' t'étertchit point comm'o su l'tabe.
Ne te couches pas comme ça sur la table.
ÉTEUILLES : s.f.
Chaume qui reste sur pied après la moisson.
- T'os foait des rudes z'éteuill's dins tin bos.
Couper le bois d'une basse futaie très haut de pied.
ÉTEUILLIS : s.f.
Ensemble d'un champ d'éteulles (chaume).
ÉTICHER : v.a.
Eclabousser : - In passant dins énn'marette d'ieu, i m'o étiché,
En passant dans une flaque d'eau, il m'a tout éclaboussé.
ÉTINDELLE : s.f.
Bâche recouvrant les voitures à ressort.
ÉTINTCHURE : s.f.
Branche d'arbre qu'on appointe à une extrémité pour la ficher en terre et
servant à réparer les haies. Se plante également dans un champ pour en
interdire l'entrée ou le passage. V. Ficron.
ÉTO : s.m.
Etai : - Tes lo comme un éto. Planté comme un pieu. V. Pieu, gueugues, étriqués.
ÉTOMBI : adv.
Surpris ; figé : - Etre étombi. Te vio figé comme un éto (étai).
V. Ebeudi, eberloufré.
ÉTRAMER : v.a.
Epandre : - Etramer fyin. Epandre du fumier sur une terre qui devait faire une récolte
de pommes de terre ou de betteraves. V. Epardre, éparciner.
ÉTRAM'RIE : s.f.
Désordre : - Quelle étram'rie, que fiyin, énn'truie n'y r'connaitroait ses
jones. Quel remue ménage, une truie n'y reconnaitrait pas ses jeunes. V. Ousi.
ÉTRAMURES : s.f.
Litière : paille servant à la litière des bêtes.
ÉTRANNER : v.a.
Etrangler : - Mes vaques is sont étrannées avec des pèmmes.
Mes vaches se sont étranglées en mangeant des pommes. V. Intotché.
ÉTREIN : s.f.
Litière des chevaux.
ÉTRILLE : s.f.
Etrille : objet servant à la toilette des chevaux.
- Tes g'vos i mut'tnt, i y d'quoi à étriller.
Tes chevaux changent de poils ceux-ci tombent, laissant apparaître des taches
sur leur robe. V. Mue.
ÉTRIQUE : s.f.
Etai : - Met énn'étriqué a t'moa, al'bal' de ch'côté, qu'al'veut tchère.
Met un étai pour soutenir ta meule et l'empêcher de tomber. V. Piu.
ETRINDJUILLON : s.f.
Inflammation du gosier et des amygdales du cheval.
ÉTRONGNE : v.a.
Arraché ; délabré :
-J'ai énn'vaque qu'a 1'o étrongné s'longe à forche ed'tirer d'sus.
J'ai une vache qui a cassé sa longe en tirant dessus. V. Dépénailler.
ÉTRON : s.m.
Fiente des poules et des pigeons : mélangé aux cendres cela sert d'engrais. V.
Poulinée.
ÉTRUQUES : s.f.
Petit bout de paille : - J'ai lanché énn'étruque dins min doègt.
En glanant, j'ai introduit un bout de paille dans mon doigt.
V Eteuille, éréques, fétu, plé.
EUGE : s.m.
Auge : récipient servant à l'alimentation des bêtes.
- Enn'euge à glaines, un euge à coéchons.
EUSON : s.f.
Oie, volatile : Oie de Toulouse disparait de plus en plus des fermes.
- Foaire un " euson ". Prendre une double ration d'eau-de-vie. V.
Canard.
EUT (MOES D') : s.m.
Août : huitième mois de l'année, mois de la moisson.
- Foaire sin moès d'eut. Réaliser un bénéfice.
Arrière saison. - Après s'eut.
EV'NELLE : s.m.
Soupirail ; aération des caves. Venelle.
- Boucher z'v'nelle ed'cave. I/ hiver pour éviter que le froid ne rentre dans
la cave, on bouche le soupirail.
- Ev'nelle ed grange. Porte se trouvant dans le milieu du mur de la grange,
donnant soit sur la cour, soit sur la rue mais à cet endroit celle-ci était
située, au dessous de la charpente. V. Eclair.
ÉVERTINÉ : adj.qu.
Espiègle :
- Quel évertiné, i n'arrête, i n'a rien trouvé d'é miux que d'cacher mes
vaques.
Quel espiègle, il ne tient pas en place, il n'a rien trouvé de mieux que de
chasser mes vaches.
ÉVINTÉ : v.a.
Etre évinté : - Grand vent, i foait un vint à écorner des beus.
Il fait un vent à faire tomber les cornes des boeufs.
- Oz z'est évinté, o n'sintiro point l'musi.
Le vent pénétrant, ressuie.
EXTIRPATEUR : s.m.
Instrument aratoire pour arracher les mauvaises herbes.
V. Scarificateur, déchaumeuse.
EXTIRPER : v.a.
Déchaumer, déraciner les chaumes après les récoltes.
EXTRAPASSEUR : v.a.
Excéder un cheval en lui faisant faire un long tour de manège ou de piétineuse.
*F
FACHÉNNE : s.f.
Fascine : assemblage de menues branches pour combler un fossé, ou empêcher 1'éboulement
d'un talus.
Gros fagot que l'on jette sur les chenets.
- Mets énn" fachènn" su ch'fu. V. Menée.
FAINNE : s.
Fane : fruit du hêtre, que l'on mélangeait aux noix pour faire de l'huile
comestible.
FAITIR : v.a.
Recouvrir la crête d'un toit de faitières ou caprons ( chaperons) ; autrefois
pour faitir les toits de chaume, on en recouvrait le haut d'une épaisse couche
de mortier, fait de chaux et de crottin.
- Faitir une meule. Couvrir une meule avec de la paille.
FANAGE : s.f.
Action de faner les foins-
Couper les foins avant de les mettre en cahots.
FANER : v.a.
Flétrir, se dessécher :
- 0 voét qui y o longtemps qui n'o point plu, chés pâtures sont fanées.
Le manque de pluie a desséché l'herbe des pâturages.
Faner : retourner l'herbe fauché, pour la faire sécher.
FANES : s..f.
Tiges ou feuilles mortes :
- Verts ed'pémm's ed'terre. V. Camié.
FANEUR : s.m.
Instrument aratoire, servant au ramassage des foins, V. Râteau, faneur.
FANEUSE : s ,f.
Faucheuse mécanique pour faucher les foins.
FANOÉR : s-m.
Appareil sur lequel on étale le foin coupé pour le sécher plus vite.
FANON : s.m.
Touffe de crin qui croit derrière le pied du cheval. Pli de la peau qui pend
sous le cou des boeufs.
FARCIN : s.m.
Forme cutanée de la morve du cheval, qui peut se transmettre aux boeufs et même
à 1'homme.
FARCINEUX : adj.
Qui à le farcin. Qui tient du farcin.
FARINAGE : s .m.
Droit qu'on payait au meunier pour le blé moulu.
FARINIER : s.m.
Personne qui fait moudre le grain en gros et fait le commerce des farines.
Fariniêre : coffre destiné à recevoir de la farine. V. Mouée.
FATIDJÈ : v.n.
Fatigué : - Etre fatidjé. Ne plus avoir de force. V. Ereinté, Téné.
FEIGNANT : adj.
Mot vulgaire : - Qué feignant ! Homme paresseux.
- Feignant comm'énn tchuleuve. Paresseux comme une couleuvre.
FENIL : s.m.
Lieu pour serrer les foins.
FENNE : v.a.
Fendre : - Fénn du bos. Fendre du bois. - Tin mur d'étabe est in route
- Tin mur d'étabe est in route à s'fénn.
FERLAMPER : v.n.
S'amuser : - Tu pass' tin temps à ferlamper.
FERLAMPERIE : s.f.
Action de s'attarder à des futilités.
FERLUPES : s.f.
Impuretés : - Tin lait i l'est plein d'ferlupes. V. Féruque.
FERMAGE : s.m.
Produit du loyer d'une ferme. - J'vos poéyer mes fermages.
FERME : s.f.
Exploitation agricole ou domaine rural. - Enn'ferme ed'catieu.
FERMES : s.f.
Ensemble des pièces de bois de la charpente d'un toit.
FERMIER : s.m.
Occupant d'une ferme, exploitant agricole. Censier dans le Pas-de-Calais.
FER QUEUD : s.m.
Ancien nom du cautère. Lorsqu'on écourter les poulains, on brûlait la partie
coupée à l'aide du cautère.
FERRAGE : s.m.
Action de ferrer. - Ferrer des reus, ferrer des g'vos.
FERRATIER : s.m.
Marteau pour forger les fers des chevaux, et les semelles de galoches.
FERRER : v.a.
Clouer des fers au pied d'un cheval.
- Ferrer à glaches : mettre des clous ou crampons à glace, pour empêcher le
cheval de glisser par temps de verglas.
FERRIERE : s.m.
Sac de cuir dans lequel on porte tout ce qui est nécessaire pour ferrer les
chevaux.
FERRURES : s.f.
Ensemble de fers qui garnissent les pieds d'un cheval.
FERS : s.m.
Socs de charrue : - Mes fers sont usés, i vo falloèr les remplachés.
Il va falloir les remplacer. - Tchaire les quat's fers en l'air. Tomber sur le
dos.
FERU : adj.
Cheval qui a le tendon blessé par un coup.
FERUQUE : s.f.
Genre de graminées, très abondantes dans les prairies naturelles. V. Ferlupes.
FERTCHIR : v.n.
Crainte d'être mouillé : les cultivateurs craignent d'avoir les pieds mouillés
lors de la traite du matin à l'herbage. V. Frétchir.
FETU : s.m.
Brin de paille : - Un fétu d'paille. V. Plet.
FEUCARDER : v.a.
Faucher les herbes se trouvant dans les fossés longeant les herbages dans les
marais.
FEUCHILLE : s.f.
Faucille : objet qui sert à 1' "couploère" pour ramasser le grain
fauché. V. Feuque, feutchard.
FEUQUE : s.m.
Faux : outil du faucheur. - Er'batt's'feuque. Aiguiser sa faux. V. Dare.
FEURRE : s.m.
Paille battue de blé, d'avoine ou autres.
- Mets du feurre à chés vaques. Fais la litière des bêtes.
- Enn' moaison couvert'in feurre. Maison couverte en chaume : celle-ci étant un
risque aggravé, un arrêté préfectoral paru en 1921 en interdit la
construction et une subvention fût accordée pour effectuer la couverture en
dur.
FEU SEMBLANT : loc.
Se faufiler. Faire semblant de partir.
FEUSS'RENES : s.f.
Courroie se trouvant au dessous de la sous gorge et relié à la sellette.
FEUTCHAGE : adj.
Fauchage ; action de faucher. - Dins l'moès d'eut ; ch'est l'momint ed'chés
feutchages.
FEUTCHARD : s.m.
Serpe à deux tranchants, pour couper les branches d'un arbre. Le fauchard fût
surtout en usage du XIIIe. au XVe siècle.
FEUTCHER : v.a.
Faucher : couper à 1'aide de la faux.
- J'vos feutcher du tréfanglais pour mes bêtes.
Se dit d'un cheval qui traine en demi-rond une des des jambes de devant,
FEUTCHEUSE : s.f.
Faucheuse lieuse : machine à faucher et à lier, remplacée aujourd'-hui par la
faucheuse batteuse.
FEUTCHEUX : s.m.
Avant l'apparition des faucheuses lieuses, les différents corps de métiers
(charpentiers, scieurs de long) se louaient pour faucher les récoltes. - Des
feutcheus à l'main. - Feutcheus : araignée à grandes pattes.
FEUX : loc.
Faux : - Feu comm' énn pèmme porite. - Feu bond.
- Foâire feu bond. Ne pas être au rendez-vous. Feutchu : Bourrelier que les
femmes autrefois placaient sous leur jupe au dessus des fesses.
FÉVRIER : s.m.
Deuxième mois de l'année. Pluie de février remplit barils et greniers.
Mois très froid.
FI : s.m.
Pic ; tumeur au pied du cheval. Verrue se produisant sur diverses parties du
corps des animaux. Excroissance : à la fourchette du sabot de cheval.
FIABE : adj.
Faire confiance ; honnête, probe à qui on peut se fier ou confier.
- Il est fiabe.
FIATE : adj.
Méfiance : - Foais antention i n'y o point d'fiât'à y avoèr, i donn'roait un
queup d'pied comm'er'rien. I n'est point fiabe.
Fais attention, il n'y a pas de confiance à avoir, il donnerait un coup de pied
comme un rien (en parlant du cheval).
FIENTE : s.f.
Fiente : excrément des volailles. - Fiente ed'pigeons, ed'glaines.
V. Poulinées, etron.
FILANDRE : s.f.
- Frange : filet, glaire rejeté par la vache, avant ou peu de temps après le vêlage.
FILANDRE : v.n.
Rejeter des filandres. - 0 diroait qu'no vaque a l'c'minch'à filandrer.
On dirait que notre vache s'apprête à vêler.
FIL A QUART : s.m.
Fil de fer pour lier les fagots. Fil à presse, fil servant à ligaturer les
balles de pailles.
FILET MADAME : s.m.
Fil de la Vierge, provoquant des gaz aux animaux, broutant de la luzerne. - Em'
vaqu'al'est infiée, a l'o été dins d'I'uzerne d'ou qui y avoait des filets
Madame.
Apparition des ceux-ci vers le mois de septembre, après une journée de forte
chaleur.
FIQU'RON : s.m.
Echalas ; Bois planté en oblique pour maintenir et façonner les haies.
Planté dans un champ pour en interdire le pâturage ou le passage.
V. Etintchure.
FIU : s.m.
Fils, garçon : - Tu vos vir la fille comm' t'est lo, t'es bieu comme un fiu d'fête.
Etre endimanché.
FIAIRINÉ : v.n.
Pressentiment : - J'ai flairiné quéqu'cose la d'sous, je m'sus point laicher
prénn'. J'ai eu le sentiment d'une action malhonnêtr, et ne me suis pas
laisser prendre.
FLAIRINÉE : .f.
Mauvaise odeur : - Tu parl'ed'des flairinées qu'éch' qui querrit du purin ? On
sent de mauvaises odeurs, qui donc charrie du purin ?
FLAMIQUE : s.f.
Galette grossière, faite de saindoux et de farine que l'on cuisait au four. -
Enn' flamiqu'à poèrions (poireaux). V. Flan, alise..
FLAN : s.m.
Pâtisserie :
- Al'fête o mingerons du flan à poères, à greuseill's, à pronnes.
Flan à lait boli. V. Tarte.
FLANC-ETRIER : loc.
A bride abattue : - I s'est sauvé à flanc-étrier, in vitesse.
FLANELLE : s.f.
Bande de flanelle pour éviter le froid aux reins, ceux qui travaillaient aux
champs mettaient, une ceinture de flanelle.
FLATCHETTE : s.f.
Petite flaque d'eau.
La sagesse populaire recommandait aux cultivateurs, de semer du blé " à
flatchette " (par temps de pluie) et de l'avènne " à porettes "
(par temps sec).
FLÉME : s.m.
Paresse : - J'n'ai point l'invie ed'travailler, j'ai la fléme.
Je n'ai pas l'envie de travailler, je suis paresseux.
FLÉPE : s.f.
Lambeau d'étoffé.
- Inlév' l'flépe equ'tos in bos et tin cotron. Fil détaché du vêtement.
Brise : - I n'foait point énn' flép'ed vint, oz z'érons d'l'orage avant qu'in
n'fuche longtemps.
Il ne fait pas de vent, cela annonce de l'orage.
FLEYE : s.m.
Fléau pour battre le grain. Le fléau se compose d'un " motyé, d'énn'battière
" réuni par un lien de cuir appelé " accouple ".
FLEYEUX : adj.
Paresseux : - I l'est fleyeux comm'énn'tchuleuve.
Il aime mieux dormir comme une couleuvre, que de travailler.
- Tcheurfali, dit-on dans l'Amiénois. V. Molasse, Flémard.
FLIPE : s.m.
Boisson chaude préparée en faisant bouillir un mélange sucré de cidre doux
et de l'eau-de-vie que l'on buvait lorsqu'il faisait froid.
V. Queude.
FLOTTES : s.f.
Rondelles très épaisses que l'on mettait avant le boulon ou la goupille, pour
l'écartement des roues de la charrue, v. Rondelles.
FONDS : s.m.
Lieu encaissé : - Chés fonds. Vallons, lieu-dit.
Bassure. Fond de baril. Cidre touchant à la fin.
FOND (A) : Courir très vite. - Courir à fond d'train. V. Galoper.
FORAGE : s.m.
Fourrage : herbe, paille ou foin pour la nourriture des bêtes ainsi que de leur
entretien.
- Coper ou foaire du forage. V. Norriture.
FORAGÉRE : S.f.
Pièce de terre consacrée à des cultures fourragères.
Cadre de bois placé aux extrémités des voitures, destiné à transporter du
fourrage. V. Jimbarde.
FORCÉE : s.f.
Portée : ensemble de petits que la lapine ou la truie mettent bas en une seule
fois.
- Enne belle forcée. V. Fanée, calée.
FORCHES : s.m.
Grands ciseaux pour tondre les moutons, on dit aussi efforches.
FORCHES (A) : loc.
A force ; au bout d'un moment.
FORNI : s.m.
Fournil : débarras, endroit où se trouvait le four, et où on cuisait le pain.
FOUA : s.f.
Flambée : - Foait énn'foua pour no setchir.
Fais un peu de feu, afin que nous nous séchions. V. Fouaille.
FOUAILLE : s.f.
Fouetter :
- Fouailler chés glainnes. Chasser les poules.
- Tu foais énne rude fouaille. Tu fais un grand feu.
FOUÉRE : s.f.
Diarrhée :
- J'ai énn'vaqu'qu'al'o la fouère ? Pourvu qu'a n'euch'point un corps étranger.
J'ai une vache qui a la diarrhée, celle-ci a peut-être avalée un corps étranger
( objet métallique ). V. Drinsse.
FOUÉRER : v.n.
Faire en diarrhée : lorsque les vaches mangent des collets de betteraves, elles
ont la diarrhée et drinssent. V. Drinsse.
FOUÉREU : s.m.
Qui à la diarrhée. Un vieu fouéreu, qu'al'boèn ieu blanc, l'intérite
paratuberculeux. V. Vieu glaireu.
FOUÉSIS : s.n.
Brindilles sèches pour allumer le feu.
- Mets du fouésis pour qu'a r'prinche. V. Fachènne.
FOUIR : v.n.
Bêcher : - J'irai fouir 1'fourrière tout au bout de 1'pâture.
J'irai bêcher la partie de terre que je n'ai pu labourer.
FOUIYEUS : s.m.
Bêcheurs : - Au moès d'mars, o c minchoait à prind'sin fouiyeus.
Dés le printemps on appelait son bêcheur.
FOUR : s.m.
Endroit où l'on cuisait le pain.
- Foaire au four, cuire une fournée du pains.
Dans chaque foyer, existait un four fait d'argile et de cailloux, où chaque
semaine, on cuisait le pain.
FOURQUE : s.f.
Fourche : outil pour le déchargement des céréales.
- Enn' fourqu'à deux dints, énn' fourqu'à troès dints, énn' fourque à 9
dints. Une fourche à deux dents, une fourche à trois dents., à betteraves ou
à cailloux. V. Fourtchet.
FOURRIÉRE : s.f.
Extrémité d'un champ, sur laquelle les attelages tournent, à chaque sillon,
et qu'on laboure dans l'autre sens, quand tout le reste du champ est labouré.
Les sillons de la fourrière sont perpendiculaires aux sillons du champ.
FOURTCHAGE : s.m.
Action de fourcher.
FOURTCHER : v.a.
Fourcher : prendre les bottes sur le-chariot et les jeter dans le tas à 1'aide
d'une fourche.
FOURTCHET : s.m.
Fourche à 4 dents, servant à l'enlèvement du fumier ou de la paille.
- Fourche à betteraves à 6, 9 dents, servant au chargement des betteraves.
FOURTCHETTE : s.f.
Fourchette ; - Fourche en bois, dont la partie terminale et en forme de V, et
servant à faire la litière des bêtes. Partie, du sabot du cheval.
FRAI : s.m.
Déchet ; - J'ai acaté des pèmmes, mais i y o du frai.
J'ai acheté des pommes, mais il y en a beaucoup de gâtées.
FRAINNE : s.f.
Farine de blé (froment) de lin, qui servait d'émollient. Farine de moutarde.
Emollient ou sinapisme.
FRAIQU ' TEME : s.f.
Humidité, causée par la rosée ou le brouillard.
FRANC ' ORME : s.m.
Variété de bois, employé pour façonner les raies de roue de voitures ou
chariot.
FRAYÉE : s.f.
Petit gelée. - II o foait énn frayée. Imbarbée.
FRÉNE : s.m.
Fracinus excelsior. Bois dur. Volée trader, manche d'outils étaient surtout de
frêne.
FRETTES : s.f.
Cercle de fer qui entoure un morceau de bois pour l'empêcher de se fendre, et
principalement le moyeu des roues et des maillets à fendre les rondins de bois.
FREUX : s.m.
Nom vulgaire d'une espèce de corbeaux d'un noir brillant à reflets pourpres.
V. Corneille.
loc. - In'no peur énn freu. Il n'a aucune frayeur.
FREYER : v.a.
Faire un passage :
- J' m'sus freyer un passage à travers min blé, pour guerrier min fyin.
J'ai fait une passée dans mon champ de blé, pour charrier mon fumier.
V. Dévallée.
FRICASSÉE ; s.f.
Ragoût : - Minger énn'boénn' fricassée à l'andouille, ou d'pieds d'cochon.
Manger un bon ragoût à l'andouille ou de pied de porc.
- Em'fricassée d'musieu. S'embrasser longuement.
FRICHE : s.f.
Terre in friche, non cultivé. V. Riez, gatchère.
FRILEUSE : s.f.
Partie se trouvant entre deux chevrons, que 1'on bouche avec de la paille, pour
maintenir la chaleur dans les étables. Fichu de laine que nos grand mères
mettaient sur leurs cheveux.
FRINGALLE : s.f.
Besoin violent et subit de manger :
- Avoèr énn'faim d'leu. Avoir une faim de loup.
- Avoèr énn'fringall'. Avoir un malaise provoquée par la faim.
- J'n'attindrai point midi, s' sint qu'ej'vo avoèr énn'fringalle.
Je n'attendrai pas l'heure du dîner, je sens que je vais avoir un malaise.
FRONTAL s.m.
Partie de la bride, reliant les deux montants, se trouvant au dessous des
oreilles.
FROUETTE : s.f.
Miette de pain : lorsqu'on faisait des pâtés aux dindonneaux, on mélangeait
des frouettes de pain, avec des oeufs et des orties.
FRUCHÉES : s.f.
Froissées : - Des pênnn's fruchées. Des pommes tombées par le vent sont
toutes froissées. V. Eberdiées, écrabouillés, écaties.
FU : s. m.
Feu : - Foaire un fu d'o. Faire du feu aux champs. Les vachers faisaient des fu
d'o avec du bouso, dès que les pommes de terre étaient arrachées, on brûlait
les "verts" provoquant une quantité de petits feux ou fu d'o.
Brûler des cochonneries. Faire un feu de toute sorte.
FUSI : s.m.
Aiguisoir dont se sert le boucher. - In veut point un queu de fusi.
Se dit des personnes et des animaux.
FYIN : s.m.
Fumier : - Etramé fyin. Epandre du fumier.
- Fyin d'lapin. Fumier sans valeur (insulte). Dicton local : - I feut querrier
sin fyin près, pis marier ses fill's au loin.
Il faut charrier son fumier près, et marier ses filles très loin.
Moralité : éviter tous soucis. - Querrier fyin. Avoir la braguette déboutonnée.
loc.
- Foair pus d' yin qu'on'o d'étramure.
Tenir un rang plus élevé que le sien.
FYINTER : v.
Rejets des excréments solides en parlant des animaux. Faire du fumier.
- Min bidet i vo miux, i l'o fyinté.
Lorsqu'un cheval fyinté après avoir eu des coliques, c'est bon signe, il est
sauvé. V. Tchier.
FYINTERIE : n.f.
Action de fyinter.
Faire un remue-ménage retourner tout et laisser tout embarrassé.
- Quoi qu'ech'est quell' fyint'rie lo. V. Ousi.
FACHÉNNE : s.f.
Fascine : assemblage de menues branches pour combler un fossé, ou empêcher 1'éboulement
d'un talus.
Gros fagot que l'on jette sur les chenets.
- Mets énn" fachènn" su ch'fu. V. Menée.
FAINNE : s.
Fane : fruit du hêtre, que l'on mélangeait aux noix pour faire de l'huile
comestible.
FAITIR : v.a.
Recouvrir la crête d'un toit de faitières ou caprons ( chaperons) ; autrefois
pour faitir les toits de chaume, on en recouvrait le haut d'une épaisse couche
de mortier, fait de chaux et de crottin.
- Faitir une meule. Couvrir une meule avec de la paille.
FANAGE : s.f.
Action de faner les foins-
Couper les foins avant de les mettre en cahots.
FANER : v.a.
Flétrir, se dessécher :
- 0 voét qui y o longtemps qui n'o point plu, chés pâtures sont fanées.
Le manque de pluie a desséché l'herbe des pâturages.
Faner : retourner l'herbe fauché, pour la faire sécher.
FANES : s..f.
Tiges ou feuilles mortes :
- Verts ed'pémm's ed'terre. V. Camié.
FANEUR : s.m.
Instrument aratoire, servant au ramassage des foins, V. Râteau, faneur.
FANEUSE : s ,f.
Faucheuse mécanique pour faucher les foins.
FANOÉR : s-m.
Appareil sur lequel on étale le foin coupé pour le sécher plus vite.
FANON : s.m.
Touffe de crin qui croit derrière le pied du cheval. Pli de la peau qui pend
sous le cou des boeufs.
FARCIN : s.m.
Forme cutanée de la morve du cheval, qui peut se transmettre aux boeufs et même
à 1'homme.
FARCINEUX : adj.
Qui à le farcin. Qui tient du farcin.
FARINAGE : s .m.
Droit qu'on payait au meunier pour le blé moulu.
FARINIER : s.m.
Personne qui fait moudre le grain en gros et fait le commerce des farines.
Fariniêre : coffre destiné à recevoir de la farine. V. Mouée.
FATIDJÈ : v.n.
Fatigué : - Etre fatidjé. Ne plus avoir de force. V. Ereinté, Téné.
FEIGNANT : adj.
Mot vulgaire : - Qué feignant ! Homme paresseux.
- Feignant comm'énn tchuleuve. Paresseux comme une couleuvre.
FENIL : s.m.
Lieu pour serrer les foins.
FENNE : v.a.
Fendre : - Fénn du bos. Fendre du bois. - Tin mur d'étabe est in route
- Tin mur d'étabe est in route à s'fénn.
FERLAMPER : v.n.
S'amuser : - Tu pass' tin temps à ferlamper.
FERLAMPERIE : s.f.
Action de s'attarder à des futilités.
FERLUPES : s.f.
Impuretés : - Tin lait i l'est plein d'ferlupes. V. Féruque.
FERMAGE : s.m.
Produit du loyer d'une ferme. - J'vos poéyer mes fermages.
FERME : s.f.
Exploitation agricole ou domaine rural. - Enn'ferme ed'catieu.
FERMES : s.f.
Ensemble des pièces de bois de la charpente d'un toit.
FERMIER : s.m.
Occupant d'une ferme, exploitant agricole. Censier dans le Pas-de-Calais.
FER QUEUD : s.m.
Ancien nom du cautère. Lorsqu'on écourter les poulains, on brûlait la partie
coupée à l'aide du cautère.
FERRAGE : s.m.
Action de ferrer. - Ferrer des reus, ferrer des g'vos.
FERRATIER : s.m.
Marteau pour forger les fers des chevaux, et les semelles de galoches.
FERRER : v.a.
Clouer des fers au pied d'un cheval.
- Ferrer à glaches : mettre des clous ou crampons à glace, pour empêcher le
cheval de glisser par temps de verglas.
FERRIERE : s.m.
Sac de cuir dans lequel on porte tout ce qui est nécessaire pour ferrer les
chevaux.
FERRURES : s.f.
Ensemble de fers qui garnissent les pieds d'un cheval.
FERS : s.m.
Socs de charrue : - Mes fers sont usés, i vo falloèr les remplachés.
Il va falloir les remplacer. - Tchaire les quat's fers en l'air. Tomber sur le
dos.
FERU : adj.
Cheval qui a le tendon blessé par un coup.
FERUQUE : s.f.
Genre de graminées, très abondantes dans les prairies naturelles. V. Ferlupes.
FERTCHIR : v.n.
Crainte d'être mouillé : les cultivateurs craignent d'avoir les pieds mouillés
lors de la traite du matin à l'herbage. V. Frétchir.
FETU : s.m.
Brin de paille : - Un fétu d'paille. V. Plet.
FEUCARDER : v.a.
Faucher les herbes se trouvant dans les fossés longeant les herbages dans les
marais.
FEUCHILLE : s.f.
Faucille : objet qui sert à 1' "couploère" pour ramasser le grain
fauché. V. Feuque, feutchard.
FEUQUE : s.m.
Faux : outil du faucheur. - Er'batt's'feuque. Aiguiser sa faux. V. Dare.
FEURRE : s.m.
Paille battue de blé, d'avoine ou autres.
- Mets du feurre à chés vaques. Fais la litière des bêtes.
- Enn' moaison couvert'in feurre. Maison couverte en chaume : celle-ci étant un
risque aggravé, un arrêté préfectoral paru en 1921 en interdit la
construction et une subvention fût accordée pour effectuer la couverture en
dur.
FEU SEMBLANT : loc.
Se faufiler. Faire semblant de partir.
FEUSS'RENES : s.f.
Courroie se trouvant au dessous de la sous gorge et relié à la sellette.
FEUTCHAGE : adj.
Fauchage ; action de faucher. - Dins l'moès d'eut ; ch'est l'momint ed'chés
feutchages.
FEUTCHARD : s.m.
Serpe à deux tranchants, pour couper les branches d'un arbre. Le fauchard fût
surtout en usage du XIIIe. au XVe siècle.
FEUTCHER : v.a.
Faucher : couper à 1'aide de la faux.
- J'vos feutcher du tréfanglais pour mes bêtes.
Se dit d'un cheval qui traine en demi-rond une des des jambes de devant,
FEUTCHEUSE : s.f.
Faucheuse lieuse : machine à faucher et à lier, remplacée aujourd'-hui par la
faucheuse batteuse.
FEUTCHEUX : s.m.
Avant l'apparition des faucheuses lieuses, les différents corps de métiers
(charpentiers, scieurs de long) se louaient pour faucher les récoltes. - Des
feutcheus à l'main. - Feutcheus : araignée à grandes pattes.
FEUX : loc.
Faux : - Feu comm' énn pèmme porite. - Feu bond.
- Foâire feu bond. Ne pas être au rendez-vous. Feutchu : Bourrelier que les
femmes autrefois placaient sous leur jupe au dessus des fesses.
FÉVRIER : s.m.
Deuxième mois de l'année. Pluie de février remplit barils et greniers.
Mois très froid.
FI : s.m.
Pic ; tumeur au pied du cheval. Verrue se produisant sur diverses parties du
corps des animaux. Excroissance : à la fourchette du sabot de cheval.
FIABE : adj.
Faire confiance ; honnête, probe à qui on peut se fier ou confier.
- Il est fiabe.
FIATE : adj.
Méfiance : - Foais antention i n'y o point d'fiât'à y avoèr, i donn'roait un
queup d'pied comm'er'rien. I n'est point fiabe.
Fais attention, il n'y a pas de confiance à avoir, il donnerait un coup de pied
comme un rien (en parlant du cheval).
FIENTE : s.f.
Fiente : excrément des volailles. - Fiente ed'pigeons, ed'glaines.
V. Poulinées, etron.
FILANDRE : s.f.
- Frange : filet, glaire rejeté par la vache, avant ou peu de temps après le vêlage.
FILANDRE : v.n.
Rejeter des filandres. - 0 diroait qu'no vaque a l'c'minch'à filandrer.
On dirait que notre vache s'apprête à vêler.
FIL A QUART : s.m.
Fil de fer pour lier les fagots. Fil à presse, fil servant à ligaturer les
balles de pailles.
FILET MADAME : s.m.
Fil de la Vierge, provoquant des gaz aux animaux, broutant de la luzerne. - Em'
vaqu'al'est infiée, a l'o été dins d'I'uzerne d'ou qui y avoait des filets
Madame.
Apparition des ceux-ci vers le mois de septembre, après une journée de forte
chaleur.
FIQU'RON : s.m.
Echalas ; Bois planté en oblique pour maintenir et façonner les haies.
Planté dans un champ pour en interdire le pâturage ou le passage.
V. Etintchure.
FIU : s.m.
Fils, garçon : - Tu vos vir la fille comm' t'est lo, t'es bieu comme un fiu d'fête.
Etre endimanché.
FIAIRINÉ : v.n.
Pressentiment : - J'ai flairiné quéqu'cose la d'sous, je m'sus point laicher
prénn'. J'ai eu le sentiment d'une action malhonnêtr, et ne me suis pas
laisser prendre.
FLAIRINÉE : .f.
Mauvaise odeur : - Tu parl'ed'des flairinées qu'éch' qui querrit du purin ? On
sent de mauvaises odeurs, qui donc charrie du purin ?
FLAMIQUE : s.f.
Galette grossière, faite de saindoux et de farine que l'on cuisait au four. -
Enn' flamiqu'à poèrions (poireaux). V. Flan, alise..
FLAN : s.m.
Pâtisserie :
- Al'fête o mingerons du flan à poères, à greuseill's, à pronnes.
Flan à lait boli. V. Tarte.
FLANC-ETRIER : loc.
A bride abattue : - I s'est sauvé à flanc-étrier, in vitesse.
FLANELLE : s.f.
Bande de flanelle pour éviter le froid aux reins, ceux qui travaillaient aux
champs mettaient, une ceinture de flanelle.
FLATCHETTE : s.f.
Petite flaque d'eau.
La sagesse populaire recommandait aux cultivateurs, de semer du blé " à
flatchette " (par temps de pluie) et de l'avènne " à porettes "
(par temps sec).
FLÉME : s.m.
Paresse : - J'n'ai point l'invie ed'travailler, j'ai la fléme.
Je n'ai pas l'envie de travailler, je suis paresseux.
FLÉPE : s.f.
Lambeau d'étoffé.
- Inlév' l'flépe equ'tos in bos et tin cotron. Fil détaché du vêtement.
Brise : - I n'foait point énn' flép'ed vint, oz z'érons d'l'orage avant qu'in
n'fuche longtemps.
Il ne fait pas de vent, cela annonce de l'orage.
FLEYE : s.m.
Fléau pour battre le grain. Le fléau se compose d'un " motyé, d'énn'battière
" réuni par un lien de cuir appelé " accouple ".
FLEYEUX : adj.
Paresseux : - I l'est fleyeux comm'énn'tchuleuve.
Il aime mieux dormir comme une couleuvre, que de travailler.
- Tcheurfali, dit-on dans l'Amiénois. V. Molasse, Flémard.
FLIPE : s.m.
Boisson chaude préparée en faisant bouillir un mélange sucré de cidre doux
et de l'eau-de-vie que l'on buvait lorsqu'il faisait froid.
V. Queude.
FLOTTES : s.f.
Rondelles très épaisses que l'on mettait avant le boulon ou la goupille, pour
l'écartement des roues de la charrue, v. Rondelles.
FONDS : s.m.
Lieu encaissé : - Chés fonds. Vallons, lieu-dit.
Bassure. Fond de baril. Cidre touchant à la fin.
FOND (A) : Courir très vite. - Courir à fond d'train. V. Galoper.
FORAGE : s.m.
Fourrage : herbe, paille ou foin pour la nourriture des bêtes ainsi que de leur
entretien.
- Coper ou foaire du forage. V. Norriture.
FORAGÉRE : S.f.
Pièce de terre consacrée à des cultures fourragères.
Cadre de bois placé aux extrémités des voitures, destiné à transporter du
fourrage. V. Jimbarde.
FORCÉE : s.f.
Portée : ensemble de petits que la lapine ou la truie mettent bas en une seule
fois.
- Enne belle forcée. V. Fanée, calée.
FORCHES : s.m.
Grands ciseaux pour tondre les moutons, on dit aussi efforches.
FORCHES (A) : loc.
A force ; au bout d'un moment.
FORNI : s.m.
Fournil : débarras, endroit où se trouvait le four, et où on cuisait le pain.
FOUA : s.f.
Flambée : - Foait énn'foua pour no setchir.
Fais un peu de feu, afin que nous nous séchions. V. Fouaille.
FOUAILLE : s.f.
Fouetter :
- Fouailler chés glainnes. Chasser les poules.
- Tu foais énne rude fouaille. Tu fais un grand feu.
FOUÉRE : s.f.
Diarrhée :
- J'ai énn'vaqu'qu'al'o la fouère ? Pourvu qu'a n'euch'point un corps étranger.
J'ai une vache qui a la diarrhée, celle-ci a peut-être avalée un corps étranger
( objet métallique ). V. Drinsse.
FOUÉRER : v.n.
Faire en diarrhée : lorsque les vaches mangent des collets de betteraves, elles
ont la diarrhée et drinssent. V. Drinsse.
FOUÉREU : s.m.
Qui à la diarrhée. Un vieu fouéreu, qu'al'boèn ieu blanc, l'intérite
paratuberculeux. V. Vieu glaireu.
FOUÉSIS : s.n.
Brindilles sèches pour allumer le feu.
- Mets du fouésis pour qu'a r'prinche. V. Fachènne.
FOUIR : v.n.
Bêcher : - J'irai fouir 1'fourrière tout au bout de 1'pâture.
J'irai bêcher la partie de terre que je n'ai pu labourer.
FOUIYEUS : s.m.
Bêcheurs : - Au moès d'mars, o c minchoait à prind'sin fouiyeus.
Dés le printemps on appelait son bêcheur.
FOUR : s.m.
Endroit où l'on cuisait le pain.
- Foaire au four, cuire une fournée du pains.
Dans chaque foyer, existait un four fait d'argile et de cailloux, où chaque
semaine, on cuisait le pain.
FOURQUE : s.f.
Fourche : outil pour le déchargement des céréales.
- Enn' fourqu'à deux dints, énn' fourqu'à troès dints, énn' fourque à 9
dints. Une fourche à deux dents, une fourche à trois dents., à betteraves ou
à cailloux. V. Fourtchet.
FOURRIÉRE : s.f.
Extrémité d'un champ, sur laquelle les attelages tournent, à chaque sillon,
et qu'on laboure dans l'autre sens, quand tout le reste du champ est labouré.
Les sillons de la fourrière sont perpendiculaires aux sillons du champ.
FOURTCHAGE : s.m.
Action de fourcher.
FOURTCHER : v.a.
Fourcher : prendre les bottes sur le-chariot et les jeter dans le tas à 1'aide
d'une fourche.
FOURTCHET : s.m.
Fourche à 4 dents, servant à l'enlèvement du fumier ou de la paille.
- Fourche à betteraves à 6, 9 dents, servant au chargement des betteraves.
FOURTCHETTE : s.f.
Fourchette ; - Fourche en bois, dont la partie terminale et en forme de V, et
servant à faire la litière des bêtes. Partie, du sabot du cheval.
FRAI : s.m.
Déchet ; - J'ai acaté des pèmmes, mais i y o du frai.
J'ai acheté des pommes, mais il y en a beaucoup de gâtées.
FRAINNE : s.f.
Farine de blé (froment) de lin, qui servait d'émollient. Farine de moutarde.
Emollient ou sinapisme.
FRAIQU ' TEME : s.f.
Humidité, causée par la rosée ou le brouillard.
FRANC ' ORME : s.m.
Variété de bois, employé pour façonner les raies de roue de voitures ou
chariot.
FRAYÉE : s.f.
Petit gelée. - II o foait énn frayée. Imbarbée.
FRÉNE : s.m.
Fracinus excelsior. Bois dur. Volée trader, manche d'outils étaient surtout de
frêne.
FRETTES : s.f.
Cercle de fer qui entoure un morceau de bois pour l'empêcher de se fendre, et
principalement le moyeu des roues et des maillets à fendre les rondins de bois.
FREUX : s.m.
Nom vulgaire d'une espèce de corbeaux d'un noir brillant à reflets pourpres.
V. Corneille.
loc. - In'no peur énn freu. Il n'a aucune frayeur.
FREYER : v.a.
Faire un passage :
- J' m'sus freyer un passage à travers min blé, pour guerrier min fyin.
J'ai fait une passée dans mon champ de blé, pour charrier mon fumier.
V. Dévallée.
FRICASSÉE ; s.f.
Ragoût : - Minger énn'boénn' fricassée à l'andouille, ou d'pieds d'cochon.
Manger un bon ragoût à l'andouille ou de pied de porc.
- Em'fricassée d'musieu. S'embrasser longuement.
FRICHE : s.f.
Terre in friche, non cultivé. V. Riez, gatchère.
FRILEUSE : s.f.
Partie se trouvant entre deux chevrons, que 1'on bouche avec de la paille, pour
maintenir la chaleur dans les étables. Fichu de laine que nos grand mères
mettaient sur leurs cheveux.
FRINGALLE : s.f.
Besoin violent et subit de manger :
- Avoèr énn'faim d'leu. Avoir une faim de loup.
- Avoèr énn'fringall'. Avoir un malaise provoquée par la faim.
- J'n'attindrai point midi, s' sint qu'ej'vo avoèr énn'fringalle.
Je n'attendrai pas l'heure du dîner, je sens que je vais avoir un malaise.
FRONTAL s.m.
Partie de la bride, reliant les deux montants, se trouvant au dessous des
oreilles.
FROUETTE : s.f.
Miette de pain : lorsqu'on faisait des pâtés aux dindonneaux, on mélangeait
des frouettes de pain, avec des oeufs et des orties.
FRUCHÉES : s.f.
Froissées : - Des pênnn's fruchées. Des pommes tombées par le vent sont
toutes froissées. V. Eberdiées, écrabouillés, écaties.
FU : s. m.
Feu : - Foaire un fu d'o. Faire du feu aux champs. Les vachers faisaient des fu
d'o avec du bouso, dès que les pommes de terre étaient arrachées, on brûlait
les "verts" provoquant une quantité de petits feux ou fu d'o.
Brûler des cochonneries. Faire un feu de toute sorte.
FUSI : s.m.
Aiguisoir dont se sert le boucher. - In veut point un queu de fusi.
Se dit des personnes et des animaux.
FYIN : s.m.
Fumier : - Etramé fyin. Epandre du fumier.
- Fyin d'lapin. Fumier sans valeur (insulte). Dicton local : - I feut querrier
sin fyin près, pis marier ses fill's au loin.
Il faut charrier son fumier près, et marier ses filles très loin.
Moralité : éviter tous soucis. - Querrier fyin. Avoir la braguette déboutonnée.
loc.
- Foair pus d' yin qu'on'o d'étramure.
Tenir un rang plus élevé que le sien.
FYINTER : v.
Rejets des excréments solides en parlant des animaux. Faire du fumier.
- Min bidet i vo miux, i l'o fyinté.
Lorsqu'un cheval fyinté après avoir eu des coliques, c'est bon signe, il est
sauvé. V. Tchier.
FYINTERIE : n.f.
Action de fyinter.
Faire un remue-ménage retourner tout et laisser tout embarrassé.
- Quoi qu'ech'est quell' fyint'rie lo. V. Ousi.
*G
GABELLE : s.m.
Impôt sur le sel. Grenier à sel, au XVIIIe suppression demandée dans les
cahiers de doléances lors des Etats Généraux.
GAB ' LOUS : s.m.
Nom donné aux employés de la gabelle.
GADROUILLAGE : adj.
Action de gadrouiller ; mal faire un travail. V. Gadrouillis.
GADROUILLER : v.a.
Manquer un travail : - I m'o gadrouillé tout. Galvauder.
GADROUILLIS : s.m.
Gaspillage : - J'ai ieu un tel gadrouillis équ'j'en'n'ai pus foait l'énée
d'après.
GALAFF' : adj.
Glouton : - J'ai un tchien i l'est galaff comme tout, n'feut point en'n'y in
promett'.
GALE : s.f.
Maladie de la peau : - Mes berbis ont attrapées la gale, i vo falloèr ez'zés
traiter à l'ieu d'jouénn' ou verde (eau soufrée).
GAL 'RIE : s.f.
Tranchée effectuée par les taupes.
- Chés teupes i l'ont foait des rud's gal'ries dins mes bett'raves.
V. Traînées, coulées.
GALIOCHER : v.a.
Trainer ses pieds. - II o bien du mo à marcher, i galioche.
Aller de droite à gauche.
GALLET : v.a.
Cerceau : - Juer au gallet. Cercle de tonneau que l'on faisait rouler à l'aide
d'un bâton. V. Clec.
GALOCHES : s.f.
Chaussures dont la semelle était en bois et que l'on mettait l'hiver, remplacées
aujourd'hui par des bottes en caoutchouc.
loc.
R'monter ses galoches. Faire une réprimande.
GALOP : s.m.
Courir au grand décime galop.
- Mes g'vos l'ont partie à fond d'train. V. Imballés.
GALVEUDER : v.a.
Vagabonder : - Que les galvaudeux.
Que ces enfants sont polissons, iz'z'ont piétinés mes récoltes.
V. Gadrouiller.
GAMELLE : s.f.
Ecuelle : - No tchien l'o tchulbuté s'gamelle. V. Etchuelle.
GANACHE : s.f.
Mâchoire inférieure du cheval.
Adj . qu.
- Qué ganache. Avoèr énn boènn ganache.
GANTS : s.m.
- J'n'ai point mis d'gants pour li dire.
Dire ouvertement ce que l'on pense. V. Mouffles.
GANE : adj.
Jaune : - Un wép' à tchu gane. Vespa vulgaris.
GANETS : s.m.
Chrysanthème des moissons. - Chrysanthenum ségétum.
Louis d'or de 10 ou 20 francs. V. Louis.
GANIR : v.n.
Jaunir : - Chés blés i c'ménchent'tnt à ganir.
Les blés commencent à mûrir.
GANTE : s.f.
Jante de roue de voiture : pièce de bois courbée qui fait partie du cercle de
la roue d'un chariot ou d'une voiture. V. Bindage, benne.
GARANT : s.m.
Passage se trouvant entre deux propriétés lorsqu'il n'y a pas de mitoyenneté,
obligeant chaque propriétaire à recevoir les eaux de son immeuble au moyen de
gouttières, ou aux frais d'une clôture supplémentaire lorsqu'il y a herbage.
GARCE : adj.
Juron ; - Qué garce ! En parlant d'une vache qui n'arrête pas de bouger lors
de la traite.
GARD'CHAMPÉTRE : s.m.
Garde des champs : personne assermentée, appelé vulgairement
" ch'gard' ; ch'garjambett' comm" disoait ch'Mawais ".
Expression. - Muche tin tchu, vlo ch'garde. Se cacher.
GARENNE : s.f.
Lieu où vivent les lapins sauvages.
s.m.
Un lapin d'garenne. En partie disparu par la mixomatose.
