Message d'Hubert Falco, secrétaire d'Etat à la défense et aux anciens combattants.
Journée nationale de commémoration du 8 mai 1945
"En ce 8 mai 2010, la France célèbre le
soixante-cinquième anniversaire de la Victoire de 1945.
Cette Victoire mettait un terme à
plus de cinq années de guerre.
Cinq longues années de privations,
d'exactions, durant lesquelles l'Europe fut mise à feu et à sang sous le joug
nazi.
En cette journée nationale, la
France se souvient de tous ceux qui ont souffert, militaires et civils, tombés
au combat ou sous les bombes, pourchassés, déportés, victimes de
l'antisémitisme, du racisme et de l'obscurantisme.
En ce début de cycle commémoratif du
soixante-dixième anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, la France n'oublie
pas non plus ses combattants qui, au printemps 1940, tentèrent, sur les sols de
Norvège, de Belgique et de France, d'enrayer autant qu'il fut possible l'avancée
des armées allemandes, en dépit des conceptions stratégiques dépassées et des
errements de commandement."
Injustement moqués, calomniés, les
"soldats de 40" n'ont pourtant pas démérité : les noms de Narvik, Gembloux, La
Ferté, Dunkerque, Chasselay ou Saumur, évoquent encore dans la mémoire
collective, la force de leur engagement.
La honte devrait retomber sur ceux qui
sollicitèrent et signèrent un lâche armistice, avant de sombrer peu après dans
l'abjecte collaboration avec l'ennemi nazi.
Mais la flamme de la résistance
française ne s'éteignit pas. L'appel historique à la résistance lancé par le
Général de Gaulle depuis Londres, le 18 juin 1940, en est l'acte fondateur.
Ce fut cette poignée de
volontaires qui choisit la France libre.
Ils bravèrent tous les dangers
pour continuer la lutte aux côtés des Alliés, portant haut les trois couleurs
nationales, d'Afrique en Europe jusqu'au cœur du territoire ennemi.
Dans quelques semaines, le Chef
de l'État leur rendra hommage en commémorant à Londres et au Mont-Valérien, en
présence des derniers témoins de cette époque, le soixante-dixième anniversaire
de cet Appel historique.
Ce furent tout autant ces hommes et ces
femmes, ces "soutiers de la gloire" dont parlait Pierre Brossolette, qui
formèrent, à l'intérieur du pays, au péril de leur vie "l'armée des ombres",
entretenant ainsi, sur le sol national, la flamme vacillante de la liberté.
Pour ces résistants qui revinrent des camps de déportation où leur engagement
les avait menés, cette liberté sonnait aussi, il y a soixante-cinq ans.
Aujourd'hui, réitérant son choix de célébrer le 8 mai 1945 sur des lieux
emblématiques de la libération du territoire national, le Président de la
République Nicolas Sarkozy est à Colmar pour honorer ces libérateurs, en
particulier les soldats de la 1ère armée du Général de Lattre de Tassigny,
qu'une marche victorieuse depuis la Provence avait conduits en Alsace.
Cette terre d'Alsace si chère au cœur de tous les Français fut une victime
particulière du nazisme : annexion de fait, déplacement forcé de populations,
tentative de nazification, incorporation de force sous l'uniforme ennemi. Sa
reconquête marquait un pas décisif dans la chute du IIIe Reich.
Le 8 mai 1945, la France redevenue elle-même, s'asseyait à la table des
vainqueurs du nazisme, retrouvant son rang en même temps que son honneur et sa
liberté.
La page est désormais tournée.
Les pays du vieux continent ont su dépasser ce qui les opposait. Ces nations qui
se sont tant déchirées construisent, ensemble, une Europe de la paix, des droits
de l'Homme et de la solidarité économique sur laquelle nous fondons tous,
l'espoir d'un avenir meilleur et fraternel pour les générations futures."
Signé Hubert FALCO