GARER : v.a.
Ranger : - J'vos garer m'voéture dins l'cour.
GARINER : V.a.
Se démener. Frapper du pied comme pour se sauver.
- I n'arrête ed'gariner. Impatient ; guériner.
GARNIR : v.a.
Harnacher le cheval : - J'vos garnier mes g'vos.
GAROT : s.m.
Partie avant du cheval où est placé le collier.
- Min g'vo bless' au garot. Mon cheval se blesse avec son collier.
GATCHÈRE : s.f.
Jachère : terre au repos, non ensemencée, mais étant l'objet de travaux fréquents
(labours) ; du blé d'gatchère. V. Friche, riez.
Les blés provenant d'une terre étant restée en jachère, avaient un plus
grand rendement, et ne nécessitaient pas un apport d'engrais autre que le
fumier.
GATTE : s.f.
Jatte : poterie en terre cuite.
- Enn' gatt' à couler. - J'n'sais point dans qué gatte couler. Hésitant.
Les petits ménagers n'ayant pas d'écrémeuse, mettaient leur lait dans les
jattes pour la montée de la crème, pendant 3 à 4 jours, et recueillaient
celle-ci pour faire du beurre.
- Gatte d'ieu : petite cavité remplie d'eau, provoquée par une pluie, sitôt
un ensemencement. V. Flatchette, nid d'glaines.
int. - I n'y a rien qui dure pus longtemps qu'énn gatte cassée.
Se dit à une personne qui se plaint de son état.
GATT'LÉE : s.f.
Contenue d'une jatte.
GATT'LETTE : s.f.
Petite jatte de forme ovale.
GATT'LOT s.m.
Petit récipient de forme ronde, servant pour le manger des bêtes
( chiens, chats, poules ). Etchuelle.
GAVELLE : s.f.
Javelle : - Feutcher in gavelle.
Faucher une récolte et la déposer par terre parallèlement à celle restant
dans le gavlier, avant de la déposer. Les récoltes courtes se mettent toujours
" in gavelles ", tandis que les autres se fauchent à rames, c'est-à-dire
adossé à la récolte, que la ramasseuse mettait en houveau, pour le déposer
ensuite de l'autre côté de la récolte à faucher.
Tracher des gavelles touillées. Chercher noise, créer des difficultés.
GAVLIER : s.m.
Dispositif fait de baguettes de bois, adapté au manche de la faux, pour retenir
les céréales coupées ( céréalier ) espèce de ramassette.
GAZETTE : s.f.
Journal : - Je l'ai lu dins 1'gazette. Je l'ai lu dans le journal.
Les journaux des cultivateurs, avaient pour nom "Le Progrés Agricole"
aujourd'hui "Le Moniteur Agricole" ," L'Action Agricole ".
GAZON : s.m.
Herbe courte et fine ; herbage prairie naturelle non clos.
- S'mer du gazon. Semer de l'herbe.
- Min sinfin l'est plein d'gazon. Mon champ de sainfoin est rempli d'herbe, il
est bon à rinfouir ou retourner. V. Ray-gras.
G'LEE OU J'LEE : s.f.
Gelée : petite gelée ou gelée blanche.
- I l'o g'lé blanc, euro ses pieds lavés.
Il a gelé tout blanc, il pleuvra sous quelques jours.
Forte gelée :
- I gel' à pierr' fende. Il gèle très fort, à fendre les pierres, la craie
notamment. V. Imbarbée, frayée.
G'NETS : s.m.
Genêt : - sarothamnus scoparius.
Avec les genêts, on fabriquait des balais. V. Ramon, Bouillet.
GERME : s.f.
Brebis d'un an. - Que bell'germe. Tige développée de la pomme de terre.
- Mes pèmm's ed terre i l'ont des jets d'diable.
Mes pommes de terre poussées sont à dégermillonner. V. Jets, germillon.
GERMILLON : s.m.
Germe développé des plantes, particulièrement de la pomme de terre.
V. Jets.
G'VALET : s.f.
Chevalet : - Soéyer du bos sur un g'valet. Ou faire des fagots.
v. Beudet.
G'VETS : s.m.
Irrégularités laissés dans le chaume des céréales par la faux du faucheur
malhabile ou lorsque le vent était contraire lors du semis.
- S'mer à contre vint.
- En' lèvpoint ch'talon d'ét'feuque, tu vos foaire un g'vêt. V. Vieu,
Chionner.
G'VILLE : s.f.
Cheville de fer qui maintient la caisse du tombereau et qu'on enlevait pour le
faire basculer. Fiche de fer qui maintient sans l'immobiliser, l'avant train de
la flèche du chariot.
Cheville en bois, qui servait à lier les bottes de foin ou autres.
V. Brotchette, fausset.
G'VOS : s.m.
Chevaux : - Un viu g'vo. Un vieux cheval.
- Des g'vos d'bos. Manège de chevaux de bois. - Bidet. - Des g'vos verts.
- Grillon ou sauterelles. Ne pas confondre avec le cricri ( crécelle ).
GINS : adj.
Gens : - Chés gins de ch'poèyis. Les gens du pays. - Mes gins. Mes parents.
- Des gins à l'jornée. Personne que l'on employait dans le monde agricole.
- Des drol's de gins. Peu recommandables.
GITE OU JITE : s.m.
Pièce de bois du tombereau, reposant sur l'essieu, supportant les ridelles, et
dont la partie en dehors de la caisse forme les brancards.
Gite de lièvre : - I y o un bieu gite ed'lièvre dins min blé.
Il y a un beau gite de lièvre dans mon champ de blé. V. Jite.
GIYET : s.m.
Gilet : sans manches ou à manches.
Gilet de Saint-Louis, à côtés de velours et à manches de moleskine.
GLACHE : s.f.
Glace : - I gel'à glache. Il a gelé très fort.
- Des cleus à glache. Clous ou crampons.- que l'on mettait aux fers des chevaux
pour les empêcher de glisser.
GLACHER OU GLICHER : v.a.
Glisser :
- J'ai glaché sur des vers ed'bett'raves. Ch'bénieu i glichouait sur chés
patins.
Le tombereau par l'humidité et les corps gras (terre) ou par un très fort
freinage glissait sur le sol.
GLAINNE : s.f.
Poule : - Mes glainn's i n'pont't' pus. Mes poules ne pondent plus.
- In'n'pins' qu'à couver.
GLAIRES : s.m.
Matière blanchâtre et gluante, sécrétée par les membranes muqueuses, où
lors du vêlage. V. Drinsse.
GLAIREUX : adj.qu.
Maladie de l'intestin : jeune veau dont les excréments contiennent des glaires.
- Vieu glaireux. Veau malade. V. Drinsseux.
GLÉNAGE : S.f.
Action de glaner, de certaines communes votaient un arrêté sur le glanage.
GLÉNER : v.a.
Glaner : ramasser des épis traînant après le fauchage et le ramassage des
bottes. Disparus aujourd'hui par le fauchage à la faucheuse batteuse. Ramasser
des pommes de terre ou du maïs lorsque le champ est débarrassé de sa récolte.
V. Trotigner.
GLÉNEUS : s.m.
Glaneurs ou glaneuses : en 1921, les glaneurs étaient surveillés par le
garde-champêtre après un rassemblement de ceux-ci et la conduite aux champs,
le dernier garde ayant rempli cette fonction était Polyte Dec ( sobriquet ) et
de nom Hippolyte Décle.
GLINIÉRE : adj.
Coq glaireux, qui ne s'intéresse aux poules. V. Coglinche.
GLUI s.m.
Paille de seigle battue, dont on se servait pour faire les liens, et qu'on
utilise toujours pour couvrir les meules. Paille de seigle servant aux paillage
des chaises.
GOGO (A) : loc.
En quantité.
Des sous a gogo.
GORIER : s.m.
- Bourr'lier : pendant la moisson le gorier ou bourrelier, avait beaucoup de
travail à réparer les toiles de faucheuses, par la pose de barettes. Celui-ci
travaillait à domicile pendant la morte saison (avril à juillet). V. Les métiers
disparus par l'auteur.
GORON : s.n.
Harnais placé au cou du cheval, dont le crochet est passé dans la chaîne située
au bout de la flèche du chariot, et qui l'aide à reculer.
GOUPILLE : s.f.
Petite cheville en métal. Que l'on introduisait à l'extrémité d'une roue
derrière les flottes ou les rondelles. V. Clavettes,
GOURME : s.f.
Maladie des voies respiratoires des chevaux.
GOURMETTE : s.n.
Chainette du mors : - Serr'l'gourmette d'un crin.
Lorsque le cheval ne veut obéir, où essaie de prendre le mors aux dents.
GOUTTE : s.f.
Eau-de-vie : - Boère énn'boénn'goutte. Boire un bon coup.
Eau-de-vie de cidre : distillation d'alcool de cidre par distillation.
- I tché des gross's gouttes. Grosse pluie précédent l'orage.
V. Rinchette, euson, canard.
GRABUGE : s.m.
Querelle ; dispute.
GRAFIN : loc.
Hâte : - J'ai grafin d'avoèr fini mes bett'raves ou l'moés d'eut.
Se dit lorsque la pluie géne les travaux.
GRAT ' RONS : S.m.
- Gaillet : genre de rubiacées. V. Caille-lait.
GRAILLER : v.a.
Se dit des poules qui font entendre certains ramages, quelques jours avant de
commencer la ponte.
GRAISSE : s.f.
Corps gras servant à graisser les voitures.
- A wingne ! Ça siffle, ta voiture demande à être graissée. V. Cambouis.
GRAND'COUSOUDE : s.f.
- Symphitum officinale. V. Langue de vaches.
GRANDESSIME : adj.qu.
Très grand. Courir au grandessime galop. V. A fond d'train.
GRAND VIN : s.m.
Tarare : appareil mécanique servant à vanner le grain. Cet appareil n'existe
plus.
loc.
- Qué grand vin . Personne hautaine, orgueilleuse.
GRANGE : s.f.
Endroit où l'on remise la récolte. V. Tos, batt'rie, ch'ner,ch'naillère.
GRATTER : v.a.
Nettoyer : - Gratter en'cochon. Racler la peau du porc après le grillage.
GRATTOÈR : S.m.
Racloir ou tille qui sert à ramasser le fumier, après le nettoyage des étables.
GRÉSELEUX : adj .
Se mettre à grumeaux : - Min beurre o torné ! I l'est grés'ieux.
Mon beurre a eu un coup de chaleur et se trouve en matelote.
V. Grinet.
GRÉSIL : s.f.
Petite pluie fine ou crachin, très froide plus particulièrement appelé "
giboulée ". Les giboulées du mois de mars, marquent bien souvent la fin
de l'hiver. V. Grinet.
GREUMELER : v.a.
Ronchonner : - Toujours tu t'greumelle.
Se plaindre : - 0 diroait qu'no vaque a s'greumelle coère.
On dirait que la vache demande à manger.
GRIBLE : s.m.
Crible à blé, à l'avénne : objet métallique de forme rectangulaire, composé
d'un grillage, que l'on introduit dans le tarare, et qui servait à cribler le
grain. V. Guerblé.
GRIBLURES : s.f.
Impuretés : mauvaises graines qui tombent en criblant le grain.
V. Hoton.
GRIMPETTE : s.f.
Eperon qui servaient à monter aux arbres.
- Chés cornailleus dénichoàit chés nids d'cornaille en montant à l'abe avec
leur grimpette. V. Gris.
GRINCHÉE : s.f.
Averse : - J"viens d'erchuvoèr énn'rud'grinchée. Une bonne averse.
- R'chuvoèr énn' grinchée. Recevoir une volée de coups.
GRINET : adj.
Petit grain : - Min beurre est à grinets. Il se forme. V. Gréseleux.
GRIS : s.m.
Grêle : V. Grimpette.
- I l'est tcheut des gris d'énn'grocheur ed'diabe.
Il est tombé des grêlons d'une grosseur incroyable.
Grimpette : éperon que 1'on plaçait sous la chaussure afin de monter aux
arbres.
GRIS-MOUÉGNEU : s.m.
Moineau des haies : - Prunella modularis. Piérut piafs.
GROIN : s.m.
Museau de porc. V. Hure.
Il existe une auberge à Allery appelée l'auberge du " Pont d'hure "
sur la route du Tréport.
GRONNÉE : s.f.
Quantité contenue dans le gron ( giron ) auparavant on semait à la main, le
semoir se composait d'un grand tablier, dans lequel on mettait le grain. - I
m'feut coère énn'poair'ed'gronnées.
Il me faut encore le contenu de deux tabliers. V. Chinoèr, tablier.
GRUGEOER : s.m.
Grugeoir : appareil à piler les pommes.
- Grugeoèr à martieux ou à maillets. Rai passé dans un moyeu surmonté d'un
sabot.
GRUGER : v.a.
Ecraser des pommes à l'aide du grugeoir.
GRUYEU : s.m.
Gruau : aliment servant à la nourriture des porcs. V. R'flet.
GUERBÉE : s.f.
Gerbe de blé battue, celles-ci servaient à couvrir les meules.
Se dit d'une femme sans énergie amorphe et qui se tient mal.
- Tu parles d'énn guerbée.
GUERBLE : s.m.
Crible circulaire dont le fond était en peau de porc et qui servait à enlever
les petites graines par un mouvement de rotation,
V. Chés rapureu ou guerbleu ( Viux métiers et traditions ).
GUERBLER : v.a.
Cribler le grain à l'aide d'un crible.
GUERGOTTES : s.f.
Mauvaise terre, de maigre valeur. V. Guergouénnes.
GUERGOUÉNNES : s.f.
Même que ci-dessus, mais non cultivées. V. Riez.
GUERLOTS : s.f.
Grelots : en vue de reconnaître les chevaux rentrant à la ferme, de certains
charretiers mettaient des grelots aux colliers des chevaux.
V. Pèrtintaille.
GUERNONS : s.m.
Versoirs : partie de la charrue ou la terre coupée par le fer, est rejetée sur
le versoir ensuite retournée. V. Forcieux.
GUEUDJE : s.m.
Noyer : arbre qui produit les noix.
- I y o énn'agache ou énn"cornaille dins no gueudjé.
Les pies et les corbeaux en étaient friands.
GUEUGUES : s.m.
Noix : - Tes lo comm'énn gueugue. Sans énergie, figé.
V. Eto, pin. - Des gueuges d'g'vos. Variétée de grosses noix.
- Gueugues ed'bidets.
Lorsqu'existaient encore les moulins à huile, on écrasait les noix ou l'on
ajoutait des faines pour faire de l'huile comestible.
GABELLE : s.m.
Impôt sur le sel. Grenier à sel, au XVIIIe suppression demandée dans les
cahiers de doléances lors des Etats Généraux.
GAB ' LOUS : s.m.
Nom donné aux employés de la gabelle.
GADROUILLAGE : adj.
Action de gadrouiller ; mal faire un travail. V. Gadrouillis.
GADROUILLER : v.a.
Manquer un travail : - I m'o gadrouillé tout. Galvauder.
GADROUILLIS : s.m.
Gaspillage : - J'ai ieu un tel gadrouillis équ'j'en'n'ai pus foait l'énée
d'après.
GALAFF' : adj.
Glouton : - J'ai un tchien i l'est galaff comme tout, n'feut point en'n'y in
promett'.
GALE : s.f.
Maladie de la peau : - Mes berbis ont attrapées la gale, i vo falloèr ez'zés
traiter à l'ieu d'jouénn' ou verde (eau soufrée).
GAL 'RIE : s.f.
Tranchée effectuée par les taupes.
- Chés teupes i l'ont foait des rud's gal'ries dins mes bett'raves.
V. Traînées, coulées.
GALIOCHER : v.a.
Trainer ses pieds. - II o bien du mo à marcher, i galioche.
Aller de droite à gauche.
GALLET : v.a.
Cerceau : - Juer au gallet. Cercle de tonneau que l'on faisait rouler à l'aide
d'un bâton. V. Clec.
GALOCHES : s.f.
Chaussures dont la semelle était en bois et que l'on mettait l'hiver, remplacées
aujourd'hui par des bottes en caoutchouc.
loc.
R'monter ses galoches. Faire une réprimande.
GALOP : s.m.
Courir au grand décime galop.
- Mes g'vos l'ont partie à fond d'train. V. Imballés.
GALVEUDER : v.a.
Vagabonder : - Que les galvaudeux.
Que ces enfants sont polissons, iz'z'ont piétinés mes récoltes.
V. Gadrouiller.
GAMELLE : s.f.
Ecuelle : - No tchien l'o tchulbuté s'gamelle. V. Etchuelle.
GANACHE : s.f.
Mâchoire inférieure du cheval.
Adj . qu.
- Qué ganache. Avoèr énn boènn ganache.
GANTS : s.m.
- J'n'ai point mis d'gants pour li dire.
Dire ouvertement ce que l'on pense. V. Mouffles.
GANE : adj.
Jaune : - Un wép' à tchu gane. Vespa vulgaris.
GANETS : s.m.
Chrysanthème des moissons. - Chrysanthenum ségétum.
Louis d'or de 10 ou 20 francs. V. Louis.
GANIR : v.n.
Jaunir : - Chés blés i c'ménchent'tnt à ganir.
Les blés commencent à mûrir.
GANTE : s.f.
Jante de roue de voiture : pièce de bois courbée qui fait partie du cercle de
la roue d'un chariot ou d'une voiture. V. Bindage, benne.
GARANT : s.m.
Passage se trouvant entre deux propriétés lorsqu'il n'y a pas de mitoyenneté,
obligeant chaque propriétaire à recevoir les eaux de son immeuble au moyen de
gouttières, ou aux frais d'une clôture supplémentaire lorsqu'il y a herbage.
GARCE : adj.
Juron ; - Qué garce ! En parlant d'une vache qui n'arrête pas de bouger lors
de la traite.
GARD'CHAMPÉTRE : s.m.
Garde des champs : personne assermentée, appelé vulgairement
" ch'gard' ; ch'garjambett' comm" disoait ch'Mawais ".
Expression. - Muche tin tchu, vlo ch'garde. Se cacher.
GARENNE : s.f.
Lieu où vivent les lapins sauvages.
s.m.
Un lapin d'garenne. En partie disparu par la mixomatose.
GARER : v.a.
Ranger : - J'vos garer m'voéture dins l'cour.
GARINER : V.a.
Se démener. Frapper du pied comme pour se sauver.
- I n'arrête ed'gariner. Impatient ; guériner.
GARNIR : v.a.
Harnacher le cheval : - J'vos garnier mes g'vos.
GAROT : s.m.
Partie avant du cheval où est placé le collier.
- Min g'vo bless' au garot. Mon cheval se blesse avec son collier.
GATCHÈRE : s.f.
Jachère : terre au repos, non ensemencée, mais étant l'objet de travaux fréquents
(labours) ; du blé d'gatchère. V. Friche, riez.
Les blés provenant d'une terre étant restée en jachère, avaient un plus
grand rendement, et ne nécessitaient pas un apport d'engrais autre que le
fumier.
GATTE : s.f.
Jatte : poterie en terre cuite.
- Enn' gatt' à couler. - J'n'sais point dans qué gatte couler. Hésitant.
Les petits ménagers n'ayant pas d'écrémeuse, mettaient leur lait dans les
jattes pour la montée de la crème, pendant 3 à 4 jours, et recueillaient
celle-ci pour faire du beurre.
- Gatte d'ieu : petite cavité remplie d'eau, provoquée par une pluie, sitôt
un ensemencement. V. Flatchette, nid d'glaines.
int. - I n'y a rien qui dure pus longtemps qu'énn gatte cassée.
Se dit à une personne qui se plaint de son état.
GATT'LÉE : s.f.
Contenue d'une jatte.
GATT'LETTE : s.f.
Petite jatte de forme ovale.
GATT'LOT s.m.
Petit récipient de forme ronde, servant pour le manger des bêtes
( chiens, chats, poules ). Etchuelle.
GAVELLE : s.f.
Javelle : - Feutcher in gavelle.
Faucher une récolte et la déposer par terre parallèlement à celle restant
dans le gavlier, avant de la déposer. Les récoltes courtes se mettent toujours
" in gavelles ", tandis que les autres se fauchent à rames, c'est-à-dire
adossé à la récolte, que la ramasseuse mettait en houveau, pour le déposer
ensuite de l'autre côté de la récolte à faucher.
Tracher des gavelles touillées. Chercher noise, créer des difficultés.
GAVLIER : s.m.
Dispositif fait de baguettes de bois, adapté au manche de la faux, pour retenir
les céréales coupées ( céréalier ) espèce de ramassette.
GAZETTE : s.f.
Journal : - Je l'ai lu dins 1'gazette. Je l'ai lu dans le journal.
Les journaux des cultivateurs, avaient pour nom "Le Progrés Agricole"
aujourd'hui "Le Moniteur Agricole" ," L'Action Agricole ".
GAZON : s.m.
Herbe courte et fine ; herbage prairie naturelle non clos.
- S'mer du gazon. Semer de l'herbe.
- Min sinfin l'est plein d'gazon. Mon champ de sainfoin est rempli d'herbe, il
est bon à rinfouir ou retourner. V. Ray-gras.
G'LEE OU J'LEE : s.f.
Gelée : petite gelée ou gelée blanche.
- I l'o g'lé blanc, euro ses pieds lavés.
Il a gelé tout blanc, il pleuvra sous quelques jours.
Forte gelée :
- I gel' à pierr' fende. Il gèle très fort, à fendre les pierres, la craie
notamment. V. Imbarbée, frayée.
G'NETS : s.m.
Genêt : - sarothamnus scoparius.
Avec les genêts, on fabriquait des balais. V. Ramon, Bouillet.
GERME : s.f.
Brebis d'un an. - Que bell'germe. Tige développée de la pomme de terre.
- Mes pèmm's ed terre i l'ont des jets d'diable.
Mes pommes de terre poussées sont à dégermillonner. V. Jets, germillon.
GERMILLON : s.m.
Germe développé des plantes, particulièrement de la pomme de terre.
V. Jets.
G'VALET : s.f.
Chevalet : - Soéyer du bos sur un g'valet. Ou faire des fagots.
v. Beudet.
G'VETS : s.m.
Irrégularités laissés dans le chaume des céréales par la faux du faucheur
malhabile ou lorsque le vent était contraire lors du semis.
- S'mer à contre vint.
- En' lèvpoint ch'talon d'ét'feuque, tu vos foaire un g'vêt. V. Vieu,
Chionner.
G'VILLE : s.f.
Cheville de fer qui maintient la caisse du tombereau et qu'on enlevait pour le
faire basculer. Fiche de fer qui maintient sans l'immobiliser, l'avant train de
la flèche du chariot.
Cheville en bois, qui servait à lier les bottes de foin ou autres.
V. Brotchette, fausset.
G'VOS : s.m.
Chevaux : - Un viu g'vo. Un vieux cheval.
- Des g'vos d'bos. Manège de chevaux de bois. - Bidet. - Des g'vos verts.
- Grillon ou sauterelles. Ne pas confondre avec le cricri ( crécelle ).
GINS : adj.
Gens : - Chés gins de ch'poèyis. Les gens du pays. - Mes gins. Mes parents.
- Des gins à l'jornée. Personne que l'on employait dans le monde agricole.
- Des drol's de gins. Peu recommandables.
GITE OU JITE : s.m.
Pièce de bois du tombereau, reposant sur l'essieu, supportant les ridelles, et
dont la partie en dehors de la caisse forme les brancards.
Gite de lièvre : - I y o un bieu gite ed'lièvre dins min blé.
Il y a un beau gite de lièvre dans mon champ de blé. V. Jite.
GIYET : s.m.
Gilet : sans manches ou à manches.
Gilet de Saint-Louis, à côtés de velours et à manches de moleskine.
GLACHE : s.f.
Glace : - I gel'à glache. Il a gelé très fort.
- Des cleus à glache. Clous ou crampons.- que l'on mettait aux fers des chevaux
pour les empêcher de glisser.
GLACHER OU GLICHER : v.a.
Glisser :
- J'ai glaché sur des vers ed'bett'raves. Ch'bénieu i glichouait sur chés
patins.
Le tombereau par l'humidité et les corps gras (terre) ou par un très fort
freinage glissait sur le sol.
GLAINNE : s.f.
Poule : - Mes glainn's i n'pont't' pus. Mes poules ne pondent plus.
- In'n'pins' qu'à couver.
GLAIRES : s.m.
Matière blanchâtre et gluante, sécrétée par les membranes muqueuses, où
lors du vêlage. V. Drinsse.
GLAIREUX : adj.qu.
Maladie de l'intestin : jeune veau dont les excréments contiennent des glaires.
- Vieu glaireux. Veau malade. V. Drinsseux.
GLÉNAGE : S.f.
Action de glaner, de certaines communes votaient un arrêté sur le glanage.
GLÉNER : v.a.
Glaner : ramasser des épis traînant après le fauchage et le ramassage des
bottes. Disparus aujourd'hui par le fauchage à la faucheuse batteuse. Ramasser
des pommes de terre ou du maïs lorsque le champ est débarrassé de sa récolte.
V. Trotigner.
GLÉNEUS : s.m.
Glaneurs ou glaneuses : en 1921, les glaneurs étaient surveillés par le
garde-champêtre après un rassemblement de ceux-ci et la conduite aux champs,
le dernier garde ayant rempli cette fonction était Polyte Dec ( sobriquet ) et
de nom Hippolyte Décle.
GLINIÉRE : adj.
Coq glaireux, qui ne s'intéresse aux poules. V. Coglinche.
GLUI s.m.
Paille de seigle battue, dont on se servait pour faire les liens, et qu'on
utilise toujours pour couvrir les meules. Paille de seigle servant aux paillage
des chaises.
GOGO (A) : loc.
En quantité.
Des sous a gogo.
GORIER : s.m.
- Bourr'lier : pendant la moisson le gorier ou bourrelier, avait beaucoup de
travail à réparer les toiles de faucheuses, par la pose de barettes. Celui-ci
travaillait à domicile pendant la morte saison (avril à juillet). V. Les métiers
disparus par l'auteur.
GORON : s.n.
Harnais placé au cou du cheval, dont le crochet est passé dans la chaîne située
au bout de la flèche du chariot, et qui l'aide à reculer.
GOUPILLE : s.f.
Petite cheville en métal. Que l'on introduisait à l'extrémité d'une roue
derrière les flottes ou les rondelles. V. Clavettes,
GOURME : s.f.
Maladie des voies respiratoires des chevaux.
GOURMETTE : s.n.
Chainette du mors : - Serr'l'gourmette d'un crin.
Lorsque le cheval ne veut obéir, où essaie de prendre le mors aux dents.
GOUTTE : s.f.
Eau-de-vie : - Boère énn'boénn'goutte. Boire un bon coup.
Eau-de-vie de cidre : distillation d'alcool de cidre par distillation.
- I tché des gross's gouttes. Grosse pluie précédent l'orage.
V. Rinchette, euson, canard.
GRABUGE : s.m.
Querelle ; dispute.
GRAFIN : loc.
Hâte : - J'ai grafin d'avoèr fini mes bett'raves ou l'moés d'eut.
Se dit lorsque la pluie géne les travaux.
GRAT ' RONS : S.m.
- Gaillet : genre de rubiacées. V. Caille-lait.
GRAILLER : v.a.
Se dit des poules qui font entendre certains ramages, quelques jours avant de
commencer la ponte.
GRAISSE : s.f.
Corps gras servant à graisser les voitures.
- A wingne ! Ça siffle, ta voiture demande à être graissée. V. Cambouis.
GRAND'COUSOUDE : s.f.
- Symphitum officinale. V. Langue de vaches.
GRANDESSIME : adj.qu.
Très grand. Courir au grandessime galop. V. A fond d'train.
GRAND VIN : s.m.
Tarare : appareil mécanique servant à vanner le grain. Cet appareil n'existe
plus.
loc.
- Qué grand vin . Personne hautaine, orgueilleuse.
GRANGE : s.f.
Endroit où l'on remise la récolte. V. Tos, batt'rie, ch'ner,ch'naillère.
GRATTER : v.a.
Nettoyer : - Gratter en'cochon. Racler la peau du porc après le grillage.
GRATTOÈR : S.m.
Racloir ou tille qui sert à ramasser le fumier, après le nettoyage des étables.
GRÉSELEUX : adj .
Se mettre à grumeaux : - Min beurre o torné ! I l'est grés'ieux.
Mon beurre a eu un coup de chaleur et se trouve en matelote.
V. Grinet.
GRÉSIL : s.f.
Petite pluie fine ou crachin, très froide plus particulièrement appelé "
giboulée ". Les giboulées du mois de mars, marquent bien souvent la fin
de l'hiver. V. Grinet.
GREUMELER : v.a.
Ronchonner : - Toujours tu t'greumelle.
Se plaindre : - 0 diroait qu'no vaque a s'greumelle coère.
On dirait que la vache demande à manger.
GRIBLE : s.m.
Crible à blé, à l'avénne : objet métallique de forme rectangulaire, composé
d'un grillage, que l'on introduit dans le tarare, et qui servait à cribler le
grain. V. Guerblé.
GRIBLURES : s.f.
Impuretés : mauvaises graines qui tombent en criblant le grain.
V. Hoton.
GRIMPETTE : s.f.
Eperon qui servaient à monter aux arbres.
- Chés cornailleus dénichoàit chés nids d'cornaille en montant à l'abe avec
leur grimpette. V. Gris.
GRINCHÉE : s.f.
Averse : - J"viens d'erchuvoèr énn'rud'grinchée. Une bonne averse.
- R'chuvoèr énn' grinchée. Recevoir une volée de coups.
GRINET : adj.
Petit grain : - Min beurre est à grinets. Il se forme. V. Gréseleux.
GRIS : s.m.
Grêle : V. Grimpette.
- I l'est tcheut des gris d'énn'grocheur ed'diabe.
Il est tombé des grêlons d'une grosseur incroyable.
Grimpette : éperon que 1'on plaçait sous la chaussure afin de monter aux
arbres.
GRIS-MOUÉGNEU : s.m.
Moineau des haies : - Prunella modularis. Piérut piafs.
GROIN : s.m.
Museau de porc. V. Hure.
Il existe une auberge à Allery appelée l'auberge du " Pont d'hure "
sur la route du Tréport.
GRONNÉE : s.f.
Quantité contenue dans le gron ( giron ) auparavant on semait à la main, le
semoir se composait d'un grand tablier, dans lequel on mettait le grain. - I
m'feut coère énn'poair'ed'gronnées.
Il me faut encore le contenu de deux tabliers. V. Chinoèr, tablier.
GRUGEOER : s.m.
Grugeoir : appareil à piler les pommes.
- Grugeoèr à martieux ou à maillets. Rai passé dans un moyeu surmonté d'un
sabot.
GRUGER : v.a.
Ecraser des pommes à l'aide du grugeoir.
GRUYEU : s.m.
Gruau : aliment servant à la nourriture des porcs. V. R'flet.
GUERBÉE : s.f.
Gerbe de blé battue, celles-ci servaient à couvrir les meules.
Se dit d'une femme sans énergie amorphe et qui se tient mal.
- Tu parles d'énn guerbée.
GUERBLE : s.m.
Crible circulaire dont le fond était en peau de porc et qui servait à enlever
les petites graines par un mouvement de rotation,
V. Chés rapureu ou guerbleu ( Viux métiers et traditions ).
GUERBLER : v.a.
Cribler le grain à l'aide d'un crible.
GUERGOTTES : s.f.
Mauvaise terre, de maigre valeur. V. Guergouénnes.
GUERGOUÉNNES : s.f.
Même que ci-dessus, mais non cultivées. V. Riez.
GUERLOTS : s.f.
Grelots : en vue de reconnaître les chevaux rentrant à la ferme, de certains
charretiers mettaient des grelots aux colliers des chevaux.
V. Pèrtintaille.
GUERNONS : s.m.
Versoirs : partie de la charrue ou la terre coupée par le fer, est rejetée sur
le versoir ensuite retournée. V. Forcieux.
GUEUDJE : s.m.
Noyer : arbre qui produit les noix.
- I y o énn'agache ou énn"cornaille dins no gueudjé.
Les pies et les corbeaux en étaient friands.
GUEUGUES : s.m.
Noix : - Tes lo comm'énn gueugue. Sans énergie, figé.
V. Eto, pin. - Des gueuges d'g'vos. Variétée de grosses noix.
- Gueugues ed'bidets.
Lorsqu'existaient encore les moulins à huile, on écrasait les noix ou l'on
ajoutait des faines pour faire de l'huile comestible.
*H
HACHE-PAILLE : s.m.
Instrument agricole pour hacher la paille, donnée aux animaux en mélange avec
les pulpes ou les betteraves. Aujourd'hui périmée, les betteraves étant données
brutes.
HAILLES : s.f.
Haies : - Chés vaqu's i l'ont passé à travers chés hailles.
Les vaches sont passées au travers de la haie.
- Tond'ed'l'haill'. Tondre la haie.
adj.
- Chés Hailles. Les haies marquent l'entrée d'une agglomération.
HALER : v.a.
Tirer sur une corde pour abattre un arbre.
HALETTE : s.f.
Petit appentis, où on accrochait le linge, ou encore il servait de remise aux
clapiers à lapins. V. Appentis, rabattu, avanché.
HANSE : s.m.
Manche de la faux :
- I l'o cassé sin hanse ed'dare. Il a cassé son manche de faux.
HARAS : s.m.
Etablissement où l'on introduit des étalons de race, de mars en juillet, des
centres étaient crées dans les campagnes, pour la sauvegarde des races
chevalines ; par le détachement d'étalonnier, et selon l'importance deux ou
trois étalons, pour la monté des juments.
HARCHELLE : s.f.
Lien fait avec du noisetier servant à la ligature des fagots.
HARDI-LEU : adj.
Effronté : - I l'est hardi comm'un leu (loup). V. Hardi-page.
HARDI-PAGE : adj.
- Qué l'hardi-page. Quel effronté. Désignation donnée à des gamins qui
volent des pommes.
HARNACH'MINT : s.m.
Harnachement : ensemble de harnais.
- Quel harnachement ! Personne mal habillée.
- I feut vir c'mint qui l'étoait harnaché.
Il fallait voir comment il était habillé.
V. Accoutrer, harnatchure.
HARNATCHER : V.a.
Harnacher : mettre les harnais sur le dos du cheval. V. Garnir.
HARNATCHURE : s.f.
Harnais et attelage en mauvais état. V. Att'lure.
HARTCHER : v.a.
Courir : - Quand o vieillit, o n'peùt pus hartcher.
Lorsqu'on devient vieux ou qu'on relève de maladie, on a du mal à suivre les
autres, on est vite fatigué. V. Mo, fatidjé.
HASI : adj.
- S'solé l'o hasi chés pâtures. La sécheresse en 1976 a hasi ( brûlées,
roussie ) les herbages.
HATILLE : s.m.
Morceau de porc frais à rôtir.
HAYURES : s.f.
Haies : - J'vos foaire énn'hayure, an'n'o b'soin.
Je vais faire ma clôture, qui consiste à garnir la haie de piquerons pour la
renforcer. V. Botchilion, hailles.
HEC : s.m.
Etroite barrière faite parfois de branches placée dans une haie et permettant
l'accès au jardin ou au verger. Petite barrière se fixant aux entrées des
maisons pour empêcher les animaux ou volailles d'entrer.
V. Etché.
HECTARE : s.m.
Mesure de superficie égale à 100 ares.
HERBAGEMENT : s.m.
Action de mettre un cheval ou un boeuf à l'herbage.
V. Herbe, herbage, herbager, herbagère.
HERBAGER : s.m.
Propriétaire qui prend des animaux dans ses pâturages de mars à novembre,
moyennant une redevance.
HERBAGÈRE : s.f.
Vache qui n'est pas pleine et qu'on met en été, au pâturage pour
l'engraisser.
HERBE : s.f.
Plante molle et dont les parties aériennes y compris la tige, meurent chaque
année. Mauvaises herbes : ensemble de plantes nuisibles à l'agriculture, le
chiendent est de la mauvaise herbe.
loc.
- I m'o coper l'herbe sous l'pied. Supplanter en devançant quelqu'un.
HERB' RIE : s.f.
Ensemble de mauvaises herbes.
- Tu n'n'os un d'mont d'herb'rie dins tin gardin.
Ton jardin ou ton champ est rempli de mauvaises herbes.
HERBIER : s.m.
Hangar où l'on garde temporairement l'herbe coupée pour les animaux.
HERBIÈRE : s.f.
Vendeuse d'herbe.
HERBUE : s.f.
Terre légère, maigre et qui réclame de fréquentes additions d'engrais.
- Herbu. Rempli d'herbe.
HERCHAGE : s.m.
Action d'herser. V. Rabatt'.
HERCHE : s.f.
Herse : - Un ju d'herches ( 2 ou 3 compartiments ). Instrument agricole.
HERCHER : v.a.
Passer la herse sur le sol, pour en égaliser la surface en brisant les mottes
de terre ou pour recouvrir un semis.
HERD-BOOK : s.m.
Livre généalogique des races bovines.
HERÉE : s.f.
Averse, ondée, pluie plus ou moins abondante.
- I l'est v'nu énn'hérée, j'ai fini par arrêter d'querrier.
HÉRICOTTES : s.f.
Pommes de terre : Nom donnés à celles-ci dans l'ouest Amiénois ( Allery ). -
J'vos arraché mes z'héricottes.
HERLAND : s.m.
Individu peu actif, se dit d'un cultivateur routinier.
HERLANDER : v.a.
Travailler sans goût, traîner, routiner.
- Quoa qu'tu n'n'os pus à herlander comm'o.
HERLANDEUX : s.m.
Personne qui travaille paresseusement et sans goût.
V. Tchoeurfali, molasse.
HÉROUTER : v.a.
Travailler sans cesse à des choses minutieuses.
HÉTCHÈ : s.f.
Barrière faite de lames de bois verticales surmontée d'un tambour horizontal,
que l'on plaçait devant la porte d'entrée afin d'empêcher les poules ou les
chats d'entrer dans la cuisine. V. Hec.
HEURTER : v.a.
Frapper de la corne :
- Mes vaques i l'ont heurtées, pis i y in'o énn'd'écorner.
Mes vaches se sont battues en se frappant de la tête et une fût écornée (
corne décollée ).
HEURTOÈR : s.m.
Poignée de porte servant de marteau extérieurement à une porte cochère, pour
appeler sa présence.
HEUTCHÉ : s.f.
Fourche de bois fixée au mur des étables et des écuries pour accrocher les
liens des bottes de paille ou de foin.
HIPPOLOGIE : s.f.
Etude : connaissance du cheval.
HIPPOMOBILE : s.m.
Véhicule mue par un ou deux chevaux.
HIPPURIQUE : adj.
Se dit d'un acide que l'on rencontre dans l'urine, principalement des ruminants.
HIVERNACHE : s.f.
Fourrage vert composé d'un mélange de seigle et de vesce.
HOC : s.m.
Croc à trois ou quatre dents recourbés servant à tirer le fumier des étables
ou à le faire tomber des chariots.
Hoc Martin : crochet à trois branches relevées, utilisé pour repêcher le
seau tombé dans un puit, porte le nom aussi d'araignée.
HOCHE : s.f.
Morceau de bois, où le boulanger marquait par des incisions, la quantité du
pain qu'il vendait à crédit aux cultivateurs, en échange du blé fourni.
Cette pratique pris fin vers 1916. V. Taille ou taulle.
HOCLEU : s.f.
Personne maladroite, sans initiative, peu intelligent. - Qué l'hocleu i
HORZAIN : s.m.
Personne étranger au pays. - Quoa qu'ch'est que ch'l'horzain qui passe ?
HOTON : s.m.
Impureté ou petit grain que donne le vannage du grain.
- Repasser les hotons, cribler ceux-ci de nouveau.
HOUPPE : s.f.
Ensemble des épis d'une gerbe, partie supérieur d'une gerbe de blé.
HOUPPIONNÉ : s.f.
Lorsque le vent souffle et fait monter la poussière en remous, on dit que le
vent houppionne. V. Corner.
HOURET : s.m.
Domestique de ferme, occupé aux travaux de la cour, ou tout autres travaux. V.
Vatchés.
HOURLON : s.m.
Hanneton : - Ludibrius vulgaris.
Auparavant on trouvait une grande partie de larves ( ver blanc ) dans les
prairies ( luzerne, sainfoin ) lorsqu'on labourait celles-ci. Aujourd'hui cet
insecte est complètement disparu.
HOUSIAUX : s.m.
Sorte de hautes guêtres en cuir formant des bottes.
HOUSSER : v.a.
Boire : - Housser sin crapeud d'cid' in rien d'temps.
Boire son récipient, contenant du cidre d'un seul coup.
HOUSSI : s.m.
Désordre : - Tu pari's d'un n'houssi i 0 n'er'connaitroait sin pér' avec s'mère.
HOUSTABA : s.m.
Personne sale : - Des rouleus ch'est des houstabas.
Se dit aussi des ramoneurs de cheminée. V. Horzain, ostrogot, rouleus.
HOUVIEU : s.m.
Javelle que l'on ramasse au râteau.
Houveau : travail fait actuellement à la presse, après que le javeloteur est
retourné celle-ci.
HUE : int.
Terme dont se servent les charretiers pour faire avancer les chevaux.
HULOTTE : s.f.
Espèce de chouette d'Europe, appelé " Chat-huant ", que l'on clouait
aux portes des granges, pour repousser les mulots, souris, ou rats.
HURE : s.m.
Tête de porc : - Du pâté d'tête. Pâté d'hure.
" Pont d'hure " : lieu-dit.
Une auberge dénommé " Relais forestiers du Pont d'hure " existe
depuis 1965 et est tenue par M. Defente.
HUTINÉ : v.n.
Lambiner : - I n'foait point grand cose, i l'hutine dins l'cour.
HYBRIDE : s.m.
Croisement d'espèces de blés, tel l'hybride 27 qui eût une grande renommée
dans les années 28/30.
HACHE-PAILLE : s.m.
Instrument agricole pour hacher la paille, donnée aux animaux en mélange avec
les pulpes ou les betteraves. Aujourd'hui périmée, les betteraves étant données
brutes.
HAILLES : s.f.
Haies : - Chés vaqu's i l'ont passé à travers chés hailles.
Les vaches sont passées au travers de la haie.
- Tond'ed'l'haill'. Tondre la haie.
adj.
- Chés Hailles. Les haies marquent l'entrée d'une agglomération.
HALER : v.a.
Tirer sur une corde pour abattre un arbre.
HALETTE : s.f.
Petit appentis, où on accrochait le linge, ou encore il servait de remise aux
clapiers à lapins. V. Appentis, rabattu, avanché.
HANSE : s.m.
Manche de la faux :
- I l'o cassé sin hanse ed'dare. Il a cassé son manche de faux.
HARAS : s.m.
Etablissement où l'on introduit des étalons de race, de mars en juillet, des
centres étaient crées dans les campagnes, pour la sauvegarde des races
chevalines ; par le détachement d'étalonnier, et selon l'importance deux ou
trois étalons, pour la monté des juments.
HARCHELLE : s.f.
Lien fait avec du noisetier servant à la ligature des fagots.
HARDI-LEU : adj.
Effronté : - I l'est hardi comm'un leu (loup). V. Hardi-page.
HARDI-PAGE : adj.
- Qué l'hardi-page. Quel effronté. Désignation donnée à des gamins qui
volent des pommes.
HARNACH'MINT : s.m.
Harnachement : ensemble de harnais.
- Quel harnachement ! Personne mal habillée.
- I feut vir c'mint qui l'étoait harnaché.
Il fallait voir comment il était habillé.
V. Accoutrer, harnatchure.
HARNATCHER : V.a.
Harnacher : mettre les harnais sur le dos du cheval. V. Garnir.
HARNATCHURE : s.f.
Harnais et attelage en mauvais état. V. Att'lure.
HARTCHER : v.a.
Courir : - Quand o vieillit, o n'peùt pus hartcher.
Lorsqu'on devient vieux ou qu'on relève de maladie, on a du mal à suivre les
autres, on est vite fatigué. V. Mo, fatidjé.
HASI : adj.
- S'solé l'o hasi chés pâtures. La sécheresse en 1976 a hasi ( brûlées,
roussie ) les herbages.
HATILLE : s.m.
Morceau de porc frais à rôtir.
HAYURES : s.f.
Haies : - J'vos foaire énn'hayure, an'n'o b'soin.
Je vais faire ma clôture, qui consiste à garnir la haie de piquerons pour la
renforcer. V. Botchilion, hailles.
HEC : s.m.
Etroite barrière faite parfois de branches placée dans une haie et permettant
l'accès au jardin ou au verger. Petite barrière se fixant aux entrées des
maisons pour empêcher les animaux ou volailles d'entrer.
V. Etché.
HECTARE : s.m.
Mesure de superficie égale à 100 ares.
HERBAGEMENT : s.m.
Action de mettre un cheval ou un boeuf à l'herbage.
V. Herbe, herbage, herbager, herbagère.
HERBAGER : s.m.
Propriétaire qui prend des animaux dans ses pâturages de mars à novembre,
moyennant une redevance.
HERBAGÈRE : s.f.
Vache qui n'est pas pleine et qu'on met en été, au pâturage pour
l'engraisser.
HERBE : s.f.
Plante molle et dont les parties aériennes y compris la tige, meurent chaque
année. Mauvaises herbes : ensemble de plantes nuisibles à l'agriculture, le
chiendent est de la mauvaise herbe.
loc.
- I m'o coper l'herbe sous l'pied. Supplanter en devançant quelqu'un.
HERB' RIE : s.f.
Ensemble de mauvaises herbes.
- Tu n'n'os un d'mont d'herb'rie dins tin gardin.
Ton jardin ou ton champ est rempli de mauvaises herbes.
HERBIER : s.m.
Hangar où l'on garde temporairement l'herbe coupée pour les animaux.
HERBIÈRE : s.f.
Vendeuse d'herbe.
HERBUE : s.f.
Terre légère, maigre et qui réclame de fréquentes additions d'engrais.
- Herbu. Rempli d'herbe.
HERCHAGE : s.m.
Action d'herser. V. Rabatt'.
HERCHE : s.f.
Herse : - Un ju d'herches ( 2 ou 3 compartiments ). Instrument agricole.
HERCHER : v.a.
Passer la herse sur le sol, pour en égaliser la surface en brisant les mottes
de terre ou pour recouvrir un semis.
HERD-BOOK : s.m.
Livre généalogique des races bovines.
HERÉE : s.f.
Averse, ondée, pluie plus ou moins abondante.
- I l'est v'nu énn'hérée, j'ai fini par arrêter d'querrier.
HÉRICOTTES : s.f.
Pommes de terre : Nom donnés à celles-ci dans l'ouest Amiénois ( Allery ). -
J'vos arraché mes z'héricottes.
HERLAND : s.m.
Individu peu actif, se dit d'un cultivateur routinier.
HERLANDER : v.a.
Travailler sans goût, traîner, routiner.
- Quoa qu'tu n'n'os pus à herlander comm'o.
HERLANDEUX : s.m.
Personne qui travaille paresseusement et sans goût.
V. Tchoeurfali, molasse.
HÉROUTER : v.a.
Travailler sans cesse à des choses minutieuses.
HÉTCHÈ : s.f.
Barrière faite de lames de bois verticales surmontée d'un tambour horizontal,
que l'on plaçait devant la porte d'entrée afin d'empêcher les poules ou les
chats d'entrer dans la cuisine. V. Hec.
HEURTER : v.a.
Frapper de la corne :
- Mes vaques i l'ont heurtées, pis i y in'o énn'd'écorner.
Mes vaches se sont battues en se frappant de la tête et une fût écornée (
corne décollée ).
HEURTOÈR : s.m.
Poignée de porte servant de marteau extérieurement à une porte cochère, pour
appeler sa présence.
HEUTCHÉ : s.f.
Fourche de bois fixée au mur des étables et des écuries pour accrocher les
liens des bottes de paille ou de foin.
HIPPOLOGIE : s.f.
Etude : connaissance du cheval.
HIPPOMOBILE : s.m.
Véhicule mue par un ou deux chevaux.
HIPPURIQUE : adj.
Se dit d'un acide que l'on rencontre dans l'urine, principalement des ruminants.
HIVERNACHE : s.f.
Fourrage vert composé d'un mélange de seigle et de vesce.
HOC : s.m.
Croc à trois ou quatre dents recourbés servant à tirer le fumier des étables
ou à le faire tomber des chariots.
Hoc Martin : crochet à trois branches relevées, utilisé pour repêcher le
seau tombé dans un puit, porte le nom aussi d'araignée.
HOCHE : s.f.
Morceau de bois, où le boulanger marquait par des incisions, la quantité du
pain qu'il vendait à crédit aux cultivateurs, en échange du blé fourni.
Cette pratique pris fin vers 1916. V. Taille ou taulle.
HOCLEU : s.f.
Personne maladroite, sans initiative, peu intelligent. - Qué l'hocleu i
HORZAIN : s.m.
Personne étranger au pays. - Quoa qu'ch'est que ch'l'horzain qui passe ?
HOTON : s.m.
Impureté ou petit grain que donne le vannage du grain.
- Repasser les hotons, cribler ceux-ci de nouveau.
HOUPPE : s.f.
Ensemble des épis d'une gerbe, partie supérieur d'une gerbe de blé.
HOUPPIONNÉ : s.f.
Lorsque le vent souffle et fait monter la poussière en remous, on dit que le
vent houppionne. V. Corner.
HOURET : s.m.
Domestique de ferme, occupé aux travaux de la cour, ou tout autres travaux. V.
Vatchés.
HOURLON : s.m.
Hanneton : - Ludibrius vulgaris.
Auparavant on trouvait une grande partie de larves ( ver blanc ) dans les
prairies ( luzerne, sainfoin ) lorsqu'on labourait celles-ci. Aujourd'hui cet
insecte est complètement disparu.
HOUSIAUX : s.m.
Sorte de hautes guêtres en cuir formant des bottes.
HOUSSER : v.a.
Boire : - Housser sin crapeud d'cid' in rien d'temps.
Boire son récipient, contenant du cidre d'un seul coup.
HOUSSI : s.m.
Désordre : - Tu pari's d'un n'houssi i 0 n'er'connaitroait sin pér' avec s'mère.
HOUSTABA : s.m.
Personne sale : - Des rouleus ch'est des houstabas.
Se dit aussi des ramoneurs de cheminée. V. Horzain, ostrogot, rouleus.
HOUVIEU : s.m.
Javelle que l'on ramasse au râteau.
Houveau : travail fait actuellement à la presse, après que le javeloteur est
retourné celle-ci.
HUE : int.
Terme dont se servent les charretiers pour faire avancer les chevaux.
HULOTTE : s.f.
Espèce de chouette d'Europe, appelé " Chat-huant ", que l'on clouait
aux portes des granges, pour repousser les mulots, souris, ou rats.
HURE : s.m.
Tête de porc : - Du pâté d'tête. Pâté d'hure.
" Pont d'hure " : lieu-dit.
Une auberge dénommé " Relais forestiers du Pont d'hure " existe
depuis 1965 et est tenue par M. Defente.
HUTINÉ : v.n.
Lambiner : - I n'foait point grand cose, i l'hutine dins l'cour.
HYBRIDE : s.m.
Croisement d'espèces de blés, tel l'hybride 27 qui eût une grande renommée
dans les années 28/30.
*I
IMBALLER : v.a.
Emballer ; se sauver :
- Min g'vo s'est imballé dins l'déchinte avec min bénieu mes patins étoait'tnt
usés.
Mon cheval dans la descente n'ayant pu retenir le tombereau, à fini par prendre
le trot.
Imballer ; entortiller :
- I m'o imballé o dins du papier d'soa. Dire quelque chose de confidentille. V.
Ecaper.
IMBARBÉE : s.f.
Brouillard givrant, provoquant un décor tout blanc, avec des chandelles le long
des gouttières. Frayée, g'lée blanque.
IMBATTAGE : s.m.
Action de fixer à chaud des bandes de fer autour d'une roue.
V. Catrage.
IMBERBOUILLÉ : v.n.
- Ch'temps l'est imberbouillé. I finiro par pluvoèr.
Le ciel est rempli de nuages.
IMBERLIFICOTÉ : v.p.
S'entortiller dans le fil ou des ronces.
IMBERNATCHER : v.a.
Situation mal aisée ;
- J'sus drol'mint imbernatché, j'n'sais point si j'm'in satch'ré.
Je me suis engagé dans une drôle d'aventure, je ne sais si je m'en sortirai.
IMBEUCHER : v.a.
Embaucher ; prendre à son service.
- J'ai imbeuché des bineus d'bett'raves.
J'ai embauché des bineurs de betteraves.
IMBLAVER : v.a.
Emblaver : semer une terre à blé ou autres céréales.
IMBLAVURES : s.f.
Terre ensemencée de céréales.
IMBOÉTER : v.a.
Emboiter : prendre la même chemin, les mêmes routes.
Mettre une roue sur l'essieu.
- Mett'énn' boéte à voiture. Mettre la boite à moyeu à une roue.
IMBOTCHER v.a.
Gaver les volailles en vue de l'engraissement.
IMBRAMÉ : adj.
Qui a un afflux de sang à la tête, dont la figure est congestionnée.
- I foait telmint queud, qu'j'ai m'fidjur' imbramée.
J'ai tellement chaud que j'en ai la figuere en feu (embrasé).
IMBRAMTCHÉ : v.a.
S'accrocher : - J'ai imbrantché un rud'travail. J'ai entrepris un travail dur.
IMBRODGÉ : v.n.
Couvrir d'impuretés ; semer le désordre.
- I m'o tout imbrondjé. V. In'fnouillé, ousi.
IMPAILLÉ : adj.
Etre en retard : - J'm'sus impaillé.
- Impaillé un n' oiseau. Naturaliser un oiseau par la taxidermie.
IMPLATE : s.f.
Emplâtre :
- Que 1'implate, i n'sais même point t'nir à g'vo. Sans énergie.
- Ch'bidet l'est malade, i l'o un implate sus sin dos. (Plaisanterie).
Moquerie.
Lorsqu'une personne n'a pas l'habitude de monter à cheval, on dit que celui-ci
à une emplate sur le dos.
IMPROVIGNER : v.n.
Couvert de mauvaises herbes, chardons. Coupure improvigné. Abcès mal soigné.
- Improvigné d'pus. V. Abouté.
IMPRUVINÉ : v.p.
Envahi : terrain rempli de mauvaises herbes.
- J'ai m'pâture él'l'est impruviné d'cardons pis d'ortilles.
Ma pâture est remplie de chardons et d'orties. V. Infnouillé, infesté.
INCARCANER : v.a.
Etre en possession d'une bête grincheuse vicieuse.
- Ch'équ' j'ai y eu b'soin d'm'incarcaner d'un bétail pareil.
Pourquoi m'être embarrassé d'une pareille bête. V. Carcan.
INCAST'LÉ : v.p.
Se dit d'un cheval dont le talon se rétrécit et la fourchette se resserre.
INCHABOTER : V.a.
Enrayer : - Inchaboter énn'reule. Serrer au moyen de sabot (chabot).
INCH ' PÉ : v.p.
Enchevêtrer, entraver :
Se dit d'un animal qui à la patte prise dans une longe.
- Bé ! Ch' vieu l'est inch'pé dins s'longe.
INCLAVER : v.a.
Enfermer : enclore une chose dans une autre.
- J'sus inclavé intré deux rouéyons.
Je suis enfermé entre deux rideaux ou talus.
INCLEUER : v.a.
Piquer un cheval au vif avec un clou lorsqu'on le ferre. V. Incleuyure.
INCLEUYURE : s.f.
Blessure faite à un cheval en le ferrant.
INCLORE : v.a.
Fermer une clôture. - J'ai inclos m'pâture.
INCOLURE : s.f.
Encolure : - Tin bidet l'o énn' bell'incolure.
Ton cheval est bien portant.
INCRINTCHÉ : v.p.
Placer un objet dans un endroit élevé.
- Et'incrintché sur un g'vo. Etre monté à cheval. V. Infourtché.
IN'HERBE : adj.
Couvert d'herbe, terrain inculte. V. Infester, impruviné, infnouillé,
improvigner.
IEU : s.f.
Eau : - Ieu d'chiterne. Eau pluviale recueillie dans une citerne.
- Ieu d'pur. Eau de source que l'on puise à l'aide d'un seau, d'une seille dans
un puits ou à même de la rivière.
- Ieu d'mare. Eau pluviale dormante, servant d'abreuvoir aux bêtes rentrant des
champs.
- J'ter ses ieux. Liquide qui environne le foetus et que rejettent les vaches
avant le vêlage.
- Ieu d'contréqueup. Elixir.
- Ieu de vaisselle ou grasse qui sert à la boisson des porcs.
INFESTÉ : v.n.
Envahir : - Champ infesté : terrain envahi par les mauvaises herbes.
- Mes berbis sont infestées d'gale. Mes brebis sont remplies de gale.
INFITCHER : v.a.
Enfoncer : - Infitcher un cardon dins sin âoégt. Entrer un chardon dans son
doigt.
INFLÉ : v.p.
Intoxication : - J'ai énn'vaque d'inflée.
Ceci arrivait lorsque les vaches mangeaient de la luzerne, et que des fils de la
Vierge (filets Madame) se posaient sur le champ, provoquant ainsi un gonflement
de la panse, que l'on évacuait à l'aide d'un trois-quart (Trocard).
INFOUIR : v.a.
Enfouir : mettre en terre. - Infouir du fyin. V. Rinfouir.
INFOURTCHÉ : v.p.
Enfourché : passer par dessus, être à califourchon.
- Infourtché un g'vo. Enfoncer avec une fourche. V. Incrintché, ingvalé.
INGLAIS : s.m.
Habitant l'Angleterre ; trèfle anglais, ou trèfle incarnat, servant à la
nourriture des animaux en fourrage vert. Celui-ci est remplacé aujourd'hui par
le trèfle violet, d'Alexandrie, et maintenant par le ray-gras venant
d'Angleterre également.
INGLER : v.a.
Agneler : mettre bas en parlant de la brebis.
- Em'berbis noère à n's'ra point longtemps à ingler.
Ma brebis noire ne sera plus longtemps à agneler.
INGOUCHE : s.f.
Souffrance : - Qué l'ingouche ! Je m'sus copé avec énn'serpe.
Quelle souffrance, de m'être coupé avec une serpe.
- J'ai ieu l'onglée, pis j'ai mis mes mains à l'l'ieu queude, que l'ingouche,
j'en'n'éroait ieu du mau.
Ayant très froid aux mains, je les ai mis dans l'eau chaude, quelle souffrance,
j'en n'aurai eu du mal.
INGRENER : v.a.
Engrener : faire passer les gerbes dans la batteuse.
- Chés bott's i sont fin longues, il faut pousser les gerbes très doucement.
V. Equerpier.
INGRÉNEUS : s.m.
Celui ou celle qui engrène les gerbes, lorsqu'on bat à la batteuse.
INGVALÉ : v.p.
Enjambé, à califourchon.
- I l'est monté ingvalé su en'bidet. Il est monté à califourchon sur le
cheval. V. Incrintché.
INHOUV'LÉ : v.p.
Placer à l'aide d'un outil en bois, les houveaux sur les liens pour faire des
bottes. V. Houvieu, inhouv'loèr.
INHOUV'LOÈR : s.m.
Outil servant à enhouveler. Bâton de 75 cm de long, que l'on glisse sous les
houveaux pour les enlever du sol et les poser sur les liens.
INGUEUCHAGE : s.m.
Action d'enchauler : - T'inqueuch'ros tin blé.
Tu enchauleras ton blé. (vitriol).
INQUEUCHÉ : v.p.
Chauler : faire tremper le blé dans un lait de chaux, ou autre produit avant de
le semer.
INRATCHÉ : v.n.
Etre inratché, embourbé.
- Chés terres sont tell'mint fraiques equ'j'ai reste inratché.
Mes roues se sont embourbées.
INRÉNER : v.a,.
Nouer : fixer les rênes d'un cheval attelé à une voiture, afin de l'empêcher
de partir. - Inrén'chu g'vo à l'voéture.
INRÉYER : v.a.
Serrer : - Inréye el'voéture. Serre le frein de la voiture.
INROUÉYER : v.a.
Tracer : le premier sillon d'un labour.
- I l'o inrouéyé s'piéche such' c'min. V. Roua.
INSANNE : adj .
Ensemble : s'associer pour faire un travail.
- Travailler insanne. Cultiver la terre, travail effectué par des petits ménagers
agricoles.
INSATCHER : v.a.
Ensacher : mettre en sac. - Insatcher du blé.
INS'MINCHER : v.a.
Ensemencer : répandre de la semence sur ou dans la terre.
INSILAGE : s.m.
Mettre en silo (betteraves ou fourrage verts).
Ensiler du grain. Dès 1960, on construisait des silos à grains,
lorsqu'apparurent les faucheuses-batteuses, toutes les coopératives agricoles
en furent fournies.
INSILER : v.a.
Ensiler : mener le grain à la coopérative, pour être stocker, où une
ventilation permet sa conservation.
INTAMER : v.a.
Entamer : ouvrir une meule, un tas, un silo pour l'engrangement.
INTASSER : v.a.
Entasser : mettre en tas de nouveau.
- Intasser ses sous dins un bos d'laine. Mettre son argent de côté.
INTERDEUX : s.m.
Sillon qui marque la séparation de deux champs continues.
- L'born' a l'est juste dins l'intrédeux.
INTERMOUISE : s.f.
Trémie se trouvant au dessus du tarare, ou du grugeoir et où l'on verse le
grain ou les pommes.
INTIER : adj.
- Un g'vo intier. Cheval hongre non coupé.
INTITCHÉ : v.p.
Enfoncer :
- Intitcher un fourtcher. Enfoncer une fourche en terre.
- Intitcher un bâton. Lorsqu'on voulait interdire le passage dans un champ, on
enfonçait des bâtons en terre. V. Ficron.
INTONNOÈR : s.m.
Entonnoir ; ustensile de cuisine, en métal tandis que l'entonnoir pour entonner
le cidre est en bois.
- Intonner à boère à un vieu. En mettant les doigts au fond du seau le veau
en les suçant s'apprend à boire.
INTORSILLE : v.p.
Entortillé ; entremêlé.
- Mes vaques l'étoait'tnt intorsillés dins l'énn' l'eutres
Mes vaches étaient entremêlées les unes dans les autres, dans le champ où
elles se trouvaient au piquet.
INTRELARDÉ : adj.
Entrelardé : en parlant de la viande.
- J'ai toujours des cochons entrelardés. Bé ! C'mint qu'tu foais tin compte. Bé
! Est facile, ej'le donne à minger, qu'tous les deux jours (sic).
INTRÉYURE : s.m.
Entourage fait de bois, servant à couvrir le puits, dans lequel est incorporé
le treuil et la manivelle ( mannoéyelle ) où était fixé la chaîne ou la
corde.
INVERS (AL ') : loc.
Mauvais travail : - Foaire tout à 1'invers du boén sins.
INVIE : s.f.
Envie : petit filet qui se détache de la peau autour des ongles, se manifestait
surtout au moment des charrois, par le frottement des gerbes, ou leur
manipulation.
IVROUAIE : s.f.
Ivraie : mauvaise herbe.
IMBALLER : v.a.
Emballer ; se sauver :
- Min g'vo s'est imballé dins l'déchinte avec min bénieu mes patins étoait'tnt
usés.
Mon cheval dans la descente n'ayant pu retenir le tombereau, à fini par prendre
le trot.
Imballer ; entortiller :
- I m'o imballé o dins du papier d'soa. Dire quelque chose de confidentille. V.
Ecaper.
IMBARBÉE : s.f.
Brouillard givrant, provoquant un décor tout blanc, avec des chandelles le long
des gouttières. Frayée, g'lée blanque.
IMBATTAGE : s.m.
Action de fixer à chaud des bandes de fer autour d'une roue.
V. Catrage.
IMBERBOUILLÉ : v.n.
- Ch'temps l'est imberbouillé. I finiro par pluvoèr.
Le ciel est rempli de nuages.
IMBERLIFICOTÉ : v.p.
S'entortiller dans le fil ou des ronces.
IMBERNATCHER : v.a.
Situation mal aisée ;
- J'sus drol'mint imbernatché, j'n'sais point si j'm'in satch'ré.
Je me suis engagé dans une drôle d'aventure, je ne sais si je m'en sortirai.
IMBEUCHER : v.a.
Embaucher ; prendre à son service.
- J'ai imbeuché des bineus d'bett'raves.
J'ai embauché des bineurs de betteraves.
IMBLAVER : v.a.
Emblaver : semer une terre à blé ou autres céréales.
IMBLAVURES : s.f.
Terre ensemencée de céréales.
IMBOÉTER : v.a.
Emboiter : prendre la même chemin, les mêmes routes.
Mettre une roue sur l'essieu.
- Mett'énn' boéte à voiture. Mettre la boite à moyeu à une roue.
IMBOTCHER v.a.
Gaver les volailles en vue de l'engraissement.
IMBRAMÉ : adj.
Qui a un afflux de sang à la tête, dont la figure est congestionnée.
- I foait telmint queud, qu'j'ai m'fidjur' imbramée.
J'ai tellement chaud que j'en ai la figuere en feu (embrasé).
IMBRAMTCHÉ : v.a.
S'accrocher : - J'ai imbrantché un rud'travail. J'ai entrepris un travail dur.
IMBRODGÉ : v.n.
Couvrir d'impuretés ; semer le désordre.
- I m'o tout imbrondjé. V. In'fnouillé, ousi.
IMPAILLÉ : adj.
Etre en retard : - J'm'sus impaillé.
- Impaillé un n' oiseau. Naturaliser un oiseau par la taxidermie.
IMPLATE : s.f.
Emplâtre :
- Que 1'implate, i n'sais même point t'nir à g'vo. Sans énergie.
- Ch'bidet l'est malade, i l'o un implate sus sin dos. (Plaisanterie).
Moquerie.
Lorsqu'une personne n'a pas l'habitude de monter à cheval, on dit que celui-ci
à une emplate sur le dos.
IMPROVIGNER : v.n.
Couvert de mauvaises herbes, chardons. Coupure improvigné. Abcès mal soigné.
- Improvigné d'pus. V. Abouté.
IMPRUVINÉ : v.p.
Envahi : terrain rempli de mauvaises herbes.
- J'ai m'pâture él'l'est impruviné d'cardons pis d'ortilles.
Ma pâture est remplie de chardons et d'orties. V. Infnouillé, infesté.
INCARCANER : v.a.
Etre en possession d'une bête grincheuse vicieuse.
- Ch'équ' j'ai y eu b'soin d'm'incarcaner d'un bétail pareil.
Pourquoi m'être embarrassé d'une pareille bête. V. Carcan.
INCAST'LÉ : v.p.
Se dit d'un cheval dont le talon se rétrécit et la fourchette se resserre.
INCHABOTER : V.a.
Enrayer : - Inchaboter énn'reule. Serrer au moyen de sabot (chabot).
INCH ' PÉ : v.p.
Enchevêtrer, entraver :
Se dit d'un animal qui à la patte prise dans une longe.
- Bé ! Ch' vieu l'est inch'pé dins s'longe.
INCLAVER : v.a.
Enfermer : enclore une chose dans une autre.
- J'sus inclavé intré deux rouéyons.
Je suis enfermé entre deux rideaux ou talus.
INCLEUER : v.a.
Piquer un cheval au vif avec un clou lorsqu'on le ferre. V. Incleuyure.
INCLEUYURE : s.f.
Blessure faite à un cheval en le ferrant.
INCLORE : v.a.
Fermer une clôture. - J'ai inclos m'pâture.
INCOLURE : s.f.
Encolure : - Tin bidet l'o énn' bell'incolure.
Ton cheval est bien portant.
INCRINTCHÉ : v.p.
Placer un objet dans un endroit élevé.
- Et'incrintché sur un g'vo. Etre monté à cheval. V. Infourtché.
IN'HERBE : adj.
Couvert d'herbe, terrain inculte. V. Infester, impruviné, infnouillé,
improvigner.
IEU : s.f.
Eau : - Ieu d'chiterne. Eau pluviale recueillie dans une citerne.
- Ieu d'pur. Eau de source que l'on puise à l'aide d'un seau, d'une seille dans
un puits ou à même de la rivière.
- Ieu d'mare. Eau pluviale dormante, servant d'abreuvoir aux bêtes rentrant des
champs.
- J'ter ses ieux. Liquide qui environne le foetus et que rejettent les vaches
avant le vêlage.
- Ieu d'contréqueup. Elixir.
- Ieu de vaisselle ou grasse qui sert à la boisson des porcs.
INFESTÉ : v.n.
Envahir : - Champ infesté : terrain envahi par les mauvaises herbes.
- Mes berbis sont infestées d'gale. Mes brebis sont remplies de gale.
INFITCHER : v.a.
Enfoncer : - Infitcher un cardon dins sin âoégt. Entrer un chardon dans son
doigt.
INFLÉ : v.p.
Intoxication : - J'ai énn'vaque d'inflée.
Ceci arrivait lorsque les vaches mangeaient de la luzerne, et que des fils de la
Vierge (filets Madame) se posaient sur le champ, provoquant ainsi un gonflement
de la panse, que l'on évacuait à l'aide d'un trois-quart (Trocard).
INFOUIR : v.a.
Enfouir : mettre en terre. - Infouir du fyin. V. Rinfouir.
INFOURTCHÉ : v.p.
Enfourché : passer par dessus, être à califourchon.
- Infourtché un g'vo. Enfoncer avec une fourche. V. Incrintché, ingvalé.
INGLAIS : s.m.
Habitant l'Angleterre ; trèfle anglais, ou trèfle incarnat, servant à la
nourriture des animaux en fourrage vert. Celui-ci est remplacé aujourd'hui par
le trèfle violet, d'Alexandrie, et maintenant par le ray-gras venant
d'Angleterre également.
INGLER : v.a.
Agneler : mettre bas en parlant de la brebis.
- Em'berbis noère à n's'ra point longtemps à ingler.
Ma brebis noire ne sera plus longtemps à agneler.
INGOUCHE : s.f.
Souffrance : - Qué l'ingouche ! Je m'sus copé avec énn'serpe.
Quelle souffrance, de m'être coupé avec une serpe.
- J'ai ieu l'onglée, pis j'ai mis mes mains à l'l'ieu queude, que l'ingouche,
j'en'n'éroait ieu du mau.
Ayant très froid aux mains, je les ai mis dans l'eau chaude, quelle souffrance,
j'en n'aurai eu du mal.
INGRENER : v.a.
Engrener : faire passer les gerbes dans la batteuse.
- Chés bott's i sont fin longues, il faut pousser les gerbes très doucement.
V. Equerpier.
INGRÉNEUS : s.m.
Celui ou celle qui engrène les gerbes, lorsqu'on bat à la batteuse.
INGVALÉ : v.p.
Enjambé, à califourchon.
- I l'est monté ingvalé su en'bidet. Il est monté à califourchon sur le
cheval. V. Incrintché.
INHOUV'LÉ : v.p.
Placer à l'aide d'un outil en bois, les houveaux sur les liens pour faire des
bottes. V. Houvieu, inhouv'loèr.
INHOUV'LOÈR : s.m.
Outil servant à enhouveler. Bâton de 75 cm de long, que l'on glisse sous les
houveaux pour les enlever du sol et les poser sur les liens.
INGUEUCHAGE : s.m.
Action d'enchauler : - T'inqueuch'ros tin blé.
Tu enchauleras ton blé. (vitriol).
INQUEUCHÉ : v.p.
Chauler : faire tremper le blé dans un lait de chaux, ou autre produit avant de
le semer.
INRATCHÉ : v.n.
Etre inratché, embourbé.
- Chés terres sont tell'mint fraiques equ'j'ai reste inratché.
Mes roues se sont embourbées.
INRÉNER : v.a,.
Nouer : fixer les rênes d'un cheval attelé à une voiture, afin de l'empêcher
de partir. - Inrén'chu g'vo à l'voéture.
INRÉYER : v.a.
Serrer : - Inréye el'voéture. Serre le frein de la voiture.
INROUÉYER : v.a.
Tracer : le premier sillon d'un labour.
- I l'o inrouéyé s'piéche such' c'min. V. Roua.
INSANNE : adj .
Ensemble : s'associer pour faire un travail.
- Travailler insanne. Cultiver la terre, travail effectué par des petits ménagers
agricoles.
INSATCHER : v.a.
Ensacher : mettre en sac. - Insatcher du blé.
INS'MINCHER : v.a.
Ensemencer : répandre de la semence sur ou dans la terre.
INSILAGE : s.m.
Mettre en silo (betteraves ou fourrage verts).
Ensiler du grain. Dès 1960, on construisait des silos à grains,
lorsqu'apparurent les faucheuses-batteuses, toutes les coopératives agricoles
en furent fournies.
INSILER : v.a.
Ensiler : mener le grain à la coopérative, pour être stocker, où une
ventilation permet sa conservation.
INTAMER : v.a.
Entamer : ouvrir une meule, un tas, un silo pour l'engrangement.
INTASSER : v.a.
Entasser : mettre en tas de nouveau.
- Intasser ses sous dins un bos d'laine. Mettre son argent de côté.
INTERDEUX : s.m.
Sillon qui marque la séparation de deux champs continues.
- L'born' a l'est juste dins l'intrédeux.
INTERMOUISE : s.f.
Trémie se trouvant au dessus du tarare, ou du grugeoir et où l'on verse le
grain ou les pommes.
INTIER : adj.
- Un g'vo intier. Cheval hongre non coupé.
INTITCHÉ : v.p.
Enfoncer :
- Intitcher un fourtcher. Enfoncer une fourche en terre.
- Intitcher un bâton. Lorsqu'on voulait interdire le passage dans un champ, on
enfonçait des bâtons en terre. V. Ficron.
INTONNOÈR : s.m.
Entonnoir ; ustensile de cuisine, en métal tandis que l'entonnoir pour entonner
le cidre est en bois.
- Intonner à boère à un vieu. En mettant les doigts au fond du seau le veau
en les suçant s'apprend à boire.
INTORSILLE : v.p.
Entortillé ; entremêlé.
- Mes vaques l'étoait'tnt intorsillés dins l'énn' l'eutres
Mes vaches étaient entremêlées les unes dans les autres, dans le champ où
elles se trouvaient au piquet.
INTRELARDÉ : adj.
Entrelardé : en parlant de la viande.
- J'ai toujours des cochons entrelardés. Bé ! C'mint qu'tu foais tin compte. Bé
! Est facile, ej'le donne à minger, qu'tous les deux jours (sic).
INTRÉYURE : s.m.
Entourage fait de bois, servant à couvrir le puits, dans lequel est incorporé
le treuil et la manivelle ( mannoéyelle ) où était fixé la chaîne ou la
corde.
INVERS (AL ') : loc.
Mauvais travail : - Foaire tout à 1'invers du boén sins.
INVIE : s.f.
Envie : petit filet qui se détache de la peau autour des ongles, se manifestait
surtout au moment des charrois, par le frottement des gerbes, ou leur
manipulation.
IVROUAIE : s.f.
Ivraie : mauvaise herbe.
*J
JACTER : v.a.
Parler abondamment, reporter des " on dit ".
- I 1'o j acte sur min compte.
JAMBINET : s.m.
Café arrosé d'eau-de-vie (Amiénois). V. Bistouille.
JARDON : s.f.
Tumeur calleuse en dehors du mollet du cheval.
JARGON : s.m.
Langage inintelligible. S'exprimer dans un langage inconnu,.
JARNÉ : v.n.
Germé :: - Du blé jarné. Impropre à la consommation.
JARNER : v.a.
Germer : en parlant des céréales en bottes dans les champs.
- Si ch'temps lo continue, coère quéqu's jours, tout'vo jarner.
JAUNIR : v.n.
Mûrir : - Chés blés i jaunit'tnt. Les blés jaunissent, on va pouvoir bientôt
faucher. V. Ganir.
JAVARD : s.f.
Tumeur dure et douloureuse, qui vient dans le bas de la jambe du cheval.
JAV'LER ; v.a.
Mettre la récolte en petites poignées suite au ramassage de la javelle.
V. Inhouv'lé, jav'loter.
JAV'LOTER : v.n.
Retourner le foin ou la paille à l'aide de la javeloteuse.
J'LÉE : s.f.
Gelée : petite gelée ou gelée blanche.
- I l'o j'lé blanc, euros coère ses pieds lavés.
Il pleuvra sous quelques jours. Forte gelée.
- I gel' à pierr' find'. Il gèle très fort, à fendre des pierres, notamment
la craie. - Brouillard in mars, j'lée in mai.
J'LOTTÉ : v.n.
Petite gelée qui se traduit en arrière saison, ou au moment de l'arrivée du
printemps. V. Frayée, imbarbée.
J 'NICHE : s.f.
Génisse :
- No vaqu'a l'o vélée énn'ej'niche.
Notre vache a vélée une génisse, ce sera pour élever. V. Alève.
J'NOUILLÈRE : s.f.
Genouillère : pièce de toile nouée autour du genou, pour protéger le
pantalon du moissonneur, qui liait les gerbes à la main.
Pièce de cuir, que l'on mettait au genou du cheval qui était tombé. - Min
g'vo s'est couronné.
JETS : s.m.
Tige de pommes de terre.
- Dégermillonner : enlever les jets,les germes.
Brûler chés jets d'pèmmes ed'terre, ou verts d'héricottes. V. Camiés.
JIN : s.m.
Andain : portion d'un champ de betteraves dont l'ouvrier au travail, détermine
lui-même la longueur et la largeur, fixant ainsi sa tâche, pour une journée,
ou une demi-journée.
Cette surface varie avec l'étendue du champ et le courage de l'ouvrier.
- J'vos coère n'in foaire un jin, pis j'm'in irai. V. Cache.
JITCHÉ : v.n.
Juché : - Mes glaines sont jitchés. Percher.
- Jitché in heut d'un n'abe. Etre monté dans un arbre.
JOBLINE : s.f.
Coiffe en tissu léger enveloppant le chignon, et portant une longue visière,
maintenue raide par cinq ou six éléments rectangulaires, en carton, logés
entre deux tissus facile à changer, l'ensemble se maintenait par deux cordons
noués sous le menton, elle servait à protéger le visage du soleil et du vent,
usités par les glaneuses ou ramasseuses. V. Cap'line.
JORNÉ : s.m.
Journal, surface agraire.
Unité de superficie qui valait 75 verges, soit 40 ares 66 centiares.
Ancienne mesure indiquant la quantité de terrain, qu'un homme pourrait labourer
dans une journée.
JORNÉE : s.f.
Journée : - Enn'bell' jornée. Des gins à l'jornée.
Gens travaillant à la journée dans les fermes. V. Journaliers.
JOU : s.m.
Joug : pièce de bois servant à atteler les boeufs. Après la guerre 39/45, des
cultivateurs effectuèrent leur travail avec des boeufs.
JOURNALIER : s.m.
Personne employée à la journée.
JOUTCHE : v.n.
Rentrer les poules, les mettre coucher dans le poulailler.
Aller joutcher. Se coucher.
JOUTCHOER : s.m.
Perchoir : les échelons du perchoir des poules sont faits en bois d'érable,
considéré comme très mauvais conducteur de la chaleur.
JUMBARDE : s.m.
Guimbarde, ensemble se plaçant de chaque côté en avant et en arrière du
chariot.
JUMENT : s.f.
Femelle du cheval. - No jument a l'o poulinée.
Notre jument a eu un poulain. Le croisement de l'âne et de la jument donne le
mulet. " Jument d'brasseur " se dit d'une femme bien modelée et très
forte. V. Poulinière.
JUMENTERIE ; s.f.
Haras : destiné à la production des étalons.
JUMENTEUX (SE) : Urine trouble et chargée comme celle du cheval.
JUP'LAINE : s.f.
Cape de berger ou houppelande, gros vêtement en laine.
JUS : s.m.
Rendre à jus : - Tes pèmm's i rint'tnt à jus : contenu d'une cidrée.
Lors de grandes périodes de pluies, les pommes rendent beaucoup de jus.
Jus de tabac : nicotine. Lorsque les brebris avaient le piétin, le berger
extrayant du tabac qu'il mâchait, et qu'il envoyait sur la partie malade. V.
Queuqueux.
JACTER : v.a.
Parler abondamment, reporter des " on dit ".
- I 1'o j acte sur min compte.
JAMBINET : s.m.
Café arrosé d'eau-de-vie (Amiénois). V. Bistouille.
JARDON : s.f.
Tumeur calleuse en dehors du mollet du cheval.
JARGON : s.m.
Langage inintelligible. S'exprimer dans un langage inconnu,.
JARNÉ : v.n.
Germé :: - Du blé jarné. Impropre à la consommation.
JARNER : v.a.
Germer : en parlant des céréales en bottes dans les champs.
- Si ch'temps lo continue, coère quéqu's jours, tout'vo jarner.
JAUNIR : v.n.
Mûrir : - Chés blés i jaunit'tnt. Les blés jaunissent, on va pouvoir bientôt
faucher. V. Ganir.
JAVARD : s.f.
Tumeur dure et douloureuse, qui vient dans le bas de la jambe du cheval.
JAV'LER ; v.a.
Mettre la récolte en petites poignées suite au ramassage de la javelle.
V. Inhouv'lé, jav'loter.
JAV'LOTER : v.n.
Retourner le foin ou la paille à l'aide de la javeloteuse.
J'LÉE : s.f.
Gelée : petite gelée ou gelée blanche.
- I l'o j'lé blanc, euros coère ses pieds lavés.
Il pleuvra sous quelques jours. Forte gelée.
- I gel' à pierr' find'. Il gèle très fort, à fendre des pierres, notamment
la craie. - Brouillard in mars, j'lée in mai.
J'LOTTÉ : v.n.
Petite gelée qui se traduit en arrière saison, ou au moment de l'arrivée du
printemps. V. Frayée, imbarbée.
J 'NICHE : s.f.
Génisse :
- No vaqu'a l'o vélée énn'ej'niche.
Notre vache a vélée une génisse, ce sera pour élever. V. Alève.
J'NOUILLÈRE : s.f.
Genouillère : pièce de toile nouée autour du genou, pour protéger le
pantalon du moissonneur, qui liait les gerbes à la main.
Pièce de cuir, que l'on mettait au genou du cheval qui était tombé. - Min
g'vo s'est couronné.
JETS : s.m.
Tige de pommes de terre.
- Dégermillonner : enlever les jets,les germes.
Brûler chés jets d'pèmmes ed'terre, ou verts d'héricottes. V. Camiés.
JIN : s.m.
Andain : portion d'un champ de betteraves dont l'ouvrier au travail, détermine
lui-même la longueur et la largeur, fixant ainsi sa tâche, pour une journée,
ou une demi-journée.
Cette surface varie avec l'étendue du champ et le courage de l'ouvrier.
- J'vos coère n'in foaire un jin, pis j'm'in irai. V. Cache.
JITCHÉ : v.n.
Juché : - Mes glaines sont jitchés. Percher.
- Jitché in heut d'un n'abe. Etre monté dans un arbre.
JOBLINE : s.f.
Coiffe en tissu léger enveloppant le chignon, et portant une longue visière,
maintenue raide par cinq ou six éléments rectangulaires, en carton, logés
entre deux tissus facile à changer, l'ensemble se maintenait par deux cordons
noués sous le menton, elle servait à protéger le visage du soleil et du vent,
usités par les glaneuses ou ramasseuses. V. Cap'line.
JORNÉ : s.m.
Journal, surface agraire.
Unité de superficie qui valait 75 verges, soit 40 ares 66 centiares.
Ancienne mesure indiquant la quantité de terrain, qu'un homme pourrait labourer
dans une journée.
JORNÉE : s.f.
Journée : - Enn'bell' jornée. Des gins à l'jornée.
Gens travaillant à la journée dans les fermes. V. Journaliers.
JOU : s.m.
Joug : pièce de bois servant à atteler les boeufs. Après la guerre 39/45, des
cultivateurs effectuèrent leur travail avec des boeufs.
JOURNALIER : s.m.
Personne employée à la journée.
JOUTCHE : v.n.
Rentrer les poules, les mettre coucher dans le poulailler.
Aller joutcher. Se coucher.
JOUTCHOER : s.m.
Perchoir : les échelons du perchoir des poules sont faits en bois d'érable,
considéré comme très mauvais conducteur de la chaleur.
JUMBARDE : s.m.
Guimbarde, ensemble se plaçant de chaque côté en avant et en arrière du
chariot.
JUMENT : s.f.
Femelle du cheval. - No jument a l'o poulinée.
Notre jument a eu un poulain. Le croisement de l'âne et de la jument donne le
mulet. " Jument d'brasseur " se dit d'une femme bien modelée et très
forte. V. Poulinière.
JUMENTERIE ; s.f.
Haras : destiné à la production des étalons.
JUMENTEUX (SE) : Urine trouble et chargée comme celle du cheval.
JUP'LAINE : s.f.
Cape de berger ou houppelande, gros vêtement en laine.
JUS : s.m.
Rendre à jus : - Tes pèmm's i rint'tnt à jus : contenu d'une cidrée.
Lors de grandes périodes de pluies, les pommes rendent beaucoup de jus.
Jus de tabac : nicotine. Lorsque les brebris avaient le piétin, le berger
extrayant du tabac qu'il mâchait, et qu'il envoyait sur la partie malade. V.
Queuqueux.
*L
LABOURABE : adj.
Labourable : - Enn' terr' labourable. V. Arié.
LABOURAGE : s.m.
Labourage : action de labourer.
LABOURÉ : v.p.
Terre ou champ labouré.
LABOURER : v.a.
Labourer :
- I l'o labouré ses terres à l'avénne. Chés terres sont durs à labourer.
Les terres sont durs à labourer, le manque de gel en étant la cause.
LABOUREUS: s. m.
Laboureur : nom donné à celui qui faisait le travail ou labour des petits ménagers.
- Je n'sus point contint d'min laboureu.
Je suis mécontent de mon laboureur.
LACHE : s.f.
Attache ou corde en chanvre, servant à attacher les bêtes. V. Longe.
LAGNÈRE : s.f.
Lanière : - Enn' lanière ed'tchuir (en cuir). Em' lanière ed'cachouère (de
fouet). V. Accoupe.
s.f.
Lanière ou courroie de cuir :
- Em'iagner' ed'cachoêre a l'est cassée. Ma lanière de fouet est cassée.
LAIT : s.m.
Lait : - Lait prinds. Lait pris que l'on retirait d'une jatte, après en avoir
enlevé la crème, et qui servait à faire du fromage blanc après addition de
présure. Lait caillé qui par la chaleur ou la durée à tourné.
LAIT'RIE : s.f.
Laiterie : local servant à la vente du lait reconnue sanitairement depuis 1970.
LAITIER : s.m.
Marchand de lait : à l'heure du laitier. Les Allemands pendant l'occupation,
arrêtaient les Résistants très tôt le matin ce qui faisait dire "être
arrêté à l'heure du laitier".
LAITRON : s.m.
Poulain de 1 an à 18 mois.
- J'ai acaté un laitron à St Clémint.
J'ai acheté un poulain à la foire de la St Clément, qui a lieu le 23 novembre
à Airaines.
LAMBIC s.m.
- Foaire sin cid' à lambic. Faire macérer les pommes écrasées, dans une
petite quantité d'eau, par lit successifs de paille, sans utiliser le pressoir.
LAMBINEUX : s.m.
- Qui lambine. Qui agit avec lenteur.
- I n'in finit point, ed'mandé li quoi qui torne ?
Il n'en finit pas, il passe son temps à de futilles occupations.
V. Luronneux.
LANCH'RON : s.m.
Laiteron : genre de composés liguliflores à latex blanc, qui constitue une
excellente nourriture pour les lapins.
- Aller à lanch'rons. Faire de l'herbe pour les lapins. On trouvait ceux-ci
dans les jachères ou champs de pommes de terre, en voie de disparition par
suite d'emplois de desherbant ou de double culture.
V. Bibeus, brin d'cot.
LANDAU : s.m.
Voiture à quatre roues, dont la double capote se lève et s'abaisse à volonté.
LANDIERS : s.m.
Gros chenet de fer, se trouvant dans les anciennes habitations, placés devant
le feu de bois et servant à tenir les bûches.
LANDJER : v.a.
Fumer la langue et la gorge du porc.
LANDJIR : v.a.
Languir : - Mes bett'raves i landjit'tnt, avec un mole d'nitrat", i vont
r'partir.
LANDJU : adj.
Médisant : personne qui ne peut rien tenir pour soi et de mauvais rapport.
LANDJUYER : v.a.
Visiter la langue d'un porc pour voir s'il est sain.
LANDJUYEUX : adj.
Celui qui est commis pour landjuyer les porcs.
LANGREUX : adj.
Maigre : personne ou animal chétive.
- T'os lo un vieu i l'est malade, rien d'étonnant qui l'o un corps étranger,
qui l'est langru. Vieu langreu.
IANGU'S ED'VAQU'S : Feuille de la grande consoute qui croit surtout dans
les terrains humides. Lors de le guerre 39/45 de certaines personnes fumaient
celles-ci, après les avoir mis séchées.
LANTERNE : s.f.
Lanterne à cornes : lanterne ronde à bougie dont les carreaux, étaient en
corne.
Lanterne à voiture. Lanterne carrée à bougie dont la partie du bas était
cylindrique et se dévissait, afin de pouvoir y introduire la bougie ; celle-ci
pouvait être, soit suspendue à l'aide d'un anneau dans la partie supérieures
ou fixée à l'avant de la voiture par une bague soudée à une tige.
- Foaire des lanternes. Dresser trois ou quatre gerbes d'avoines ou autres l'une
contre l'autre dans le champ et liés au sommet par un lien de paille ou de
corde.
Prendre des vessies pour des lanternes. Faire croire à l'invraisemblable.
LARD : s.m.
Viande de porc : du lard salé. Lorsqu'on tuait le porc, on mettait la viande
dans un saloir, avec du sel pour faire de la samure afin de conserver celle-ci.
- Enn'om'lett' au lard. Petits dès de larderons que l'on faisait cuire avec des
oeufs.
LARI : s.m.
Terre en côté et de faible qualité.
- Ch'est des larris. Des mauvaises terres. Des riez, gatchères.
LAVINDER : v.a.
Laver : - Laver chés sieux. Laver les seaux qui ont servis à donner à manger
aux porcs. Lavinder des verres. Tremper les verres dans un récipient rempli
d'eau. V. Ratrucher.
LAVIND'RIE : s.f.
Eaux grasses provenant des eaux de vaisselle.
- Ieu d'lavind'rie. Servant à faire la boisson aux porcs, additionnée de lait,
de mouture et de pommes de terre.
LAVINDEUX : adj.
Personne médisante, se plaisant à dire de mauvaises choses sur ses semblables.
- I f'roait bien miux d'laver sin linge. V. Lavureux.
LAVUREUX s.m.
Personne sans goût pour le travail. - I n'est boén qu'à lavurer.
LAYOUTE : adj.
Se dit d'une personne débonnaire et misérable, qu'on employait dans les
fermes, rien que pour leur nourriture. - Ch'est un pov'layoute.
LÉNNE : s.f.
Lune : en hiver lorsque la lune est brillante c'est signe de froid.
Si la lune tombait un vendredi, toute la lunaison était mauvaise.
- Veut miux vir, un leu intrer dins énn'berqu'rie, quéll'lènn'ec'mincher un
vendredi, tel était la superstition des vieux.
- Lénn'rousse lune qui commence après Pâques se terminant le jour de la
Saint-Servais,c'est-à-dire le 13 mai engendrant ainsi tous les Saints de glace,
Mamert le 11 et Pancrace le 12.
- I feut toujours s'mer in lénn' déchindante (déclin) d'mêm' equ'pour abatt'
du bos, pour n'point qui s'maque à vers.
LICOT : s.m.
Licol : harnais de cheval passé autour du cou de celui-ci et composé d'un
anneau, dans lequel est introduit la longe.
- Licou. Attache de veau. - Ech'vieu vo s'étranner avec sin licou.
Le veau va s'étrangler avec son collier (longe passée au travers du cou avec
un tour mort).
LIE : s.f.
Enveloppe dans laquelle se trouve le foetus et que les bêtes (vaches) rejette
après le vêlage. Le cultivateur portait une grande attention à ce que
celle-ci est "d'livrée" lorsque celle-ci n'avait pas jetée sa délivrance,
on devait faire appel au vétérinaire.
Lie : partie épaisse qui se dépose au fond des tonneaux de cidre, avec
laquelle on faisait du marc de cidre.
LIEN : s.m.
Attache servant à lier les gerbes de blé, de foin, et qui était confectionné
avec de la paille de seigle. V. Glui.
LIER : v.a.
Lier : action de serrer des gerbes avec une corde ou un lien de paille (glui)
des fagots avec du fil à quart (fer) ou un lien fait de bois (archelle)
nois'tier de préférences.
LIEU-DIT : s.m.
Désignation d'un lieu de terroir avec section, relatant parfois une origine, un
emplacement. Ex : Le Moulin; la Briqu'trie.
LIEUR : s.m.
Pièce de la faucheuse-lieuse, se trouvant sur le tablier, qui s'appuyant sur le
" tchien moteur ", déclenchait le couteau et par une rotation, liait
la botte.
LIEUS : s.m.
Lieurs de gerbes, employés au liage des bottes de foin, de paille battues
sortant des batteuses.
LIMON : s.m.
L'une des deux grosses pièces de devant d'une charrette, où on attelait le
limonier.
LIMONIER : s.m.
Cheval qualifié, que l'on attelait dans les brancards d'un tombereau, d'une
voiture. V. Limon.
LIN : s.m.
Plante textile : - Linum usitatissinum.
Dont la culture est à peu près abandonnée dans la région. Graine de lin pilée,
servant à faire des cataplasmes, ainsi que la farine, des sinapismes, lorsque
les chevaux avaient des coliques.
LIQUET : s.m.
Petite poire bonne à cuire, appelé couramment dans notre région " poire
de fusée ", qu'on mettait en chapelet, qu'on passait au four lorsqu'on
avait cuit, afin de les conserver.
LIR' : v.a.
- Lir' el'journal. Se dit des bêtes qui attendent leur nourriture à l'étable
ou au pâturage.
LIT : s.m.
Couche horizontale de gerbes ou de bottes de foin, dans une meule, une grange,
un grenier, ou un tombereau ou chariot.
LITRE : s.f.
Nouvelle mesure de capacité, qui vaut environ une pinte et un 20ème, ou un
litron et un 1/4 et qui contient un décimètre cube.
LITRON : s.m.
Mesure de capacité, qui contenait un 1/16 de boisseau.
LISERON : s.m.
Plante grimpante à fleur d'entonnoir dont le rhisomes envahissent les terrains
des jardins ou terres incultes, s'appelle aussi "volubilis".
LINTILLES : s.f.
Lentilles : genre de légumineuses papillonnacées alimentaires ; il y a deux
sortes de lentilles, blonde ou rouge et la verte. Culture pratiquée dans les
terres légères ou calcaires.
LUPIN : s.m.
Genre de légumineuse papillonacée, employé comme fourrage. V. Trèfle.
LURONNEUX : adj.
Homme paresseux qui traine toujours pour effectuer son travail.
V. Lambineux.
LINTILLONS : s.m.
Petite lentille, que l'on sème dans les seigles que l'on nomme hivernache. V. Véche.
LOCHER : v.n.
Il ne se dit qu'en parlant d'un fer de cheval, qui branle et qui est près de
tomber.
LOCOMOBILE : s.f.
Machine à vapeur montée sur roues et mobile que l'on utilise comme moteur,
pour actionner les batteuses. V. Batteuse à fu ou machine.
LONGE : s.f.
Corde servant à attacher les bêtes.
- No vaqu' o l'o cassée s'longe. Notre vache a cassée sa longe. V. Lâche.
LONGIVO : adj.
Paresseux : traîner pour faire un travail.
- I n'in fini point, qué longivo.
LONGTCHU : ad.j.
- Foaire l'longtchu. Traîner lorsqu'on vous appelle. V. Longivo.
LOTI : adj.
Etre bien ou mal loti. Se dit souvent du mariage, lorsque l'époux ou l'épouse
ont une mauvaise conduite ou que ceux-ci lorsqu'ils cultivent, ne disposent de bâtiments
ou de matériels modernes.
LOUAGEUX : s.m.
Celui qui loue des chevaux ou des voitures.
LOUCHET : s.m.
Bêche ou louchet à bett'raves.
Outil spécial dont le fer est plus petit que celui de la bêche, de forme
allongée et légèrement concave, servant à arracher les betteraves.
V. Fourtchet à bett'rave s.
LOUIS : s.m.
Monnaie appelée ainsi par Louis XVII, du nom des rois. Le Louis d'or valait 10
F en 1864 il valait 24 livres, la livre est de 16 onces, monnaie de compte
valait vingt sous.
LOUSTIC : adj.
Se dit d'une personne dont on se méfie.
- Ch'est un drol'dé loustic, un drol'dé coco.
LOUVET (TE) : adj.
Se dit de la couleur du poil de loup, en parlant du cheval.
LUBIE : n.f.
Caprice : - Avoèr des lubies. I y a rien à foaire, quant'i l'o dit qui n'tira
point, tu peux li casser ch'manche d'cachoère su sin dos, i n'boug'ra point
pour o. Se dit d'un cheval lunatique et récalcitrant.
V. Lunatique.
LUMIÈRE : n.f.
Ouverture se trouvant sur la flèche de la charrue, ou sont fixées la rasette
et le coutre.
LUNATIQUE : adj.
Récalcitrant ; rebuté :
- I l'est lunatique comm'un viux beudet. V. Lubie.
LUPIN : s.m.
Genre de-légumineuse papillonacée, employé comme fourrage. V. Trèfle.
LURONNEUX : adj.
Homme paresseux qui traine toujours pour effectuer son travail.
V. Lambineux.
LUTRONGNE : s.m. {
Merle draine à tête cendrée.
- L' lutronn' à l'siffl', ch'est singn'ed'boén temps.i
Lorsque le merle draine siffle, il va faire beau.
LUZERNE : s.f.
Fourrage : plante cultivée.
- Médicago sativa. Nourriture très riche pour les bêtes. Celles-ci avait une
durée de six ans. Aujourd'hui remplacé comme le sainfoin par les récoltes
annuelles.
- Ray-gras ou gazons.
LUZINIÈRE : s.f.
Terre semée en luzerne.
LABOURABE : adj.
Labourable : - Enn' terr' labourable. V. Arié.
LABOURAGE : s.m.
Labourage : action de labourer.
LABOURÉ : v.p.
Terre ou champ labouré.
LABOURER : v.a.
Labourer :
- I l'o labouré ses terres à l'avénne. Chés terres sont durs à labourer.
Les terres sont durs à labourer, le manque de gel en étant la cause.
LABOUREUS: s. m.
Laboureur : nom donné à celui qui faisait le travail ou labour des petits ménagers.
- Je n'sus point contint d'min laboureu.
Je suis mécontent de mon laboureur.
LACHE : s.f.
Attache ou corde en chanvre, servant à attacher les bêtes. V. Longe.
LAGNÈRE : s.f.
Lanière : - Enn' lanière ed'tchuir (en cuir). Em' lanière ed'cachouère (de
fouet). V. Accoupe.
s.f.
Lanière ou courroie de cuir :
- Em'iagner' ed'cachoêre a l'est cassée. Ma lanière de fouet est cassée.
LAIT : s.m.
Lait : - Lait prinds. Lait pris que l'on retirait d'une jatte, après en avoir
enlevé la crème, et qui servait à faire du fromage blanc après addition de
présure. Lait caillé qui par la chaleur ou la durée à tourné.
LAIT'RIE : s.f.
Laiterie : local servant à la vente du lait reconnue sanitairement depuis 1970.
LAITIER : s.m.
Marchand de lait : à l'heure du laitier. Les Allemands pendant l'occupation,
arrêtaient les Résistants très tôt le matin ce qui faisait dire "être
arrêté à l'heure du laitier".
LAITRON : s.m.
Poulain de 1 an à 18 mois.
- J'ai acaté un laitron à St Clémint.
J'ai acheté un poulain à la foire de la St Clément, qui a lieu le 23 novembre
à Airaines.
LAMBIC s.m.
- Foaire sin cid' à lambic. Faire macérer les pommes écrasées, dans une
petite quantité d'eau, par lit successifs de paille, sans utiliser le pressoir.
LAMBINEUX : s.m.
- Qui lambine. Qui agit avec lenteur.
- I n'in finit point, ed'mandé li quoi qui torne ?
Il n'en finit pas, il passe son temps à de futilles occupations.
V. Luronneux.
LANCH'RON : s.m.
Laiteron : genre de composés liguliflores à latex blanc, qui constitue une
excellente nourriture pour les lapins.
- Aller à lanch'rons. Faire de l'herbe pour les lapins. On trouvait ceux-ci
dans les jachères ou champs de pommes de terre, en voie de disparition par
suite d'emplois de desherbant ou de double culture.
V. Bibeus, brin d'cot.
LANDAU : s.m.
Voiture à quatre roues, dont la double capote se lève et s'abaisse à volonté.
LANDIERS : s.m.
Gros chenet de fer, se trouvant dans les anciennes habitations, placés devant
le feu de bois et servant à tenir les bûches.
LANDJER : v.a.
Fumer la langue et la gorge du porc.
LANDJIR : v.a.
Languir : - Mes bett'raves i landjit'tnt, avec un mole d'nitrat", i vont
r'partir.
LANDJU : adj.
Médisant : personne qui ne peut rien tenir pour soi et de mauvais rapport.
LANDJUYER : v.a.
Visiter la langue d'un porc pour voir s'il est sain.
LANDJUYEUX : adj.
Celui qui est commis pour landjuyer les porcs.
LANGREUX : adj.
Maigre : personne ou animal chétive.
- T'os lo un vieu i l'est malade, rien d'étonnant qui l'o un corps étranger,
qui l'est langru. Vieu langreu.
IANGU'S ED'VAQU'S : Feuille de la grande consoute qui croit surtout dans
les terrains humides. Lors de le guerre 39/45 de certaines personnes fumaient
celles-ci, après les avoir mis séchées.
LANTERNE : s.f.
Lanterne à cornes : lanterne ronde à bougie dont les carreaux, étaient en
corne.
Lanterne à voiture. Lanterne carrée à bougie dont la partie du bas était
cylindrique et se dévissait, afin de pouvoir y introduire la bougie ; celle-ci
pouvait être, soit suspendue à l'aide d'un anneau dans la partie supérieures
ou fixée à l'avant de la voiture par une bague soudée à une tige.
- Foaire des lanternes. Dresser trois ou quatre gerbes d'avoines ou autres l'une
contre l'autre dans le champ et liés au sommet par un lien de paille ou de
corde.
Prendre des vessies pour des lanternes. Faire croire à l'invraisemblable.
LARD : s.m.
Viande de porc : du lard salé. Lorsqu'on tuait le porc, on mettait la viande
dans un saloir, avec du sel pour faire de la samure afin de conserver celle-ci.
- Enn'om'lett' au lard. Petits dès de larderons que l'on faisait cuire avec des
oeufs.
LARI : s.m.
Terre en côté et de faible qualité.
- Ch'est des larris. Des mauvaises terres. Des riez, gatchères.
LAVINDER : v.a.
Laver : - Laver chés sieux. Laver les seaux qui ont servis à donner à manger
aux porcs. Lavinder des verres. Tremper les verres dans un récipient rempli
d'eau. V. Ratrucher.
LAVIND'RIE : s.f.
Eaux grasses provenant des eaux de vaisselle.
- Ieu d'lavind'rie. Servant à faire la boisson aux porcs, additionnée de lait,
de mouture et de pommes de terre.
LAVINDEUX : adj.
Personne médisante, se plaisant à dire de mauvaises choses sur ses semblables.
- I f'roait bien miux d'laver sin linge. V. Lavureux.
LAVUREUX s.m.
Personne sans goût pour le travail. - I n'est boén qu'à lavurer.
LAYOUTE : adj.
Se dit d'une personne débonnaire et misérable, qu'on employait dans les
fermes, rien que pour leur nourriture. - Ch'est un pov'layoute.
LÉNNE : s.f.
Lune : en hiver lorsque la lune est brillante c'est signe de froid.
Si la lune tombait un vendredi, toute la lunaison était mauvaise.
- Veut miux vir, un leu intrer dins énn'berqu'rie, quéll'lènn'ec'mincher un
vendredi, tel était la superstition des vieux.
- Lénn'rousse lune qui commence après Pâques se terminant le jour de la
Saint-Servais,c'est-à-dire le 13 mai engendrant ainsi tous les Saints de glace,
Mamert le 11 et Pancrace le 12.
- I feut toujours s'mer in lénn' déchindante (déclin) d'mêm' equ'pour abatt'
du bos, pour n'point qui s'maque à vers.
LICOT : s.m.
Licol : harnais de cheval passé autour du cou de celui-ci et composé d'un
anneau, dans lequel est introduit la longe.
- Licou. Attache de veau. - Ech'vieu vo s'étranner avec sin licou.
Le veau va s'étrangler avec son collier (longe passée au travers du cou avec
un tour mort).
LIE : s.f.
Enveloppe dans laquelle se trouve le foetus et que les bêtes (vaches) rejette
après le vêlage. Le cultivateur portait une grande attention à ce que
celle-ci est "d'livrée" lorsque celle-ci n'avait pas jetée sa délivrance,
on devait faire appel au vétérinaire.
Lie : partie épaisse qui se dépose au fond des tonneaux de cidre, avec
laquelle on faisait du marc de cidre.
LIEN : s.m.
Attache servant à lier les gerbes de blé, de foin, et qui était confectionné
avec de la paille de seigle. V. Glui.
LIER : v.a.
Lier : action de serrer des gerbes avec une corde ou un lien de paille (glui)
des fagots avec du fil à quart (fer) ou un lien fait de bois (archelle)
nois'tier de préférences.
LIEU-DIT : s.m.
Désignation d'un lieu de terroir avec section, relatant parfois une origine, un
emplacement. Ex : Le Moulin; la Briqu'trie.
LIEUR : s.m.
Pièce de la faucheuse-lieuse, se trouvant sur le tablier, qui s'appuyant sur le
" tchien moteur ", déclenchait le couteau et par une rotation, liait
la botte.
LIEUS : s.m.
Lieurs de gerbes, employés au liage des bottes de foin, de paille battues
sortant des batteuses.
LIMON : s.m.
L'une des deux grosses pièces de devant d'une charrette, où on attelait le
limonier.
LIMONIER : s.m.
Cheval qualifié, que l'on attelait dans les brancards d'un tombereau, d'une
voiture. V. Limon.
LIN : s.m.
Plante textile : - Linum usitatissinum.
Dont la culture est à peu près abandonnée dans la région. Graine de lin pilée,
servant à faire des cataplasmes, ainsi que la farine, des sinapismes, lorsque
les chevaux avaient des coliques.
LIQUET : s.m.
Petite poire bonne à cuire, appelé couramment dans notre région " poire
de fusée ", qu'on mettait en chapelet, qu'on passait au four lorsqu'on
avait cuit, afin de les conserver.
LIR' : v.a.
- Lir' el'journal. Se dit des bêtes qui attendent leur nourriture à l'étable
ou au pâturage.
LIT : s.m.
Couche horizontale de gerbes ou de bottes de foin, dans une meule, une grange,
un grenier, ou un tombereau ou chariot.
LITRE : s.f.
Nouvelle mesure de capacité, qui vaut environ une pinte et un 20ème, ou un
litron et un 1/4 et qui contient un décimètre cube.
LITRON : s.m.
Mesure de capacité, qui contenait un 1/16 de boisseau.
LISERON : s.m.
Plante grimpante à fleur d'entonnoir dont le rhisomes envahissent les terrains
des jardins ou terres incultes, s'appelle aussi "volubilis".
LINTILLES : s.f.
Lentilles : genre de légumineuses papillonnacées alimentaires ; il y a deux
sortes de lentilles, blonde ou rouge et la verte. Culture pratiquée dans les
terres légères ou calcaires.
LUPIN : s.m.
Genre de légumineuse papillonacée, employé comme fourrage. V. Trèfle.
LURONNEUX : adj.
Homme paresseux qui traine toujours pour effectuer son travail.
V. Lambineux.
LINTILLONS : s.m.
Petite lentille, que l'on sème dans les seigles que l'on nomme hivernache. V. Véche.
LOCHER : v.n.
Il ne se dit qu'en parlant d'un fer de cheval, qui branle et qui est près de
tomber.
LOCOMOBILE : s.f.
Machine à vapeur montée sur roues et mobile que l'on utilise comme moteur,
pour actionner les batteuses. V. Batteuse à fu ou machine.
LONGE : s.f.
Corde servant à attacher les bêtes.
- No vaqu' o l'o cassée s'longe. Notre vache a cassée sa longe. V. Lâche.
LONGIVO : adj.
Paresseux : traîner pour faire un travail.
- I n'in fini point, qué longivo.
LONGTCHU : ad.j.
- Foaire l'longtchu. Traîner lorsqu'on vous appelle. V. Longivo.
LOTI : adj.
Etre bien ou mal loti. Se dit souvent du mariage, lorsque l'époux ou l'épouse
ont une mauvaise conduite ou que ceux-ci lorsqu'ils cultivent, ne disposent de bâtiments
ou de matériels modernes.
LOUAGEUX : s.m.
Celui qui loue des chevaux ou des voitures.
LOUCHET : s.m.
Bêche ou louchet à bett'raves.
Outil spécial dont le fer est plus petit que celui de la bêche, de forme
allongée et légèrement concave, servant à arracher les betteraves.
V. Fourtchet à bett'rave s.
LOUIS : s.m.
Monnaie appelée ainsi par Louis XVII, du nom des rois. Le Louis d'or valait 10
F en 1864 il valait 24 livres, la livre est de 16 onces, monnaie de compte
valait vingt sous.
LOUSTIC : adj.
Se dit d'une personne dont on se méfie.
- Ch'est un drol'dé loustic, un drol'dé coco.
LOUVET (TE) : adj.
Se dit de la couleur du poil de loup, en parlant du cheval.
LUBIE : n.f.
Caprice : - Avoèr des lubies. I y a rien à foaire, quant'i l'o dit qui n'tira
point, tu peux li casser ch'manche d'cachoère su sin dos, i n'boug'ra point
pour o. Se dit d'un cheval lunatique et récalcitrant.
V. Lunatique.
LUMIÈRE : n.f.
Ouverture se trouvant sur la flèche de la charrue, ou sont fixées la rasette
et le coutre.
LUNATIQUE : adj.
Récalcitrant ; rebuté :
- I l'est lunatique comm'un viux beudet. V. Lubie.
LUPIN : s.m.
Genre de-légumineuse papillonacée, employé comme fourrage. V. Trèfle.
LURONNEUX : adj.
Homme paresseux qui traine toujours pour effectuer son travail.
V. Lambineux.
LUTRONGNE : s.m. {
Merle draine à tête cendrée.
- L' lutronn' à l'siffl', ch'est singn'ed'boén temps.i
Lorsque le merle draine siffle, il va faire beau.
LUZERNE : s.f.
Fourrage : plante cultivée.
- Médicago sativa. Nourriture très riche pour les bêtes. Celles-ci avait une
durée de six ans. Aujourd'hui remplacé comme le sainfoin par les récoltes
annuelles.
- Ray-gras ou gazons.
LUZINIÈRE : s.f.
Terre semée en luzerne.
*M
MACHINE : s.f.
- Machine à batte. Batteuse.
- Machine à fu ; jusqu'en 1936, on battait encore avec la locomobile, qui
actionnait la batteuse.
- Machine à betteraves : houe à main ou à cheval, servant à biner les
betteraves.
MACHINER : v.a.
Biner des betteraves : - J'vos machiner mes bett'raves.
MADELEINE : s.f.
Sainte Marie-Madeleine est le 22 juillet.
- Quand i pleut al' Mad'leine, i pleut pendant six s'maines, ce qui veut dire :
braire comm' énn'Mad'leine.
MADJETTE : s.f.
Chèvre : - No madjett' a d'mandé les boucs. Notre chèvre est en rut.
MAHONS : s.f.
Coquelicot ou pavot des champs, leur couleur rouge donne dans la récolte, une
sorte de capite renfermant la graine.
MAIGRE : s.m.
Partie maigre d'un morceau de viande.
- Un bieu morcieu d'maigre, qu'o vient d'ertirer de s'saloèr.
Morceau de viande maigre ( sans gras ou lard ) qu'on retire du saloir.
MAILLARD : adj.
Canard dont les plumes de la tête et du bout des ailes est de couleur bleue.
MAILLE : s.f.
Crochet permettant d'attacher la volée à l'avant-train de la charrue.
- Feusse-maille : maille double servant à relier deux bouts de chaîne en une.
MAILLET : s.m.
Masse de bois pour enfoncer les tiges de fer, fixant les claies du parc à
moutons, ou à enfoncer les piquets servant à tenir la chaîne des vaches à l'étau.
- I ni y o rien d'tel equ' du peumier pour foaire un maillet.
Il n'y a rien de mieux que le bois du pommier pour faire un maillet.
V. Frette, masse, merlin.
MAILLOCHE : s.f.
Petit maillet dont se servait les maréchaux de forme spécifique, pour
implanter les clous à ferrer. V. Brochoir.
MAIN : s.f. adj.
A ma main. - Am'main, être droitier ou gaucher.
Bottes liées à la main, par opposition aux bottes liées par la moissonneuse.
- Bidet à l'main. Cheval qui a le cordeau et qui se trouve à côté du
conducteur. V. Ed' cordieu.
MAIS : s.m.
Blé de Turquie : culture en plein développement, utilisé pour l'ensilage.
Nourriture des bêtes ainsi que la récolte du grain.
MALART : s.m.
Mâle de cane sauvage. V. Huttier.
MALBATI : adj .
Possédant une infirmité. Epithète. - Avanch' grand malbati.
MALLIER : s.m.
Cheval sur lequel on charge la malle.
- Cheval de brancard, de poste. V. Limonier.
MALOT : s.m.
Bourdon : - Apis agrorum. - I brouit comm'un malot. Faire du bruit, du potin,
n'arrêter de parler.
MAQUE A FOUR : s.m.
Porte en métal, demi cylindrique qui ferme l'entrée du four.
V. Bouchoèr.
MANCH ' RON : s.m.
Mancheron de la charrue : pièce de bois ou de fer, placée à l'arrière de
celle-ci, et servant à la diriger.
MANDE : s.f.
Manne : récipient fait avec de la paille de seigle, ou de fibre de bois
d'osier, dans laquelle on mettait de l'avoine ou de la pamelle, lorsque c'était
pour conserver au grenier, des betteraves et des pommes de terre pour les
seconds pour le transport de ces marchandises : cette dernière catégorie est
maintenant en fil de fer.
MAND'LETTE : s.f.
Petite manne : dans laquelle on mettait les légumes avant de les éplucher. -
Enn'mand'lette ed'poès. Contenu de la manne. V. Picotin.
MAMMITE : s.f.
Inflammation de la mamelle : peut arriver après un vêlage de la vache.
MANÉE : s.f.
Mannée : quantité de blé, qu'on remettait en une seule fois au "cache
manée" (meunier) pour être transportée au moulin et convertie en farine,
son ou reflets.
- Chés derniers caches manée furent, chés magniers du "MERMONT moulin
situé entre Métigny et Airaines, du nom Bailleur. C'était une des filles qui
jusqu'en 1921 ramassa le grain, à cette époque une sécheresse sévit, et les
moulins ne furent plus alimentés en eau, c'est à ce moment que la Maison Lévis,
se créa en coopérative et vendit même du pain, en rachetant toutes les
petites boulangeries des environs.
MANÈGE : s.m.
Atteint de manies, pouvant devenir dangereux.
- T'éros soin, i l'est souvint maniaque, d'énn'point r'shuvoèr un queup
d'pied, en parlant du cheval. I yo qu'li qui foait tout'bien, ch'est un vrai
maniaque.
MANNOÉYELLE : s.f.
Manivelle : - Serr'el' mannoéyelle. Serre le frein.
- Serr' ech'combe. Tourner le moulinet.
- L'mannoéyelle d'ech'pur. J'ai r'cheut un queup d'mannoéyell' ed'pur in
tirant un sieu d'ieu. V. Meulinet, mécanique.
MAR : s.m.
Ancien poids de huit onces : ancienne monnaie d'or ou d'argent.
Au mar le franc : se dit d'un partage fait entre des intéressés au prorata de
leurs créances ou de leurs intérêts dans une affaire.
- Marc ed'cid'. Eau-de-cie. V. Goutte.
MARCANDER : v.a.
Marchander
acheter et obtenir à bon marché.
MARCANDEUX : adj.
Qui aime marchander, les marchands de vaches, porcs ou autres aiment marchander,
de mêmes les cultivateurs. V. Bradeux.
MARDJULLIER : s.m.
Marguillier : celui qui a le soin de tout ce que regarde la fabrique (commune,
église) les cultivateurs étaient en grande partie des marguilliers et
quettaient bien souvent les redevances à l'église.
V. Notables.
MARICHAUX : s.m.
Maréchal-ferrant ou forgeron.
- Quant o tchitt' sin marichau o poaie ses viux fers.
Lorsqu'on quitte son maréchal, on s'en repend très souvent. Autrefois les maréchaux
étaient renommés pour leur secret de guérisseur, on demandait leurs offices
pour faire vêler les vaches ou pouliner les juments, c'étaient de joyeux
lurons.
MARNAGE : sm
Action de marner la terre, celui-ci a lieu après les semailles d'automne.
MARNE : s.f.
Craie phosphatée, extraire de la terre par un puit, creusé dans un champ pour
l'amendement. - Chés carrières ed phosphates à Hallencourt extraction
industrielle de la craie phosphatée, a cessé toute activité en 1986.
MARS : s.m.
Troisième mois de l'année.
Labours de mars, terre à l'avoine. Brouillard en mars, gelée en mai.
Semailles de printemps. V. R'marsier.
MARTIEU : s.f.
Marteau : - Martieu à d'vant.
Petit merlin qui servait à couper le fer rouge à l'aide d'une grosse masse, ce
qui faisait. - Taper à d'vant. V. Tranche.
MARTCHÉ : s.m.
Marché : lieu de vente où les cultivateurs menaient leur beurre et leurs
oeufs, ainsi que les volailles ou tout autre produit de la ferme. Celui-ci
s'exerçait sous les halles d'Airaines par exemple.
Celles-ci furent détruites lors de la guerre 39/45 et non reconstruites, également
à Hallencourt, où le marché et le franc-marché disparurent en 1910, les
halles existèrent jusqu'en 1946, elles furent vendus et remontées à
l'emplacement dit "La Haie des Charts", établissement d'extraction de
craie phosphatée à Sorel-en-Vimeu.
Ces halles servaient également de transactions agricoles qui continuent encore
lors des foires : la Ste Theudosie et les Engelés pour Oisemont, la première,
le premier dimanche d'octobre, la seconde, le deuxième mardi de décembre ; et
pour Airaines, la foire de la St Clément qui a lieu le vingt trois novembre.
Les marchés ont encore lieu à Oisemont sous les halles tous les samedis, alors
qu'à Airaines, celui-ci se tient sur la Place du Commandant Seymour, où existe
chaque vendredi, un déballage de tissus, fleurs, graines et objet de
quincaillerie, exercés par des marchands ambulants.
MASSE : s.f.
Marteau
massé à fendre le bois. V. Maillet, merlin.
MARTINGALE : s.f.
Courroie qui empêche le cheval de donner de la tête.
MATCHIGNON : s.m.
Maquignon : marchand de chevaux, transaction en voie de disparition.
MATCHILLONNER : v.a.
User d'artifice pour cacher les défauts d'un cheval, par des moyens plus ou
moins délicats.
Manger sans appétit avec dégoût.
- Mes vaques i n'ont point l'air d'avoèr faim, i sont lo qui matchillonn'tnt.
MATINEU : adj.
Se lever de bon matin.
- Et'matineu comm'énn aloette. S'sole l'est trop matineux, i n'y o rien d'étonnant
qui pluv'ro.
Le soleil est trop beau le matin.
MATIGNON : s.m.
Cruchon : petit récipient. - Un matignon de cidre. V. Crapeud.
MATONNE : adj.
Couvert : - Ech'temps s'matonn'. Le temps se couvre.
- I l'est temps qu'ej'rint'min blé. V. Plumm's ed'djeais.
MATRICE : s.f.
Matrice cadastrale : document où se trouve groupé le revenu de chaque propriétaire,
foncier ainsi que leur situation agronomique, celle d'Allery fût révisée en
1958, elle datait de 1835.
MASTICADEUR : s.m.
Sorte d'embouchure ou de mors que l'on place dans la bouche des chevaux, à
l'effet d'exciter la mastication et les faire écumer.
MÉCANIQUE : s.m.
Frein de la voiture ou du chariot.
- Serr'l'. Mécanique. V. Areyoèr, meulinet.
MEILLER : s.m.
Néflier ; arbre portant des "meilles" nèfles.
MEILLES : s.m.
Nèfle : fruit du néflier, que l'on ne mange qu'après une petite gelée.
MÉLAMPYRE : s.f.
Plante herbacée, mauvaise herbe qui croit dans les champs, et souvent parasite
des céréales.
MÉLILOT : S.f.
Genre de légumineuse papillonnacée, comprenant des herbes fourragères et
officinales.
MÉNAGER : s.m.
Petit cultivateur qui ne possédant de cheval doit faire labourer ses terres, et
charrier ses récoltes par un cultivateur, leur superficie variait de trois à
dix hectares. En 1922, ceux-ci étaient au nombre de douze et après la guerre
39/45, où on vit l'apparition de boeufs à la place de chevaux, le nombre de ménagers
n'étaient plus que de deux, et disparus totalement depuis 1953 le dernier
exploitant étant Boutillier Raoul.
La révision du cadastre, engendra le remembrement et la constitution
d'Association Foncière, créant ainsi la disparition, cette fois non plus de ménagers,
mais des petits cultivateurs, qui aidés par l'I.V.D. (indemnité vieillesse de
départ) louèrent leur terre à de plus grandes exploitations, celles-ci s'élevèrent
entre 40 et 100 hectares, en attendant la création de G.A.E.C. vers
l'industrialisation de la culture.
MÉNARCHURE : s.f.
Entorse que se donne un cheval en faisant un faux pas.
MÉNÉE : s.f.
Contenue que l'on porte à l'aide des deux bras.
- Enn'menée d'tréfe, énn'menée d'fagot. V. Brachie ou brachée.
MERLIN : s.f.
Hache à tranchant d'un côté et de l'autre d'une frappe pour enfoncer les
coins. Maillet, masse.
MERLON : s.f.
Craie ; terre à mer Ion : terre médiocre ; querrier du merlon, pour remblayer,
une cour, un chemin ou encore pour chauler les terres fortes.
MERQUE : s.f.
Marque, initial en fer que l'on trempe dans du brai, pour marquer le dos des
moutons après la tonte, pour désigner le propriétaire.
MESSAGER : s.m.
Transporteur public : qui assurait les marchandises de la S.N.C.F. ou des
Postes, avec un cheval et une voiture couverte.
MESSIER : s.m.
Autrefois personne proposé à la garde des fruits de la terre, à l'époque de
leur maturité.
Adj.
Garde-messier.
M'SURE : s.f.
Boisseau :
- Enn'm'sure valait 10 l. Deux m'sures 20 1 ou double boisseau.
- Une demi-mesure 5 1 et on prenait une mesure spéciale pour payer les bergers,
cette mesure était le "litron" qui contenait que la seizième partie
du boisseau on l'appelait ainsi : Ch'bouèssieu d'seize.
MÉTAIRIE s.m.
Domaine rural exploité d'après le système de métayage. V. Bail.
MÉTAYER : s.m.
Celui qui fait valoir une métaierie qui n'est pas à lui.
MÉTCHIGNETTE : s.f.
Vamet : ustensile de cuisine, en forme d'étrier, qu'on suspend à la crémaillère,
et qui porte la marmite ou le chaudron ; semblerait réapparaître dans les
constructions de cheminée anciennes ou antique.
MEUDE : v.a.
Moudre : - Meud'du grain pour foaire de l'meuture.
MEULES : s.f.
Meules : en grès pour aiguiser.
- Viens torner 1'meule. Viens tourner la meule pour aiguiser la scie à
faucheuse.
MEULIN OU MOLIN : s .m.
Moulin à vent, existe encore à Citernes et à Saint-Maxent, mais ne travaille
plus.
A aubes,Airaines (Boitel et Debrie) jusqu'en 1948, ces personnes ont droit à la
reconnaissance de la population. Pendant la guerre et sous l'occupation
Allemande de 1940 à 1945 rationné au moyen de tickets de ravitaillement : on
portait le peu de blé que l'on achetait en fraude, afin que ceux-ci le
transforme en farine brute, que l'on passait dans un tamis.
- Meulin à meuture : moulin actionné par un moteur et qui servait à broyer le
grain pour les bêtes.
Il existait auparavant deux moulins de renommée locale.
- Ch'meulin Cacale, utilisé par la veuve de Louis Dumeige, jusqu'en 1923 et
"Ch'meulin Jacqu'Allot, dont une des meules servit de passerelle sur la
rivière, en vue d'accéder à la ferme Prarond (aujourd'hui Goémaère
Richard).
Le moulin Cacale était à aubes. Au lieu-dit " Le moulin d'éch'Botchet
(Bosquet) " existait un moulin à vent seigneurial, détruit vers 1790
ainsi qu'un pigeonnier qui était situé au lieu-dit " Le Hamel " et
dont les paysans excédés par les dégâts causés à leurs récoltes par les
pigeons, rasèrent ceux-ci ainsi que le château.
D'autres moulins à vent existaient dans le pay;s, et les -lieux-dits le
prouvent " Ach'viu meulin " et " Ach'meulin brûlé ".
MEUR : adj.
Mur : se dit des fruits de la terre en état d'être récoltés.
- Chés blés sont meurs. Les blés sont murs.
- Terres meures. Terres mûries par le gel.
MEURIR : v.n.
Mûrir : - Chés blés c'minch'nt à meurir.
Les blés commencent à mûrir et seront bientôt bons à faucher. V. Jaunir.
MEUTURE : s.f.
Mouture mélange de blé ou de seigle, d'avoine et d'orge, qu'on moud dans un
concasseur, pour servir de nourriture aux porcs.
MIE : s.f.
Mie de pain : partie intérieure du pain que effroue pour mélanger à des oeufs
et des orties donnant une pâtée excitante pour faire pousser le rouge des
dindonneaux. V. Miettes, frouettes.
MIETTES : s.f.
Ensemble de mie de pain auparavant lorsqu'on coupait le pain, celui-ci s'émiettait.
- Que sal'pain dur à coper, in'n'foait qu'des miettes. V. Frouettes.
MINABE : adj.
Malheureux : - Ett' minabe. En piteux état.
- Enn'grange minabe. Prête à tomber. V. Débistraque.
MINETTE s.f.
Médicago lupilina.
Fourrage que l'on faisait parquer par les moutons.
- Coper ses minettes pour avoèr des cots (cahots).
Couper son foin pour mettre en "demoiselles", 1ère récolte de l'année.
MINIST' : adj .
Nom burlesque de l'âne. V. Beudet.
MINON : s.m.
Duvet produit par le chardon et le pissenlit après une journée de battage, les
toits en étaient remplis ainsi que le sol et les façades.
MIONNER : v.a.
Miauler : - T'intinds point ch'cot qui mionn'.
Le chat miaule et demande à rentrer.
MIONNEUX : : adj .
Personne qui aime à se plaindre.
- Ch'est un vrai mionneux in'sait qu'es'plainde.
MI-PLEIN (IN) : adj.
En déroute : laisser un travail " in mi-plein ".
Laisser un travail en plan. Ne pas terminer celui-ci.
Laicher l'pell' dins ch'mortier.
MITAINES : s.f.
Gants de laine sans doigtiers, excepté le pouce.
- Mes mitaines sont matchés à vers.
Ce qui donnait l'impression de ce fait qu'on avait coupé les doigts.
MITAN : adj.
Moitié : - In mitan dél'pièche.
Etre à moitié du champ lors d'un labour.
MITIGÉ : adj.
Le mulet est un mitigé ( croisement ) de l'âne et de la jument, comme le
" bise " de plusieurs pigeons. V. Bitaclé.
MITONNER : v.a.
Faire cuire à feu doux une soupe ou un ragoût, faire une panade avec du pain
et du cidre. - Mitonner un queudé.
MITOYENN'TÉ : s.f.
Séparation entre deux propriétés, pour les bâtiments, la mitoyenneté existe
lorsque le mur est recouvert d'un chaperon triangulaire ou que la toiture des
deux immeubles repose sur le même faitage. Pour les herbages, celle-ci existe
rarement les propriétaires reculaient de 25 cm intérieurement de la borne.
Lorsqu'il existe un talus, c'est le système de la " jambe pendante "
lorsqu'on est assis en haut de celui-ci, qui détermine la mitoyenneté .
MILLE FLEURS : Eau de mille fleurs distillée.subtance composée d'un
grand nombre de fleurs
MILLE-TREUS s .m.
Millepertuis. Plante vulnéraire des pays tempérés, croissant sur les talus et
dont les fleurs et les tiges, servaient de décongétionnant dans les foulures.
Remède du maréchal.
MISÉRÉRÉ : loc.
Sorte de colique très dangereuse, du cheval.
- Min g'vo s'plaint d'miserere ( coliques rouge ).
MISSION : s.
Croix de mission ; lieu-dit.
Toutes les croix de mission ont été implantées suite à l'instauration de l'école
laïque en 1880, ou des missionnaires ou prédicateurs prêchaient la religion
dans les églises ou après celle-ci on implantait une croix de mission, toutes
portent la date de 1882.
MOA : s.f.
Meule de blé ou d'avoine ; gerbes que l'on mettait en meules carrées ou
cylindriques et que l'on recouvrait de pailles de seigle.
- Et'moa el'bale d'ech'côté qu'al veut tchère.
Ta meule penche et est près de tomber. V. Mofe, moyette.
MOÈS D'EUT : s.m.
Moisson ou mois d'Août. Les charpentiers, les scieurs de long, auparavant se
louaient pour la durée de la moisson ( c'étaient de rudes faucheurs ).
MOEYETTE : s.f.
Petite meule : - Enn'moéyett' ed forage.
Celle-ci est formée de deux houveaux, qui compose la botte et qu'on place
debout pour faire sécher, la partie du haut étant liée par un lien que l'on
entortillait en le tirant par le haut pour en faire une ligature. Dans l'Amiénois
on faisait des moéyettes de gerbes de blé de 25 bottes. V. Cabotins, cahots,
d'moiselle, moa.
MOFE : s.f.
Tas : petit meule de foin mis à sécher dans les champs.
MOLETTE : s.f.
Espèce de tumeur au jarret du cheval. Clé à molette. Roulette de la clé
anglaise.
MOLINET : s.m.
Moulinet : sorte de petit treuil, placé horizontalemert en bas de la fourragère,
à l'arrière des tombereaux et des chariots actionné par des deux chevilles et
servant à serrer et maintenir le " combe " sur un chargement de
gerbes.
- Serr'bien ch'combe. Donn'un queup d'meulinet ou molinet. Pouliot.
MONCTION : s.f.
Motion : changement de lune, coïncidant avec une phase lunaire.
- Ech'temps i cange, i y o énn monction d'lènn'. V. Mouvince.
MONT : s.m.
Tas : - Monceaux. Des monts d'fyin. Tas de fumier.
MONT'A BÊTES : loc.
Survie : - A l'o coère montée à bêtes.
- J'ai ieu peur pour no jument, mais a l'est v'nue à bout ed's'insatcher.
Se dit lorsqu'une personne ou une bête prolonge son existance devançant la
mort.
MONT'A DINTS : loc.
Engrenage qui par suite d'un recul trop brusque est déréglé, ou lors d'usure
d'un pignon. L'axe principal, monte à dents.
MONTANT : s.m.
Pièce de fer portant le régulateur de la charrue. Pièce de harnais, partie de
la bride, qui va du mors à la cocarde.
MONTÉE : s.f.
Passage fait dans un talus pour accéder à un champ.
- Em tchott montée. Une petite pente dans un chemin. V. Dévallée.
MORAILLES : s.f.
Espèce de tenailles pour pincer le nez des chevaux difficiles à ferrer. V.
Teurd-nez.
MORCIEU : s.m.
Morceau : - Minger un morcieu.
Manger un morceau de pain. Repos. V. R'chiner.
Ram'ner un morcieu d'pain d'aloettes. Pain que l'on ramenait des champs
V. Canté, tchignon.
MORFI : s.m.
Morfil : taillant donné à la faux ou au couteau, au moyen d'une pierre à
aiguiser " Tcheusse ".
- T'os foait des brèqu's, donn'donc un queup d'tcheusse.
MORTE-PAYE : s.m.
Vieux domestiques qu'on garde sans faire travailler. Celui qui ne peut payer ses
contributions.
MORVE : s.f.
Humeur visqueuse qui découle des narines. Maladie contagieuse des chevaux,
transmissible à l'homme par inoculation et qui est caractérisée par une
inflammation des fosses nasales.
MOUCHON ; s.f.
Lait de vache provenant de la première traite après le vêlage.
- Enn boénn' mouchon. Une bonne quantité de lait après la traite d'une vache.
Lait sortant du pis et bu encore chaud. V. Camus.
MOUÉE : s.f.
Maie : hauche pour confectionner le pain. V. Farinière.
MOUÉGNEU : s.m.
Moineau : - Chés mouégneus en'n'ont foait du bieu, i l'ont tout r'tornés dins
min gardin. Les moineaux ont retournés mes semis.
Mouégneu restant de pâte que l'on faisait cuire en lui donnant une forme du
pouce passé entre l'index et le majeur.
MOUÉYU : s.m.
Moyeu : partie centrale de la roue du tombereau dans laquelle est encastrée
" l'boèt'à voèture " où sont fixés les raies.
MOUFES : s.f.
Mouffles : système de poulie. Crochet en fer fixé aux extrémités du tracier
et permettant d'accrocher les traits. Oeil en fer se trouvant au bout des
brancards ou on accroche le "trois coins".
Gants en peau de mouton que mettaient les cultivateurs, pour se protéger les
mains en hiver.
MOUSTCHETON : s.m.
Mousqueton ou crochet métallique permettant d'attacher l'extrémité d'une chaîne
ou laisse.
MOUSU : adj.
Faire la moue : - Qué mousu !
MOUTARDE : s.f.
Plante cultivée de la famille des crucifères servant d'engrais verts après
enfouissement. Farine de moutarde.
Sinapisme qui servait lors des coliques des chevaux à frictionner l'échiné de
ceux-ci et qu'on recouvrit ensuite d'une couverture.
Condiment.
MOUTON : s.m.
Brebis : - De 1'viand'ed'mouton. Du ragoût d'mouton, un gigot d'mouton.
Viande de choix.
MUCHER : v.a.
Se cacher : - S'mucher derrière énn moa. Se cacher derrière une meule.
MUE : s.f.
Période ou le poil des animaux tombe, laborieux lors du pansage des chevaux.
Grande cage à claire voie pour une poule et ses poussins.
Lieu étroit où l'on tient la volaille pour la graisser.
MUER : v.a.
Changer de poil. Vers le mois de mars ou avril celui-ci tombe.
- Chés g'vos i mutt'tnt.
MULE : s.f.
Femelle du mulet. Entêtée. - Qué mule !
MULET : s.m.
Animal né d'un âne et d'une jument.
- Quertché comm'un mulet. Chargé et franc comme un mulet.
Les muletiers reconnaissent la franchise du mulet pour effectuer le passage dans
la montagne.
MULOT : s.m.
- Mus sylvaticus. - Min sainfin l'est plein d'mulots, in'me n'in laich'rons
point.
Il y a quelques années en 1965, les fourrages furent en partie détruits par
ces rongeurs, on pouvait voir les champs remplis de chaperons de paille,
couvrant le poison mis dans les trous ou galerie.
MUSARAIGNE : s.f.
Petit animal carnassier, de la grosseur d'une souris, rend de grands services à
1'agriculture en détruisant les vers et les insectes.
MUSELIÈRE : s.f.
Filet que l'on met au museau du cheval pour éloigner les mouches.
Muselière de chien ; muselière de cuir entourant le .nuseau du chien que l'on
fixe par une courroie au dessus des oreilles.
MUSETTE : s.f.
Petit sac de taille dans lequel les ouvriers agricoles emportaient leurs repas.
Musette : petit rongeur de la même famille que la musaraigne, mais se trouvant
généralement dans les silos ou encore dans les caves.
V. Saclet.
MUSEROLLE : s.f.
Partie accessoire de la bride, qui se place sur le chanfrein.
MUSIR : v.a.
Moisir : - Min fourrage i musit, i l'est plein d'poussière : chés g'vos vont
coère et's bien poussifs avec o !
La rentrée hâtive de celui-ci, en était souvent la cause. V. Muterné.
MUTERNÉ : adj.
Paille ou foin, qui par l'humidité sent le moisi, tel le fond d'un tas ou
tasserie. V. Sous-trie.
MACHINE : s.f.
- Machine à batte. Batteuse.
- Machine à fu ; jusqu'en 1936, on battait encore avec la locomobile, qui
actionnait la batteuse.
- Machine à betteraves : houe à main ou à cheval, servant à biner les
betteraves.
MACHINER : v.a.
Biner des betteraves : - J'vos machiner mes bett'raves.
MADELEINE : s.f.
Sainte Marie-Madeleine est le 22 juillet.
- Quand i pleut al' Mad'leine, i pleut pendant six s'maines, ce qui veut dire :
braire comm' énn'Mad'leine.
MADJETTE : s.f.
Chèvre : - No madjett' a d'mandé les boucs. Notre chèvre est en rut.
MAHONS : s.f.
Coquelicot ou pavot des champs, leur couleur rouge donne dans la récolte, une
sorte de capite renfermant la graine.
MAIGRE : s.m.
Partie maigre d'un morceau de viande.
- Un bieu morcieu d'maigre, qu'o vient d'ertirer de s'saloèr.
Morceau de viande maigre ( sans gras ou lard ) qu'on retire du saloir.
MAILLARD : adj.
Canard dont les plumes de la tête et du bout des ailes est de couleur bleue.
MAILLE : s.f.
Crochet permettant d'attacher la volée à l'avant-train de la charrue.
- Feusse-maille : maille double servant à relier deux bouts de chaîne en une.
MAILLET : s.m.
Masse de bois pour enfoncer les tiges de fer, fixant les claies du parc à
moutons, ou à enfoncer les piquets servant à tenir la chaîne des vaches à l'étau.
- I ni y o rien d'tel equ' du peumier pour foaire un maillet.
Il n'y a rien de mieux que le bois du pommier pour faire un maillet.
V. Frette, masse, merlin.
MAILLOCHE : s.f.
Petit maillet dont se servait les maréchaux de forme spécifique, pour
implanter les clous à ferrer. V. Brochoir.
MAIN : s.f. adj.
A ma main. - Am'main, être droitier ou gaucher.
Bottes liées à la main, par opposition aux bottes liées par la moissonneuse.
- Bidet à l'main. Cheval qui a le cordeau et qui se trouve à côté du
conducteur. V. Ed' cordieu.
MAIS : s.m.
Blé de Turquie : culture en plein développement, utilisé pour l'ensilage.
Nourriture des bêtes ainsi que la récolte du grain.
MALART : s.m.
Mâle de cane sauvage. V. Huttier.
MALBATI : adj .
Possédant une infirmité. Epithète. - Avanch' grand malbati.
MALLIER : s.m.
Cheval sur lequel on charge la malle.
- Cheval de brancard, de poste. V. Limonier.
MALOT : s.m.
Bourdon : - Apis agrorum. - I brouit comm'un malot. Faire du bruit, du potin,
n'arrêter de parler.
MAQUE A FOUR : s.m.
Porte en métal, demi cylindrique qui ferme l'entrée du four.
V. Bouchoèr.
MANCH ' RON : s.m.
Mancheron de la charrue : pièce de bois ou de fer, placée à l'arrière de
celle-ci, et servant à la diriger.
MANDE : s.f.
Manne : récipient fait avec de la paille de seigle, ou de fibre de bois
d'osier, dans laquelle on mettait de l'avoine ou de la pamelle, lorsque c'était
pour conserver au grenier, des betteraves et des pommes de terre pour les
seconds pour le transport de ces marchandises : cette dernière catégorie est
maintenant en fil de fer.
MAND'LETTE : s.f.
Petite manne : dans laquelle on mettait les légumes avant de les éplucher. -
Enn'mand'lette ed'poès. Contenu de la manne. V. Picotin.
MAMMITE : s.f.
Inflammation de la mamelle : peut arriver après un vêlage de la vache.
MANÉE : s.f.
Mannée : quantité de blé, qu'on remettait en une seule fois au "cache
manée" (meunier) pour être transportée au moulin et convertie en farine,
son ou reflets.
- Chés derniers caches manée furent, chés magniers du "MERMONT moulin
situé entre Métigny et Airaines, du nom Bailleur. C'était une des filles qui
jusqu'en 1921 ramassa le grain, à cette époque une sécheresse sévit, et les
moulins ne furent plus alimentés en eau, c'est à ce moment que la Maison Lévis,
se créa en coopérative et vendit même du pain, en rachetant toutes les
petites boulangeries des environs.
MANÈGE : s.m.
Atteint de manies, pouvant devenir dangereux.
- T'éros soin, i l'est souvint maniaque, d'énn'point r'shuvoèr un queup
d'pied, en parlant du cheval. I yo qu'li qui foait tout'bien, ch'est un vrai
maniaque.
MANNOÉYELLE : s.f.
Manivelle : - Serr'el' mannoéyelle. Serre le frein.
- Serr' ech'combe. Tourner le moulinet.
- L'mannoéyelle d'ech'pur. J'ai r'cheut un queup d'mannoéyell' ed'pur in
tirant un sieu d'ieu. V. Meulinet, mécanique.
MAR : s.m.
Ancien poids de huit onces : ancienne monnaie d'or ou d'argent.
Au mar le franc : se dit d'un partage fait entre des intéressés au prorata de
leurs créances ou de leurs intérêts dans une affaire.
- Marc ed'cid'. Eau-de-cie. V. Goutte.
MARCANDER : v.a.
Marchander
acheter et obtenir à bon marché.
MARCANDEUX : adj.
Qui aime marchander, les marchands de vaches, porcs ou autres aiment marchander,
de mêmes les cultivateurs. V. Bradeux.
MARDJULLIER : s.m.
Marguillier : celui qui a le soin de tout ce que regarde la fabrique (commune,
église) les cultivateurs étaient en grande partie des marguilliers et
quettaient bien souvent les redevances à l'église.
V. Notables.
MARICHAUX : s.m.
Maréchal-ferrant ou forgeron.
- Quant o tchitt' sin marichau o poaie ses viux fers.
Lorsqu'on quitte son maréchal, on s'en repend très souvent. Autrefois les maréchaux
étaient renommés pour leur secret de guérisseur, on demandait leurs offices
pour faire vêler les vaches ou pouliner les juments, c'étaient de joyeux
lurons.
MARNAGE : sm
Action de marner la terre, celui-ci a lieu après les semailles d'automne.
MARNE : s.f.
Craie phosphatée, extraire de la terre par un puit, creusé dans un champ pour
l'amendement. - Chés carrières ed phosphates à Hallencourt extraction
industrielle de la craie phosphatée, a cessé toute activité en 1986.
MARS : s.m.
Troisième mois de l'année.
Labours de mars, terre à l'avoine. Brouillard en mars, gelée en mai.
Semailles de printemps. V. R'marsier.
MARTIEU : s.f.
Marteau : - Martieu à d'vant.
Petit merlin qui servait à couper le fer rouge à l'aide d'une grosse masse, ce
qui faisait. - Taper à d'vant. V. Tranche.
MARTCHÉ : s.m.
Marché : lieu de vente où les cultivateurs menaient leur beurre et leurs
oeufs, ainsi que les volailles ou tout autre produit de la ferme. Celui-ci
s'exerçait sous les halles d'Airaines par exemple.
Celles-ci furent détruites lors de la guerre 39/45 et non reconstruites, également
à Hallencourt, où le marché et le franc-marché disparurent en 1910, les
halles existèrent jusqu'en 1946, elles furent vendus et remontées à
l'emplacement dit "La Haie des Charts", établissement d'extraction de
craie phosphatée à Sorel-en-Vimeu.
Ces halles servaient également de transactions agricoles qui continuent encore
lors des foires : la Ste Theudosie et les Engelés pour Oisemont, la première,
le premier dimanche d'octobre, la seconde, le deuxième mardi de décembre ; et
pour Airaines, la foire de la St Clément qui a lieu le vingt trois novembre.
Les marchés ont encore lieu à Oisemont sous les halles tous les samedis, alors
qu'à Airaines, celui-ci se tient sur la Place du Commandant Seymour, où existe
chaque vendredi, un déballage de tissus, fleurs, graines et objet de
quincaillerie, exercés par des marchands ambulants.
MASSE : s.f.
Marteau
massé à fendre le bois. V. Maillet, merlin.
MARTINGALE : s.f.
Courroie qui empêche le cheval de donner de la tête.
MATCHIGNON : s.m.
Maquignon : marchand de chevaux, transaction en voie de disparition.
MATCHILLONNER : v.a.
User d'artifice pour cacher les défauts d'un cheval, par des moyens plus ou
moins délicats.
Manger sans appétit avec dégoût.
- Mes vaques i n'ont point l'air d'avoèr faim, i sont lo qui matchillonn'tnt.
MATINEU : adj.
Se lever de bon matin.
- Et'matineu comm'énn aloette. S'sole l'est trop matineux, i n'y o rien d'étonnant
qui pluv'ro.
Le soleil est trop beau le matin.
MATIGNON : s.m.
Cruchon : petit récipient. - Un matignon de cidre. V. Crapeud.
MATONNE : adj.
Couvert : - Ech'temps s'matonn'. Le temps se couvre.
- I l'est temps qu'ej'rint'min blé. V. Plumm's ed'djeais.
MATRICE : s.f.
Matrice cadastrale : document où se trouve groupé le revenu de chaque propriétaire,
foncier ainsi que leur situation agronomique, celle d'Allery fût révisée en
1958, elle datait de 1835.
MASTICADEUR : s.m.
Sorte d'embouchure ou de mors que l'on place dans la bouche des chevaux, à
l'effet d'exciter la mastication et les faire écumer.
MÉCANIQUE : s.m.
Frein de la voiture ou du chariot.
- Serr'l'. Mécanique. V. Areyoèr, meulinet.
MEILLER : s.m.
Néflier ; arbre portant des "meilles" nèfles.
MEILLES : s.m.
Nèfle : fruit du néflier, que l'on ne mange qu'après une petite gelée.
MÉLAMPYRE : s.f.
Plante herbacée, mauvaise herbe qui croit dans les champs, et souvent parasite
des céréales.
MÉLILOT : S.f.
Genre de légumineuse papillonnacée, comprenant des herbes fourragères et
officinales.
MÉNAGER : s.m.
Petit cultivateur qui ne possédant de cheval doit faire labourer ses terres, et
charrier ses récoltes par un cultivateur, leur superficie variait de trois à
dix hectares. En 1922, ceux-ci étaient au nombre de douze et après la guerre
39/45, où on vit l'apparition de boeufs à la place de chevaux, le nombre de ménagers
n'étaient plus que de deux, et disparus totalement depuis 1953 le dernier
exploitant étant Boutillier Raoul.
La révision du cadastre, engendra le remembrement et la constitution
d'Association Foncière, créant ainsi la disparition, cette fois non plus de ménagers,
mais des petits cultivateurs, qui aidés par l'I.V.D. (indemnité vieillesse de
départ) louèrent leur terre à de plus grandes exploitations, celles-ci s'élevèrent
entre 40 et 100 hectares, en attendant la création de G.A.E.C. vers
l'industrialisation de la culture.
MÉNARCHURE : s.f.
Entorse que se donne un cheval en faisant un faux pas.
MÉNÉE : s.f.
Contenue que l'on porte à l'aide des deux bras.
- Enn'menée d'tréfe, énn'menée d'fagot. V. Brachie ou brachée.
MERLIN : s.f.
Hache à tranchant d'un côté et de l'autre d'une frappe pour enfoncer les
coins. Maillet, masse.
MERLON : s.f.
Craie ; terre à mer Ion : terre médiocre ; querrier du merlon, pour remblayer,
une cour, un chemin ou encore pour chauler les terres fortes.
MERQUE : s.f.
Marque, initial en fer que l'on trempe dans du brai, pour marquer le dos des
moutons après la tonte, pour désigner le propriétaire.
MESSAGER : s.m.
Transporteur public : qui assurait les marchandises de la S.N.C.F. ou des
Postes, avec un cheval et une voiture couverte.
MESSIER : s.m.
Autrefois personne proposé à la garde des fruits de la terre, à l'époque de
leur maturité.
Adj.
Garde-messier.
M'SURE : s.f.
Boisseau :
- Enn'm'sure valait 10 l. Deux m'sures 20 1 ou double boisseau.
- Une demi-mesure 5 1 et on prenait une mesure spéciale pour payer les bergers,
cette mesure était le "litron" qui contenait que la seizième partie
du boisseau on l'appelait ainsi : Ch'bouèssieu d'seize.
MÉTAIRIE s.m.
Domaine rural exploité d'après le système de métayage. V. Bail.
MÉTAYER : s.m.
Celui qui fait valoir une métaierie qui n'est pas à lui.
MÉTCHIGNETTE : s.f.
Vamet : ustensile de cuisine, en forme d'étrier, qu'on suspend à la crémaillère,
et qui porte la marmite ou le chaudron ; semblerait réapparaître dans les
constructions de cheminée anciennes ou antique.
MEUDE : v.a.
Moudre : - Meud'du grain pour foaire de l'meuture.
MEULES : s.f.
Meules : en grès pour aiguiser.
- Viens torner 1'meule. Viens tourner la meule pour aiguiser la scie à
faucheuse.
MEULIN OU MOLIN : s .m.
Moulin à vent, existe encore à Citernes et à Saint-Maxent, mais ne travaille
plus.
A aubes,Airaines (Boitel et Debrie) jusqu'en 1948, ces personnes ont droit à la
reconnaissance de la population. Pendant la guerre et sous l'occupation
Allemande de 1940 à 1945 rationné au moyen de tickets de ravitaillement : on
portait le peu de blé que l'on achetait en fraude, afin que ceux-ci le
transforme en farine brute, que l'on passait dans un tamis.
- Meulin à meuture : moulin actionné par un moteur et qui servait à broyer le
grain pour les bêtes.
Il existait auparavant deux moulins de renommée locale.
- Ch'meulin Cacale, utilisé par la veuve de Louis Dumeige, jusqu'en 1923 et
"Ch'meulin Jacqu'Allot, dont une des meules servit de passerelle sur la
rivière, en vue d'accéder à la ferme Prarond (aujourd'hui Goémaère
Richard).
Le moulin Cacale était à aubes. Au lieu-dit " Le moulin d'éch'Botchet
(Bosquet) " existait un moulin à vent seigneurial, détruit vers 1790
ainsi qu'un pigeonnier qui était situé au lieu-dit " Le Hamel " et
dont les paysans excédés par les dégâts causés à leurs récoltes par les
pigeons, rasèrent ceux-ci ainsi que le château.
D'autres moulins à vent existaient dans le pay;s, et les -lieux-dits le
prouvent " Ach'viu meulin " et " Ach'meulin brûlé ".
MEUR : adj.
Mur : se dit des fruits de la terre en état d'être récoltés.
- Chés blés sont meurs. Les blés sont murs.
- Terres meures. Terres mûries par le gel.
MEURIR : v.n.
Mûrir : - Chés blés c'minch'nt à meurir.
Les blés commencent à mûrir et seront bientôt bons à faucher. V. Jaunir.
MEUTURE : s.f.
Mouture mélange de blé ou de seigle, d'avoine et d'orge, qu'on moud dans un
concasseur, pour servir de nourriture aux porcs.
MIE : s.f.
Mie de pain : partie intérieure du pain que effroue pour mélanger à des oeufs
et des orties donnant une pâtée excitante pour faire pousser le rouge des
dindonneaux. V. Miettes, frouettes.
MIETTES : s.f.
Ensemble de mie de pain auparavant lorsqu'on coupait le pain, celui-ci s'émiettait.
- Que sal'pain dur à coper, in'n'foait qu'des miettes. V. Frouettes.
MINABE : adj.
Malheureux : - Ett' minabe. En piteux état.
- Enn'grange minabe. Prête à tomber. V. Débistraque.
MINETTE s.f.
Médicago lupilina.
Fourrage que l'on faisait parquer par les moutons.
- Coper ses minettes pour avoèr des cots (cahots).
Couper son foin pour mettre en "demoiselles", 1ère récolte de l'année.
MINIST' : adj .
Nom burlesque de l'âne. V. Beudet.
MINON : s.m.
Duvet produit par le chardon et le pissenlit après une journée de battage, les
toits en étaient remplis ainsi que le sol et les façades.
MIONNER : v.a.
Miauler : - T'intinds point ch'cot qui mionn'.
Le chat miaule et demande à rentrer.
MIONNEUX : : adj .
Personne qui aime à se plaindre.
- Ch'est un vrai mionneux in'sait qu'es'plainde.
MI-PLEIN (IN) : adj.
En déroute : laisser un travail " in mi-plein ".
Laisser un travail en plan. Ne pas terminer celui-ci.
Laicher l'pell' dins ch'mortier.
MITAINES : s.f.
Gants de laine sans doigtiers, excepté le pouce.
- Mes mitaines sont matchés à vers.
Ce qui donnait l'impression de ce fait qu'on avait coupé les doigts.
MITAN : adj.
Moitié : - In mitan dél'pièche.
Etre à moitié du champ lors d'un labour.
MITIGÉ : adj.
Le mulet est un mitigé ( croisement ) de l'âne et de la jument, comme le
" bise " de plusieurs pigeons. V. Bitaclé.
MITONNER : v.a.
Faire cuire à feu doux une soupe ou un ragoût, faire une panade avec du pain
et du cidre. - Mitonner un queudé.
MITOYENN'TÉ : s.f.
Séparation entre deux propriétés, pour les bâtiments, la mitoyenneté existe
lorsque le mur est recouvert d'un chaperon triangulaire ou que la toiture des
deux immeubles repose sur le même faitage. Pour les herbages, celle-ci existe
rarement les propriétaires reculaient de 25 cm intérieurement de la borne.
Lorsqu'il existe un talus, c'est le système de la " jambe pendante "
lorsqu'on est assis en haut de celui-ci, qui détermine la mitoyenneté .
MILLE FLEURS : Eau de mille fleurs distillée.subtance composée d'un
grand nombre de fleurs
MILLE-TREUS s .m.
Millepertuis. Plante vulnéraire des pays tempérés, croissant sur les talus et
dont les fleurs et les tiges, servaient de décongétionnant dans les foulures.
Remède du maréchal.
MISÉRÉRÉ : loc.
Sorte de colique très dangereuse, du cheval.
- Min g'vo s'plaint d'miserere ( coliques rouge ).
MISSION : s.
Croix de mission ; lieu-dit.
Toutes les croix de mission ont été implantées suite à l'instauration de l'école
laïque en 1880, ou des missionnaires ou prédicateurs prêchaient la religion
dans les églises ou après celle-ci on implantait une croix de mission, toutes
portent la date de 1882.
MOA : s.f.
Meule de blé ou d'avoine ; gerbes que l'on mettait en meules carrées ou
cylindriques et que l'on recouvrait de pailles de seigle.
- Et'moa el'bale d'ech'côté qu'al veut tchère.
Ta meule penche et est près de tomber. V. Mofe, moyette.
MOÈS D'EUT : s.m.
Moisson ou mois d'Août. Les charpentiers, les scieurs de long, auparavant se
louaient pour la durée de la moisson ( c'étaient de rudes faucheurs ).
MOEYETTE : s.f.
Petite meule : - Enn'moéyett' ed forage.
Celle-ci est formée de deux houveaux, qui compose la botte et qu'on place
debout pour faire sécher, la partie du haut étant liée par un lien que l'on
entortillait en le tirant par le haut pour en faire une ligature. Dans l'Amiénois
on faisait des moéyettes de gerbes de blé de 25 bottes. V. Cabotins, cahots,
d'moiselle, moa.
MOFE : s.f.
Tas : petit meule de foin mis à sécher dans les champs.
MOLETTE : s.f.
Espèce de tumeur au jarret du cheval. Clé à molette. Roulette de la clé
anglaise.
MOLINET : s.m.
Moulinet : sorte de petit treuil, placé horizontalemert en bas de la fourragère,
à l'arrière des tombereaux et des chariots actionné par des deux chevilles et
servant à serrer et maintenir le " combe " sur un chargement de
gerbes.
- Serr'bien ch'combe. Donn'un queup d'meulinet ou molinet. Pouliot.
MONCTION : s.f.
Motion : changement de lune, coïncidant avec une phase lunaire.
- Ech'temps i cange, i y o énn monction d'lènn'. V. Mouvince.
MONT : s.m.
Tas : - Monceaux. Des monts d'fyin. Tas de fumier.
MONT'A BÊTES : loc.
Survie : - A l'o coère montée à bêtes.
- J'ai ieu peur pour no jument, mais a l'est v'nue à bout ed's'insatcher.
Se dit lorsqu'une personne ou une bête prolonge son existance devançant la
mort.
MONT'A DINTS : loc.
Engrenage qui par suite d'un recul trop brusque est déréglé, ou lors d'usure
d'un pignon. L'axe principal, monte à dents.
MONTANT : s.m.
Pièce de fer portant le régulateur de la charrue. Pièce de harnais, partie de
la bride, qui va du mors à la cocarde.
MONTÉE : s.f.
Passage fait dans un talus pour accéder à un champ.
- Em tchott montée. Une petite pente dans un chemin. V. Dévallée.
MORAILLES : s.f.
Espèce de tenailles pour pincer le nez des chevaux difficiles à ferrer. V.
Teurd-nez.
MORCIEU : s.m.
Morceau : - Minger un morcieu.
Manger un morceau de pain. Repos. V. R'chiner.
Ram'ner un morcieu d'pain d'aloettes. Pain que l'on ramenait des champs
V. Canté, tchignon.
MORFI : s.m.
Morfil : taillant donné à la faux ou au couteau, au moyen d'une pierre à
aiguiser " Tcheusse ".
- T'os foait des brèqu's, donn'donc un queup d'tcheusse.
MORTE-PAYE : s.m.
Vieux domestiques qu'on garde sans faire travailler. Celui qui ne peut payer ses
contributions.
MORVE : s.f.
Humeur visqueuse qui découle des narines. Maladie contagieuse des chevaux,
transmissible à l'homme par inoculation et qui est caractérisée par une
inflammation des fosses nasales.
MOUCHON ; s.f.
Lait de vache provenant de la première traite après le vêlage.
- Enn boénn' mouchon. Une bonne quantité de lait après la traite d'une vache.
Lait sortant du pis et bu encore chaud. V. Camus.
MOUÉE : s.f.
Maie : hauche pour confectionner le pain. V. Farinière.
MOUÉGNEU : s.m.
Moineau : - Chés mouégneus en'n'ont foait du bieu, i l'ont tout r'tornés dins
min gardin. Les moineaux ont retournés mes semis.
Mouégneu restant de pâte que l'on faisait cuire en lui donnant une forme du
pouce passé entre l'index et le majeur.
MOUÉYU : s.m.
Moyeu : partie centrale de la roue du tombereau dans laquelle est encastrée
" l'boèt'à voèture " où sont fixés les raies.
MOUFES : s.f.
Mouffles : système de poulie. Crochet en fer fixé aux extrémités du tracier
et permettant d'accrocher les traits. Oeil en fer se trouvant au bout des
brancards ou on accroche le "trois coins".
Gants en peau de mouton que mettaient les cultivateurs, pour se protéger les
mains en hiver.
MOUSTCHETON : s.m.
Mousqueton ou crochet métallique permettant d'attacher l'extrémité d'une chaîne
ou laisse.
MOUSU : adj.
Faire la moue : - Qué mousu !
MOUTARDE : s.f.
Plante cultivée de la famille des crucifères servant d'engrais verts après
enfouissement. Farine de moutarde.
Sinapisme qui servait lors des coliques des chevaux à frictionner l'échiné de
ceux-ci et qu'on recouvrit ensuite d'une couverture.
Condiment.
MOUTON : s.m.
Brebis : - De 1'viand'ed'mouton. Du ragoût d'mouton, un gigot d'mouton.
Viande de choix.
MUCHER : v.a.
Se cacher : - S'mucher derrière énn moa. Se cacher derrière une meule.
MUE : s.f.
Période ou le poil des animaux tombe, laborieux lors du pansage des chevaux.
Grande cage à claire voie pour une poule et ses poussins.
Lieu étroit où l'on tient la volaille pour la graisser.
MUER : v.a.
Changer de poil. Vers le mois de mars ou avril celui-ci tombe.
- Chés g'vos i mutt'tnt.
MULE : s.f.
Femelle du mulet. Entêtée. - Qué mule !
MULET : s.m.
Animal né d'un âne et d'une jument.
- Quertché comm'un mulet. Chargé et franc comme un mulet.
Les muletiers reconnaissent la franchise du mulet pour effectuer le passage dans
la montagne.
MULOT : s.m.
- Mus sylvaticus. - Min sainfin l'est plein d'mulots, in'me n'in laich'rons
point.
Il y a quelques années en 1965, les fourrages furent en partie détruits par
ces rongeurs, on pouvait voir les champs remplis de chaperons de paille,
couvrant le poison mis dans les trous ou galerie.
MUSARAIGNE : s.f.
Petit animal carnassier, de la grosseur d'une souris, rend de grands services à
1'agriculture en détruisant les vers et les insectes.
MUSELIÈRE : s.f.
Filet que l'on met au museau du cheval pour éloigner les mouches.
Muselière de chien ; muselière de cuir entourant le .nuseau du chien que l'on
fixe par une courroie au dessus des oreilles.
MUSETTE : s.f.
Petit sac de taille dans lequel les ouvriers agricoles emportaient leurs repas.
Musette : petit rongeur de la même famille que la musaraigne, mais se trouvant
généralement dans les silos ou encore dans les caves.
V. Saclet.
MUSEROLLE : s.f.
Partie accessoire de la bride, qui se place sur le chanfrein.
MUSIR : v.a.
Moisir : - Min fourrage i musit, i l'est plein d'poussière : chés g'vos vont
coère et's bien poussifs avec o !
La rentrée hâtive de celui-ci, en était souvent la cause. V. Muterné.
MUTERNÉ : adj.
Paille ou foin, qui par l'humidité sent le moisi, tel le fond d'un tas ou
tasserie. V. Sous-trie.
*N
NASE : s.f.
Mucus nasal. - Enn'nase ed'codin. Mouqu'tin nez, ch'est pir qu'énn nase
ed'codin.
Matières sortant des fosses nasales.
NASIEUS : s.m.
Naseaux : partie inférieure du museau du cheval par lequel celui-ci respire.
NASUS : adj.
- Mouqu'tin nez, nasu. Mouche ton nez. Personne se croyant plus intelligent mais
manquant d'expérience.
NAVETTE : s.f.
Plante oléagineuse, cultivée pendant la guerre 39/45, pour en extraire l'huile
: celle-ci peut également servir d'engrais vert par enfouissement. V. Moutarde.
NELLES : s.f.
Nielles : agrostemma githago. Genre de cariophylées, communes dans les champs
de céréales. Maladie de certains végétaux, notamment le froment, qui
convertit l'intérieur de l'épi en une poussière noire et fétide.
NENN'PART : loc.
Nulle part : - Je n'l'ai point vu nénn'part.
L'une de mes vaches étant sauvée, je ne l'ai vu nulle part. V. Efaille.
NETTIAGE : s.f.
Action de nettoyer, refaire la litière.
NETTIER : v.a.
Nettoyer les étables. Enlever le fumier.
- Nettier chés vaques, travail de l'ouret (homme de couir) .
NEUSETTES : s.f.
Noisettes :
- Tes mèmm's ed'terre n'sont point grosses el'l'énée chi, ch'est pir equ'des
neusett's. V. Cafignon.
Tes pommes de terres sont vraiment petites cette annâe, on dirait des
noisettes. - Enée d'neusettes. Enée d'fillettes.
NEUVAINE : adj.
Période où certains bergers ou charretiers après une paie se livraient à des
libations parfois d'une semaines.
NICHES : s.f.
Niche ou étable :
- Nich'à vieu, à tchien. V. Cabénn', camuche.
NICHOÈRES : s.f.
Nid ou les poules allaient pondre.
- Et'coère sur chés nichoires. Ne pas être matinal.
NIGDOUILLE : adv.
Nigaud ; niais. - Qué grand nigdouille. V. Dépindeu d'andouille.
NILLETTE : s.f.
Rhume ou corysa. - J'ai attrapé énn'niflette. V. Achifernure.
NITCHER : v.a.
Mes glaines vont s'nitcher. Se nicher. V. Joutcher.
NITCHET : s.m. |
Oeuf artificiel confectionné avec un morceau de craie, que l'on plaçait dans
les nichoires pour engager les poules à pondre.
NONNE : loc.
Midi : - D'vant nonn'. Avant midi. - Après nonne. Après-midi.
NOQUES : s.m. |
Gouttières : - Feut vir à nettoyer chés noques. Après un battage à la
batteuse il fallait nettoyer les gouttières.
NORRITURE : s.m.
Aliment du bétail.
- J'vos atampir des norritures. Je vais relever du foin.
NOTABLE : s.m.
Personnes qui siégeaient au seuil du Conseil Municipal au XIXe siècle.
Personnalités administratives ou autres.
NOUÉES : s.f.
Noix de galle ou à pressoir. Petite roue dentée qui servait à broyer, ou
piler des pommes. Celles-ci doubles, tournaient inversées.
NASE : s.f.
Mucus nasal. - Enn'nase ed'codin. Mouqu'tin nez, ch'est pir qu'énn nase
ed'codin.
Matières sortant des fosses nasales.
NASIEUS : s.m.
Naseaux : partie inférieure du museau du cheval par lequel celui-ci respire.
NASUS : adj.
- Mouqu'tin nez, nasu. Mouche ton nez. Personne se croyant plus intelligent mais
manquant d'expérience.
NAVETTE : s.f.
Plante oléagineuse, cultivée pendant la guerre 39/45, pour en extraire l'huile
: celle-ci peut également servir d'engrais vert par enfouissement. V. Moutarde.
NELLES : s.f.
Nielles : agrostemma githago. Genre de cariophylées, communes dans les champs
de céréales. Maladie de certains végétaux, notamment le froment, qui
convertit l'intérieur de l'épi en une poussière noire et fétide.
NENN'PART : loc.
Nulle part : - Je n'l'ai point vu nénn'part.
L'une de mes vaches étant sauvée, je ne l'ai vu nulle part. V. Efaille.
NETTIAGE : s.f.
Action de nettoyer, refaire la litière.
NETTIER : v.a.
Nettoyer les étables. Enlever le fumier.
- Nettier chés vaques, travail de l'ouret (homme de couir) .
NEUSETTES : s.f.
Noisettes :
- Tes mèmm's ed'terre n'sont point grosses el'l'énée chi, ch'est pir equ'des
neusett's. V. Cafignon.
Tes pommes de terres sont vraiment petites cette annâe, on dirait des
noisettes. - Enée d'neusettes. Enée d'fillettes.
NEUVAINE : adj.
Période où certains bergers ou charretiers après une paie se livraient à des
libations parfois d'une semaines.
NICHES : s.f.
Niche ou étable :
- Nich'à vieu, à tchien. V. Cabénn', camuche.
NICHOÈRES : s.f.
Nid ou les poules allaient pondre.
- Et'coère sur chés nichoires. Ne pas être matinal.
NIGDOUILLE : adv.
Nigaud ; niais. - Qué grand nigdouille. V. Dépindeu d'andouille.
NILLETTE : s.f.
Rhume ou corysa. - J'ai attrapé énn'niflette. V. Achifernure.
NITCHER : v.a.
Mes glaines vont s'nitcher. Se nicher. V. Joutcher.
NITCHET : s.m. |
Oeuf artificiel confectionné avec un morceau de craie, que l'on plaçait dans
les nichoires pour engager les poules à pondre.
NONNE : loc.
Midi : - D'vant nonn'. Avant midi. - Après nonne. Après-midi.
NOQUES : s.m. |
Gouttières : - Feut vir à nettoyer chés noques. Après un battage à la
batteuse il fallait nettoyer les gouttières.
NORRITURE : s.m.
Aliment du bétail.
- J'vos atampir des norritures. Je vais relever du foin.
NOTABLE : s.m.
Personnes qui siégeaient au seuil du Conseil Municipal au XIXe siècle.
Personnalités administratives ou autres.
NOUÉES : s.f.
Noix de galle ou à pressoir. Petite roue dentée qui servait à broyer, ou
piler des pommes. Celles-ci doubles, tournaient inversées.
*O
OCTROUÉ : s.m.
Administration autrefois, chargée de la perception du droit d'octroi sur les
denrées en provenance de l'agriculture tel que le beurre, les volailles, oeufs
et autres. On faisait peur aux enfants qui n'étaient pas sages, en leur disant,
qu'on leur ferait embrassser le "derrière d'ech'cadoreux" (employé
d'octroi ou gabelou).
OEILLÈRE : s.f.
Partie de la bride du cheval évitant à celui-ci de regarder sur les côtés.
OEILLETTE : s.f.
Oléagineux : que l'on semait pour en tirer de l'huile ; les tiges mises en
bottes servaient à couvrir le dessus des "ch'ners" ou grand porte
(entrée charretière). Tête d'oeillette : se dit d'une personne qui est
frivole et sans intelligence. V. Capite.
OEUS : s.m.
Oeufs :
- Des z'oeus d'canards. Oeufs de canes produit de la ponte des volatiles.
- Oeus à ziux d'vaqu's. Oeufs cuit sur le plat.
- Un quart'ron d'oeus. 26 Oeufs soit 2 douzaines ce qui faut dire 13 l'douzaine.
OING : s.f.
Graisse de porc fondue, pour les essieux de voiture.
OMBRAGEUX : adj.
Se dit, particulièrement du cheval, lorsque celui-ci est capricieux.
OMIEUX : s.m.
Orme : genre d'ulmacées. Bois dur.
Francorme : servant à la fabrication des volées d'attelage.
Arbre d'ornement, ceux-ci étant atteint par la graphiose, les Services Publics
ont pris des dispositions pour enrayer cette destruction.
ONGLÉE : adj .
Circulation du sang arrêté par le froid.
- In n'arrachant des bett'raves quant i l'o j'lé oz'z 'attrap' l'onglée au
bout d'ses doègts.
ORGE : s.f.
Hordeum : céréale servant aux brasseries pour le malt, ainsi que pour faire
des moutures. Cette céréale, dit-on fait peur trois fois à son maitre, à la
sortie de l'hiver, à l'étalement, et surtout la verse.
ORTILLES : s.f.
Ortie dioîque et ortie blanche. Urtica dioîca.
- Em'pature al est impruviné, d'ortilles.
Mon herbage est rempli d'orties. Je me souviens que ma mère me faisait chercher
des orties blanches ( lamier blanc ) qu'elle appelait des " ortiell' à
pourdindes ", pour en faire des pâtés, après les avoir hachées et mélangées
à des jaunes d'oeufs cuits et de la mie de pain.
Ortie cépiaire des champs et des bois, stachys arvencis, stachys silvatica. Les
orties desséchées peuvent servir de fourrage.
OTCHUPATION : s.f.
Location pendant la durée d'un bail d'une terre, une grange ou une ferme.
Pendant la période d'occupation Allemande (guerre 40/44) tous les produits de
la ferme étaient réquisitionnés, beaucoup de cultivateurs durent payer des
amendes, ou furent enfermés pour ne pas avoir livrer leur contingent.
OSTROGO : adj.
Personne bizarre : - Ch'est un drol'd'ostrogo.
Dénomination d'une personne étrangère au pays.
V. Houstaba, horzin, rouleus.
OUVRANT : loc.
Cheval marchant en ouvrant. Se dit d'un cheval panard.
OUVRIER : s.m.
Qui travaille manuellement pour gagner un salaire.
- J'ai un boén ouvrier ! Travailleur très bien considéré,
V. Commis, ouret, vatché, journalier.
OCTROUÉ : s.m.
Administration autrefois, chargée de la perception du droit d'octroi sur les
denrées en provenance de l'agriculture tel que le beurre, les volailles, oeufs
et autres. On faisait peur aux enfants qui n'étaient pas sages, en leur disant,
qu'on leur ferait embrassser le "derrière d'ech'cadoreux" (employé
d'octroi ou gabelou).
OEILLÈRE : s.f.
Partie de la bride du cheval évitant à celui-ci de regarder sur les côtés.
OEILLETTE : s.f.
Oléagineux : que l'on semait pour en tirer de l'huile ; les tiges mises en
bottes servaient à couvrir le dessus des "ch'ners" ou grand porte
(entrée charretière). Tête d'oeillette : se dit d'une personne qui est
frivole et sans intelligence. V. Capite.
OEUS : s.m.
Oeufs :
- Des z'oeus d'canards. Oeufs de canes produit de la ponte des volatiles.
- Oeus à ziux d'vaqu's. Oeufs cuit sur le plat.
- Un quart'ron d'oeus. 26 Oeufs soit 2 douzaines ce qui faut dire 13 l'douzaine.
OING : s.f.
Graisse de porc fondue, pour les essieux de voiture.
OMBRAGEUX : adj.
Se dit, particulièrement du cheval, lorsque celui-ci est capricieux.
OMIEUX : s.m.
Orme : genre d'ulmacées. Bois dur.
Francorme : servant à la fabrication des volées d'attelage.
Arbre d'ornement, ceux-ci étant atteint par la graphiose, les Services Publics
ont pris des dispositions pour enrayer cette destruction.
ONGLÉE : adj .
Circulation du sang arrêté par le froid.
- In n'arrachant des bett'raves quant i l'o j'lé oz'z 'attrap' l'onglée au
bout d'ses doègts.
ORGE : s.f.
Hordeum : céréale servant aux brasseries pour le malt, ainsi que pour faire
des moutures. Cette céréale, dit-on fait peur trois fois à son maitre, à la
sortie de l'hiver, à l'étalement, et surtout la verse.
ORTILLES : s.f.
Ortie dioîque et ortie blanche. Urtica dioîca.
- Em'pature al est impruviné, d'ortilles.
Mon herbage est rempli d'orties. Je me souviens que ma mère me faisait chercher
des orties blanches ( lamier blanc ) qu'elle appelait des " ortiell' à
pourdindes ", pour en faire des pâtés, après les avoir hachées et mélangées
à des jaunes d'oeufs cuits et de la mie de pain.
Ortie cépiaire des champs et des bois, stachys arvencis, stachys silvatica. Les
orties desséchées peuvent servir de fourrage.
OTCHUPATION : s.f.
Location pendant la durée d'un bail d'une terre, une grange ou une ferme.
Pendant la période d'occupation Allemande (guerre 40/44) tous les produits de
la ferme étaient réquisitionnés, beaucoup de cultivateurs durent payer des
amendes, ou furent enfermés pour ne pas avoir livrer leur contingent.
OSTROGO : adj.
Personne bizarre : - Ch'est un drol'd'ostrogo.
Dénomination d'une personne étrangère au pays.
V. Houstaba, horzin, rouleus.
OUVRANT : loc.
Cheval marchant en ouvrant. Se dit d'un cheval panard.
OUVRIER : s.m.
Qui travaille manuellement pour gagner un salaire.
- J'ai un boén ouvrier ! Travailleur très bien considéré,
V. Commis, ouret, vatché, journalier.
*P
PADDOCK : s.m.
Endroit dans une prairie, pour les poulinières avec leur poulain.
Dans les champ de course, les cavaliers présentent leurs chevaux avant la
course.
PAILLASSON : s.m.
Natte de paille qui sert à protéger contre la gelée, ou le soleil et le vent,
lors des travaux de binage ou d'arrachage des betteraves
PAILLÉE : s.f.
Menue paille de céréales battues. V. Feurre.
PAILLER : s.m.
Grenier ou cour d'une ferme où on met les pailles. Haute meule de paille. V.
Pailler.
PAIN D'ALOETTE : s.f.
Morceau de pain que l'on ramenait des champs.
PAIN D'ÉNETT'S : s.f.
Lentilles d'eau : tâches verdâtre se trouvant sur l'eau des mares, annonçant
bien souvent la pluie, lorsque les canards plongent et courent après les
pains-d'énettes.
PAISSANCE : s.f.
Action de paitre en pâturage, des bestiaux.
PAISSON : s.f.
Action de faire paitre les bestiaux. Tout ce que paissent et broutent les
animaux.
PALANCHE : s.f.
Morceau de bois concave et entaillé aux deux bouts, pour porter à la fois deux
seaux sur l'épaule. V. Tinet.
PALÉE : s.f.
Pelletée :
- Enn'palée d'terre, ed'fyin.
Ce qu'on prend en une seule fois, avec une fourche.
PALIS : s.m.
Mur en pisé de terre ou torchis.
- Chés vaqu's l'ont crevés ch'palis de ch'l'étabe.
Ont fait un trou dans le mur de l'étable. V. Paroué.
PALONNIER : s.m.
Pièce de bois ou de fer, reliée à une voiture, à laquelle on attache les
traits, quand il n'y a pas de brancards.
Palonnier d'herse : servant à relier le jeu d'herse (3 ou 4). Partie du brabant
ou charrue à double soc, qui porte le trois-coins à son extrémité, v.
Gambier.
PALOT : s.m.
Petite pelle en bois servant au chargement des pommes, ou autres denrées très
friables.
PAMÉ : adj.
Très fatigué :
- Es'su rud'mint pâmé. V. Er'cran.
PAMELLE : s.f.
Variété d'orge :
- Hordeum distichum, et dont les semis ont lieu au printemps.
PAMPE : s.f.
Feuille de blé, d'orge et autres céréales.
PANARD : adj.
Se dit d'un cheval, dont les deux pieds de devant sont tournés en dehors.
PANCHIE : s.f.
Manger goulûment :
- Tes vaqu's i sont bien rondes, in'n'ont prinds énn'boénn' panchie.
- Aller al'boudinée. N'in prénn'énn'boénn'panchie.
PANNE : s.f.
Graisse dont est garnie la peau du porc, et qui servait au graissage des
voitures. Panne tuile. - T'os énn'pann'ed'cassée. V. Tuile.
PAON : s.f.
- Voétur'à tcheue d'paon.
Charrette munie de fourragère, utilisée pour le charroi des céréales.
Paon : oiseau de basse-cour. - Foair'l'paon.
PAPIN : s.m.
Bouillie sucrée, faite avec de la farine et du lait. Pour se réchauffer
l'hiver, on mangeait du papin. V. Lait boli.
PARAPLUIE : s.f.
Forme de roue dont les raies sont inclinés extérieursment, par suite de
rupture à la base de ceux-ci dans le moyeu.
- Tes reus d'chariot i font 1'parapluie. V. Volandré.
PARABORD : s.m.
Casquette à rabat. V. Castchette à eureillette.
PARAGES : s.m.
Endroit, environs :
- Labourer dins chés parages. Etre dans les environs. V. A 1'intour.
PARC : s. m.
Entourage formée de claies, maintenues par des croches, et dans lequel se
trouvent des brebis.
Monter au parc : sortir les brebis définitivement jusqu'au mois de novembre de
même le berger couche dans La cabane, à côté du parc.
PARÉ : adj.
A point ; - J'vos povoèr foaire min cide, mes pèmm's i sont parées.
Lorsqu'on sent l'odeur des pommes, on dit que les pommes sont parées.
PARÉLE : s.f.
Polygonée du genre rumex : patience, herbe des champs, se trouvant très
souvent dans les blés.
PARI : s.m.
Pupille, enfant assisté. Enfant confié à l'Assistance Publique et placé en
nourrice. Une grande partie de ceux-ci auparavant étaient placés dans les
fermes, dès la sortie de l'école, et employés comme homme de cour (ouret) ou
charretier un peu plus tard ; ils étaient très souvent exploités et mal vêtus
usant des démétures du patron, portés comme neuf sur le carnet d'habillement.
- Efant d'Horpice d'l'Assitance. Usité dans le pays ce mot provenait du fait
que les enfants assistés venaient de s'Charles de Paris.
PARON : s.m.
Fanon des vaches ou des boeufs.
Pli de la peau qui pend sous leur cou. Touffe de crin qui croit derrière le
pied du cheval.
PAROUÉ : s.f.
Façade : - Et'paroué al'est à r'foaire.
La façade en torchis du bâtiment est à refaire.
- Mes veaux ont donnés un coup de tête dans le mur de la façade.
V. Faillis ou palis.
PARSOUÉ : s.f.
Repas offert aux moissonneurs par le patron à la fin de la moisson, c'est-à-dire
lorsque la dernière gerbe était engrangée.
PAS D'ÂNE : s.m.
Sorte de mors du cheval. Instrument du maréchal.
PASSAGE : s.m.
Chemin : - I l'est forché d'livrer passage, i y o énn' servitude.
PASSANT : s.m.
Harpon : dont se servaient les pompiers pour abattre un pan de mur en cours
d'incendie. Passe-partout. Longue lame de scie sur lequel étaient fixé un bâton
30 cm perpendiculaire à chaque extrémité servant à son usage.
PASSÉE : s.f.
Passage pratiquée dans un talus et permettant l'accès aux champs.
PASSETTE : s.f.
Outil servant au binage des betteraves. - J'vos passé mes bett'raves.
PAS S'MÉTÉ : s.m.
V. Meuture.
PATARAFFES : s.f.
Quantité : - Enn'pataraff'ed'raqu's.
Recevoir une quantité de boue, par suite du passage d'un cheval au galop.
PATATE : s.f.
Genre de convovulacées, à tubercules comestibles appelée : pomme de terre. V.
Héricottes (à Allery).
PATT'ED'LEUS : Tussilage ou pas d'âne. V. Eureill'ed'truie.
PATIN : s.m.
Pièce de bois mobile du chariot et du tombereau, actionnée par la "mécanique"
pour freiner. Masse de neige tassée qui adhère aux semelles des chaussures. V.
Areyoère.
PATINER : v.a.
Se dit des roues d'un véhicule qui tournent sans avancer, lorsque le sol est
glissant. - Dessere l'mécanique à patine.
- Tin bénieu i patine, tu n'avanch'point.
PATIR ; adj.
Sans vie : après l'hiver, les blés "pâtissent". V. Végéter.
v.a.
S'étioler : - Mes bett'raves i pâtit'nt, i manqu'nt 'ed'd'ieu.
PATIS : s.m.
Pâturage, clos non planté.
- Mets chés vaqu's dins ch'pâtis.
Sortent les vaches dans l'herbage à côté de la maison.
V. Corti, plant, pâture.
PATRAQUE : adj.
Dérision :
- Quoa qu'ch'est quell'patraqu'lo ! Machine usée.
- Et' patraque. Etre souffrant.
PATROUILLER : v.a.
Remuer :
- J'euroais volu qu'tu l'voéche patrouillée dins chés raqu's pour satcher sin
bénieu. Patauger dans la boue.
PATURAGES ; s.m.
Ensemble de prairies naturelles et artificielles d'une exploitation.
V. Foin.
PATURE : s.f.
Pré, prairie, entourée de haie ou ronces artificielles plantée ou non de
pommiers.
- Mets chu g'vo dins 1'pâture. Met le cheval dans la pâture. Corti, plant.
PATURER : v.a.
Brouter, paitre : action de manger pour les bêtes.
- Foaire pâturer des minettes par chés berbis.
Faire paitre les brebis dans un champ de minettes (aujourd'hui disparu)
V. Pouécher.
PATURON : s.m.
Pied du cheval :
- Tu n'n'os des paturons ?
Avoir de grandes mains pour un individu.
PÉCAVI : loc.
Lubie : désir passer quelque chose en tête.
- I voèt toujours autremint qu'ez'z'eûtes.
Il a toujours des idées différentes des autres quant il lui prend un "pécavi".
PÉGNÈRES : s.f.
Panerée : contenue du panier, autrefois, on ramassait les cailloux à l'aide
d'un panier il en fallait cinquante pour un métré cube.
PÉGNIER ; s.m.
Panier :
- Pénier à couverque. Panier oval recouvert d'un couvercle.
- Pénier bis. Panier fait avec des lamelles de noisetier que l'on tressait, et
qui servait à transporter les pommes de terre et les betteraves, aujourd'hui
remplacées par des mannes en fer, c'est-à-dire en fil de fer.
V. Mand'iett's.
PELLE ; s.f.
- Pell'à cide. Pelle de bois, plus précisément appelé "palot" pour
placer les pommes écrasées sur le pressoir, ou enlever les pommeaux.
- Pell' à four : pelle plate munie d'un long manche, et qui servait à mettre
le pain au four.
PÉMM'S : s.f.
Pommes :
- Pémm's à cide, fruit du pommier que l'on écrasait, et que l'on pressait
pour en extraire le jus, qui en tonneau donnait une boisson, ou distillée
donnait l'alcool de cidre.
- Pémm's à coutieu : pommes cueillies que l'on range à la cave et que 1'on
mange l'hiver, lorsqu'elles sont bien parées.
PÉNÈE : s.f.
Morceau d'étoffé ou de toile.
- Enn'pénée d'sac, énn'pénée d'clairon servant de tablier que l'ouvrier
mettait devant soi, lors du nettoyage des étables ou des charrois de fumier.
- Mets énn' pénée d'vant 1'porte.
Celle-ci servait a essuyer ses chaussures avant de rentrer dans la maison était
très courant dans les petites fermes. V. Tablier,, chinoèr.
PERTINTAILLE : s.f.
Multitude de grelots, que l'on plaçait en haut du collier du cheval, ou au cou
des brebis, permettant ainsi aux bergers de reconnaître, lorsqu'une bête s'égarait
du troupeau ; le bélier avait lui un grelot plus sonore.
PEUCHER : v.
Serrer :
Peucher un abcès. Faire sortir la matière. V. Tater.
PEUCHET : s.m.
Poucier ou doigtier en toile, servant à protéger une blessure.
- J'ai été obligé d'mett' un peuchet, j'avoais un cardon qui s'est abouté.
PEUMIER : s.m.
Pommier : arbre dont le fruit est la pomme qui sert après pressage à faire une
boisson que l'on appelle le cidre, pèmmes à cid'. Femmes au coutieu.
PICHATE : s.f.
Urine; mauvaise qualité de boisson. - De l'pichat'ed'beudet.
PICOTER : v.a.
Déchaumer : au 18ème siècle, on déchaumait après les récoltes, à l'aide
d'une houe à la main ; les chaumes (éteules) ainsi recueillies étaient
distribuées aux pauvres ou vendues à leur profit.
Becqueter : donner des coups de bec. Les poules picotent les épis de blé tombés
de la voiture.
PICOTIN : s.m.
Mesure contenant environ 2 litres, utilisée pour donner la ration d'avoine à
un cheval. - Un picotin d'avènne.
PIÉCHE : s.f.
Pièce ou champs
- Em' pièche ed'terre, énne pièche ed'bos, portion d'une surface de 4 verges
a une contenance de 54 à 56 m2, lorsque le journal était de 75 verges ou 40
ares 66.
PIED : s.m.
Pied : pieds pendants ou gamb's pendantes.
Lorsqu'un talus élevé sépare deux champs, le propriétaire de la parcelle
située au dessus ( a les pieds pendants ) c'est-à-dire que la limite de son
terrain passe aux points atteints par les talons de ses chaussures quand il est
assis sur le bord supérieur du talus ( jambes pendantes ).
Cet antique usage local, aujourd'hui codifié a toujours eu force de loi.
PIÉDSÈNTE : s.f.
Sentier : - Emm'pièche al'sert ed'piedsente pour aller ach'bos.
Mon champ sert de sentier pour aller au bois.
- Foais attention al'piedsente.
Remarque faite à un ouvrier bêchant, ou sans délimitation (bordure de buis)
celui-ci est coupé par une allée ou sentier.
V. Passée, sintier.
PIERRE : s.f.
Ancienne mesure valant 2 Kg et servant à peser les bottes de lin, au XIXe siècle.
PIÉTIN : s.m.
Maladie des moutons : caractérisée par la formation d'une tumeur à la
bifurcation de l'ongle, que l'on traite avec de l'extrait de nicotine "les
vieux bergers qui avaient l'habitude de "chiquer" giclait "un jus
de la chique après avoir bien nettoyer la plaie.
PIÉTINEUSE : s.f.
Ancienne batteuse à plan incliné mue par un cheval, désignée plus communément
de " batteuse à g'vos ".
PIF : adj. qu.
Cochon pif : porc atteint de cryptorchidie, viande immangeable.
PILE : s.f.
Tas : - Enn'pil'ed'bos. Un tas de bois. V. Corde ou stère.
PIL'CORPS (IN) : Travailler in pil'corps. Travailler le torse nu, les
faucheurs travaillaient très souvent " in pil'corps ".
PINCHES : s.f.
Outil du maréchal ferrant, sorte de tenailles.
Pince : devant d'un fer à cheval.
PINSSÉR : s.m.
Sorte de tricot ou gilet fait à la main, et pouvant servir d'habit ou de veste.
- Mets tin pinssér, tu 1'1'indurros, pas'qu'in'n'foait point queud.
Mets ton tricot, comme il fait froid, tu l'endureras.
PINTADE : s.f.
Oiseau ou volatile de basse-cour, venant d'Afrique et acclimaté dans notre
pays.
PINTE : s.f.
Mesure : - Enn' pint' ed lait. Un demi-litre de lait.
- Un d'mi pinte. Un quart de litre, en eau-de-vie on disait un cinquième.
PILER : v.a.
Ecraser, gruger, broéyer.
- Piler des pèmm's pour foaire du cidre.
Gruger des pommes pour faire du cidre.
PILOT : s.m.
Masse de bois : fixée à l'extrémité de chacun des quatres rayons de la pile.
V. Grugeoir.
PIPE : s.f.
Pause : lorsqu'on battait à la batteuse, on arrêtait à 11 h et à 4 h, c'est
ce que l'on appelait "l'pipe" pour boire un coup de café ou un coup
de cidre, on profitait de cet arrêt pour faire quelques trétins et enlever les
menues pailles " wapail's", et passer les hotons.
PIPIE : s.f.
Pépie : pellicule ou enflammation qui vient au bout de la langue des oiseaux,
des poules, et qui les empêchent de manger et non de boire.
- Mes glain's iz z'ont l'pipie. Mes poules ont la pépie, celles-ci jettent un
cri de temps à autre qui par suite d'infiltration d'air, provoque un
engouement, causé par un gène respiratoire.
PIS : s.m.
Pis de la vache :
- No vaqu' al foait du pis, an's'ro pu longtemps à vêler.
Notre vache est prête à vêler son pis est volumineux, alors que celui de la
jument se cire.
- No jument an's'ro point longtemps à pouliner " al'chire ".
Substance jaunâtre se trouvant au bout de la mamelle.
PISTOLE ; s.m.
Monnaie ou somme d'une valeur de 10 F. Une vache se payait en 1910 ; 10
Pistoles.
PITCHET : s.m.
Piquet : pièce en fer fichée en terre et maintenant la chaîne, où est attachée
la vache dans un pâturage non clos.
- Mes vaqu's sont au pitchet. V. Piu d'pâture.
PITCHETTE : n.f.
Sorte de boisson légère, cidre généralement.
- Foaire de l'pitchette. Faire une troisième assise que l'on boit dans un délai
très court.
PIU : s.m.
Pieu : en fer ou en bois, servant à la clôture des herbages. V. Pitchet.
PIULER : v.a.
Piauler : - T'os des poulets qui piul'tent. Qui crient.
PLACHE : s.f.
Emploi : - Chercher énn'plache. Autrefois on pouvait voir les charretiers ; leu
baluchon à leus dos, leu cachoère autour ed'ieu co, chercher énn' plache.
Piétiner : - In'tient point in plache. Par temps orageux les bêtes ne tiennent
pas en place. Ouvrier usant d'une mauvaise réputation : changer souvent de
patrons ou d'employeurs.
PLAINTAIN : s.m.
Nom donné indistinctement aux plantaginés du genre plantago.
V. Eureilles de lapin.
PLANTEUSE : s.f.
Machine à semer les betteraves, à planter la pomme de terre.
V. Plantoér.
PLANTOÉR : s.m.
Un plantoér un grain, à pèmm's ed'terre.
PLATCHU : s.m.
Cave ou cellier : se trouvant bien souvent dans une partie de la grange, et sur
laquelle, on tassait le foin, le blé ou d'autres gerbes.
PLATEFORME : s.f.
Partie à l'avant de la faucheuse, sur laquelle tombe le grain coupé, lequel
est entraîné sur les toiles vers le lieur.
PLATE-LONGE : s.f.
Lanière de cuir, à l'aide de laquelle, on maintient le pied du cheval, lors
d'un ferrage. V. Trouss'pied.
PLATRÉE : s.f.
Platée : - Enn'plâtrée ed' pèmm's es terre. Une grande quantité de pommes
de terre, à la boudinée, on en prenait une bonne plâtrée.
V. Panchie.
PLAT-SIEU : s.m.
Seau ou bien souvent vieux bidons, dont la partie supérieure est enlevée à
laquelle on met une attache, et qui servaient à préparer la nourriture des
porcs. V. Sieus à cochons.
PLATTES : s.f.
Epluchures : - Des platt's ed pèmm's ed'terre. Tu foais des rudes plattes. De
grosses épluchures que l'on donnait aux lapins avec un peu de son. V.
Eplutchure.
PLÉ : s.m.
Fétu : - Un plet d'feurre. Un fétu de paille.
PLEUMER : v.a.
Effleurer la terre, soit en hersant, soit en labourant.
- T'os yeu peur d'interrer, tu n'os foait que l'pleumer. Labour peu profond.
PLÉMM'S ED'DJAI : Nuages parsemés, précurseur de pluie.
- Ech'temps l'est à plèmm's ed'djai.
V. Moutonné, pommoner.
PLEUPLEU : s.m.
Pluvier ou pivert : picus viridis.
- I vo pluvoèr oz z'intinds ch'pleupleu. V. Lutronne.
PLEUVE : s.f.
Pluie : - Ch'temps l'est moutonné, à sint 1'pleuve. Chés canards i sintet'té
de 1'ieu ; i noait'tnt chés pains d'énettes.
Les canards sentent la pluie, plongeant constamment, faisant disparaître les
lentilles d'eau.
Chés solins i sut'tnt in's'ro point longtemps à pluvoèr.
L'humidité appelle la pluie.
PLUV'TER : v.a.
Bruiner : - I c'minch' à pluv'ter. Il commence à pleuvoir.
POCRACHE : s.f.
Terre à dare. Sable et argile rouge qui mouillée étaient, étalée sur la
rifle en vue d'adoucir le taillant de la faux. V. Sabouré.
POÈGNE : adj.
Etre à poègne : savoir mener sa barque. Avoir une poègne de fer. Etre fort.
POÉTRINIÈRE : s.f.
Courroie qui passe sous le poitrail du cheval.
POÉYIS : s.m.
Village : - I sont du mêmm' poéyis. Ils sont de la même contrée.
- I l'as vu du poéyis. Il a beaucoup voyagé.
POINT'LETTE : s.f.
A l'aube, au point du jour, voir au lever du soleil. V. A nonne.
POMONNER : v.a.
Pommes écrasées et mises dans des cuves pour en extraire le jus (cidre).
POMONS : s.m.
Produit d'une assise de pommes, lorsque le jus en est extrait, que de certains mélangeaient
à des betteraves, pour donner aux bêtes.
POMM'D'AMOUR : s.f.
Tomate : - lycopersicum. Pommier du japon (fleurs).
PONDOUÈRE : s.f.
Pondeuse : en parlant d'une poule.
- Ch'est une rude pondouère. Pondouère à glaines.
Caisse ou " mand'lette " avec un peu de paille ou les poules pondent
leurs oeufs. V. Nichoèr.
PONEY : s.m.
Petit cheval à longs poils.
PORCRIE : s.f.
Endroit où se fait l'élevage des porcs.
Débarras.
- Ch'est pir'qu'énn'porcrie, no truie a n'y connaitroait point ses jones.
Se dit lorsqu'il y a du fouillis. V. Infnouille.
PORETTE : s.f.
Poussière : autrefois on donnait le conseil suivant aux cultivateurs :
- I feut toujours es's'mer du blé dins des raques et pis d'l'avéne dins des
terres à porettes.
Porettes : petites poires. Fête à porettes. Fête qui avait lieu à Vieulaines
(annexe de Fontaine-sur-Somme) vers la fin août, et où se vendaient des
poirettes.
PORER : v.n.
Faire de la poussière. A pore. Lorsque le foin est rentré vert et humide.
PORITES : adj.qu.
Pourries :
- Des pêmmes porites. Feux comme énn'pèmme porite.
Faux comme une pomme pourrie ou "blette".
PORI : adj.
Pourri : - Oué temps d'pori ! Temps très pluvieux. V. Démonté.
PORT'CACHOUÈRE : s.m.
Tube en fer, se trouvant sur les mancherons de la charrue, sur l'avant de la
voiture ou sur l'attelle du collier, dans lequel est introduit le fouet (cachouère).
PORTCHET : s.m.
Porcher : qui s'occupe de l'élevage des porcs ou d'une porcherie.
Personne sans goût. - T'es pire qu'un portcher.
V. Ouret, commis.
PORTE-CLÉ : s.m.
Crochet fixé sur la quarole;, dans lequel est suspendue la clé de serrage.
PORTE-CORDIEU : s.m.
Partie supérieure de la quarole de la charrue, où passe le cordeau, à l'aide
d'un double anneau, se trouve également dans le haut ou sur le côté du
collier.
PORTE-GERBES : s.m.p.
Tiges de fer courbées, se trouvant sous le tablier de la faucheuse, à l'aide
d'une barre horizontale, lequel est actionné par une tige.
PORTE-GLISSIÈRE : s.f.
Partie se trouvant sur le tchef en avant des mancherons, et portant le "déclitchoèr".
V. Ce mot.
PORTE-MORS : s.m.
Partie de la bride, qui soutient le mors.
PORTE-SERPE s.m.
Petit crochet de fer suspendu à la ceinture du bûcheron et servant à porter
la serpe.
PORTER : v.n.
Résister :
- 0 peut carier chés c'mins i port'tnt.
On peut charrier fumier, lorsque le sol est gelé et passer dans des champs semés
de récoltes, la terre porte et l'on ne fera pas de dégâts.
PORTIÈRE : s.f.
Organe génital de la vache.
- Et'vaqu' a n's'ro pus longtemps à vêler, al'foait de 1'portière.
POT : s.m.
Pot à seuce. Pot de terre, dans lequel était la sauce, argile rouge avec de
l'eau, ou l'on trempait la rife, pour aiguiser la faux.
POTINTON : s.m.
Partie de bois horizontale, que l'on place au dessus du manche (bêche, pelle ou
fourche).
POUÉCHER : v.a.
Paitre ; pâturer.
- Mes bêtes i l'ont bien pouécher, al'sont rondes.
Mes bêtes ont bien manger, elles en sont rondes.
POUÉGNIE : s.f.
Poignée ;
- J'ai prinds énn'pouégnie d'feurre pour nettoéyer 'l'l'euge.
J'ai pris une poignée de paille pour nettoyer l'auge.
- J'y ai mis énne pouégnie d'avénne.
Je lui ai mis une poignée d'avoine.
Pouégnie d'carrue. Mancheron de la charrue.
POUEILLE : s.m.
Poils :
- Pouéill'd'étchien. Chiendent, nom vulgaire d'une graminée (triticum repens)
qui cause de grands ravages dans les cultures, et dont la racine sert en médecine.
- Et'piéche al' est rud'mint sale, tu n'n'os des pouéill's d'et'tchions.
Champs négligé, envahi par le chiendent. V. Tchiendint.
POUÉRÉ : s.m.
Poire : boisson confectionnée avec des poires de Carisi, appelées vulgairement
(pouér's à cochons). V. Pouéres.
POUÉRES : s.f.p.
Poires : - Pouéres à coéchons. Poires de Carisi.
- Pouéres ed'fusée. Poires que l'on mettait au four dans les tourtières
lorsque le pain était détourné, que l'on mettait en chapelets que l'on
accrochait à la poutre dans le fournil, et qui servait à faire des tartes ou
de la compote ainsi conservées. V. Porettes liquet.
POUILLETTE : s.f.
Poulette : jeune poule.
- Mes pouillettes sont prêtes à ponde, leus créques rougit
Mes poulettes vont bientôt pondre, leur crête commence à rougir.
Tendresse. - Emm' tchotte pouillette. Ma petite poulette.
POUILLU : s.m.
Thym : plante aromatisante. Dans nos campagnes, les vieux disaient toujours : -
Equ'quant' o r'pitchoait du pouillu, oz z'avoait un malheureux dins l'énée.
Supertitieux, il ne fallait pas repiquer le thym.
POULAIN : s.m.
Jeune cheval :
- Attraité un poulain : atteté un poulain pour la première fois.
V. Laitron.
POULINAGE ; s.m.
Action de pouliner. Epoque de l'année ou les juments poulinent, c'est à dire
vers le mois d'avril-mai.
POULICHE : s.f.
Jument non adulte.
POULINÉE : s.f.
Fiente de poules ; engrais très riche.
- 0 voèt qu't'os j'té tes poulinées, t'os des rud's bells héricott's.
On voit l'endroit où tu as mis des fientes de poules ou pigeons.
POULINER : v.a.
Avoir un poulain.
- No bête à l'o poulinée par nuit. Mettre bas.
POULINIÈRE : adj.qu.
Se dit d'une jument destinée à la reproduction.
- Ch'est énn' boénne poulinière, ch'est pour o equ'j'el'warde.
C'est une très bonne jument à poulains, c'est pourquoi je la garde.
POULIOT : s.m.
Petit treuil à l'arrière d'un charriot, d'une charrette, d'une guimbarde, qui
sert à enrouler le comble. V. Combe.
POURDÉNNE : s.f.
Dinde ; poule d'Inde. Je me souviens avoir soigné aux champs des pourdénnes,
à l'aide d'un long bâton, au bout duquel était fixée un bout d'étoffe.
Viande succulente recherchée au moment des réveillons de fin d'année.
POUTOÈR : s.m.
Rouleau en fonte :
- T'iros chercher ch'poutoèr pour donner un queup d'rouloèr.
Celui-ci était composé d'un siège, et Lorsqu'on était jeune, on se plaisait,
assis sur le siège, de prendre la barre se trouvant au dessus des billes montées
sur un bâti : de faire basculer, bien souvent la petite roue qui se trouvait
sur l'avant en forme de triangle, par le mouvement d'élévation et de descente,
finissant par casser, celle-ci étant en fonte.
POUTRER : v.a.
Rouler : Dés le printemps, après la saison du gel et du dégel, on roulait les
avoines et les herbages, pour raffermir la terre.
- J'sus in rout' a poutrer mes avénnes, ch'est du boin temps.
POUSSANT : adj.qu.
Dans l'expression du temps poussant, temps chaud et humide, qui favorise la végétation.
POUSSIF : adj.qu.
- Un g'vo poussif. Un cheval atteint de gourme ou bronchite chez les humains. V.
Poussiu.
POUSSIU : adj.qu.
- Poussiu comme un viu g'vo. Asthmatique chez les humains. V. Poussif.
PRÉEMPTION : s.f.
Droit : lors d'une vente, le locataire a droit de préemption, et s'il réunit
les éléments nécessaires (argent) est seul acquéreur à moins qu'un membre
de la famille du vendeur n'est acheté, ce droit de reprise est seul valable
(loi votée en faveur de l'agriculture en 1947) laissant le droit de cultiver la
terre à celui qui l'occupe.
PRÉNNE : v.a.
Prendre ; s'enraciner.
- Prénn'rachénn'. Cet arbre reprend racines, reprend vigueur,
- Prénn'énn'terre in location. Prendre possession d'une terre.
- Utopie. - Prénn' des vessies pour des lanternes.
PRESSE : s.f.
Machine à presser la paille et aussi les pommes.
- Tu t'mettros al'presse. Emploi effectué par l'ouvrier travaillant aux travaux
de battage, et qui consistait à passer des fils de fer dans des guides, servant
ainsi à faire des balles de paille.
Presser les pénuries. Faire le cidre à la presse mécanique.
PRESSOÈR : s.m.
Pressoir : machine à presser les pommes, qui ont été broyées auparavant
composé d'une vis.traversant une table circulaire ou carrée, sur laquelle on
installait la cage ou cloie, fermée par des crochets dans laquelle, on versait
les pommeaux "pomons" que l'on serrait, après la pose de demi cercle
en bois et de "blots", à l'aide d'un bâton, introduit dans la vis du
pressoir.
PRÉ-SALÉ : s.m.
Moutons engraissés dans les près, voisins de la mer, et bien souvent dénommées
"bêt's ed'bassures".
PRÈM' (AU) : adj.n.
Premier :
- Au prèm'. A la première heure, au lever du soleil.
- Ed'main, j'm'el'vrai au prèm' pour lier mes norritures,
Je me lèverai, demain très tôt, pour aller lier mon foin,
V. Point'lette.
PROVÉNNE : s.f.
Provende : préparation ou ration de betteraves mélangée avec de la menue
paille ou de pulpe, que l'on donne aux bêtes.
- Mets des provénn's à chés vaques. - Gruger des provénnes.
Hacher des betteraves. Provénne : bouillon de feuilles de poireaux que l'on
donne aux vaches nouvellement vélées, pour faciliter leur délivre.
PUC'SINER v.a.
Dégoûter : lorsque les veaux ne veulent plus boire, on dit qui "puc'
sin'tnt" il faut donc les exciter en leur mettant du "Sanders"
aliment en poudre pour bétail, ou leur faire sucer les doigts que l'on trempait
dans l'eau.
PUCHOT : s.m.
Cavité ou trou pratiqué dans le sol, dans la glace, pour y puiser le purin, ou
l'eau dans une mare gelée, v. Puchoèr.
PUCHOÈR : s.m.
Epuisette : récipient, que l'on met à l'extrémité d'un manche ou d'un bâton,
pour pouvoir puiser l'eau en dehors d'une mare, en vue du remplissage du tonneau
ou baril.
PUCHER : v.a.
Puiser : prendre l'eau avec un récipient, épuisette ou seau, pour remplir une
tonne ou baril à eau. Dans les mares de villages, on pénétrait avec le cheval
et le baril à eau , et on puisait l'eau à l'aide d'un seau, monté sur le
"jite" (pièce de bois sur lequel est placée "1'équarrissure)
à l'arrière du baril. V. Tonne à purin.
PULPES : s.f.
Pulpes : constituées par les restes des cossettes de betteraves sucrières, après
la diffusion. Mélangées avec des paillettes de blé, elles servaient de la
nourriture aux bovins, l'hiver aujourd'hui on mélange celles-ci, par étages
successifs, lors de l'ensilement, avec des tcheues ou verts de betteraves
(collets).
PURE : s.m.
Puits : endroit où on tirait l'eau autrefois au moyen d'un treuil, monté sur
une "équarrichure" et sur lequel était enroulé un câble ou une
souche, et où était accroché un seau ou une "seille".
- In tirant un sieu d'ieu, j'ai r'cheus un queup d'mannoéyelle.
Lorsque l'on tirait de l'eau, il fallait faire attention, d'attendre que le seau
soit bien rempli ; a ceci s'ajoute une devinette :
- A pihds, a tinds, a tapp' du tchu quant'a rint'ed dins pis à brai quant'o
l'erpreind. C'est le seau qui pendant à la souche, rentre dans l'eau debout sur
le fonds, se remplit et lorsqu'on le reprend : par l'inclinaison, laisse tomber
de l'eau. On retire les seaux tombés dans le puits, à l'aide d'un "hoc
martin" crochet en forme d'ancre double.
PURIN: s.m.
Eau provenant du fumier, par suite de grandes pluies.
- Tin purin i coule. Ou provenant de l'écoulement de l'urine des animaux.
Cet écoulement est sanctionné par une contravention. Actuellement celui-ci est
recueilli dans une fosse ou citerne et employé par épandage dans les herbages.
V. Roussie.
PYINGNE : s.f.
Enroulement ou enchevêtrement, causé aux récoltes par suite de verse, ou
envahissement d'herbes, par suite de grandes pluies.
- Em'pièche al'est versée, tout est r'poussé pas d'sus.
- Tu parl's d'énn pyingne.
*Q
QUAROLE : s.f.
Ensemble vertical de la charrue fixé sur l'essieu, portant la vis.
QUART OU QUART'RON : s.m.
Quantité :
- Un quart d'eus = 26 oeufs ; étant donné, que le quart de cent est 25, on y
ajoute traditionnellement un oeuf par unité soit quatre, ce qui fait 104 divisé
par quatre = 26 oeufs, on dit aussi quart'ron, la moitié étant le demi
quart'ron soit 13 oeufs.
QUARTIER : s.m.
Mesure agraire ; un journal vaut quatre quartiers d'une superficie totale selon
les régions allant de 42 ares 20 à 42 ares 90, le quartier équivaut à 18
verges trois quarts pour le 1er et 25 pour le second.
V. Vergues.
QUART'LER : v.a.
Fendre des rondins en quatre.
- Quart'ler du bos. I feut toujours quart'ler sin bos d'vant qui fuche sé.
Le bois vert (nouvellement abattu) se fend toujours plus facilement.
QUATRE TEMPS : s.m.p.
Cycle au commencement de chaque saison de l'année, autrefois on regardait ou le
vent se couchait (trouvait) le soir du quatrième jour, car bien souvent, où il
s'y couché, il y restait une grande partie jusqu'au quatre-temps suivant.
QUERCAN : s.m.
Carcan : animal maigre ou vicieux.
- Qué quercan. Ensemble où l'on ferrait les poulains ou les chevaux vicieux.
V. Travail.
QUERRIER : v.a.
Charrier :
- Querrier fyin, des betteraves, du crayon.
Charrier du fumier, des betteraves, de la craie.
Proverbe picard :
- I feut querrier sin fyin près, pis marier ses filles au loin.
Vulgaire : lorsque la braguette est ouverte.
- Tu querries fyin, boutonn' et' bréyette.
QUERQUE : s.f.
Charge :
- Aller à l'querque. Marauder la nuit.
- Avoèr énn' querque. Etre chargé, en avoir lourd sur la conscience.
QUERRETTE : s.f.
Charrette ; voiture à deux roues.
- A tcheue d'paon. Charrette dont un espace existe entre les ridelles et les
fourragères (jimbardes) à l'avant et à l'arrière.
QUERRIAGE : s.m.
Action de charrier :
- I y o un bieu querriage. Le chemin est bon pour charrier.
QUERRIOLE : s.f.
Sorte de cabriolet ou de voiture à cheval.
- I l'o tchulbuté avec s'querriole.
QUERPLEUSE : s.m.
Chenille des cruciféracées (choux:) . V. Capleuse.
QUERRON : s.m.
Charron : ouvrier qualifié aux travaux de réparation des voitures, ou à la
confection des chariots.
Corps de métier, aujourd'hui, disparu et remplacé par les constructeurs de
remorques en fer, le charron était surtout spécialisé pour le façonnage des
roues en bois.
QUERRUE : s.f.
Charrue : instrument aratoire pour labourer la terre.
Véhicule difficile à manupiler. - Que querrue ! V. Araire.
QUEUCHIE : s.f.
Chaussée lieu-dit. - Al'queuchie. I l'o ses terres al'queuchie,
II a ses terres le long de la chaussée, d'un chemin.
QUEUDE : -s.m.
Mets local : panade ou soupe dont le pain est trempé dans le cidre, que 1'on
fait "mitonner".
- Un boén queudé a récauffe, surtout in n'hiver.
QUEUDIÈRE : s.f-
Chaudière :
- Foaire des queudières. Faire cuire des pommes de terre, des betteraves avec
du grain pour l'alimentation des porcs.
Lieu-dit : - Al'queudière !
Vallée enfermée et entourée de rideaux ou talus ne laissant filtrer un brin
d'air.
QUEUDRON : s.m.
Chaudron : récipient en fonte ou en cuivre, dans lequel on faisait cuire les
provénnes (boissons chaudes) que l'on donnait aux bêtes malades ou ayant vélées.
QUEUFOUR : s.m.
Four à chaux : le dernier four ou l'on cuisait la craie pour en faire de la
chaux fût exploité par Mme Vve Darras-Haudrechy, jusqu'en 1965, on y trouvait
des "chindretts'. Cendres ou déchets de chaux, que l'on
utilisait, contre les nuisibles au jardin par répandage et qui réchauffait la
terre et tuait la vermine.
Lieu-dit : Ach'queufour.
QUERFOURRIER : s.m.
Chaufournier : ouvrier extrayant de la craie en vue de la cuire pour en faire de
la chaux Houbron Jules exerça longtemps cette profession cédant son four à Mr
Darras Rober, dont sa mère Darras Laure continua après sa mort et jusqu'en
1965.
QUEUP : s.m.
Coup : - J'ai r'cheut un queup d'pied d'eg'vo.
J'ai reçu un coup de pied de cheval.
- Es'su tcheut un queup am'tuer. Je suis tombé lourdement.
QUEUQUE : s.f.
Epaisseur de terre soulevée par la bêche, lorsque la lame est complètement
enfoncée dans le sol.
- Enn'queuque ed'louchet.
QUEUQUEUS : s.m.
Ongle de porc ou de mouton lorsqu'on tuait le porc on lui enlevait ses
"queuqueus", après que celui-ci eut été grillé.
- Avoèr ses queuques pleins d'bouso. Avoir ses pieds sales.
Pieds de la brebis dont la fourchette échauffée donnait la maladie du piétin.
QUEUX : s.f.
Chaux : craie phosphatée que l'on cuisait dans des fours et qui servait à
divers emplois.
- Détind' de l'queux. Délier de la chaux dans un tonneau avec de l'eau, pour
l'employer, soit comme liant dans le mortier avec de l'argile ou en badigeons,
à l'aide d'un lait de chaux pour blanchir les murs des étables ou ceux de
l'habitation.
- Mett' d'el'queux dans chés terres.
Epandre de la craie en vue d'apporter un peu de phosphate et alléger les terres
fortes. V. Craie phosphatée.
Dans nos campagnes, on conservait les oeufs dans un lait de chaux, et ceci
jusqu'en 1965.
QUINTCHET : s.f.
Lampe à huile, chaleil : petit récipient avec une mèche trempant dans de
l'huile. V. Crasset.
QUOAILLER : v.n.
Se dit d'un cheval qui remue constamment la queue.
QUAROLE : s.f.
Ensemble vertical de la charrue fixé sur l'essieu, portant la vis.
QUART OU QUART'RON : s.m.
Quantité :
- Un quart d'eus = 26 oeufs ; étant donné, que le quart de cent est 25, on y
ajoute traditionnellement un oeuf par unité soit quatre, ce qui fait 104 divisé
par quatre = 26 oeufs, on dit aussi quart'ron, la moitié étant le demi
quart'ron soit 13 oeufs.
QUARTIER : s.m.
Mesure agraire ; un journal vaut quatre quartiers d'une superficie totale selon
les régions allant de 42 ares 20 à 42 ares 90, le quartier équivaut à 18
verges trois quarts pour le 1er et 25 pour le second.
V. Vergues.
QUART'LER : v.a.
Fendre des rondins en quatre.
- Quart'ler du bos. I feut toujours quart'ler sin bos d'vant qui fuche sé.
Le bois vert (nouvellement abattu) se fend toujours plus facilement.
QUATRE TEMPS : s.m.p.
Cycle au commencement de chaque saison de l'année, autrefois on regardait ou le
vent se couchait (trouvait) le soir du quatrième jour, car bien souvent, où il
s'y couché, il y restait une grande partie jusqu'au quatre-temps suivant.
QUERCAN : s.m.
Carcan : animal maigre ou vicieux.
- Qué quercan. Ensemble où l'on ferrait les poulains ou les chevaux vicieux.
V. Travail.
QUERRIER : v.a.
Charrier :
- Querrier fyin, des betteraves, du crayon.
Charrier du fumier, des betteraves, de la craie.
Proverbe picard :
- I feut querrier sin fyin près, pis marier ses filles au loin.
Vulgaire : lorsque la braguette est ouverte.
- Tu querries fyin, boutonn' et' bréyette.
QUERQUE : s.f.
Charge :
- Aller à l'querque. Marauder la nuit.
- Avoèr énn' querque. Etre chargé, en avoir lourd sur la conscience.
QUERRETTE : s.f.
Charrette ; voiture à deux roues.
- A tcheue d'paon. Charrette dont un espace existe entre les ridelles et les
fourragères (jimbardes) à l'avant et à l'arrière.
QUERRIAGE : s.m.
Action de charrier :
- I y o un bieu querriage. Le chemin est bon pour charrier.
QUERRIOLE : s.f.
Sorte de cabriolet ou de voiture à cheval.
- I l'o tchulbuté avec s'querriole.
QUERPLEUSE : s.m.
Chenille des cruciféracées (choux:) . V. Capleuse.
QUERRON : s.m.
Charron : ouvrier qualifié aux travaux de réparation des voitures, ou à la
confection des chariots.
Corps de métier, aujourd'hui, disparu et remplacé par les constructeurs de
remorques en fer, le charron était surtout spécialisé pour le façonnage des
roues en bois.
QUERRUE : s.f.
Charrue : instrument aratoire pour labourer la terre.
Véhicule difficile à manupiler. - Que querrue ! V. Araire.
QUEUCHIE : s.f.
Chaussée lieu-dit. - Al'queuchie. I l'o ses terres al'queuchie,
II a ses terres le long de la chaussée, d'un chemin.
QUEUDE : -s.m.
Mets local : panade ou soupe dont le pain est trempé dans le cidre, que 1'on
fait "mitonner".
- Un boén queudé a récauffe, surtout in n'hiver.
QUEUDIÈRE : s.f-
Chaudière :
- Foaire des queudières. Faire cuire des pommes de terre, des betteraves avec
du grain pour l'alimentation des porcs.
Lieu-dit : - Al'queudière !
Vallée enfermée et entourée de rideaux ou talus ne laissant filtrer un brin
d'air.
QUEUDRON : s.m.
Chaudron : récipient en fonte ou en cuivre, dans lequel on faisait cuire les
provénnes (boissons chaudes) que l'on donnait aux bêtes malades ou ayant vélées.
QUEUFOUR : s.m.
Four à chaux : le dernier four ou l'on cuisait la craie pour en faire de la
chaux fût exploité par Mme Vve Darras-Haudrechy, jusqu'en 1965, on y trouvait
des "chindretts'. Cendres ou déchets de chaux, que l'on
utilisait, contre les nuisibles au jardin par répandage et qui réchauffait la
terre et tuait la vermine.
Lieu-dit : Ach'queufour.
QUERFOURRIER : s.m.
Chaufournier : ouvrier extrayant de la craie en vue de la cuire pour en faire de
la chaux Houbron Jules exerça longtemps cette profession cédant son four à Mr
Darras Rober, dont sa mère Darras Laure continua après sa mort et jusqu'en
1965.
QUEUP : s.m.
Coup : - J'ai r'cheut un queup d'pied d'eg'vo.
J'ai reçu un coup de pied de cheval.
- Es'su tcheut un queup am'tuer. Je suis tombé lourdement.
QUEUQUE : s.f.
Epaisseur de terre soulevée par la bêche, lorsque la lame est complètement
enfoncée dans le sol.
- Enn'queuque ed'louchet.
QUEUQUEUS : s.m.
Ongle de porc ou de mouton lorsqu'on tuait le porc on lui enlevait ses
"queuqueus", après que celui-ci eut été grillé.
- Avoèr ses queuques pleins d'bouso. Avoir ses pieds sales.
Pieds de la brebis dont la fourchette échauffée donnait la maladie du piétin.
QUEUX : s.f.
Chaux : craie phosphatée que l'on cuisait dans des fours et qui servait à
divers emplois.
- Détind' de l'queux. Délier de la chaux dans un tonneau avec de l'eau, pour
l'employer, soit comme liant dans le mortier avec de l'argile ou en badigeons,
à l'aide d'un lait de chaux pour blanchir les murs des étables ou ceux de
l'habitation.
- Mett' d'el'queux dans chés terres.
Epandre de la craie en vue d'apporter un peu de phosphate et alléger les terres
fortes. V. Craie phosphatée.
Dans nos campagnes, on conservait les oeufs dans un lait de chaux, et ceci
jusqu'en 1965.
QUINTCHET : s.f.
Lampe à huile, chaleil : petit récipient avec une mèche trempant dans de
l'huile. V. Crasset.
QUOAILLER : v.n.
Se dit d'un cheval qui remue constamment la queue.
*R
RABACHER : v.a.
Abaisser : - Rabache un peu ch'lumion. Descends un peu la mèche de la lanterne.
Répéter. - Quoi qu'tu rabaches coère ? Que dis-tu encore. V. Rouspéter,
romionner, rout'ler.
RABALER : v.a.
Descendre de nouveau. - Rabal'ch'bénieu. Redescend le tombereau. V. Rabos.
RABATTE : v.n.
Herser la terre qui vient d'être ensemencée, afin de recouvrir les grains. -
Rabatt' les labours d'hiver, au printemps. 0 voét qui l'o foait d'l'hiver, a vo
rud'mint bien à rabatte.
RABATTU : s.m.
Appentis servant de remise pour les petits instruments aratoires.
RABOÉNIR : v.a.
Rappelez quelqu'un à de meilleurs sentiments ou comportement.
- Raboénir un g'vo.
RABOS : s.f.
Casquette à rabat. - Enn' cach'tchett'à rabos.
Coiffure d'hiver, dont le rabat couvre la nuque ou les oreilles.
- 0 voét qui foait froéd, t'os mis t'cach'tchette à eureillett's-.V.
.Tapabord.
RABOUGRI : adj.
Sans végétation ou haie par le vent de mer.
- Mes z'abes sont tout rabougris, ch'terrain n'in veut point. In'pouss'tnt ! In
dépouss'tnt !
RABOUSILLER : v.n.
Réparer : remettre les fils bout à bout, lorsqu'on répare une clôture
d'herbage.
RABROUER : v.a.
Repousser quelqu'un sévèrement : - I l'est toujours lo à vous rabrouer.
RABSINER : v.a.
Revenir en hâte : - Quant chés vaques i voét'tnt ech'tchien, i rabsin'tnt à
fond d'train.
RACACHER : v.a.
Ramener : - Racacher chés vaques pour z'es rintrer à l'étabe. Racacher chés
poulets pour les mett'joutcher.
RACAILLE : adj.
Gens de mauvaise réputation. Mauvaise qualité.
- Tes pémm's ed'terre sont invindables, ch'est de l'vraie racaille.
RACOURCHI : s.m.
Chemin de traverse. - J'ai prinds un racourchi. Sentier ou passage au travers
d'une récolte, d'un herbage.
RACOURCHIR : v.a.
Diminuer : - A forche ed'coper min cordieu, in' va pus n'in rester.
Il est bien racourchi.
RACHIN'NE : s.f.
Racine : dicton local.
A Sainte Cath'rine, tout bos prinds rachin'n'. Dins du défraîchi, est plein
d'rachin'ne d'uzerne. Lorsqu'on labourait un champ de luzerne, on voyait les
racines sur le labour.
RACLITCHER : v.a.
Refermer, aclancher de nouveau : - Raclitcher l'porte de ch'l'étabe.
Raclitcher ch'bénieu. Mettre la cheville, afin que le tombereau, ne bascule.
RACLOÈR : s.m.
Outil servant à gratter le fumier lorsqu'on nettoyait les bêtes.
V. Grattoèr.
RACOIN : s.m.
Recoin : - J'ai mis ch'grattoèr dins ch'racoin de l'porte.
J'ai mis le racloir derrière la porte de l'étable.
R'CRAN : adj.
Fatigué ; fourbu : - L'première jornée qu'o foait des bett'raves oz z'est fin
r'cran. V. Roui, téné, fatidjé, réux.
RAPER : v.a.
Mesurer ras à l'aide d'une règle, qu'on passe sur les bords de la mesure
(boisseau ou autres).
RABIABLER : v.a.
Réparer grossièrement. - Je m'sus dépétché d'radiabler min bénieu, pour
finir ed'querrier mes bett'raves.
Je me suis dépéché de réparer mon tombereau pour finir de charrier mes
betteraves. V. Rafistoler.
RADJUISER : v.a.
Aiguiser de nouveau pour faire couper un outil.
- Radjuiser sin coutieu. Donner un queup d'tcheusse. V. Er'batte.
RADJUISOÉR : s.f.
Pierre à aiguiser. V. Tcheusse.
RADOS : loc.
Se mettre à l'abri, du vent, de la pluie, à 1'encontre.
- Je m'sus mis au rados d'énn'moa, pour laicher passer l'l'érée.
Je me suis mis à l'abri d'une meule, en attendant que l'averse soit passée.
- S'mett'au rados du vint. Se mettre à 1'encontre eu vent.
RADOUCHIR : v.a.
Adoucir : - Ch'temps l'est radouchi. La température est plus douce, suite à
une période de mauvaise temps (pluie) ou de neige l'hiver.
RAFISTOLER : v.a.
Réparer au plus vite. - J'ai rafistolé énn'port ed'guernier, comm' j'ai pu.
J'ai réparé ma porte de grenier grossièrement (à queup d'serp'). V.
Radiabler.
RAFFOLER : v.a.
- En et' friand ! Mes vaques i raffol'tnt d'uzerne. Sont friandes de luzerne.
RAFORÉE : s.f.
Ration de fourrrage donnée aux animaux de la ferme pour un repas. Afforés.
RAFORER : v.a.
Donner la ration aux animaux. - Os-tu raforé chés vaqu's. As-tu donné à
manger aux bêtes.
RAHOTCHER : v.a.
Accrocher de nouveau. - Vio ch'com' cassé, y o pus qu'al' rahotcher.
Le câble étant cassé, il va falloir le réparer, pour l'accrocher de nouveau.
RAIDICHEUS : s.m.
Raidisseur : appareil servant à tendre les ronces artificielles ou fil de fer.
V. Tendeur.
RAIFORT : s.m.
Plante fourragère espèce de crucifère antiscorbutique. Le raifort est un bon
stimulant de la nutrition. V. Ray-gras.
RAIS : s.m.
Morceau de bois fixant entre la jante et le moyeu, partie formant l'ensemble de
la roue (chariot, charrette, brouette).
RALLONGER : v.a.
Augmenter : - I l'o rallongé sin c'min.
RAMADOUER : v.a.
Radoucir : - I l'est v'nu m'ramadouer, après ch'qu'ej'y ai dit.
V. Ramioler.
RAMANCHER : v.a.
Emmancher de nouveau : - J'ai ramanché min fourtchet. J'ai emmanché ma fourche
à fumier.
RAMASSER : v.a.
Relever les épis derrière le faucheur.
- Ramasser d'l'avénn', du forage : relever de l'avoine ou du foin.
- Ramasser d'z'héricottes. Ramasser des pommes de terre.
RAMASSOUÈRE : s.f.
Celle qui relève les épis derrière le faucheur pour en faire des houveaux. V.
Couploères.
RAMBUTCHER : v.a.
Frapper : - Quoi qu'oz z'intinds rambutché, vo vir si n'i y o point un g'vo
d'malprinds.
Qu'entends t'on dans l'écurie, va voir s'il n'y a un cheval d'enchevêtré.
Etre rambutché. Etre secoué, malmené.
V. Randouillée, dég'lée, ramonch'lée.
RAMENER : v.n.
Qui consiste à obliger un cheval à plier l'encolure. Opération de dressage.
RAMEURE : v.a.
Rémoudre : - Rameur'énn'serpe. Aiguiser une serpe.
- Min coutieu l'est à rameure. A aiguiser. - Rameure énn'soé à feutcheuse.
RAMINDER : v.a.
Amender de nouveau, en fumure selon, de certains dires "réaminder",
comm'j'ai mis de l'queux, j'ai réamindé. V. Aminder.
RAMINGUE : adj.
Se dit d'un cheval qui se défend contre l'éperon.
RAMIOLER : v.a.
Venir tout miaulant, pour le chat en se frottant contre vous.
Ramioler : se faire pardonner. - I l'est v'nu ramioler autour ed'mi, après
ch'queup qui m'o foait, mais j'ém'sus point laicher foaire.
Il a essayé de me convaincre.
RAMISER : v.a.
Redevenir ami. - Après tout ch'qui l'y o foait vir, poul l'impétcher d'passer
su ses terres i l'ont fini pas's'ramiser. Tomber d'accord.
RAMOLLIR : v.a.
Lorsqu'il gèle, les terres ramollit'nt. V. Veule.
RAMON : s.m.
Balai : - Ramon d'bouill'. Balai que vendaient les "rouleus" dans les
fermes et façonnés à l'aide de branches de bouleau ou de genêts et qui
servait à balayer les étables.
- Donner un queup d'ramon. Nettoyer une pièce.
- Fout'un queup d'ramon. Etre en colère.
RAMONCH'LÉ : loc.
- Quand oz z'est vieu oz z'est tout ramonch'lé.
RAMONCH'LÉE : s.f.
Volée de coups.
- R'chuvoèr énn'ramonch'lée. An'n'arrêtoait d'bouger, quant o l'traiyoait,
ej't'y ai foutu énn'ramonch'lée, o été miux après.
- Donner énn'volée d'qu'cups avec un ramon.
V. Randouillée, ramonée.
RAMONÉE : s.f.
- Enn ramonée ed'queup d'ramon. Recevoir des coups de bâton.
RAMPIN : adj.
Se dit d'un cheval qui repose en une seule et même place, ou en cheminant sur
la pince des pieds de derrière.
RAN : n.m.
Bélier : - Vio l'moés d'mai, i vo falloèr débloutcher ch'ran.
Le bélier en période de rut des brebis, est libre et dégarni de son sac.
RANCE : adj.
Se dit de tout corps gras, qui a contracté une odeur forte et une saveur acre.
Mauvaise conservation.
- J'ai été obligé d'ej'ter, l'viand'ed'min saloèr, an's'est point conservée,
al'étoait rance.
RANDOUILLÉE : s.f.
Avoèr s'randouillée. Recevoir une volée de coups.
V. Ramonch'lée, ramonée, r'chuvoèr, s' douille.
RANSER ; v.n.
Errer ; se sauver. - Mes vaques sont partis ranser.
Mes vaches ont passées au travers de la clôture et se promènent dans la
plaine. V. B'siner.
RANSOUÈRE : adj.
Bêtes ou personnes qui aiment bien se promener. - Que ransouère !
RAPASSER : v.a.
Repasser ; revenir : - I l'o passer pis rapasser j'en'sais combien d'foés dins
m'pièche. Il a passé et repassé, je ne sais combien de fois dans mon champ.
RAPERIE : s.f.
Atelier où l'on râpe les betteraves, destinées à la fabrication du sucre et
de l'alcool. - L'rap'rie d'Oués'mont al'est ouverte.
La raperie d'Oisemont étant ouverte, la saison des betteraves est commencée,
on parle de fermeture par décentralisation vers Abbeville, ou les ouvriers
devront s'y rendre dès la saison 76. L'rap'rie d'Hallencourt endroit où l'on
faisait un dépôt de bett'raves.
RAPINER : v.a.
Voler ; vivre de rapine. - Ch'est un rude rapineu. I n'foait qu'rapiner. Méfiance.
V. Ratrucher.
RAPINS'MINT : s.m.
Parler d'viaizaines. Avoèr des rapins'mints. Au seuil de la tombe.
RAPURER : v.a.
Eclaircir : - Min cid'i l'o bien boli i, i l'est ach'teur rapuré, j'vos povoèr
l'mett' in bouteill's.
Mon cidre étant bien éclairci, je vais le mettre en bouteille.
- T'n'ieu a l'est rud'mint sale, laiche lé in molle rapuré.
Ton eau étant très sale, attend un moment qu'elle s'éclaircisse.
RAQUES : s.f.
Boue : - Chés tchiens l'ont matchés chés raques.
Se dit lorsqu'il gèle très fort. - Rester in raques. Rester en panne par suite
d'un enlisement ou d'un accident.
RAQU'RIE : s.f.
Boue abondante : - Qué raqu'rie, quant't'i dégel'.
Quel bourbier, lorsqu'il dégèle. V. Badrée.
RARINGER : v.a.
Arranger de nouveau :
- J'ai mis un mole d'ordre dins mez'z'étabes, i y aboait un fyin d'dins, qu'no
truie n'y euroait r'connu ses jon's.
J'ai mis de l'ordre dans mes étables, il y avait tant de désordres, qu'on ni
trouvait plus rien. V. Ousi, grabuche.
RASIBUS : pré.n.
Tout contre, tout prés de l'étabe. - Boisseau rasibus. A ras bord.
RASETTES : s.f.
Pièce de la charrue, se trouvant en avant du coutre, et qui sert à enfouir le
fumier.
RASSIR v.n.
Asseoir de nouveau : laisser tasser la terre qu'on vient de labourer.
Ferrer un cheval avec des fers qu'ont déjà servis et que le maréchal a martelé.
RASSIS : Pain rassis : signe de richesse.
- Veut miux minger du pain rassis qu'du pain "ter" pasque pain ter pis
soup'. Pain ayant quelques jours de fabrication.
RATAMPIR : v.a.
Relever de nouveau. - Ratampir des monts d'avénnes. Relever des gerbes d'avoine
que le vent à enlevé des tas.
RATATINÉ : adj.
Réduit : - Mes pèmm's i sont toutes ratatinées i l'est temps d'foaire min
cide. Mes pommes sont très avancées, il est temps de faire le cidre.
RATATINER : v.a.
Se raccourcir, se resserrer. Récolte cueillie avant la maturation.
- Mes pèmm's éd.' terre i sont tout'ratatinées, j'eurais bien du mo a les
vindent. Celles-ci sont molles.
RATATOUILLE : s.f.
Ragoût fait souvent avec des abats. - Enn'ratatoùill'à l'andouille.
RATCHER : v.a.
Cracher : - Quant'o z'est al'tchu de l'batteuse, o raque souvint.
Par suite de la poussière qui sort de l'arrière de la batteuse, on crache
souvent. V. Ratchillon.
Dicton : i l'o ratcher in l'air, pis a y est r'tcheut sur sin nez.
Perdre un procès.
RATCHIGNI : s.m.
Viorne, que l'on trouve dans les talus.
RATCHILLON : s.m.
Gros crachat : - A 1"batteuse on rinvoie des rud's ratchillons.
V. Ratcher.
RATE : s.m.
Rateau : instrument à dents de fer. Râteau faneur, ou de bois servant au
ramassage du foin.
RATELER : v.a.
Ramasser à l'aide d'un rateau ou rateau faneur, le foin en vue de le mettre en
"cahot" ou moffles. V. Affener.
RATELIER : s.m.
Ensemble de bois, où l'on jette la paille ou le foin, lors du rafforage des bêtes.
RAT'LURES : s.f.
Paille ou foin rassemblés par le râteau. V. Trétins.
RATIER : s.m.
Espèce de chien. Très petit se faufilant sous les bottes de paille pour
attraper les rats.
adj.
- Ch'est un boén ratier.
RATINCHER : v.a.
Rapetisser : - Chés jours i ratinch'nt. Les jours raccourcissent.
RATINCHURES : s.f.
Complément ou restes.
RATRINES : v.a.
Ramener ; transporter en traînant.
RATRUCHES : v.a.
Ratrucher ch'plot. Ramasser le fond d'un plat.
Ratrucher tout ch'qu'o trouve. Ramasser des objets sans importance.
Rapiner.
RATRUCHEUX : adj.
Voleur, rapineur : - I n'iaich'rien perd', ch'est un rude ratrucheux, tout i l'y
est boén. Personne dont on doit se méfier.
RAVAGER : v.a.
Faire du dégât. - Chés teup's m'ont ravagés mes bett'raves.
Les taupes ont soulevées les plants de betteraves. V. Saccager.
RAV'LUQUES ; s.f.
Moutarde bâtarde ; mauvaise herbe. Saletés se trouvant sur le lait lorsque
celui-ci n'est pas tamisé.
RAV'NELLE : s.f.
Nom vulgaire de la giroflée jaune et du radis sauvage.
RAVEUDER : v.a.
Chercher ; marauder. - I l'est toujours dins l'boutiqu'à raveuder.
Il passe son temps à chercher. V. Rapiner.
RAVIGOTER : v.a.
Regaillardir : - Ej'y ai donné d'1'avénn'ébouillonnée, a'l'o ravigoté.
RAY-GRAS : s.f.
Plante fourragère ou gazon de provenance anglaise que l'on ensilait.
REBARBATIF : adj.
Dur et rebutant. - J'ai un g'vo i l'est rébarbatif connn'tout'.
R'BOUTEUS : s.m.
- J'ai teurs min pied, j'ai été vir chu r'bouteus.
Les maréchaux-ferrant étaient des r'bouteus.
R'CATRER : v.a.
Resserrer de nouveau le cercle de fer des roues lorsqu'il est dilété par
1'usage.
RECASSER : v.a.
Labourer une terre après la moisson pour la mettre en jachère, avant la
semailles d'automne (n'existe plus, culture accélérée). Déchaumée.
RECHIGNER ; v.a.
Témoigner par l'air de son visage, sa mauvaise humeur.
adj.
Courageux : - I n'erchign'point d'vant ch'ch'travail.
R'CHIMER : v.a.
Repousser : lorsqu'après de fortes pluies suivies de température très douce,
et que les pommes de terre en maturité, il arrive que de nouvelles tiges
sortent et prennent racine dans les tubercules.
- Mes pèmm's ed'terre (héricottes) i r'chim'nt.
R'CHINER : v.a.
Collationner : manger dans le milieu de l'après-midi. Repos.
- A l'erchinée. V. Pipe.
RÉDER : v.a.
Faire un travail sans goût. V. Bricoler.
RÉD'RIE : adj.
Objet sans valeur. - Tu par'le d'énn'réd'rie, quoa qui vo foair'avec qu'o.
Elevage : - Foaire l'réd'rie (pigeons, lapins).
Quantité : - Enn'réd'rie d'cots (chats).
RÉDEUX : adj.
Curieux, fantaisiste, aimant la rigolade. Entreprenant.
- Ch'est un rédeux.
REHEUCHE : v.a.
Réhausse : planche mobile qu'on adapte aux côtés latéraux du tombereau pour
augmenter la capacité lors des charrois de betteraves.
REIU : adj.
Lassé, fatigué. - A guerrier fyin oz z'est refu. Rassassié. - Reiu d'minger
des pèmm's ed'terre. V. R'cran, roui, téné.
R'MANGLER : v.a.
Reprendre quelqu'un en imitant ses gestes ou ses paroles.
- I n'arrêtoait d'm'ermangler.
RÈNE : s.f.
Courroie fixée au mors du cheval, que l'on tient à la main pour le guider.
- Feusses rênes : partie du harnais, qui force le cheval à plier l'encolure.
RÈNER : v.a.
Mettre les rênes du cheval.
RÈNETTE : s.f.
Outil du maréchal-ferrant servant à couper l'ongle du cheval par sillons ou à
dégager une piqûre ou abcès dans la fourchette du pied.
RÈNETTER : v.a.
Couper le sabot par sillons avec la rénette.
- Min g'vo i boétt', j'ai été forché d'travailler avec el'rénette.
REQUE : adj.
Réche : - Pour mi i vo j'ié, mes mains sont rud'mint réques.
Lorsqu'il est pour gelé, les mains se durcissent et deviennent réches.
- Des mèll's réques. Des pommes acides.
RÉTERTCHI : adj.
Fier, hautain. - I n'in foait des ménn's in marchant ch'rétertchi lo.
R'TRITE : adj.
Ridée, sans vie, meurtrie.
- Tes pèmmes sont toutes r'trites. Tes pommes sont très avancées.
V. Rabougri.
REULE : s.f.
Roue de chariot, de voiture, de charrue.
- Tes reules sont à catrer. Tes roues de chariot sont disloquées et demandent
à être rejanter.
R'VERS (A) : adj.
Revers : - A r'vers main. Qui n'est pas de la même main.
- A r'vers mont. De l'autre côté. V. Ar'brouss'poille.
RHALER : v.a.
Tirer de nouveau. - Rhaler à li. Tirer à soi. - Rhaler ch'combe. Tendre le câble.
RIDELLE : s.f.
Pièce de bois mobile à claire-voie posée sur le jite et formant balustrade,
pour contenir le chargement et à maintenir les fourragères.
RIEZ : s.m.
Terrain en pente, inculte au sol aride. - Dès riez à lapins. V. Friche.
RIFE : s.f.
Pièce de bois mobile de forme pyramidale fixée sur le manche de la faux, et
servant au faucheur pour affiner, pour adoucir le taillant de celle-ci.
RIFE : s.f.
Pièce de bois mobile de forme pyramidale fixée sur le manche de la faux, et
servant au faucheur pour affiner, pour adoucir le taillant de celle-ci.
RIFLER : v.a.
Donner un coup de rifle pour adoucir le taillant de là faux. Avant de faire
usage de la cous. V. Tcheuse.
RIMBARBÉE : s.m.
Brouillard givrant, couvrant de glace, les arbres, les herbages et gênant la
respiration des chevaux, et qui parfois les rends poussifs, les atteignant
souvent de la gourme.
RIMBOÉTER : v.a.
Emboîter de nouveau. - Remettre la boite de moyeu à une roue.
V. Boèt'à voèture.
RIME ; v.a.
Il a gelé blanc. I l'o rimé au matin. Frayée, imbarbée.
RIMÉE : s.f.
Gelée blanche : précurseur du beau temps.
RINCHER : v.a.
Rincer : se faire mouiller par la pluie. - J'm'sus foait rincher.
RINDE : s.m.
Rideau ; petit talus. - J'ai dévallé ch'rindé à fond d"train pour
rattraper mes vaques. V. Rouéyon, dévallée.
RINFOUIR ; v.a.
Labourer une terre portant une culture de façon à enfouir le plantes servant
d'engrais verts (moutarde).
- J'ai rinfoui m'n'uzern'. J'ai labouré mon champ de luzerne.
RIOS : s.m.
Ornières : formées par l'écoulement des eaux le long d'un chemin.
RIPE : s.f.
Nom donné à la dermite du cheval.
RINQUEUCHER : v.a.
Recharger un outil, un soc de charrue.
- Rinqueucher énn'pioche. Ajouter du fer pour renforcer la partie usée.
RINSATCHER : v.a.
Ensacher de nouveau. - Rinsatcher s'langue. Par crainte d'une vérité.
RINTITCHER : v.a.
Se cacher ; aussitôt. - Aussitôt qu'i l'o app'lé, i s'est rintitché.
Dès qu'on l'a appelé, il s'est caché. V. Muché, camouflé.
RIS : s.m.
Thimus du veau ou de l'agneau. - Un ris d'vieu.
RITTE : s.f.
Charrue sans oreilles, qui ameublit la terre sans la retourner.
RIV'RAIN : s.m.
Riverain ; être riverain, être voisin. - Em poèche a l'est tout d'long de
l'sienn'.
ROULEUS : adj.
Bohémien : raccomodeus d'péniers. Ceux-ci erraient toujours en quête d'une réparation
soit de paniers ou de vaisselle à recoller, mais plus souvent d'un morceau de
pain ou d'une potée de cidre.
- Intrus des paysans. V. Houstaba, ramoneus.
ROULIER : s.m.
Charretier public qui voiture par charrois des marchandises. V. Messager.
ROULIÈRE : s.f.
Blouse de toile bleue ou noire que portaient autrefois tous les hommes sur leur
vêtement, et que seuls aujourd'hui revêtent les marchands de bestiaux (vaches,
porcs et autres).
ROULIEUS : s.m.
Rouleau en bois fixe sur la platefonne d'une part et le haut de la
faucheuse-lieuse, sur lesquels sont fixées les toiles, servant à la montée du
grain coupé.
ROULOER : s.m.
Rouleau : outil composé de bille en fonte, servant en Agriculture, au tallage
des blés ou à écraser les mottes de terre. V. Poutoèr.
ROUMINER : v.a.
Ruminer ; - Chés vaqu's l'ont bien mingés, i roumin'tnt.
fig.
- I roumin'quéqu'cose. Réfléchir ou avoir de mauvaises idées.
ROUSSIE : s.f.
Purin : eau de pluie tombant sur le tas de fumier, provoquant l'écoulement de
celui-ci. Urine sortant des écoulements des étables.
- Ed'd'ieu d'roussie.
ROUT'LER : v.a.
Ne cesser de parler. Que rout'ieus ! V. Rouir.
ROUVIEUX : s.m.
Sorte de gale à l'encolure du cheval ou sur le dos du chien. Cheval rouvieux.
adj.
- Attaquer du rouvieux.
RUBICAN : s.m.
Cheval noir ou alezan à robe semée de poils blancs, et à queue blanche.
ROSÉE : s.f.
Rosée : - I y o énn'rud'rosée. La nuit a été fraiche il y a une bonne rosée.
- J'ai mes pieds fin frais, in allant traire, y avoait de l'rosée.
RUER : v.a.
Ruade : se dit d'un cheval qui jette avec force en l'air les pieds de derrière.
RURAL : adj.
Monde rural : qui appartient à la campagne.
RUT : s.m.
Etat physiologique des animaux, spécialement mammiféres, qui les poussent à
rechercher l'accouplement. V. Caleur, in seu, in cache.
RUTABAGA : s.m.
Navet à chair jaune, servant à la confection des chaudières, pour
l'alimentation des porcs ou des vaches. Durant la guerre 39/45, les Allemands en
firent ample provision et nourriture pour l'alimentation des prisonniers.
*S
SABLALIQUE : adj.
Nom donné par les juifs à chaque septième année, sanctifiée par la
cessation des travaux agricoles.
SABOT : s .m.
Grosse chaussure à semelle de bois avec le dessus de cuir, que l'on mettait
l'hiver, aujourd'hui disparu et remplacé par des bottes en caoutchouc.
V. Galoches.
SABOURÉ : s.f.
Mélange de sable et d'argile rouge mouillé que l'on étale sur la rife pour
aiguiser la faux. V. Pocrache.
SACCAGER : v.a.
Endommager :
- Chés teupes m'ont saccagés mes betteraves.
Se dit également des vaches égarées, traversent un champ, de betteraves ou
autres récoltes. V. Berzillé, abimée.
SACLET : s.m.
Sac de toile, porté en bandoulière et contenant la collation, la pierre à
aiguiser et pour ceux qui n'avait pas de "crapeud" la bouteille avec
le cidre. Petit sac, également en cuir accroché au collier du cheval, et
portant les divers outils (clés, palette et autres) lors des labours, fenaison
ou moisson. V. Musette.
SAINTE AGATHE (A) : loc.
5 février :
- Plant'des poés à Ste Agathe tu n'n'éros pleins des gatt's.
SAINT BARNABÉ : loc.
11 juin.
- Barnabé r'met ch'temps ou laich' comm'i l'est,
SAINT CATHERINE (A L' ) : 25 novembre :
- A l'Sainte Catherine, tous bos prinds rachin'nes.
SAINT DENIS : loc.
9 octobre :
- Lo qu'el vint i s'couque a l'Saint D'nis, i li foait sin nid.
SAINT ESPRIT : B.m.
Variété de haricot blanc, dont le grain est marqué d'une croix.
SAINT FIRMIN : loc.
25 septembre :
- I foait bieu, en'est l'été d'Saint Firmin, Saint Michel est su c'min.
SAINT GEORGES : loc.
- N's'in vo jamoais sans z'épis, pour chés blés pi z'orges.
SAINT JEAN : loc.
- I l'est grand temps d'es'mer ch'bieu temps (paturelle).
- Al'saint Jean l'oiseau perd son chant (24 juin), les jours diminuent.
SAINT JOSEPH : loc.
- Tes z'héricoot's n'oublie point, pasqu'al' Saint Richard, ch'est trop loin
pis trop tard (19 mars et 3 avril) plantation à la charue.
SAINTE MARIE MAD'LEINE :
Si pleut al Mad'leine, i y in n'o pour six s'maines (22 juillet) à moins
qu'Germaon (31) én'l'arrête el'lind'main.
SAINT MAUR : 15 janvier :
- Si gél'al'St Maur, l'hiver est dehors.
SAINT MÉDARD : 8 juin :
Saint Médard, Saint Pichard.
- Si pleut, i pleut quarante jours pus tard, à moins qu'Barnabé (11 juin) n '
1 ' ennett ' ou laiche coimn'i l'est,
SAINT MICHEL : 29 septembre :
- L'été d'St Michel, prolongement de l'été de St Firmin (25 septembre).
Firmin ouv'ch'c'min, Michel 'I'laich'tel.
SAINTE MONIQUE : 4 mai :
- Si foait bieu à Ste Monique, i y euro du cid'in barrique.
SAINT PIERRE ES LIENS : 1er août. Autrefois pour commencer la moisson,
on chantait une messe, ou étaient réunis les cultivateurs, les faucheurs et
les ouvriers agricoles.
SAINT RÉMI : 1er octobre :
- Al'St Rémi, o cop' chés cachoères, les vaches, les bergers laissaient
paitre leurs bêtes partout et devant eux.
SAINT VINCHINT : 22 janvier :
- L'hiver er'prind ou s'cass'les dints.
SAIGNÉE : s.f.
Ouverture : passage dans un talus, permettant l'accès d'un champ.
V. Devallée.
SAINFIN : s.m.
Sainfoin : onobrychis sativa.
- J'ai énn'bell' pièche ed' sainfin.
Culture abandonnée aujourd'hui, et remplacé par le ray-gras.
SALOÈR : s.m.
Saloir : récipient en terre cuite qui servait à conserver la viande, les oeufs
et le beurre (pour ce dernier voir "tchénon").
SAMURE : s.f.
Saumure :
- L'samure a n'est point coère monté dins no saloèr'.
Lorsqu'on plaçait la viande de porc dans le saloir, on mettait un lit de
viande, un lit de sel, au bout de quinze jours le sel devait être fondu et
devait recouvrir la viande.
SANSONNET : s.m.
Etourneau :
- Enn'volée d'sansonnets.
Autrefois on pouvait voir sur les troupeaux de moutons s'abattrent, les
sansonnets, que l'on accusait de porter la fièvre aphteuse vers d'autres
troupeaux.
SARCOCÉLE ; s.f.
Tumeur charnue dure ordinairement indolente, attachée aux testicules ou aux
vaisseaux spermatiques des animaux mâles. V. Hydrocèle chez les humains.
SARRAZIN : s.f.
Blé noir dit "de Turquie" genre de polygonacée, sert à faire des
moutures pour l'alimentation des porcs et des bêtes de basse-cour. Les pigeons
en sont très friands.
SATANÉ : s.f.
Quantité : - In'n'avoait énn satané querque. Boire plus que de raison.
- Avoèr un satané tchulot. Etre effronté et imprudent.
SATCHER : v.a.
Sortir : - J'ai bien ieu du mo a m'in satcher.
J'ai eu bien des ennuis pour m'en sortir.
SATCHIE ; s.f.
Sachée : - Enn'satchie d'pèmm's ed'terre. Un sac de pommes de terre.
SAURE : adj.
D'une couleur jaune tirant sur le brun. Cheval saure.
SCORIES : s.m.
Engrais déphosphorés : servant dans les terres acides, de couleur gris foncé.
SÉGALA : s.f.
Terre où l'on sème le seigle.
SEILLE ; s.f.
Mesure de trente à cinquante litres qui servait à puiser l'eau dans les puits,
on remontait celle-ci à l'aide d'une corde ou câble passé dans une poulie tiré
par un cheval.
Contenance d'un tonneau. - Un bari ed'douz' seilles (600 1).
SEIME : s.m.
Dépôt de sang dans le pied d'un cheval.
SELLETTE : s.f.
Harnais du cheval, que l'on mettait sur le dos de celui-ci, lorsqu'on l'attelait
à la voiture à ressort ou calège. V. Basset.
Pièce métallique fixant les montants du régulateur sur la flèche de la
charrue.
SELO ; s.m.
Siège sommaire à trois pieds, servant lors de la traite des vaches.
S'MAILLES : s.f.
Période des semis. - Foaire la s'maille, s'mer.
S'MENCHE : s.f.
Semence : - Os-tu coère du blé d'es'menche. As-tu encore du blé de semence.
S'MER : v.a.
Semer : - S'mer du blé, d'l'avénn', des ptchott's graines ( trèfle, luzerne,
minette ).
S'MIS : adj.
Semis : - Foaire des s'mis. V. S'mailles.
S'MOUER : s.m.
Semoir à engrais, à grains. Instrument agricole servant à semer le grain, les
engrais. Semoir en métal, ou tablier de toile pour le semis à la main.
SEP : s.m.
Pièce de bois, sur lequel le soc de la charrue était emboîté. V. Araire.
S'RINGUE : s.f.
Seringue : appareil en plomb, avec une canule servant à donner les lavements
aux bêtes (chevaux et vaches). S'ringue à l'av'mint.
SERPENTINE : s.f.
Se dit de la langue du cheval,, quand celles-ci remue sans cesse.
SERVANTE : s.f.
Nom usité autrefois, désignant la fille de ferme ou bonne, faisant aussi bien
le travail de la ferme que celui de la maison.
Pièce de bois, qu'on peut relever ou abaisser sous le tombereau, à l'avant ou
à l'arrière pour le maintenir en équilibre.
V. Chambrière.
Servante : pied vertical à coulisse pour maintenir les objets ou outils dont
avait besoin le maréchal-ferrant.
SERVITUDE : s.f.
Passage mitoyen dont l'utilisation ne peut être abolie, sauf après achat.
- J'ai énn' servitude pour aller am'piêche. V. Mitoyenneté.
SÉTCHIR : v.a.
Sécher :
- I foait du vint, à vo sétchir. Il fait du vent, la terre va sécher.
V. Echu.
SETTIER : s.m.
Mesure de capacité qui valait 156 litres pour les grains.
SEU (IN) : adj.
Rut : en parlant de la vache.
- No vaqu'a l'est in seu, a d'mand'les toèrs.
La vache demande le taureau.
Seus : saules, arbuste de rivières.
Adj. Saoul :
- Et'fin seu. Etre complètement saoul.
SEUCISSE : s.f.
Variété de pomme de terre rouge à chair jaune.
Saucisse : viande de porc hachée que l'on enveloppe dans le péritoine.
(touaie).
SEULE : s.f.
Corde du puits, auquel est accrochée la seille.
SEUR : adj .
Sur, certain :
- J'ai min tchien, i l'est seur.
Il ne peut se produire de bruit, sans que mon chien ne m'en avertisse.
SEUTEU : s.m.
Criquet : insecte qui saute dans les chaumes et sur les houveaux.
V. G'vo vert, cricri.
SIEU : s.m.
Seau : récipient d'une contenance de 10 1, servant à puiser l'eau, le lait.
V. Plat-sieu.
SILO : s.m.
Tas de betteraves ou de pommes de terre, que l'on recouvre de terre pour en
assurer la conservation durant l'hiver. - Mett'in silo.
SIN-HU OU SEHU : s.m.
Sureau : - Sambucus nigra.
- J'ai un sin-hu ou séhu à l'coin d'em'pâture, i va falloèr equ' j'el'1'inlèv'.
Il faudra que j'arrache le sureau.
SINTIER : s.m.
Sentier : petit passage entre deux propriétés où de jardin disparu par les
remembrement.
SINVE : s.f.
Sanve : nom vulgaire de la moutarde des champs.
- Mes bett'raves i sont pleins d'sinve.
Mes betteraves sont envahies par les sanves.
Fleuries en juin de couleur jaune. V. Rav'luque.
SOJA : s.m.
Légumineuse servant à l'alimentation du bétail originaires des régions
chaudes donnant une graine riche en matière azotée et en matière grasse,
appelé vulgairement " pois chinois ".
SOLE : s.f.
Plaine cultivée ; partie de l'assolement, grâce au remembrement et au chemin
de "sole" on peut voir une plaine de blé, une d'avoine, une de
betteraves et divers.
SOLÉ : s.m.
Soleil : astre solaire.
- Es'solé i tché par morcieux. Il pleut.
- I foait du solé. Il fait beau.
SOLES : s.m.
Souliers : - Enn'poaire ed soles. Une paire de souliers.
SOLINS : s.m.
Soubassement : - Est dins chés solins. Se dit d'une personne qui hérite des
qualités et des défauts de ses ascendants ; les cultivateurs se plaignent
toujours.
SOMMAGE : s.m.
Ancien droit sur les bêtes de somme.
SOMME : s.f.
Charge ou fardeau que peut porter un cheval, un mulet., un âne ( bêtes de
somme ) quantité. Somme de blé.
- Enn'somm'ed'blé. Il faut deux sommes de blé pour un quintal.
SONNAILLES : s.f.
Clochette attachée au cou des bêtes, lorsqu'elles paissent ou qu'elles
voyagent. V. Pertintaille.
SONNALIER : s.m.
L'animal qui va le premier avec la clochette.
SOUE : s.f.
Etable à porcs.
SOUÉE : s.f.
Scie : instrument pour scier le bois.
- Souée d'feutcheuse lame triangulaire à deux biseaux fixé sur une tige
horizontale que l'on introduit dans la barre de coupe.
- Emm'lam'ed'souée an'coupe pu. Ma lame de scie ne coupe plus.
SOUÉLE : s.m. , i
Seigle : céréale, genre de graminée, dont la tige est plus longue et plus
brune que celle du froment. S'accommode des terres pauvres, dont le grain sert
à la nourriture des porcs et la tige à faire des "gluis" pour
couvrir les meules ou faire des liens.
Coupé sur le vert, et séchée la tige sert au paillage des chaises.
- Enn pièche ed'souèle. Un champ de seigle.
SOUILLON ; adj.
Travailler comm'un souillon. Travailler sans goût. Personne très sale !
- Qué souillon !
SOUS-GORGE : s.f.
Partie de la bride qui passe sous la gorge du cheval et se rattache de chaque côté
de la têtière. V. Ce mot.
SOUS-TRIE ; s.m.
Sous trait : lit de paille étendu sur le sol de la grange et sur lequel on
tasse les gerbes.
SOUS-VERGUE : s.m.
Cheval se trouvant à droite du cheval de cordeau, qui est le premier cheval.
SOUS-VINTE : s.f.
Sous ventrière : - L'sous-vinte a l'o cassé pis ch'bénieu l'o ballé à
tchul. La sous ventrière ayant cassée le tombereau bascula.
SOT-D'Y-LAISSE : Morceau très délicat, qu'on trouve au dessus du
croupion d'une volaille.
SPENCER : s.m.
Habit sans basques, les spencers étaient souvent en laine.
STEÉE : s.m.
Unité de mesure de volume de bois, équivalent au métré carré et ayant un
volume d'un métré cube. V. Corde, tos.
STUD-BOOK : s.m.
Registre où sont inscrits le nom, la généalogie des chevaux.
SUINT : s.m.
Laine de suint : laine qui n'est pas préparée brute non lavée, ramassée
ainsi par les marchands tout enroulées et ficelées.
SUITÉE : adj.
Se dit d'une jument suivie de son poulain.
SURDOS : s.m.
Bande de cuir sur le dos du cheval et qui soutient les traits. V. Harnais.
SURES : s.f.
D'un goût acide. - Des pèmm's sures. Des pommes aigres, acides.
SUROS : s.f.
Tumeur dure situé sur la jambe du cheval et qui dépend de l'os même.
SUR FAIX : s.m.
Bande de cuir ou d'étoffé avec laquelle on attache une couverture sur un
cheval.
SURPITCHET : adj.
Sobriquet : désignation par moquerie. Humour ou autres, existe toujours dans
les campagnes. - Ch'cayin. Personne très orgueilleuse.
SYCOMORE : s.m.
Variété d'érable, dit aussi faux platane, bois très dur servant à la
fabrication des volées ou jites de chariots ou voitures.
SYLVINITE : s.f.
Engrais potassé que l'on semait en terre près l'épandage du fumier pour la récolte
des pommes de terre.
SYMÉTRIE : adj.
Manière : - I n'in foait des symétries pour n'er'rien dire.
Parler sans cesse et faire des manières ou gestes.
*T
TABLIER : s.m.
Morceau de cuir attaché sur le devant de la voiture pour garantir les jambes
des voyageurs, de la pluie et de la boue.
Pièce de toile se trouvant sur le devant de la faucheuse et garni de petites
barrettes fixés avec des rivets et qui servait à entraîner le grain coupé
vers le lieur de la faucheuse.
Tablier de cuir dont se protégeaient les forgerons et les charrons.
TAHUS : s.m.
Gros nuages : - I y o des tahus, in's'ro point longtemps à pluvoèr.
Il y a de gros nuages, il ne sera pas longtemps à pleuvoir.
TALLER : v.a.
Pousser des talles, en parlant des blés chés blés i tall'tent, part du pied
en pousses.
TALLES : s.m.
Rejeton qui pousse, auprès d'une plante après le développement de la tige
principale.
TAMBOUR : s.m.
Voûte d'entrée qui permet d'accéder dans une cave (platchu) par un escalier .
- Tambour ed'cave.
TAIONS : s.m.
Expression familiale en parlant des ancêtres. Taions, grand-père.
TAONS : s.m.
Mouche : genre d'insecte diptère, qui suce le sang des mamnifëres.
- I y o des taons, chés vaqu's i b'sin'tnt.
TAPABORD : s.m.
Bonnet de campagne dont les bords se rabattent, pour garantir du mauvais temps.
V. Rabos (cachtchette).
TAP'TCHUL : loc.
Monter à cheval : - J'vos foaire du tap'tchul.
TARE : s.f.
Poids de divers objets, betteraves notamment qui après enlèvement des terres
et des collets, donnait le pourcentage d'évaluation.
TAREUS : s.m.
Tareur : qui s'occupe de la tare des betteraves.
TARTE : s.f.
Farine déliée avec du lait. - Foaire de 1'tarte. Tarte à poères, tarte à
poires. V. Flan. R'chuvoèr énn tarte, énn baffe.
TASSER : v.a.
Mettre en tas, engranger dans le tas (tos) mettre les gerbes dans la grange, ou
en meule.
TASSERIE : s.f.
La grange où l'on tasse les récoltes ; celle-ci se compose de trois
parties dans le milieu (l'batt'rie) ou aire ed'grange et de chaque côté, une
tasserie.
TASSEUS : s.m.
Tasseur : celui qui tasse les bottes dans la grange.
Tasseus : partie de la faucheuse-lieuse, qui par des mouvements répétés
formait la gerbe sur le tablier.
TAULLE OU TAILLE : s.f.
Petit morceau de bois, sur lequel les boulangers marquaient, par des incisions
la quantité de pain, qu'ils vendaient à crédit, ou en échange du blé fourni
par le cultivateur cette pratique existait encore en 1910 et pendant la guerre,
où elle prit fin vers 1916. V. Hoche.
TCHÉN'SOR : s.f.
Marguerite des champs.
TCHÉNÉTTE : s.f.
Jatte de terre ou cruche, dans laquelle on battait la crème pour en faire le
beurre, à l'aide du "batterlet".
TCHEUE D'QUERRUE : Petit chariot, que l'on enclavait entre les versoirs
et qui servait à transporter la charrue. V. Trinet.
TCHEUÉE : s.f.
Nombre ; quantité : - Enn'tcheuée du diabe. Très long cortège dans une cérémonie
ou d'oiseaux notamment les corbeaux.
TCHEUES : s.f.
Prolongement de l'épine dorsale chez les quadrupèdes.
- Tcheues d'bett'raves. Collets de betteraves, que l'on donnait aux vaches, au
moment de l'arrachage.
- Chés vaqu's i drinss'tent, o voèt qui ming'tent des tcheues d'bett'raves.
TCHEUGROS : s.m.
Fil gros : fil graissé avec de la poix (brai) pour réparer ou coudre les
harnais de cuir.
TCHEUSSE : s.f.
Pierre qui sert à aiguiserlla faux.
- A n'cop'pus, j'vos donner un queup d'tcheusse (queux). V. Cous.
TCHEUSSER : v.a.
Aiguiser la faux ou (dare) à l'aide de l'tcheusse. V. R'.batt' sin dare.
TCHEUTRES : s.m.
Coutres : pièce de la charrue, placée avant les rasettes.
TCHIENDINT : s.m.
Chiendent : herbe envahissante.
- Quoa qu't'os comm' "dint des tchiens" dins t'pièche !
Ton champs est rempli de chiendent.
TCHIENS : s.m.
Chiens : - Tchiens d'bertché : chiens servant au gardiennage des moutons,
chiens de rive ou de côté, de centre (mitan) ce dernier est toujours à côté
du berger.
Ces chiens ont des noms de grades militaires. Caporal, Major, Capitaine pour
ceux de côté. Charmante pour celle du centre.
TCHOT : s.m.
Petit : - Min tchot. Un tchot pain. Se désigne souvent comme sentiment.
TCHUL : s.m.
Cul : partie postérieures des bêtes. Derrière : - Ch'tchu d'ech'bénieu.
Arrière : - Enn' voèture à tchu. Voiture trop chargée sur l'arrière.
Pousser une voiture par derrière : - Pousser à tchu.
Loc. ad.
- Foaire'el'long tchu. Lambiner. - Pa l'tchu pal'tête. En grande quantité,
abondamment, sans compter. Péter davantage. - Qu'o n'o d'tchu.
Se croire plus haut que l'on est. - Etre su l'tchu. Etre ruiné.
- Torner sin tchu au vint. Par grande pluie les bêtes se tournent le derrière
au vent.
- Torne tin tchu. Action de repousser une bête pour pouvoir passer.
Intéressement ; - I torqu' sin tchu d'vant d'étchier, peur ed' fraitchir
ch'papier. Voèture à tchu d'paon. Voiture fourragère, dont les parties avant
et arrière sont plus large que le centre.
- Mett'à tchu. Approcher le derrière d'une voiture contre une ouverture (cave)
pour faciliter le déchargement.
TCHULOT : s.m.
Dernier éclos d'une couvée, ou d'une forcée de porcs concernant une cochonnée.
Elément sans vigueur.
- I n'pouss'i n'dépous'i, ch'est vraimint ch'tchulot.
- Avoèr du tchulot. Avoir de 1'aplomb ou audace.
TCHUTIER : s.m.
Vulgaire : propos satiriques et de mauvais moeurs. V. Breuteux.
TCHU-TROMBLE : s.m.
- Foaire des tchuls tremblés dins blés. Faire des cabrioles.
TCHUVIER : s.m.
Cuvier : servant à faire le cidre,
- Mett' tchuver chés pomons. Mettre les pommes broyées et grugées, tremper
dans le cuvier avec de 1'eau.
TÉDJER : v.a.
Hésiter avant de prendre la parole.
- I l'o tédjer d'vant d'dire ech'qui pinsoait su ch'prix.
T'NANT : pré.
Attenant : - A côté ou d'un bout. Contigu.
TÉNÉ ; adv.
Fatigué : - J'sus fin téné. V. R'cran, roui, fatidjé, relu.
TER : adj.
Tendre : - Pain ter, soup'à l'ognon, ont vit' foait tchêre énn'moaison.
TERROA ; s.m.
Terroir ; lieu-dit de commune, en dehors de celle-ci.
TETIÈRE ; s.f.
Partie supérieures de la bride du cheval, qui passe derrière les oreilles et
soutient le mors.
TEUPE : s. f.
Taupe : genre de mamnifères insectivores, qui pour trouver leur nourriture,
font de graves dégâts dans les semis de betterave en coupant les racines, en
creusant des galeries. - Chés teupes in'n'ont foait du bieu.
TEUPIER : s.m.
Taupier : personne qui attrape des taupes, métier disparu, mais qui nourrissait
son homme à l'époque.
TEUPIÈRES : s.f.
Taupières : monticule de terre formée par les taupes, en quantité dans les
champs de betteraves, après une pluie, lorsque celles-ci cherchaient leur
nourriture.
TEURD-NEZ : s.m.
Tord-nez : corde fixée au bout d'un bâton, et avec lequel, on sert le nez des
chevaux rétifs.
TIMON : s.m.
Pièce de bois du train de devant d'une voiture ou plutôt d'un chariot, où se
trouvent attelés les chevaux. V. Limonier.
TIMPE : adj.
- I l'est timpe. Très tôt.
TINDI : loc.ad.
Pendant ce temps. - Tindi ch'temps lo, l'vépe i varo.
En attendant ce temps, le soir viendra : se dit d'une personne, qui parle sans
travailler. V. Lambiner.
TINTOIN : adj.
- Avoèr du tintoin. Avoir des ennuis.
- 0 voèt qui y o quéqu'cos' qui l'imbét i l'o du tintoin.
TIRANT : s.m.
Tendon qui se trouve dans la viande de boucherie.
TIRE-POINT : s.m.
Tiers-point : lime de section triangulaire.
- em'binette a n'copé pus, j'vos y donner un queup d'tire-point.
TIRIACHE : adj.
Coriace : morceau de viande difficile à manger.
- Ed'dur'mort. Se dit d'une bête dure à mourir. Bois dur à fendre.
V. Coriache.
TOPETTE : s.f.
Petit flacon que les glaneuses remplissaient d'eau de fleur d'oranger.
TORGNOLE : s.f.
Tour d'ongle, panaris. - J'ai été pitché par un cardon, pi j'ai attrapé énn'torgnole.
V. Bafe.
TORN'EUREILLE : s.f.
Sorte de charrue, dont le ver soir se met tantôt d'un côté, tantôt de
1'autre.
TORNIS : s.f.
Maladie des bêtes : se manifestant par un cyticerque dans le cerveau, et
pendant laquelle elles tournent convulsivement.
TORT'RELLE : s.f.
Tourterelle : - Colomba turtur. Colombe que l'on voit souvent aux champs. j
TOS ; s.m.
Tas : endroit de la tasserie, où l'on engrange la récolte, battue ou non.
TOTCHÉ : adj.
Sans esprit : - T'es in mitan totché.
TOUÈR : s.m.
Taureau : - No vaqu's ad'mande les touèrs.
TOURET : s.m.
Gros clou à tête ronde, que l'on fixe dans la branche d'un mors.
TRAC : Ssf.
Allure du cheval, du mulet. - Avoél'trac.
TRACIER : s.m.
Morcieu de bois en frêne d'un métré, ayant des chaînes à chaque extrémité,
qu'on accroche à un appareil aratoire et que tire un cheval.
TRAIN : s.m.
Tout le charronnage que porte le corps d'un chariot. V. Equarrichures.
TRAIT : s.m.
Longe de corde ou de cuir, fixé au collier et supporté par le surdos.
TRANCHE : s.f.
Outil du maréchal, servant à couper le fer. Terre que la charrue soulève du
sillon.
TRANCHÉE : s.m.
Coliques du cheval : colique rouge comme l'on disait, occasionnait par la rétention
d'urine que l'on guérissait, par l'introduction (d'un poireau, coupé en quatre
dans le bas, et sur lequel on mettait du poivre) dans le "fourneau"
ainsi qu'un sinapisme sur les reins, que l'on recouvrait ensuite d'une
couverture.
TRANCHET : s.m.
Outil servant aux bourreliers pour couper le cuir.
TRANNER : v.a.
Trembler de peur, de froid. - J'tranne ed'froéd ed'peur'.
TRANSE : adj.
Peur : appréhension, crainte d'un malheur qui se prépare.
- J'en'n'est des transes, ou être in transe.
Coliques : - J'ai énn'bête in transe. Qui a des coliques. V. Trouille.
TRAVERS : s.m.
Séparation se trouvant entre deux chevaux dans l'écurie (bas-flanc).
Coper in travers. Passer en diagonale pour aller plus vite. V. Tricoper.
TRAVERSE : s.f.
Sentier : chemin étroit, plus direct que la route. - Un c'min d'traverse.
TRASTAVAT : adj.
Cheval qui a aux deux pieds des marques blanches en diagonales.
TRÉMPE : s.m.
Averse, pluie abondante. - On'n'est tcheut énn' boénne trempe.
R'chuvoér énn' trempe. Volée de coups.
TRETIN : s.m.
Petite botte roulée avec de la courte paille râtelée aux champs, après l'enlèvement
des récoltes ou après le battage, lorsqu'on a ramassé la longue paille pour
la mettre en gerbe. V. Guerbée.
TREUÉE : s.f.
Trouée : - I l'o foait énn'treuée dins ch'gardin pour aller jusqu'al'mon'd'éch'voésin.
TRIANGUE : s.m.
Pièce d'attelage en fer, que l'on met en avant du tombereau, et où sont attelés
deux ou trois chevaux. V. Troés-tchuins.
TRICIQUE : s.m.
Extirpateur : instrument aratoire à trois roues.
TRICOPER : v.a.
Couper au court : - Tricoper pour attraper énn'bête. V. Travers.
TRILLAGE : s.f.
Grillage : - Chés giaines l'ont foait un treu ach'trillage, pis sont passées
dins ch'gardin.
TRIMER : v.a.
Travailler dur : - Dins 1'temps feuloait trimer, si o volait vive.
TRIMPETTE : s.f.
Trempette : - I foait queud, oz z'allons foaire énn'trimpett' ed' cide,a nous
rafraichiro.
Il fait chaud, on va faire une trempette de cidre cela nous rafraichira.
TRINACHES : s.m.
Liserons : polygonom convolvulus. - Mes pèmm's ed terre sont pleins
d'trinaches.
TRINÉE : s.f.
Traînée : - Chés teupes l'ont foait des trinées dins mes bett'raves.
Les taupes ont fait des traînées dans mes betteraves, galeries, coulées.
TRINET : s.m.
Traîneau : instrument agricole à quatres roues servant aux transports des
instruments aratoires (herses) aux champs, des sacs ou des bottes de fourrage.
V. Tcheue d'querrue.
Sorte de joug. Concave entaillé aux deux extrémités pour porter à la fois
deux seaux sur l'épaule. V. Palanche.
TRIPAILLES : s.f.
Aller à l'tripaille, à 1'boudinée, faire un repas lors de la fête du cochon.
- Prend énn' panchie.
TRIPÉE : s.f.
Réjouissance et repas, lorsqu'on tuait le porc, on invitait les voisins à la
tripée ou paille ; au cours de ce repas, on ne servait autrefois aucun légume
avec la viande et la charcuterie. V. Boudinée, tripailles.
TRIQUE : s.f.
Grosse baguette ou bâton.
- Les "vatchers" lorsqu'ils gardaient les vaches, étaient toujours en
possession "d'énn'trique", dont ils se servaient pour "racacher
chés vaques" ils décoraient parfois celle-ci en enlevant
"l'platte" ou en marqant leurs initiales. - Sé comm'un queup
d'trique. Se dit d'une bête maigre.
- Énn'triqu'ed'pain. Un gros morceau de pain.
TRIQUOÉSES : s.f.
Triquoises : tenailles du forgeron servant à couper le clou et le rivet sur la
corne.
TRANCART OU TROES-QUART : s.m.
Instrument en forme de poinçon triangulaire monté sur un manche et contenu
dans une canule propre à faire des ponctions. - J'ai mis mes vaques dins
d'l'uzern', pis j'en "n'ai énn'd'inflé, j'n'ai ieu quel'temps d'li donner
un queup d'troès-quart.
J'ai du faire une ponction à l'aide du trocart pour sauver ma vache des
"gaz" provoqués par l'absorption de "filets Madame" fils de
la Vierge.
TROGNÉ : s.m.
Instrument de pesage dont on se sert pour peser les lapins, la volaille ou
autres ; usités surtout par les marchands de peaux ou chiffonniers.
Troler.
TROGNON ; s.m.
Restant d'une pomme. - Un trognon d'pèmme. Chucher jusqu'à ch'trognon.
Délaissait quelqu'un de ce qu'il possédait.
TROLET ; s.m.
Peson. Appareil léger de pesage que les marchands de peau se servaient.
TRONTCHET : s.m.
Tronchet ; gros billot de bois à trois pieds sur lequel, on découpait la
viande, lorsqu'on tuait le porc. V. Blot.
TROTIGNER : v.a.
Ramasser dans un champs la récolte abandonnée.
- Trotigner des pèmm's ed'terre. Rechercher à l'aide d'un bâton les pommes de
terre, enterrées par la pluie. Aujourd'hui on trotigne du maïs.
TROUILLE ; s.f.
- Avoèr la trouille. Avoir peur lorsqu'on est aux champs avec un attelage et
qu'il fait de l'orage.
TROUSSER : v.a.
Faire un travail rapidement. - I m'o troussé o in rien d'temps. Trousser un
cheval, lui tresser la queue avec de la paille.
TROUSS'PIED : s.m.
Lanière de cuir qui tient plié le pied du cheval, lorsqu'on le ferre.
V. Plate-longe.
TROUSS'TCHEUE : S.f.
Morceau de cuir rond dans le harnachement du cheval, passant sous le tronçon de
la queue de l'animal.
TUE-GINS : s.m.
Métier pénible : - Ch'est un métier d'tue-gins. En parlant de la culture. Métier
où l'on a du mal.
TUE-HOMME : s.m.
Outil trop lourd à manoeuvrer. Personne dure au travail.
- Ch'est un tue-gins i vo f'roait crever.
TUER : adj .
Détruire : - T'os point vidé ch'pot d'cid', i l'est tué. Ceci arrivé
lorsqu'on laissé le cidre dans son récipient en fer. Se tuer au travail. Homme
courageux.
TUEUS : s.m.
Tueur : - Ch'tueu d"cochons i l'est v'nu.
TUF : s.m.
Terre blanchâtre est sèche, qu'on trouve assez ordinairement au dessous de la
terre franche. Terre dur à travailler. Silex ayant la couleur du calcaire, mais
très dur.
TUTER : v.a.
Téter : - J'ai un vieu, in'n'arrêt'et'tuter. Laisser entendre un léger
susurement. - I tut'coère à s'mère. V. Chucher.
TABLIER : s.m.
Morceau de cuir attaché sur le devant de la voiture pour garantir les jambes
des voyageurs, de la pluie et de la boue.
Pièce de toile se trouvant sur le devant de la faucheuse et garni de petites
barrettes fixés avec des rivets et qui servait à entraîner le grain coupé
vers le lieur de la faucheuse.
Tablier de cuir dont se protégeaient les forgerons et les charrons.
TAHUS : s.m.
Gros nuages : - I y o des tahus, in's'ro point longtemps à pluvoèr.
Il y a de gros nuages, il ne sera pas longtemps à pleuvoir.
TALLER : v.a.
Pousser des talles, en parlant des blés chés blés i tall'tent, part du pied
en pousses.
TALLES : s.m.
Rejeton qui pousse, auprès d'une plante après le développement de la tige
principale.
TAMBOUR : s.m.
Voûte d'entrée qui permet d'accéder dans une cave (platchu) par un escalier .
- Tambour ed'cave.
TAIONS : s.m.
Expression familiale en parlant des ancêtres. Taions, grand-père.
TAONS : s.m.
Mouche : genre d'insecte diptère, qui suce le sang des mamnifëres.
- I y o des taons, chés vaqu's i b'sin'tnt.
TAPABORD : s.m.
Bonnet de campagne dont les bords se rabattent, pour garantir du mauvais temps.
V. Rabos (cachtchette).
TAP'TCHUL : loc.
Monter à cheval : - J'vos foaire du tap'tchul.
TARE : s.f.
Poids de divers objets, betteraves notamment qui après enlèvement des terres
et des collets, donnait le pourcentage d'évaluation.
TAREUS : s.m.
Tareur : qui s'occupe de la tare des betteraves.
TARTE : s.f.
Farine déliée avec du lait. - Foaire de 1'tarte. Tarte à poères, tarte à
poires. V. Flan. R'chuvoèr énn tarte, énn baffe.
TASSER : v.a.
Mettre en tas, engranger dans le tas (tos) mettre les gerbes dans la grange, ou
en meule.
TASSERIE : s.f.
La grange où l'on tasse les récoltes ; celle-ci se compose de trois
parties dans le milieu (l'batt'rie) ou aire ed'grange et de chaque côté, une
tasserie.
TASSEUS : s.m.
Tasseur : celui qui tasse les bottes dans la grange.
Tasseus : partie de la faucheuse-lieuse, qui par des mouvements répétés
formait la gerbe sur le tablier.
TAULLE OU TAILLE : s.f.
Petit morceau de bois, sur lequel les boulangers marquaient, par des incisions
la quantité de pain, qu'ils vendaient à crédit, ou en échange du blé fourni
par le cultivateur cette pratique existait encore en 1910 et pendant la guerre,
où elle prit fin vers 1916. V. Hoche.
TCHÉN'SOR : s.f.
Marguerite des champs.
TCHÉNÉTTE : s.f.
Jatte de terre ou cruche, dans laquelle on battait la crème pour en faire le
beurre, à l'aide du "batterlet".
TCHEUE D'QUERRUE : Petit chariot, que l'on enclavait entre les versoirs
et qui servait à transporter la charrue. V. Trinet.
TCHEUÉE : s.f.
Nombre ; quantité : - Enn'tcheuée du diabe. Très long cortège dans une cérémonie
ou d'oiseaux notamment les corbeaux.
TCHEUES : s.f.
Prolongement de l'épine dorsale chez les quadrupèdes.
- Tcheues d'bett'raves. Collets de betteraves, que l'on donnait aux vaches, au
moment de l'arrachage.
- Chés vaqu's i drinss'tent, o voèt qui ming'tent des tcheues d'bett'raves.
TCHEUGROS : s.m.
Fil gros : fil graissé avec de la poix (brai) pour réparer ou coudre les
harnais de cuir.
TCHEUSSE : s.f.
Pierre qui sert à aiguiserlla faux.
- A n'cop'pus, j'vos donner un queup d'tcheusse (queux). V. Cous.
TCHEUSSER : v.a.
Aiguiser la faux ou (dare) à l'aide de l'tcheusse. V. R'.batt' sin dare.
TCHEUTRES : s.m.
Coutres : pièce de la charrue, placée avant les rasettes.
TCHIENDINT : s.m.
Chiendent : herbe envahissante.
- Quoa qu't'os comm' "dint des tchiens" dins t'pièche !
Ton champs est rempli de chiendent.
TCHIENS : s.m.
Chiens : - Tchiens d'bertché : chiens servant au gardiennage des moutons,
chiens de rive ou de côté, de centre (mitan) ce dernier est toujours à côté
du berger.
Ces chiens ont des noms de grades militaires. Caporal, Major, Capitaine pour
ceux de côté. Charmante pour celle du centre.
TCHOT : s.m.
Petit : - Min tchot. Un tchot pain. Se désigne souvent comme sentiment.
TCHUL : s.m.
Cul : partie postérieures des bêtes. Derrière : - Ch'tchu d'ech'bénieu.
Arrière : - Enn' voèture à tchu. Voiture trop chargée sur l'arrière.
Pousser une voiture par derrière : - Pousser à tchu.
Loc. ad.
- Foaire'el'long tchu. Lambiner. - Pa l'tchu pal'tête. En grande quantité,
abondamment, sans compter. Péter davantage. - Qu'o n'o d'tchu.
Se croire plus haut que l'on est. - Etre su l'tchu. Etre ruiné.
- Torner sin tchu au vint. Par grande pluie les bêtes se tournent le derrière
au vent.
- Torne tin tchu. Action de repousser une bête pour pouvoir passer.
Intéressement ; - I torqu' sin tchu d'vant d'étchier, peur ed' fraitchir
ch'papier. Voèture à tchu d'paon. Voiture fourragère, dont les parties avant
et arrière sont plus large que le centre.
- Mett'à tchu. Approcher le derrière d'une voiture contre une ouverture (cave)
pour faciliter le déchargement.
TCHULOT : s.m.
Dernier éclos d'une couvée, ou d'une forcée de porcs concernant une cochonnée.
Elément sans vigueur.
- I n'pouss'i n'dépous'i, ch'est vraimint ch'tchulot.
- Avoèr du tchulot. Avoir de 1'aplomb ou audace.
TCHUTIER : s.m.
Vulgaire : propos satiriques et de mauvais moeurs. V. Breuteux.
TCHU-TROMBLE : s.m.
- Foaire des tchuls tremblés dins blés. Faire des cabrioles.
TCHUVIER : s.m.
Cuvier : servant à faire le cidre,
- Mett' tchuver chés pomons. Mettre les pommes broyées et grugées, tremper
dans le cuvier avec de 1'eau.
TÉDJER : v.a.
Hésiter avant de prendre la parole.
- I l'o tédjer d'vant d'dire ech'qui pinsoait su ch'prix.
T'NANT : pré.
Attenant : - A côté ou d'un bout. Contigu.
TÉNÉ ; adv.
Fatigué : - J'sus fin téné. V. R'cran, roui, fatidjé, relu.
TER : adj.
Tendre : - Pain ter, soup'à l'ognon, ont vit' foait tchêre énn'moaison.
TERROA ; s.m.
Terroir ; lieu-dit de commune, en dehors de celle-ci.
TETIÈRE ; s.f.
Partie supérieures de la bride du cheval, qui passe derrière les oreilles et
soutient le mors.
TEUPE : s. f.
Taupe : genre de mamnifères insectivores, qui pour trouver leur nourriture,
font de graves dégâts dans les semis de betterave en coupant les racines, en
creusant des galeries. - Chés teupes in'n'ont foait du bieu.
TEUPIER : s.m.
Taupier : personne qui attrape des taupes, métier disparu, mais qui nourrissait
son homme à l'époque.
TEUPIÈRES : s.f.
Taupières : monticule de terre formée par les taupes, en quantité dans les
champs de betteraves, après une pluie, lorsque celles-ci cherchaient leur
nourriture.
TEURD-NEZ : s.m.
Tord-nez : corde fixée au bout d'un bâton, et avec lequel, on sert le nez des
chevaux rétifs.
TIMON : s.m.
Pièce de bois du train de devant d'une voiture ou plutôt d'un chariot, où se
trouvent attelés les chevaux. V. Limonier.
TIMPE : adj.
- I l'est timpe. Très tôt.
TINDI : loc.ad.
Pendant ce temps. - Tindi ch'temps lo, l'vépe i varo.
En attendant ce temps, le soir viendra : se dit d'une personne, qui parle sans
travailler. V. Lambiner.
TINTOIN : adj.
- Avoèr du tintoin. Avoir des ennuis.
- 0 voèt qui y o quéqu'cos' qui l'imbét i l'o du tintoin.
TIRANT : s.m.
Tendon qui se trouve dans la viande de boucherie.
TIRE-POINT : s.m.
Tiers-point : lime de section triangulaire.
- em'binette a n'copé pus, j'vos y donner un queup d'tire-point.
TIRIACHE : adj.
Coriace : morceau de viande difficile à manger.
- Ed'dur'mort. Se dit d'une bête dure à mourir. Bois dur à fendre.
V. Coriache.
TOPETTE : s.f.
Petit flacon que les glaneuses remplissaient d'eau de fleur d'oranger.
TORGNOLE : s.f.
Tour d'ongle, panaris. - J'ai été pitché par un cardon, pi j'ai attrapé énn'torgnole.
V. Bafe.
TORN'EUREILLE : s.f.
Sorte de charrue, dont le ver soir se met tantôt d'un côté, tantôt de
1'autre.
TORNIS : s.f.
Maladie des bêtes : se manifestant par un cyticerque dans le cerveau, et
pendant laquelle elles tournent convulsivement.
TORT'RELLE : s.f.
Tourterelle : - Colomba turtur. Colombe que l'on voit souvent aux champs. j
TOS ; s.m.
Tas : endroit de la tasserie, où l'on engrange la récolte, battue ou non.
TOTCHÉ : adj.
Sans esprit : - T'es in mitan totché.
TOUÈR : s.m.
Taureau : - No vaqu's ad'mande les touèrs.
TOURET : s.m.
Gros clou à tête ronde, que l'on fixe dans la branche d'un mors.
TRAC : Ssf.
Allure du cheval, du mulet. - Avoél'trac.
TRACIER : s.m.
Morcieu de bois en frêne d'un métré, ayant des chaînes à chaque extrémité,
qu'on accroche à un appareil aratoire et que tire un cheval.
TRAIN : s.m.
Tout le charronnage que porte le corps d'un chariot. V. Equarrichures.
TRAIT : s.m.
Longe de corde ou de cuir, fixé au collier et supporté par le surdos.
TRANCHE : s.f.
Outil du maréchal, servant à couper le fer. Terre que la charrue soulève du
sillon.
TRANCHÉE : s.m.
Coliques du cheval : colique rouge comme l'on disait, occasionnait par la rétention
d'urine que l'on guérissait, par l'introduction (d'un poireau, coupé en quatre
dans le bas, et sur lequel on mettait du poivre) dans le "fourneau"
ainsi qu'un sinapisme sur les reins, que l'on recouvrait ensuite d'une
couverture.
TRANCHET : s.m.
Outil servant aux bourreliers pour couper le cuir.
TRANNER : v.a.
Trembler de peur, de froid. - J'tranne ed'froéd ed'peur'.
TRANSE : adj.
Peur : appréhension, crainte d'un malheur qui se prépare.
- J'en'n'est des transes, ou être in transe.
Coliques : - J'ai énn'bête in transe. Qui a des coliques. V. Trouille.
TRAVERS : s.m.
Séparation se trouvant entre deux chevaux dans l'écurie (bas-flanc).
Coper in travers. Passer en diagonale pour aller plus vite. V. Tricoper.
TRAVERSE : s.f.
Sentier : chemin étroit, plus direct que la route. - Un c'min d'traverse.
TRASTAVAT : adj.
Cheval qui a aux deux pieds des marques blanches en diagonales.
TRÉMPE : s.m.
Averse, pluie abondante. - On'n'est tcheut énn' boénne trempe.
R'chuvoér énn' trempe. Volée de coups.
TRETIN : s.m.
Petite botte roulée avec de la courte paille râtelée aux champs, après l'enlèvement
des récoltes ou après le battage, lorsqu'on a ramassé la longue paille pour
la mettre en gerbe. V. Guerbée.
TREUÉE : s.f.
Trouée : - I l'o foait énn'treuée dins ch'gardin pour aller jusqu'al'mon'd'éch'voésin.
TRIANGUE : s.m.
Pièce d'attelage en fer, que l'on met en avant du tombereau, et où sont attelés
deux ou trois chevaux. V. Troés-tchuins.
TRICIQUE : s.m.
Extirpateur : instrument aratoire à trois roues.
TRICOPER : v.a.
Couper au court : - Tricoper pour attraper énn'bête. V. Travers.
TRILLAGE : s.f.
Grillage : - Chés giaines l'ont foait un treu ach'trillage, pis sont passées
dins ch'gardin.
TRIMER : v.a.
Travailler dur : - Dins 1'temps feuloait trimer, si o volait vive.
TRIMPETTE : s.f.
Trempette : - I foait queud, oz z'allons foaire énn'trimpett' ed' cide,a nous
rafraichiro.
Il fait chaud, on va faire une trempette de cidre cela nous rafraichira.
TRINACHES : s.m.
Liserons : polygonom convolvulus. - Mes pèmm's ed terre sont pleins
d'trinaches.
TRINÉE : s.f.
Traînée : - Chés teupes l'ont foait des trinées dins mes bett'raves.
Les taupes ont fait des traînées dans mes betteraves, galeries, coulées.
TRINET : s.m.
Traîneau : instrument agricole à quatres roues servant aux transports des
instruments aratoires (herses) aux champs, des sacs ou des bottes de fourrage.
V. Tcheue d'querrue.
Sorte de joug. Concave entaillé aux deux extrémités pour porter à la fois
deux seaux sur l'épaule. V. Palanche.
TRIPAILLES : s.f.
Aller à l'tripaille, à 1'boudinée, faire un repas lors de la fête du cochon.
- Prend énn' panchie.
TRIPÉE : s.f.
Réjouissance et repas, lorsqu'on tuait le porc, on invitait les voisins à la
tripée ou paille ; au cours de ce repas, on ne servait autrefois aucun légume
avec la viande et la charcuterie. V. Boudinée, tripailles.
TRIQUE : s.f.
Grosse baguette ou bâton.
- Les "vatchers" lorsqu'ils gardaient les vaches, étaient toujours en
possession "d'énn'trique", dont ils se servaient pour "racacher
chés vaques" ils décoraient parfois celle-ci en enlevant
"l'platte" ou en marqant leurs initiales. - Sé comm'un queup
d'trique. Se dit d'une bête maigre.
- Énn'triqu'ed'pain. Un gros morceau de pain.
TRIQUOÉSES : s.f.
Triquoises : tenailles du forgeron servant à couper le clou et le rivet sur la
corne.
TRANCART OU TROES-QUART : s.m.
Instrument en forme de poinçon triangulaire monté sur un manche et contenu
dans une canule propre à faire des ponctions. - J'ai mis mes vaques dins
d'l'uzern', pis j'en "n'ai énn'd'inflé, j'n'ai ieu quel'temps d'li donner
un queup d'troès-quart.
J'ai du faire une ponction à l'aide du trocart pour sauver ma vache des
"gaz" provoqués par l'absorption de "filets Madame" fils de
la Vierge.
TROGNÉ : s.m.
Instrument de pesage dont on se sert pour peser les lapins, la volaille ou
autres ; usités surtout par les marchands de peaux ou chiffonniers.
Troler.
TROGNON ; s.m.
Restant d'une pomme. - Un trognon d'pèmme. Chucher jusqu'à ch'trognon.
Délaissait quelqu'un de ce qu'il possédait.
TROLET ; s.m.
Peson. Appareil léger de pesage que les marchands de peau se servaient.
TRONTCHET : s.m.
Tronchet ; gros billot de bois à trois pieds sur lequel, on découpait la
viande, lorsqu'on tuait le porc. V. Blot.
TROTIGNER : v.a.
Ramasser dans un champs la récolte abandonnée.
- Trotigner des pèmm's ed'terre. Rechercher à l'aide d'un bâton les pommes de
terre, enterrées par la pluie. Aujourd'hui on trotigne du maïs.
TROUILLE ; s.f.
- Avoèr la trouille. Avoir peur lorsqu'on est aux champs avec un attelage et
qu'il fait de l'orage.
TROUSSER : v.a.
Faire un travail rapidement. - I m'o troussé o in rien d'temps. Trousser un
cheval, lui tresser la queue avec de la paille.
TROUSS'PIED : s.m.
Lanière de cuir qui tient plié le pied du cheval, lorsqu'on le ferre.
V. Plate-longe.
TROUSS'TCHEUE : S.f.
Morceau de cuir rond dans le harnachement du cheval, passant sous le tronçon de
la queue de l'animal.
TUE-GINS : s.m.
Métier pénible : - Ch'est un métier d'tue-gins. En parlant de la culture. Métier
où l'on a du mal.
TUE-HOMME : s.m.
Outil trop lourd à manoeuvrer. Personne dure au travail.
- Ch'est un tue-gins i vo f'roait crever.
TUER : adj .
Détruire : - T'os point vidé ch'pot d'cid', i l'est tué. Ceci arrivé
lorsqu'on laissé le cidre dans son récipient en fer. Se tuer au travail. Homme
courageux.
TUEUS : s.m.
Tueur : - Ch'tueu d"cochons i l'est v'nu.
TUF : s.m.
Terre blanchâtre est sèche, qu'on trouve assez ordinairement au dessous de la
terre franche. Terre dur à travailler. Silex ayant la couleur du calcaire, mais
très dur.
TUTER : v.a.
Téter : - J'ai un vieu, in'n'arrêt'et'tuter. Laisser entendre un léger
susurement. - I tut'coère à s'mère. V. Chucher.
TABLIER : s.m.
Morceau de cuir attaché sur le devant de la voiture pour garantir les jambes
des voyageurs, de la pluie et de la boue.
Pièce de toile se trouvant sur le devant de la faucheuse et garni de petites
barrettes fixés avec des rivets et qui servait à entraîner le grain coupé
vers le lieur de la faucheuse.
Tablier de cuir dont se protégeaient les forgerons et les charrons.
TAHUS : s.m.
Gros nuages : - I y o des tahus, in's'ro point longtemps à pluvoèr.
Il y a de gros nuages, il ne sera pas longtemps à pleuvoir.
TALLER : v.a.
Pousser des talles, en parlant des blés chés blés i tall'tent, part du pied
en pousses.
TALLES : s.m.
Rejeton qui pousse, auprès d'une plante après le développement de la tige
principale.
TAMBOUR : s.m.
Voûte d'entrée qui permet d'accéder dans une cave (platchu) par un escalier .
- Tambour ed'cave.
TAIONS : s.m.
Expression familiale en parlant des ancêtres. Taions, grand-père.
TAONS : s.m.
Mouche : genre d'insecte diptère, qui suce le sang des mamnifëres.
- I y o des taons, chés vaqu's i b'sin'tnt.
TAPABORD : s.m.
Bonnet de campagne dont les bords se rabattent, pour garantir du mauvais temps.
V. Rabos (cachtchette).
TAP'TCHUL : loc.
Monter à cheval : - J'vos foaire du tap'tchul.
TARE : s.f.
Poids de divers objets, betteraves notamment qui après enlèvement des terres
et des collets, donnait le pourcentage d'évaluation.
TAREUS : s.m.
Tareur : qui s'occupe de la tare des betteraves.
TARTE : s.f.
Farine déliée avec du lait. - Foaire de 1'tarte. Tarte à poères, tarte à
poires. V. Flan. R'chuvoèr énn tarte, énn baffe.
TASSER : v.a.
Mettre en tas, engranger dans le tas (tos) mettre les gerbes dans la grange, ou
en meule.
TASSERIE : s.f.
La grange où l'on tasse les récoltes ; celle-ci se compose de trois
parties dans le milieu (l'batt'rie) ou aire ed'grange et de chaque côté, une
tasserie.
TASSEUS : s.m.
Tasseur : celui qui tasse les bottes dans la grange.
Tasseus : partie de la faucheuse-lieuse, qui par des mouvements répétés
formait la gerbe sur le tablier.
TAULLE OU TAILLE : s.f.
Petit morceau de bois, sur lequel les boulangers marquaient, par des incisions
la quantité de pain, qu'ils vendaient à crédit, ou en échange du blé fourni
par le cultivateur cette pratique existait encore en 1910 et pendant la guerre,
où elle prit fin vers 1916. V. Hoche.
TCHÉN'SOR : s.f.
Marguerite des champs.
TCHÉNÉTTE : s.f.
Jatte de terre ou cruche, dans laquelle on battait la crème pour en faire le
beurre, à l'aide du "batterlet".
TCHEUE D'QUERRUE : Petit chariot, que l'on enclavait entre les versoirs
et qui servait à transporter la charrue. V. Trinet.
TCHEUÉE : s.f.
Nombre ; quantité : - Enn'tcheuée du diabe. Très long cortège dans une cérémonie
ou d'oiseaux notamment les corbeaux.
TCHEUES : s.f.
Prolongement de l'épine dorsale chez les quadrupèdes.
- Tcheues d'bett'raves. Collets de betteraves, que l'on donnait aux vaches, au
moment de l'arrachage.
- Chés vaqu's i drinss'tent, o voèt qui ming'tent des tcheues d'bett'raves.
TCHEUGROS : s.m.
Fil gros : fil graissé avec de la poix (brai) pour réparer ou coudre les
harnais de cuir.
TCHEUSSE : s.f.
Pierre qui sert à aiguiserlla faux.
- A n'cop'pus, j'vos donner un queup d'tcheusse (queux). V. Cous.
TCHEUSSER : v.a.
Aiguiser la faux ou (dare) à l'aide de l'tcheusse. V. R'.batt' sin dare.
TCHEUTRES : s.m.
Coutres : pièce de la charrue, placée avant les rasettes.
TCHIENDINT : s.m.
Chiendent : herbe envahissante.
- Quoa qu't'os comm' "dint des tchiens" dins t'pièche !
Ton champs est rempli de chiendent.
TCHIENS : s.m.
Chiens : - Tchiens d'bertché : chiens servant au gardiennage des moutons,
chiens de rive ou de côté, de centre (mitan) ce dernier est toujours à côté
du berger.
Ces chiens ont des noms de grades militaires. Caporal, Major, Capitaine pour
ceux de côté. Charmante pour celle du centre.
TCHOT : s.m.
Petit : - Min tchot. Un tchot pain. Se désigne souvent comme sentiment.
TCHUL : s.m.
Cul : partie postérieures des bêtes. Derrière : - Ch'tchu d'ech'bénieu.
Arrière : - Enn' voèture à tchu. Voiture trop chargée sur l'arrière.
Pousser une voiture par derrière : - Pousser à tchu.
Loc. ad.
- Foaire'el'long tchu. Lambiner. - Pa l'tchu pal'tête. En grande quantité,
abondamment, sans compter. Péter davantage. - Qu'o n'o d'tchu.
Se croire plus haut que l'on est. - Etre su l'tchu. Etre ruiné.
- Torner sin tchu au vint. Par grande pluie les bêtes se tournent le derrière
au vent.
- Torne tin tchu. Action de repousser une bête pour pouvoir passer.
Intéressement ; - I torqu' sin tchu d'vant d'étchier, peur ed' fraitchir
ch'papier. Voèture à tchu d'paon. Voiture fourragère, dont les parties avant
et arrière sont plus large que le centre.
- Mett'à tchu. Approcher le derrière d'une voiture contre une ouverture (cave)
pour faciliter le déchargement.
TCHULOT : s.m.
Dernier éclos d'une couvée, ou d'une forcée de porcs concernant une cochonnée.
Elément sans vigueur.
- I n'pouss'i n'dépous'i, ch'est vraimint ch'tchulot.
- Avoèr du tchulot. Avoir de 1'aplomb ou audace.
TCHUTIER : s.m.
Vulgaire : propos satiriques et de mauvais moeurs. V. Breuteux.
TCHU-TROMBLE : s.m.
- Foaire des tchuls tremblés dins blés. Faire des cabrioles.
TCHUVIER : s.m.
Cuvier : servant à faire le cidre,
- Mett' tchuver chés pomons. Mettre les pommes broyées et grugées, tremper
dans le cuvier avec de 1'eau.
TÉDJER : v.a.
Hésiter avant de prendre la parole.
- I l'o tédjer d'vant d'dire ech'qui pinsoait su ch'prix.
T'NANT : pré.
Attenant : - A côté ou d'un bout. Contigu.
TÉNÉ ; adv.
Fatigué : - J'sus fin téné. V. R'cran, roui, fatidjé, relu.
TER : adj.
Tendre : - Pain ter, soup'à l'ognon, ont vit' foait tchêre énn'moaison.
TERROA ; s.m.
Terroir ; lieu-dit de commune, en dehors de celle-ci.
TETIÈRE ; s.f.
Partie supérieures de la bride du cheval, qui passe derrière les oreilles et
soutient le mors.
TEUPE : s. f.
Taupe : genre de mamnifères insectivores, qui pour trouver leur nourriture,
font de graves dégâts dans les semis de betterave en coupant les racines, en
creusant des galeries. - Chés teupes in'n'ont foait du bieu.
TEUPIER : s.m.
Taupier : personne qui attrape des taupes, métier disparu, mais qui nourrissait
son homme à l'époque.
TEUPIÈRES : s.f.
Taupières : monticule de terre formée par les taupes, en quantité dans les
champs de betteraves, après une pluie, lorsque celles-ci cherchaient leur
nourriture.
TEURD-NEZ : s.m.
Tord-nez : corde fixée au bout d'un bâton, et avec lequel, on sert le nez des
chevaux rétifs.
TIMON : s.m.
Pièce de bois du train de devant d'une voiture ou plutôt d'un chariot, où se
trouvent attelés les chevaux. V. Limonier.
TIMPE : adj.
- I l'est timpe. Très tôt.
TINDI : loc.ad.
Pendant ce temps. - Tindi ch'temps lo, l'vépe i varo.
En attendant ce temps, le soir viendra : se dit d'une personne, qui parle sans
travailler. V. Lambiner.
TINTOIN : adj.
- Avoèr du tintoin. Avoir des ennuis.
- 0 voèt qui y o quéqu'cos' qui l'imbét i l'o du tintoin.
TIRANT : s.m.
Tendon qui se trouve dans la viande de boucherie.
TIRE-POINT : s.m.
Tiers-point : lime de section triangulaire.
- em'binette a n'copé pus, j'vos y donner un queup d'tire-point.
TIRIACHE : adj.
Coriace : morceau de viande difficile à manger.
- Ed'dur'mort. Se dit d'une bête dure à mourir. Bois dur à fendre.
V. Coriache.
TOPETTE : s.f.
Petit flacon que les glaneuses remplissaient d'eau de fleur d'oranger.
TORGNOLE : s.f.
Tour d'ongle, panaris. - J'ai été pitché par un cardon, pi j'ai attrapé énn'torgnole.
V. Bafe.
TORN'EUREILLE : s.f.
Sorte de charrue, dont le ver soir se met tantôt d'un côté, tantôt de
1'autre.
TORNIS : s.f.
Maladie des bêtes : se manifestant par un cyticerque dans le cerveau, et
pendant laquelle elles tournent convulsivement.
TORT'RELLE : s.f.
Tourterelle : - Colomba turtur. Colombe que l'on voit souvent aux champs. j
TOS ; s.m.
Tas : endroit de la tasserie, où l'on engrange la récolte, battue ou non.
TOTCHÉ : adj.
Sans esprit : - T'es in mitan totché.
TOUÈR : s.m.
Taureau : - No vaqu's ad'mande les touèrs.
TOURET : s.m.
Gros clou à tête ronde, que l'on fixe dans la branche d'un mors.
TRAC : Ssf.
Allure du cheval, du mulet. - Avoél'trac.
TRACIER : s.m.
Morcieu de bois en frêne d'un métré, ayant des chaînes à chaque extrémité,
qu'on accroche à un appareil aratoire et que tire un cheval.
TRAIN : s.m.
Tout le charronnage que porte le corps d'un chariot. V. Equarrichures.
TRAIT : s.m.
Longe de corde ou de cuir, fixé au collier et supporté par le surdos.
TRANCHE : s.f.
Outil du maréchal, servant à couper le fer. Terre que la charrue soulève du
sillon.
TRANCHÉE : s.m.
Coliques du cheval : colique rouge comme l'on disait, occasionnait par la rétention
d'urine que l'on guérissait, par l'introduction (d'un poireau, coupé en quatre
dans le bas, et sur lequel on mettait du poivre) dans le "fourneau"
ainsi qu'un sinapisme sur les reins, que l'on recouvrait ensuite d'une
couverture.
TRANCHET : s.m.
Outil servant aux bourreliers pour couper le cuir.
TRANNER : v.a.
Trembler de peur, de froid. - J'tranne ed'froéd ed'peur'.
TRANSE : adj.
Peur : appréhension, crainte d'un malheur qui se prépare.
- J'en'n'est des transes, ou être in transe.
Coliques : - J'ai énn'bête in transe. Qui a des coliques. V. Trouille.
TRAVERS : s.m.
Séparation se trouvant entre deux chevaux dans l'écurie (bas-flanc).
Coper in travers. Passer en diagonale pour aller plus vite. V. Tricoper.
TRAVERSE : s.f.
Sentier : chemin étroit, plus direct que la route. - Un c'min d'traverse.
TRASTAVAT : adj.
Cheval qui a aux deux pieds des marques blanches en diagonales.
TRÉMPE : s.m.
Averse, pluie abondante. - On'n'est tcheut énn' boénne trempe.
R'chuvoér énn' trempe. Volée de coups.
TRETIN : s.m.
Petite botte roulée avec de la courte paille râtelée aux champs, après l'enlèvement
des récoltes ou après le battage, lorsqu'on a ramassé la longue paille pour
la mettre en gerbe. V. Guerbée.
TREUÉE : s.f.
Trouée : - I l'o foait énn'treuée dins ch'gardin pour aller jusqu'al'mon'd'éch'voésin.
TRIANGUE : s.m.
Pièce d'attelage en fer, que l'on met en avant du tombereau, et où sont attelés
deux ou trois chevaux. V. Troés-tchuins.
TRICIQUE : s.m.
Extirpateur : instrument aratoire à trois roues.
TRICOPER : v.a.
Couper au court : - Tricoper pour attraper énn'bête. V. Travers.
TRILLAGE : s.f.
Grillage : - Chés giaines l'ont foait un treu ach'trillage, pis sont passées
dins ch'gardin.
TRIMER : v.a.
Travailler dur : - Dins 1'temps feuloait trimer, si o volait vive.
TRIMPETTE : s.f.
Trempette : - I foait queud, oz z'allons foaire énn'trimpett' ed' cide,a nous
rafraichiro.
Il fait chaud, on va faire une trempette de cidre cela nous rafraichira.
TRINACHES : s.m.
Liserons : polygonom convolvulus. - Mes pèmm's ed terre sont pleins
d'trinaches.
TRINÉE : s.f.
Traînée : - Chés teupes l'ont foait des trinées dins mes bett'raves.
Les taupes ont fait des traînées dans mes betteraves, galeries, coulées.
TRINET : s.m.
Traîneau : instrument agricole à quatres roues servant aux transports des
instruments aratoires (herses) aux champs, des sacs ou des bottes de fourrage.
V. Tcheue d'querrue.
Sorte de joug. Concave entaillé aux deux extrémités pour porter à la fois
deux seaux sur l'épaule. V. Palanche.
TRIPAILLES : s.f.
Aller à l'tripaille, à 1'boudinée, faire un repas lors de la fête du cochon.
- Prend énn' panchie.
TRIPÉE : s.f.
Réjouissance et repas, lorsqu'on tuait le porc, on invitait les voisins à la
tripée ou paille ; au cours de ce repas, on ne servait autrefois aucun légume
avec la viande et la charcuterie. V. Boudinée, tripailles.
TRIQUE : s.f.
Grosse baguette ou bâton.
- Les "vatchers" lorsqu'ils gardaient les vaches, étaient toujours en
possession "d'énn'trique", dont ils se servaient pour "racacher
chés vaques" ils décoraient parfois celle-ci en enlevant
"l'platte" ou en marqant leurs initiales. - Sé comm'un queup
d'trique. Se dit d'une bête maigre.
- Énn'triqu'ed'pain. Un gros morceau de pain.
TRIQUOÉSES : s.f.
Triquoises : tenailles du forgeron servant à couper le clou et le rivet sur la
corne.
TRANCART OU TROES-QUART : s.m.
Instrument en forme de poinçon triangulaire monté sur un manche et contenu
dans une canule propre à faire des ponctions. - J'ai mis mes vaques dins
d'l'uzern', pis j'en "n'ai énn'd'inflé, j'n'ai ieu quel'temps d'li donner
un queup d'troès-quart.
J'ai du faire une ponction à l'aide du trocart pour sauver ma vache des
"gaz" provoqués par l'absorption de "filets Madame" fils de
la Vierge.
TROGNÉ : s.m.
Instrument de pesage dont on se sert pour peser les lapins, la volaille ou
autres ; usités surtout par les marchands de peaux ou chiffonniers.
Troler.
TROGNON ; s.m.
Restant d'une pomme. - Un trognon d'pèmme. Chucher jusqu'à ch'trognon.
Délaissait quelqu'un de ce qu'il possédait.
TROLET ; s.m.
Peson. Appareil léger de pesage que les marchands de peau se servaient.
TRONTCHET : s.m.
Tronchet ; gros billot de bois à trois pieds sur lequel, on découpait la
viande, lorsqu'on tuait le porc. V. Blot.
TROTIGNER : v.a.
Ramasser dans un champs la récolte abandonnée.
- Trotigner des pèmm's ed'terre. Rechercher à l'aide d'un bâton les pommes de
terre, enterrées par la pluie. Aujourd'hui on trotigne du maïs.
TROUILLE ; s.f.
- Avoèr la trouille. Avoir peur lorsqu'on est aux champs avec un attelage et
qu'il fait de l'orage.
TROUSSER : v.a.
Faire un travail rapidement. - I m'o troussé o in rien d'temps. Trousser un
cheval, lui tresser la queue avec de la paille.
TROUSS'PIED : s.m.
Lanière de cuir qui tient plié le pied du cheval, lorsqu'on le ferre.
V. Plate-longe.
TROUSS'TCHEUE : S.f.
Morceau de cuir rond dans le harnachement du cheval, passant sous le tronçon de
la queue de l'animal.
TUE-GINS : s.m.
Métier pénible : - Ch'est un métier d'tue-gins. En parlant de la culture. Métier
où l'on a du mal.
TUE-HOMME : s.m.
Outil trop lourd à manoeuvrer. Personne dure au travail.
- Ch'est un tue-gins i vo f'roait crever.
TUER : adj .
Détruire : - T'os point vidé ch'pot d'cid', i l'est tué. Ceci arrivé
lorsqu'on laissé le cidre dans son récipient en fer. Se tuer au travail. Homme
courageux.
TUEUS : s.m.
Tueur : - Ch'tueu d"cochons i l'est v'nu.
TUF : s.m.
Terre blanchâtre est sèche, qu'on trouve assez ordinairement au dessous de la
terre franche. Terre dur à travailler. Silex ayant la couleur du calcaire, mais
très dur.
TUTER : v.a.
Téter : - J'ai un vieu, in'n'arrêt'et'tuter. Laisser entendre un léger
susurement. - I tut'coère à s'mère. V. Chucher.
*U
USÉ : v.n.
Etre usé : - I l'est usé d'avoèr travaillé.
Faire des efforts : - Al' s'use à 1'intour ed'ses tchots,
Elle s'éreinte ou se fatigue autour de ses enfants.
USTINSIL' s.m.
Batterie de cuisine : - Ustinsil' ed' ménage.
Instrument rouillé ou en mauvais usage.
- 0 n'avanche mi avec un outi pareil. Se dit soit d'une bêche rouillée ou
d'une charrue dont les versoirs sont tout rouillés.
V. Attrintchillage.
USURIÉ : adj.
Celui ou celle qui use énormément :
- 0 voét qui travaill' chez un laboureu, ch'est un rude usurié.
V. Dépinsié.
USURIER : v.n.
Personne qui prête de l'argent d'une façon malhonnête ou des taux élevés. -
N'y vo point, i vo t'matcher tes djettes.
UZERNE : s.f.
Luzerne : genre de légumineuse papolionacée fourragère, très souvent attaquée
par le cuscute, qui fournit abondamment même en temps de sécheresse ;
aujourd'hui remplacée par le ray-gras.
UZERNIÈRE : S.f.
Champ de luzerne. - T'os énn bell pièche d'uzerne.
*V
VACCAIRE : s.f.
Genre de caryophyliacées annuelles, à fleurs rouges, communes dans les champs
de céréales. V. Mahons.
VACCINE : s.f.
Maladie de la vache ou du cheval qui peut se transmettre à l'homme, et lui
assurer l'immunité variolique.
VACCINIFÈRE : adj.
Se dit de la génisse, dont la lymphe sert à la vaccination.
VAIRON : adj.
Se dit de l'oeil d'un cheval, dont la prunelle est entourée d'un cercle blanchâtre
ou de celui qui a un oeil d'une façon et un d'une autre
VALDINDJÉ : V.n.
Projeté : - Un queup d'patt', a m'o invoéyé valdindjé avec min sieu d'lait.
En trayant ma vache, celle-ci d'un coup de patte, m'a fait tomber et a projeté
mon seau de lait. V. Valsé.
VADROUILLER : v.a.
Etre en liberté. Bêtes sortent de l'herbage. V. Efaille.
VALDINGUE : s.m.
Chute : - J'ai foait un d'chés valdingue du heut'in bos d'ech'roèyon.
J'ai fait une chute du haut du rideau.
VALIGOT : s.m.
Vallon, accident de terrain :
- J'ai versé in passant dins un valigot. V. Rios.
VALSER : v.a.
Activer, courir : - I foait valser ses g'vos dins chés camps.
Il mène son attelage bon train.
Valsé : adj.
- I m'o invoéyé valsé. Il m'a mis à la porte. V. Valdindjé.
VAQUE : s.f.
Femelle du taureau : - Aller derrière chés vaques. Travailler dans une ferme.
VAQU'RIE : s.f.
Etable à vaches : Aujourd'hui stabulation libre, alors que les bêtes dans l'étable
étaient nettoyés tous les jours, avec la stabulation, on nettoie celle-ci lors
de la sortie des bêtes vers les pâturages au printemps.
Vach'rie : - Faire une vach'rie. - Faire une mauvaise action à autrui.
VARE : s.f.
Mesure qui contient une aune et demie.
VARENNES : s.f.
Terres incultes ou friches. V. Riez.
VAROQUE : s.f.
Bâton avec lequel on tord pour le tendre, le comble ou câble passant sur le
chargement d'une charrette. V. Meulinet, pouliot.
VARON :
Parasite cutané du boeuf dont la peau à moins de valeur.
VATCHE : s.m.
Vacher : celui qui garde les vaches ou s'en occupe pour la traite ou pour les
soins. V. (Viux métiers et traditions de l'auteur).
Les enfants aux vacances gardaient les vaches chez un "Laboureu".
VÉCHE : s.f.
Vesce cultivée : - Vicia sativa
Genre de légumineuse papillonacée, servant d'alimentation aux bêtes.
VÉGÉTER : v.a.
Manquer de vie : les céréales au sortie de l'hiver "végètent"
notamment les orges. - Min blé l'o bien du mo a partie, i l'est temps qu'es' sém'
un molé d'nitrate. V. Pâtir.
VÉLAGE : adj.
Action de mettre bas : pour les vaches.
- No vaque a l'o ieu un mauvais vélage.
VÉLER : v.a.
- No vaqu' al'o vêlé un touèr. Notre vache a vélét un taureau.
Eboulé : v.n.
- Em'moa a l'o vélé. Celle-ci s'est éboulée.
VELTE : s.f.
Mesure de capacité qui vaut 7 L 45.
- Un bari d'quatre vingt'velt's. Un tonneau de 600 L.
VELVOTÉ : s.f.
.Nom vulgaire de la véronique des champs.
VENÉE : s.f.
Contenu d'un van : - Vid'tin vin d'paillettes. V. "Un tchot vin".
VENER : v.a.
Vanner : nettoyer ou enlever les impuretés des grains (blés, avoines, ou
autres) à l'aide du tarare.
- J'ai véné du blé avec ch'grand vin, quoa qui y' avoait comm' sal'tés.
V."Grand vin".
VÉPE : s.m.
Du latin vesper : - J'irai au "vépe". J'irai au soir.
- Su l'vépe. Sur le soir. V. Brune.
VER BLET : s.m.
Ver blanc : larve du hanneton, que l'on trouvait en terre, lors de
l'enfouissement des luzernes ou sainfin devient de plus en plus rares par la
disparition de ces fourrages.
VERDURE : adj.
Moment de la fenaison ; ramasser des verdures.
- Feut d'dépétcher d'ramasser ses fourrzges ou verdures d'vant qui pleuch'. V.
Fourrage.
VERGUES :
Verges ; ancienne unité de surface qui valait environ 54 m2 ou 40 perches. Le
journal comptait 75 verges ou 40 ares 66 ca.
- Bidet d'sous vergue. Cheval se trouvant à côté de celui de cordeau désigné
comm'suit dans la composition de l'att'lage. Cordieu sous-vergue et long bout
pour le troisième.
VERIN : s.m.
Avant le pressoir à cage, on utilisait le pressoir à vérin composé de deux
vis de bois qui servait à serrer les pommes broyées dans le pressoir. V. Cric.
VÉRINÉ : s.n.
Vermoulu :
- Tin manch'in'n's'ro point longtemps à casser, i l'est matché à vers.
Se tordre :
- Arrêt'ed'taper, ch'pitchet is'vérine.
VERMILLER : v.a.
Se dit des sangliers qui fouillent la terre avec leur boutoir, de même les
porcs dans les herbages.
VERMIN'NE : s.f.
Vermine :
- Ouoa qui y i comm'vermin'ne dins 1'terre.
Parasites s'attaquant et détruisant les plantes.
- Etre rimpli d'vermin'ne. Etre envahi de rats et de souris.
VÉRONIQUE : s.f.
Genre de scrofulariacées à fleurs bleues qui croissent dans les champs et dans
les bois.
VERPIÉ : s.f.
Plaque de fer se trouvant devant le soc ou sep, juste au dessous du versoir
appelé plaque.
VERRET : s.m.
Verrou :
- Os-tu mis ch'verret al' port' déch' l'étabe à cochons.
As-tu poussé le verrou de l'étable à porcs. V. Clitchet.
VERROT : s.m.
Verrat : Porc hongre, mâle de la truie.
VERSE (A) : loc.
En abondance :
- I l'o plu à verse, lo qu'j'étoais. Il a plu en abondance.
VERSÉ : v.n.
Couché : blés ou récoltes versées en parlant des céréales.
- Min blé l'est versé.
Adj. J'ai versé. Ma voiture s'est renversée. V. Baler.
VERSOÈRS ; m.p.
Versoir : partie de la charrue qui retourne la terre, lors du labour.
V. Forçieus.
VERTIGO : s.f.
Maladie des chevaux qui se manifeste par le désordre des mouvements.
V. Caterneus,
VESS'ED'LEU : s.f.
Vesse-de-loup : sorte de champignon, lycopercon bovista.
VESSIGON : s.f.
Tumeur molle au mollet du cheval.
VEUDOÈSE : s.f.
Grosse pluie : - I l'est v'nu énn'veudoèse, j'ai été forché d'er'nir.
Un fort coup de vent et une grosse pluie, m'ont contraint de rentrer.
A la suite de celle-ci bien souvent les récoltes avancées, sont versées. V.
Piyngne.
VEULE : adj.
Léger, meuble : - L'terre a l'est veule, al's'arringe bien.
Après les gelées les terres sont légères à travailler.
VICENNE : adj.
Accord ou acte d'une durée de vingt ans.
Bail ramené à 3, 6 ou 9 alors qu'auparavant ce bail était de 18 ans.
VIERGE ; s.f.
Jour de l'Assomption (15 août) et Nativité (8 septembre) entré deux vierges,
les cultivateurs conservaient leurs oeufs dans du papier ou les mettaient dans
un lit de chaux.
Dime de la Vierge : redevance ou quête faite en faveur de l'Eglise (pratiquée
encore dans la Commune en 1924, un membre du Conseil Paroissial, M. Pruvot Onésime
la collectait). Filets Madame ou fils de la Vierge, que l'on apercevait vers le
mois de septembre.
VIEU : s.m.
Veau : petit de la vache. Manger du veau.
- I feut minger du vieu l'jour ed'l'Ascension, pour énn'point ét's matchés à
mouqu'rons.
Pour éviter d'être importuné par les mouches, on mangeait du veau le jour de
l'Ascension.
- Foaire des vieux. Endroit dont la charrue a incomplètement retourné la
terre. V. Chionner, g'vêts.
VIÉZAINE OU VIÉZ'RIE : s.f.
Vieille machine démodée ou de petite largeur les cultivateurs rassemblaient
surtout leurs vieux outils aratoires,
le long d'une grange.
- Ch'étoait un mont d'viézaines ed'tout les sortes, même dins chés
guerniers.
VIN : s.m.
Van et tarare ; - Un tchot vin. Instrument en glui ou en osier, en forme de
coquille, servant à transporter les menues pailles ou paillettes, lors du
battage à la batteuse.
Grand vin : tarare servant à cribler les grains ou tout autres céréales, que
l'on actionnait à l'aide d'une manivelle.
VINT ; s.m.
Vent : - I foait du vint, a vo réchuer. Il fait du vent, tout va ressyer.
Vent fort : - I foait un vint a écorner des boeus. Vent du Sud-Est.
- Ech'vint l'est laurint, ch'est d'el'pleuv'in'hui ou d'main, ou bien ch'vint
l'est d'in heut, au froid en hiver. Vent d'amont.
- Quant'i pleut avec du vint d'amont ch'est dél'pleuve sans raison (vent du
Nord-Ouest).
- Ch'est un grand vint. Personne fière.
VINTRIÈRE : s.f.
Sangle appelée aussi sous-vintrière, qui passe sous le ventre du cheval et la
relie au basset alors que la sous-ventre, relie les deux brancards et empêche
le tombereau de partir en arrière.
VITRI : s.m.
Morceau de chair détaché avec le nombril et le nerf, lorsqu'on tuait le
cochon, que l'on conservait pour graisser les chaussures ou les scies à bûches.
VITRIOL s.m.
Nom donné par les anciens chimistes au sels appelés aujourd'hui sulfate. Le
vitriol bleu était le sulfate de cuivre, dont se servaient les cultivateurs
lors du chaulage de leur blé (semence) pour lutter contre les parasites. V.
Inqueuché.
VIU : adj.
Vieux ; ancêtres. - Chés viux. - Viu comme chés rues.
Renfermé ; manque d'aération. V. Musi.
A sint l'viu.
VOÉTURE : s.f.
Véhicule à deux roues servant à transporter des personnes (voétur'à
r'sorts) des gerbes (voéture à tcheue d'paon) des marchandises (voéture à
tchaisson).
VOÉYETTE : s.f.
Petite voie ou sentier, qui se trouvait soit entre deux herbages, maisons ou
autres et qui servait souvent de raccourchi avec le remembrement celles-ci ont
disparus.
VOLANDRÉE : adj.
- Reue volandrée. Roue de traîneau, de charrue, d'extirpateur ou de voiture
ayant subie un choc, et se trouvant déformée. V. Parapluie.
VOLÉE : s.f.
Morceau de bois en frêne dont les deux extrémités sont pourvues d'un crochet,
en vue d'y fixer deux "traciers". Volée bâtarde.
Volée pour trois chevaux, volée simple plus un tracier. Volée de quatre Volée
à laquelle est accrochée deux volées simples pour quatre chevaux.
Adj. - R'chvoèr énn' volée. Recevoir une volée de coups.
VOLETTE s.f.
Rang de cordelettes dont on borde le réseau qui couvre un cheval, et qui éloignent
les mouches par leur mouvement. Claie servant à mettre sécher la laine ou les
fromages.
VOYER : s.m.
Personne désigné à l'entretien des chemins et qui émargeait les journées de
prestations dues par les cultivateurs (impôts des chevaux et des voitures).
VRAGUE : loc.
En désordre : in-némont.
- I l'o j'té tout o in vraque dins 1'grange, en parlant de paille.
VRIMEUX : adj.
Venimeux : - Enn'pitchure ed'cardon ou d'cleu est souvint vrimeux.
Une piqûre de vieux clous ou chardons est à soigner, de même une griffe de
chat ou de lapin.
- Min cot m'o griffé, est déjo tout inv'nimé. Mon chat m'ayant griffé, la
plaie se trouve déjà enflammée.
VULPIN s.m.
Genre de graminées fourragères vivaces, très communes dans les champs appelées
aussi "queue de renard".
*W
WAPAIL : s.f.
Pièce de bois mobile de l'avant-train du chariot, à laquelle on attache les
traciers.
Wapailles : menue paille ou paillettes que l'on mélange aux betteraves hachées,
et qui sert d'alimentation aux bêtes. V. Provindes.
WAPE s.m.
Traverse du chariot.
Verbe Japé en parlant du chien. - Quoi qui l'o a wapé comm'o. V. Wignée.
WARDE : s.f.
Garde : un des montants de bois fixés aux " jit " et formant la
charpente de la caisse du chariot ou du tombereau. V. Montant.
WARDER : v.a.
Garder, surveiller :
- Warder l'vaqu'. V. Chés vatchés par l'auteur. Dès les vacances les enfants
gardaient les vaches. - A l'mon d'un laboureu chez un cultivateur.
WEPE : s.m.
Guêpe : - Un nid d'wèpes. Un nid de frelons.
- Vespa crabo. Adj. - Ch'est un rud'wép'.
Se dit d'une personne atteinte de malices et audacieuse. V. Asteus.
WEROT : s.m.
Mélange de bisailles et de vesce, employé comme fourrage vert.
WEU : int.
Cri du charretier pour arrêter le cheval.
WEUYUHEU : int.
Cri du charretier pour faire tourner le cheval à droite, tout en agitant le
cordeau. V. Dja et Weu.
WIGNÉE : s.f.
- Min tchien foait des wignées du diabe. Mon chien n'arrête de crier.
V. Wapé.
WIGNER : v.a.
Grincer : en parlant d'une roue qui manque de graisse.
- Dins l'moès d'eut, o n'intindoait qu'des reues qui wignoait'tn' à chés voétures
ou chés chariots.
Pendant les charrois de la moisson, on entendait les roues des chariots ou
voitures qui grinçaient par manque de graisse.
*Z
ZAIN : adj.
Se dit d'un cheval qui n'a pas qu'un seul poil blanc dans sa robe.
ZIGUE : adj.
Bon garçon : - Tu voès qu'en'est un boin zigue.
ZIU : s.m.
Oeil au pluriel :
- Ziu d'vaqu's.
Nom donné à la grande marguerite. - Leucanthéme vulgaire.
- Avoèr de drol's des ziu.
Se dit d'une personne dont le regard n'est pas droit et trahit le manque de
franchise.
- Aller à ziu goutt's.
Dépenser sans s'en rendre compte.
- Avoèr pus grands ziu qu'grand panche.
Entreprendre sans rien définir ou en trop grande quantité.
- I voèt tell'mint heut qui feut vir ec'mint qu'ses terres i sont.
ZOOTOMIE : s.f.
Anatomie des animaux